Les Grandes Alpes 2007

Du 28 juillet au 4 août


Préambule °°°°°

Il pleut des e-mails ... (Note du 12/07)

Et oui, en plus d'un début de mois de juillet pourri, qui ressemble plus à une fin de mars d'ailleurs, où il bruine, pleuvine, crachouille, voire tombe des chats et des chiens, des batraciens et autres gastéropodes avec ou sans toit, ne voilà-t-il pas qu'en plus il pleut des e-mails !
Explication ...
Vous n'êtes pas sans savoir, et si vous ne le saviez pas ... vous ne pourrez plus l'ignorer après avoir lu les lignes qui suivent, que le 28 juillet la fine équipe qui compose notre modeste club prendra la route direction Notre-Dame de Briançon, au pied du col de la "Madeleine", qui est trop bien pour moi comme le dit Jacques Brêle dans sa chanson éponyme (je l'ai sans doute déjà faite celle-là mais bon ...)
Partant de là, enfin ... partant d'ici pour arriver là, les préparatifs vont bon train d'où ... l'avalanche de courriels.
Les road-books pour l'aller et le retour ont été confectionnés par François qui s'est également occupé des réservations pour les pit-stops pendant que d'autres s'occupaient de la réservation de notre hôtel sur place où nous sommes désormais des habitués.


Pour rappel il offre la chambre "single" et la demi-pension pour seulement 33 €, un prix sans concurrence à moins de dormir sous les ponts ! (Cela dit en passant, ni le gros rouge ni le petit blanc ne sont compris dans le prix, Henri nous le rappelle chaque année ...)
Pour le reste et contrairement aux années antérieures semble-t-il, au cours desquelles nous nous étions principalement "contentés" d'effectuer les road-books mis à disposition sur place par les sympathiques gérants de l'hôtel, cette année chacun y va de son itinéraire personnel à préparer pour le jour du grand départ. Et c'est là qu'interviennent tous ces e-mails avec des propositions d'Henri et plus particulièrement de Jacques qui sera de la fête également ...
Grand amateur de grands frissons il nous prépare une VRAIE journée "trails" avec ce que cela comporte de chemins de chèvres, (ça nous changera des moutons me direz-vous) où même la main de l'homme n'a jamais mis le pied !!
Le fait de rouler sur "l'autre reine des Alpes", j'ai nommé la BMW 1200 GS, lui fait pousser des ailes dans le dos ... et il veut nous pousser pareillement sur des routes ou plutôt des pistes et hors des pistes qui pourraient s'avérer difficiles à négocier, même avec le meilleur diplôme de marketing ...
Il y a notamment le
colle delle Finestre qui signifie "le col des fenêtres" qui semble aussi tortueux et torturé que les arcanes de "Windows" ;-))
Quand on sait que les gravillons sont pratiquement ce que le motard lambda redoute le plus et qu'on regarde à la loupe la route qui grimpe au sommet du col, on est en droit de se poser des questions.

Cela dit, faisant appel à mes modestes connaissances de la langue de Dante, ces images remontent à 2004 et il était question que le tracé soit asphalté en 2005 pour le passage du "Giro" ...
Cela sent en tous cas l'aventure à plein poumon et ... hum ... la gamelle à plein nez !!!
Pour ce qui est de ma petite contribution au voyage, alors que certains voulaient me mettre à l'amende de l'apéro et du "gelato" quotidien pour défaut de préparation d'un road-book, d'autres sembleraient se contenter d'un seule "crème à la glace" (avec "fragole" tout de même !) ...
Mais, chers amis, dois-je vous rappeler le temps que je consacre à nos voyages avec les comptes-rendus que je ponds à la force du croupion du poignet ?
N'est-ce pas là une honnête contribution qui finalement prend bien plus de temps qu'on pourrait le croire, mmmhhh ???
Je vous laisse cogiter là-dessus ...

 

P.S. : quand je disais que François avait "confectionné" les road-books aller/retour, je ne croyais pas si bien dire : c'est de la haute couture sur mesure !!
Je me suis un peu penché dessus en début de soirée et, en plus de la qualité habituelle, à savoir la clarté, les couleurs facilitant la lecture, le relevé des radars, il a cette fois ajouté quelques cartes géographiques ainsi que la liste des restaurants susceptibles de nous accueillir lors des pauses déjeuners et, cerise sur le gâteau de dessert, les arrêts culturels : un travail remarquable qui mérite un "standing wheeling" !
Bravo et merci ... et ce n'est pas du "fayotage" !!

 


Préambule II (!!)


Les e-mails continuent de fuser à l'intérieur du "clubinet" concernant bien entendu notre voyage alpestre ou alpin, c'est vous qui voyez ... et c'est nous qui voyageons, hé hé, le dernier étant un récapitulatif effectué par François qui regroupe tous les road-books que Jacques, Henri, Didier et lui, ont concoctés pour la circonstance.

Voilà encore une excellente idée d'autant que je ne les avais pas tous reçus : certains sont arrivés dans ma boîte "swing" que je n'utilise plus depuis belle burette et dont je n'ai même plus le MDP !!

 


Le jour "J" approchant ...


C'est marrant, hein, mes proches s'inquiètent enfin :

"Au fait, QUAND est-ce que tu pars toi ? Et le retour ?? Ah bon ???"
C'est fou comme ça les intéresse, n'est-ce pas ?!?
"Et ... OU vas-tu finalement ????"
Arf ! La question de la mort qui tue !!
Nous on sait pratiquement depuis la Chandeleur OU et QUAND on va hisser les bouts et mettre les voiles et ... vice versa !

Et on attend depuis lors avec une impatience sans cesse grandissante !!
Enfin, chacun ses aspirations qui sont toutes légitimes.

 

 


Bien rentré, merci !

Bien rentré certes mais un peu "vidé" et tout retourné :-)


.. Je poste ce petit billet pour rassurer mes fervents supporters et même ceux qui ont du mal à me supporter : je suis revenu sain ... de corps en tous cas, quoique ... un petit check up ne serait pas malvenu, car quelques petites douleurs ça et là mériteraient d'être diagnostiquées, l'esprit lui n'étant plus sain depuis des siècles et des siècles, amen ...
Je suis revenu disais-je, sain et sauf, enfin ... sauf quelques petites douleurs ça et là ... mais là, j'ai comme l'impression de boucler, de ce périple dans les Alpes majestueuses après 3.293,9 kilomètres et autant de virages et autres "tornanti".
Le "virgule 9" c'est parce que j'en ai presque raté un ;-))

Les photos sont chargées dans 3 albums : l'aller (2jours), le séjour sur place (4 jours) et le retour (2 jours également). Les liens seront distillés au fur et à mesure que j'accoucherai du texte selon une saine habitude acquise tout récemment.
Un peu de patience donc ...

Sachez d'ores et déjà que j'en suis revenu vidé, les "jambes coupées" et tout retourné, comme en atteste la photo du jour ;-))


L'aller, 1ère partie


Nous sommes descendus en 2 jours à NOTRE-DAME DE BRIANCON à l'hôtel "Le Capricorne" ...
Tiens, pourquoi ce nom d'ailleurs ? Question que j'aurais dû poser à Gilles, le patron de l'endroit, comme de l'envers d'ailleurs. Cela dit, c'est mieux que "Le Cancer" ...

Après une nuit légèrement agitée, j'ai quitté la maison le samedi 28 juillet à 9H10' après avoir salué le fiston qui s'était levé pour l'occasion et après avoir enfilé le plastique par dessus le blouson vu que la pluie s'était invitée également.
Je suis arrivé à Dinant pile à l'heure prévue alors que François et Henri m'attendaient dans un bistrot face au parking de la gare depuis un certain temps déjà.


Nous avons pris la route une petite demi-heure plus tard pour la première étape qui devait nous mener à VILLERSEXEL, petite ville de Haute Saone à L'hôtel du Commerce , sis au numéro un de la rue du treize septembre mil neuf cent quarante-quatre, une date chargée d'Histoire avec un grand "H" ...
Pour en revenir à la petite, et alors que le road-book de François était d'une précision diabolique comme à chaque fois, on a réussi à se fourvoyer en cherchant désespérément "Longuyon" qui eu le don d'apparaître une seule fois sur un panneau indicateur pour disparaître complètement ensuite.
Résultat : un "rallongi" d'une trentaine de kilomètres dont François rougit encore et qui ne fût pas sans conséquence sur l'heure et l'endroit où nous déjeunâmes.

Car si l'arrêt était prévu à ETAIN, je sens que je vais me faire "ALLUMER" par les amis car , je n'ai aucun souvenir ni du menu ni de l'endroit exact où nous nous sommes finalement restaurés.
Je crois me souvenir que nous avons garés nos motos à la queue-leu-leu sur un trottoir et d'une pizza 4 fromages pour François, d'un spaghetti bolognaise pour Henri et d'une pizza au thon pour moi, précédés par quelques "gresini" dans une pizzeria, au coin d'une rue, pizzeria dont la patronne avait un fabuleux accent italien, ce qui ne l'empêcha pas de nous souhaiter bonne route et de passer la serpillère après notre passage car nous avons, surtout moi d'ailleurs, dégorgé nos frusques trempés par la pluie, mes pieds marinant gaiement, comme deux poissons dans l’eau, dans les bottes ... étanches.
Ainsi donc, au lieu des 161 km à parcourir avant le déjeuner, ce sont près de 200 que nous abattîmes.

 

La suite nous conduisait par les D908, 8, 10, N4, 74, D904, 913, 4, 164, 10, N19, D9 à JOUY-LES-COTES, MIRECOURT, BAINS-LES-BAINS (plutôt deux fois qu'une, on ne frotte jamais assez, surtout au niveau du nombril et entre les orteils), SAINT-LOUP, FROTEY-LES-VESOUL, VESOUL ...
Mais, je te préviens, je n'irai pas plus loin
Mais je te le dis ...
D'ailleurs j'ai horreur de tous les flonflons,
De la valse musette et de l'accordéon ...

Oui mais non : on a quitté VESOUL et on a été plus loin, 27 kilomètres plus loin exactement, jusqu'à VILLERSEXEL.
Alors cet hôtel ?
Bien, très bien même, voyez plutôt :
- un garage fermé pour les motos;
- une chambre pour trois mais séparée par une cloison en dur et une porte : on a enfermé Henri dans la chambre "des parents" pour qu'il ronfle en paix ;-)
- le repas du soir (en demi-pension) extrait du menu à 21,50 €, imposé mais bon;
- un petit déjeuner buffet, avec croissants, pain français ;-), toasts, yaourts, céréales, jambon, fromage, jus de fruits, lait chaud et froid, café;
- derrière notre table de petit déjeuner, une volière remplie de petits oiseaux plus ou moins exotiques qui, par leurs piaillements joyeux, mettaient forcément de bonne humeur ...
- et au final, une addition somme toute légère de 52,50 € chacun !

 

Le lendemain matin, réveil à 7H30, petit déjeuner à 8H00 et départ vers 9H00 pour la deuxième étape : les motos étaient prêtes, les chaînes ayant été graissées la veille.
Nous devions retrouver Jacques sur le trajet et Didier à l'arrivée, au pied du Col de la Madeleine : tout ne se passa pas comme prévu mais c'est une autre histoire que je vous raconterai plus tard ...

 


L'aller, 2ème partie


Le but secondaire (puisqu'il s'agit de la deuxième journée, n'est-ce pas ?) était de rejoindre "Le Capricorne" au pied du Col de la Madeleine, à quelque 20 kilomètres au sud d'ALBERTVILLE.

 

La culture faisant désormais partie intégrante de nos voyages, nous avons commencé par faire une visite éclair au château de VILLERSEXEL, éclair parce que les grilles en étaient fermées. Un type qui sortait de là dans sa vieille RENAULT, m'autorisa à les franchir, le temps de faire une photo de la ronde tour couverte de lierres.

 

Nous avons traversé BAUME-LES-DAMES, PONTARLIER, LES ROSIERS, OYE-ET-PALLET, CHAUX-NEUVE, MOREZ, LES JOUVENCELLES et avons atteint vers 13H15' COMBE-DU-LAC et le restaurant "L'ANVERSIS" où il était prévu de déjeuner.
Ces 170 kilomètres furent entrecoupés par deux arrêts photos, aux environs de 10H00 et 12H00, l'un pour le paysage qui devenait de plus en plus intéressant, l'autre pour se dégourdir les guiboles.
A nos âges, un arrêt photos-pipi-étirement est vivement conseillé après +/- 150 km ou maximum deux heures, sans quoi la fatigue s'installe ... à la place du "sac de sable", bien calée contre le top-case et ralenti à la fois la moto et son pilote ;-)))))
Ah ben ... tant qu'on est assis derrière, on va en profiter pour visionner TOUTES LES PHOTOS prises lors du voyage
A L'ALLERSUR PLACE et AU RETOUR !!!

Comme pour un autre voyage, je vais les charger ici en mode "slider" également de sorte que vous ne louperez pas les liens juste ci-dessus !

Nous devions normalement retrouver Jacques à "L'Anversis" et ce n'est pas faute d'avoir essayé de le prévenir avec force messages vocaux et "Short MessageS, nous l'avons même vu passer au loin ... Pourtant des panneaux jalonnaient le bord de la route et avertissaient de la présence de ce restaurant-bar, à conseiller vivement par ailleurs si vous êtes de passage !
Mais point de Jacques finalement : nous nous sommes forcés à manger sans lui ;-) après que le patron des lieux nous ait, d'un ton professoral et languissant, détaillé les plats par le menu ...
Nous avons tous trois pris une "croûte", qui au fromage, qui à la saucisse, qui au saumon. C'était roboratif mais sans le sous-entendu péjoratif du terme, en un mot copieux et excellent... Oui je sais, ça fait deux mots et alors ??
Servis dans une large terrine ovale sur un fond de pain, les saucisses, pommes-de-terre et petits légumes étaient divins. Le tout toutefois un peu trop longtemps enfourné, j'ai pratiquement plié les couverts, j'ai même failli demander des outils supplémentaires pour décoller tous les morceaux qui s'accrochaient désespérément aux bords du ramequin ...
Et oui, je suis de ce genre là,
à lécher les fonds de casseroles
avec des quignons de pain,
rien de tel pour faire sourire
mon mauvais cholestérol ...

 

 

Il nous restait près de 200 km à parcourir au départ de la D25. Nous prîmes la direction de LAJOUX, MIJOUX, puis CONFORT, SEYSSEL, SAINT-ANDRE et RUMILLY sur la D31. Jacques nous attendait au détour du chemin. Il tenta de nous expliquer confusément ;-) pourquoi il avait loupé le lieu de rendez-vous, qu'il nous attendait bien plus tôt et ... à un autre croisement et, de trois, nous continuâmes notre route à quatre, comme les cinq doigts de la main !

 

Nous avons contourné RUMILLY, en direction de ALBENS et AIX-LES-BAINS, nous sommes passés sous le pont de l'autoroute, tout droit vers CUSY, nous avons croisé en la saluant la D911 que nous avons empruntée pour une quarantaine de kilomètres dans la direction de LE CHATELARD et SAINT-PIERRE-D'ALBIGNY jusqu'à la N90 que nous avons remontée pendant 23 km jusqu'à ALBERTVILLE et redescendue sur 18 km jusqu'à la sortie 37 "LA LECHERE" et "NOTRE DAME DE BRIANCON".
Rien de particulier à signaler pour cette deuxième partie de deuxième partie si ce n'est l'un ou l'autre arrêt pour les mêmes ... besoins évoqués auparavant.

 

Nous sommes arrivés à l'hôtel vers 19H00 si je ne m'abuse et l'ami Didier, le cinquième doigt de la main en quelque sorte, pratiquement l'auriculaire, n'est-ce pas Didier ;-), nous attendait. Il revenait d'un séjour en solitaire dans le Thoronnet et, en nous attendant, il avait eu le temps de choisir la plus belle chambre avec vue sur la mer ;-). Il faut savoir que l'hôtel ne faisant pas restaurant le dimanche soir, Gilles nous avait donné le digicode pour nous permettre de nous installer dans nos chambres : il avait bloqué pour nous les 101, 106, 107, 108 et 109. J'ai hérité de la 101, un peu à l'écart par conséquent, mais aucune raison de s'en plaindre, au contraire, si ça pouvait m'éviter les vibrations provoquées par les ronflements des uns et des autres :-)))

 

Juste le temps de délester les motos, de cacher les mauvaises odeurs par quelques "pschits" stratégiques que déjà nous repartions à la recherche d'un bistrot pour dîner. Nous l'avons trouvé, non sans difficulté, dans le centre commercial non loin de là. Nous nous sommes installés à rue (pratiquement piétonnière il est vrai) et en ce qui me concerne j'ai pris le menu à +/- 12 €.
C'est fou comme on peut bien manger en France pour 12 € : à ce tarif là on a droit à un menu trois services des plus corrects et relativement équilibré, rien de tel "par chez nous" ! Si vous avez des adresses, n'hésitez pas à les poster en commentaire !!!

 

Nous sommes repartis à la tombée de la nuit, les compteurs de la DL me gratifiant de leur belle lumière orangée, et avons regagné l'hôtel où j'ai enfin pu me doucher de pieds en cap et profiter d'une douce nuit de sommeil réparateur.
Avant de fermer l'oeil, le bon et l'autre aussi, j'ai parcouru le road-book et tracé "dans ma tête", +/- bien entendu, les routes que nous allions découvrir le lendemain, selon une bonne habitude dont je ne me départirai pas jusqu'à la fin du séjour ...

 


La Savoie, pays d'Abondance ...


4 journées sur place avec les 3 premiers road-books confectionnés par Jacques et mis en musique par François.  Jacques, qui ne manque pas de caractère, utilise un dérouleur fixé au guidon de sa prestigieuse 1200 GS et a besoin d'une police dont la taille dépasse l'entendement.  Si on avait laissé les r-b tels quels nous aurions eu besoin d'une demi douzaine de pages par jour avec arrêt forcé tous les 10 km pour les tourner ;-)))  C'est pourquoi François L'Ingénieux a eu l'excellente idée de les remettre au format "normal", arrivant ainsi à faire tenir chacun des itinéraires sur une page A4 ...

 

Le premier, intitulé "Abondance" en référence à un fromage savoyard à l'appellation d'origine contrôlée depuis 1990, comportait 371 kilomètres et autant de cols ... Hum, j'exagère un peu car en réalité au menu il y avait le col des Aravis et  le col de la Colombière, plus loin celui de Joux Plane en guise de mises en bouche et ensuite ceux du Corbier, de la Forclaz et des Montets comme plats de résistance ... 

 

Nous sommes montés sur la N90 direction Albertville et après quelques kilomètres nous avons croisé une RENAULT 21 qui gisait, le moteur en feu, sur la voie des urgences, dégageant des hautes flammes et une épaisse fumée noire ...
Nous nous sommes arrêtés en ville, le temps pour Didier d'acheter une bombe de graisse chez un concessionnaire SUZUKI. Petit détail en passant : du fait qu'il a payé au moyen d'une carte bancaire, le garagiste a dû lui sortir une facture. Rien de tel chez nous, où il suffit, dans ce cas, d'ajouter la recette dans les "ventes comptoir" !
Didier a graissé la chaine de la TDM, assisté par Henri et Jacques, l'un pour incliner la moto (pas de béquille centrale) et l'autre pour faire tourner la roue, pendant que Didier, à plat ventre, badigeonnait parcimonieusement les maillons.
La N212 nous mena jusque FLUMET, la D909 jusque ST JEAN DE SIXT via LA CLUZAZ, ensuite la D4, LE GRAND-BORNAND et CLUSES par le col de la Colombière, puis la D902 jusque TANINGES, la D907 et SAMOENS jusqu'au pied du SIXT FER A CHEVAL et son cirque ...

 

Après une descente d'anthologie ;-) du col de la Colombière, arrivés à un rond-point, alors que nous attendions depuis ... trop longtemps sans doute, Jacques et François qui était sagement resté derrière lui, me sentant pousser des ailes, j'ai entrepris seul de prendre la direction de TANINGES.
Quelle ne fut pas ma surprise, en arrivant au pied du "cirque" de voir François et Jacques qui s'étaient installés à la terrasse d'un bistrot au bord d'une rivière sauvage comme on en voit souvent dans les contrées montagneuses. Eux-mêmes furent aussi surpris de me voir arriver seul ...
Apparemment nous avions choisi des routes différentes, la leur étant la plus courte ... mais pas forcément la meilleure, contrairement aux blagues ;-)))
Henri et Didier sont arrivés une dizaine de minutes plus tard et la patronne du bistrot nous a autorisés à déballer notre pique-nique, acheté à FLUMET ou ailleurs, je ne m'en souviens plus, quelques heures plus tôt ...
Pour la peine (?) j'ai offert les deux tournées, m'allégeant ainsi de quelque 17 € !!

Nous avions parcouru 130 bornes, il en restait 241 à abattre ...
Le cirque était fermé, pas de représentation pour cause d'affaissement, nous sommes donc revenus sur SAMOENS et avons pris à droite vers le Col de Joux Plane, puis MORZINE, LE BIOT, le Col du Corbier, ABONDANCE où Jacques tint à s'en payer une belle tranche, puis la frontière SUISSE où nous fîmes les pleins d'essence. Je serais bien en peine de vous dire si le précieux liquide était meilleur marché de ce côté-là de la frontière, je me souviens juste avoir acheté des cigarettes à 3,96 € le paquet de 20 (bien moins cher qu'en Ecosse indeed !).

Ensuite ce furent MONTHEY, MARTIGNY, le Col de la Forclaz, le retour en douce France, cher pays de votre enfance chers voisins d'outre Quievrain, puis CHAMONIX et ST GERVAIS où Jacques prit un raccourci que François, englué dans le trafic, ne nous vit pas prendre, ce qui nous obligea à l'attendre, chacun son tour n'est-ce pas, à LES CONTAMINES .
Enfin, MEGEVE, UGINE, ALBERTVILLE et N-D DE BRIANCON où nous arrivons à plus de 20 heures ...
Douche, bière au bar (offerte comme chaque soir par le patron - il ne s'agit plus de la "Bâton de Feu" mais on n'y perd pas au change), passage à table pour une assiette de charcuteries, une côte de porc (mmmhhh ... une côte de porc comme l'aime OMER SIMPSON) garnie de légumes et un tranche de flan caramel.
Chacun paiera son pichet de vin quotidien cette fois, sauf François qui marche à l'eau (et pas marshmallow !) aux repas et à la bière en apéritif.

 

Une marche digestive plus tard, je me retrouvais seul dans ma chambre à étudier le road-book du lendemain que nous attendions tous avec plus ou moins d'appréhension car il était question de faire de la piste, entendez par là des chemins non asphaltés ...
Tout un programme ... à suivre !!

 


Il Colle delle Finestre !!!


Deux choses avant d'aller plus loin :

 

- à la fin du "20 heures" sur TF1 ce soir, un reportage était consacré à la ville de SAMOENS en Savoie, ville que nous avons traversée ... pas plus tard que dans le texte qui précède !
Et bien, il faut savoir qu'elle abrite un "jardin remarquable" baptisé
La Jaysinia en mémoire à son instigatrice, une native du pays, Mme Marie-Louise JAY qui, pour la petite histoire, épousa Mr Ernest COGNACQ pour fonder une famille et accessoirement la chaîne de magasins "La Samaritaine". Une rue du 7ème arrondissement porte leurs noms.
Ce jardin botanique abrite d'innombrables espèces de plantes de montagnes qui nécessiteraient un tour du monde pour être toutes observées. Didier soupçonnait-il l'existence de ce Paradis à portée de nos roues ?

 

- le compte-rendu d'Henri est en ligne sur son site depuis hier déjà. Si vous en avez marre de mes longueurs, je comprendrais très bien, d'ailleurs ... je me fatigue moi-même parfois, je vous invite à lire sa version façon "reader's digest" qui résume l'évènement.

 

Voilà qui est dit. Je continue le compte-rendu, je m'y colle !
Hé hé ... de fait, le road-book du jour (mardi 31 juillet) s'intitule "Que des cols", normal dès lors que je m'y colle, n'est-ce pas Nicole ?!
Quoi de plus sympa que de commencer par le Col de la Madeleine ? Ses 26 kilomètres d'ascension, variés, faits de lacets serrés, de grandes courbes et de quelques longues lignes droites représentent une excellente entrée en matière et vous mènent à 2.000 mètres d'altitude avec, par temps clair, une vue imprenable sur le Mont Blanc : arrêt obligé par conséquent !
La descente est tout aussi intéressante (dois-je vous rappeler que je préfère de loin les descentes aux montées ?) et nous mène droit à La Chambre où nous nous arrêtons pour acheter le pique-nique dans un "Casino" : des pommes, des tomates, quelques tranches de jambon normal et savoyard, une épaisse tranche de fromage, une tablette de chocolat, deux bouteilles d'eau et, chez le boulanger, 3 baguettes bien croustillantes ... Mmmhhh, on a déjà envie d'y être !
François de son côté a préféré les sandwiches "tous faits" pour des raisons ... qui le regarde !
Par la N6, ennuyeuse jusqu'à ST-MICHEL-DE-MAURIENNE et nettement plus agréable, entendez sinueuse, par delà, nous arrivons à LANSLEBOURG et au pied du Col du Mont-Cenis et son lac dans le parc naturel de La Vanoise.
Nous franchissons la frontière italienne et arrivons à SUSA par la S25, ensuite la S24 jusqu'à MEANA DI SUSA et puis ... PLUS RIEN si on s'en réfère à ma carte Michelin N°523 "Rhône-Alpes" au 1/300.000ème !!!
Il faut l'ancienne, au 1/200.000ème pour s'apercevoir qu'il y a bien une "route" après la route ;-), comme il y a une vie après la vie, paraît-il mais je demande à voir, "route" que l'ami Chelin a pris la précaution de peindre en rouge et blanc ce qui, et ce n'est pas une légende, signifie qu'elle est susceptible d'être difficile ou dangereuse, l'un n'excluant pas l'autre suivant une savante explication mathématique de François.
Et en effet, après une route très étroite mais qui avait le mérite d'être asphaltée, nous sommes arrivés sur du "sterrato" comme on dit en Italie. Un couple et leur Varadero s'était arrêté pile au changement de revêtement, couple qui nous rejoindra plus tard au sommet du "Colle delle Finestre" et qui nous signalera que d'après les panneaux au bas du col, il était interdit de le gravir !!
Jacques nous avait annoncé 600 mètres de chemin de terre ... Si on regarde et fait un zoom sur la carte, ce sont 8 kilomètres de bon Dieu de caillasse et autres gravillons qu'on s'est tapés ! Et vous savez quoi ? ça m'a semblé 80 kilomètres !!

Jacques est parti devant, debout sur les repose-pieds, les doigts dans le nez et les mains dans les poches, suivi par Didier qui tenait les jambes pendantes, les bouts des orteils à 5 cm du sol (il est vraiment court sur pattes), paré à toute dérobade de la TDM, moi je le suivais de bien trop près, accroché à mon guidon comme le naufragé à une providentielle bouée, avec derrière moi, à distance réglementaire François et Henri. La vitesse de croisière devait tourner autour de 15/20 à l'heure et chaque lacet à franchir était une torture.

L'attention complètement absorbée par le revêtement, il était facile d'oublier de regarder plus loin que le bout de son nez et Didier, comme moi d'ailleurs qui roulais à gauche dans sa trace, nous fûmes surpris de voir arriver en face et au détour d'un gnègnème maudit lacet, deux "furieux" en KTM. Didier s'écarta et dû s'arrêter alors que je zigzaguai comme je pus pour continuer l'ascension.
Je compris :
- qu'il fallait garder ses distances (pas de souci de ce côté là car Jacques était loin devant)
- qu'il fallait hausser le rythme jusqu'à atteindre un fabuleux 30/35 à l'heure pour trouver une meilleure stabilité. A partir de là, le reste fut une formalité ;-))))))))))))))))
PLUS JAMAIS, OUI !!!!!!!! Faut être malade pour faire ce genre de truc avec les bécanes que nous avons. Je ne dis pas avec 20 ans de moins, 15 kgs de graisse en moins et des bécanes à 130 kgs au lieu de 200 ... et encore ...
On est arrivé au sommet (2.176 m), on a discuté le coup et on a ... formé deux groupes : les mecs intelligents (Didier, François et moi) et ... les autres, Jacques et Henri ;-))
Les uns décidèrent de rejoindre SESTRIERE par la voie "normale", des belles routes asphaltées, viroleuses à souhait, procurant au motard lambda le plaisir qu'il est en droit d'attendre de sa machine, les autres, après un bref passage asphalté, préférèrent se taper 35 bornes à 20 à l'heure en passant par les cols de l'Assietta (2.472 m), Lauson (2.447 m), Blegier (2.381 m) et du Bourget (2.299 m).

François le Facétieux avait ajouté au road-book le Col d'Eboux Sur L'Efrain et en piégea plus d'un ;-))
Les uns et les autres convinrent de se retrouver à SESTRIERE pour le "gelato".
Nous avions pris la précaution de répartir le pique-nique au sommet du
Col des Fenêtres et avons déjeuné au bord d'un petit lac à l'ombre d'un arbre vers 13H30', Didier, François et moi.

 

C'est par USSEAUX, FRAISSE et PRAGELATO, une partie du trajet effectué sur une route non indiquée sur la carte (!), que nous rejoindrons SESTRIERE.
En attendant nos amis, nous avons léché un "cono due gusti", bu un café et doré au soleil ...

 

Sestrière, comme si c'était hier ...

Alors que nous nous dorions depuis des lustres à la terrasse d'un bistrot au point que je regrettais de ne pas m'être badigeonné d'écran total ;-))) et que nous commencions à nous demander si nos deux "crossmen" du jour n'avaient pas été obligés de faire demi-tour, pire, de se faire héliporter, nous avons été soulagés d'entendre le feulement du Tigre et le bruit de machine à laver de la GS !! Je taquine, je taquine ;-) mais qui aime bien taquine bien, n'est-ce pas ?
Le Tigre, de noir panthère qu'il était, est revenu gris souris alors que Jacques était radieux : tous deux nous ont raconté que les 35 km avaient été plus faciles à parcourir que les pseudos 600 mètres du Colle delle Finestre, grâce à un revêtement plus uniforme ... De là à nous faire regretter de ne pas les avoir suivis, il y avait un énorme "passo" à franchir, voire un paso-doble !!!
Après un "cono tre gusti" (jamais deux sans trois selon la devise) pour les baroudeurs, nous avons repris la route tous ensemble, tous ensemble !!! par les R23 et S24 en passant par CESANA TORINESE (chante Gigi, chante !!), puis la frontière française , la N94, le Col de MONTGENEVRE et BRIANçON.
A ce stade (de la compétition comme dirait Nikos Aliagaaaaazzzzzzzzzz) nous avions 248 km derrière nous et 141 devant ...
Nous sommes remontés nord-ouest, c'est pas moi qui le dis c'est François dans son rot-de-bouc, en suivant la GUISANE et la vallée qu'elle a creusée au fil ... de l'eau, nous avons traversé LA-SALLE-LES-ALPES, LE MONESTIER-LES-BAINS pour arriver au pied du Col du Lautaret (2058m).
Dans la foulée et pour le même prix, on va se gêner tiens, on a enfilé le mythique Col du Galibier qui culmine à 2646 mètres et qui constitue une frontière naturelle entre le département des Hautes-Alpes (05) et celui de Savoie (73 ou soixante-treize c'est vous qui voyez) !
Dix-sept kilomètres plus tard nous traversions VALLOIRE et plus tard encore, toujours sur la belle D902, nous franchissions le Col du Télégraphe : et encore un col un !
Ensuite ST-MICHEL-DE-MAURIENNE, la N6 et ST-JEAN-DE-MAURIENNE, LA CHAMBRE et à droite toute pour saluer une fois encore "La Madeleine" et son col.
Arrêt obligé, contemplation du Mont-Blanc après avoir aligné les motos façon "belle brochette". Comme le temps passait, il devait être aux alentours de 19H30', François enfourcha sa DL et entama la descente en premier. Je le suivis de peu, enfin je croyais le suivre de peu, car quand je suis arrivé au parking de l'hôtel, il avait déjà eu le temps de se doucher, de se changer, de téléphoner à Christine et de mettre son compte-rendu du jour en ligne ;-))) ... Ah, j'allais oublier, il avait aussi trouvé le temps de descendre deux bières sans faux ... col pffffffffffff

 

Après un bon bain et l'appel téléphonique quotidien à la maisonnée, il me restait à me joindre aux amis pour casser la graine : une salade, un "duo de saucisses" comme dit Henri dans son compte-rendu et un quartier de tarte aux abricots. Une des deux saucisses était bourrée avec du chou, l'autre était plus classique, tout cela restant une question de goût.
Petite bavette sur le seuil, puis retour dans les chambres.

 

Pas de road-book pour le lendemain : Jacques, qui connait la région comme sa poche, allait nous servir de guide et nous annonça le programme dans le détail.
Je peux vous dire qu'il était alléchant et que nous en bavions tous déjà !
J'ai repéré sur la carte les "spots" touristiques qu'il avait énumérés, j'ai lu quelques pages d'un roman policier que j'avais emmené pour meubler les longues soirées en solitaire et me suis endormi très rapidement malgré le suspens insoutenable qu'il contenait ;-))

 

Bonne nuit Alberto ! me dis-je in petto ... Bonne nuit Alberto !! me répondis-je illico presto subito dodo !!!

 


Temps mort ou interlude ...


Pendant que je ... tourne autour du pot (encore une longue digression avec publication d'une photo sexy pour attirer du monde sur le blog), d'autres vont droit au but, comme l'ami François par exemple qui vient de mettre en ligne SON COMPTE-RENDU de notre escapade alpiniste, alpestre et néanmoins alpine !
Après l'avoir lu dans son intégralité et zoomé sur toutes les belles photos qui l'illustrent, j'en suis sorti un peu découragé car je me suis rendu compte (ou compte rendu ?) de tout le chemin qu'il me restait à parcourir pour arriver au bout du mien !!

 

Je lui en ai d'ailleurs fait part dans un e-mail que je ne résiste pas à vous donner en pâture :
J'ai tout li et par moments j'ai bien ru !
Excellent travail : je crois que je vais en rester là avec mon compte-rendu car
1/ j'en ai un peu marre de fouiller dans ma pauvre tête (bien que pleine de vide, celui-ci étant sidéral, il y a matière (grise ?) à s'y perdre;
2/ qu'ajouter "en bas de ça" mmmhhh ?
Je constate néanmoins et perfidement que le jour où tu t'es le plus amusé, c'est le jeudi, quand tu as roulé tout seul ...
Salaud va !
J't'en foutrai moi du "cortège funèbre" !! Non mais !!!
Mais tu as raison, nos acolytes deviennent trop vieux, trop prudents et trop lents pour nous, les p'tits jeunots :-)))))
Pourquoi crois-tu que je me "perde" de temps en temps, hein ?
Ouais, bon, j'arrête de chambrer : allez, je ne vous hais point ...
A+
Al
Un grand merci pour ces belles tranches de vie ...

 

François, qui est un ami, n'a pas tardé à réagir pour apporter de l'eau à mon moulin ... Tiens "moulin" ça me fait penser aux "bonzes" et vous n'êtes pas sans savoir que les bons comptes-rendus font les bonzes amis, pffffff ...
Voici sa réaction à chaud :
Alberto,
Merci pour la note d'appréciation mais il t'est interdit de ne pas continuer ton compte-rendu à toi.
Il est nécessaire de connaitre ta version des faits et ta prose fait toujours plaisir à lire.
Donc, remets-toi au travail et racle bien les bords de ta pauvre tête afin de ne laisser aucune miette !
Comme le dit bien Jacques, c'est le brulé au fond du récipient qui est le meilleur.
François

 

Je dois être ... "une tête brûlée" sans doute ...
Voilà qui m'a rappelé, fort à propos, la croûte que nous avons mangée à COMBE-DU-LAC au restaurant l'Anversis bien connu de ... Jacques justement ;-)))

 

Bon, bon ... Je vais m'y remettre, promis, juré, craché, Col de la Croix de Bois et Col de la Croix de Fer ...

 


Italie, nous revoilà !!


Comme je l'ai déjà dit, il n'y avait pas de road-book pour cette troisième sortie à partir de notre hôtel).
J'ai consacré toute mon attention au programme qui avait été débattu la veille lors du repas : le barrage de ROSELEND, BOURG-ST-MAURICE, le Col du Petit St-Bernard, COURMAYEUR, les vals (ou vaux) VENY et FERRET, puis retour sur BOURG-ST-MAURICE, MOUTIERS et LA LECHERE. Un programme pas bien compliqué, facilement repérable sur la carte et néanmoins intéressant à plus d'un titre !
Bien que muet d'admiration (oui, c'est possible !) devant tous les beaux paysages qu'offraient (cadeau) à nos yeux ces majestueuses montagnes, je m'étais plaint, en éternel insatisfait, que tout cela manquait un peu de visites de villes ou villages typiques et/ou chargés d'histoire, en un mot, de vieilles pierres ...
Henri avait pris la tête du cortège funèbre ce matin-là, sur la N90 en direction d'ALBERTVILLE, et quand je vis qu'il prenait la sortie CONFLANS, ville médiévale, je crus naïvement et un court instant que mes voeux allaient être exaucés et que nous allions faire une halte culturelle, médiévale autant qu'urbaine.
Ce ne fut pas le cas et nous continuâmes notre route après un arrêt forcé chez un concessionnaire SUZUKI (je me suis donc trompé, j'ai annoncé cet arrêt le lundi !!) pour alimenter la chaîne de la TDM en graisse. Pour me faire pardonner cette erreur, un détail supplémentaire : la graisse était de couleur ROUGE !

 

Apparemment, puisque François et Henri le disent tous deux dans leurs "c-r's" on a "escaladé" le Col du Pré (qui n'est nulle part sur ma carte N°523) et c'est vrai qu'on a escaladé un premier col sur une route étroite qui serpentait sur ses flancs : au sommet, on a fait de belles photos avec, en avant plan, une maison toute faite de bois dont nous avons squatté les balcons ...
Ensuite nous avons pris la direction de BEAUFORT et du barrage DE ROSELEND : les eaux de ce lac sont d'une couleur presqu'irréelle, féérique et les photos que j'en ai ramenées sont ... des cartes postales !
On remonte ensuite vers le CORMET DE ROSELEND qui se situe à nouveau à près de 2000 mètres d'altitude et ensuite c'est la plongée vers BOURG-ST-MAURICE et qui dit plongée dit ... qu'Alberto ne se sent plus, se met au point mort et se jette, tête de fourche la première, dans la descente ...
J'arrive à la bourre à BOURG, franchi le rond-point pour me mettre dans la direction "Col du Petit St Bernard", je me range sur un trottoir et commence à attendre mes compagnons de route ...
Pom, popopom popom popom ...
Je cherche un coin d'ombre parce que le soleil donne (de la couleur aux gens)
Popopopom Popopopom ...
Je descends de la DL et allume une clope ...
Bibapeloula cheeze my baby ? Bibapeloula ...
Je sors la carte Rhône-Alpes car j'ai un doute : me serais-je trompé ?
Non, impossible de se tromper car il n'y avait qu'une route ...
Merde : il y avait bien "un truc blanc" qui mène à VILLE DES GLACIERS, avec ma veine tu vas voir qu'ils sont allés tremper leurs orteils dans les mers de glaces ...
Je téléphone à Henri qui sur l'entre fait me téléphone pour me dire que lui et François m'attendent à l'entrée de BOURG-ST-MAURICE et m'intime de faire demi-tour pour les rejoindre, ce que je fais sans me faire prier car je suis dans mon tort ...
Et malgré que je sois dans mon tort, on établi un constat à l'amiable, normal entre amis !
Jacques et Didier sont arrivés bien plus tard, satisfaits d'avoir fait ce crochet supplémentaire qui, paraît-il avait été annoncé ...

 

Nous étions à nouveau tous réunis
et sommes repartis
comme un seul motard
en direction du Col du Petit St-Bernard

 

 

Buongiorno Italia col caffè ristretto
Le calze nuove nel primo cassetto
Con la bandiera in tintoria e una seicento giù di carrozzeria
Buongiorno Italia, buongiorno Maria
Con gli occhi pieni di malinconia... buongiorno Dio
Lo sai che ci sono anch'io?
Lasciatemi cantare,
La motocicletta in mano
Lasciatemi cantare
Sono un italiano

 


Italia, nous revoici !!


Je vous ai laissés sur un air de Toto Cutugno ...

Chaque fois que je passe la frontière italienne, cela me fait quelque chose.

Oh, pas grand chose en fait car l'Italie est pour moi un pays de vacances où je ne me suis pas plus rendu qu'en Espagne ou ailleurs. Pourtant j'y ai de la famille : ma mère et mon père sont de deux régions différentes, respectivement la Lombardie et les "Marche" (à prononcer "marquait") et se sont rencontrés en Belgique où ils se sont mariés et ont conçu deux merveilleux enfants ;-)).

J'ai donc des "zii", des "zie" (oncles et tantes), des cousines et des cousins en pagaille, certains que je n'ai plus vu depuis 1987 et ... quelque part, quand je franchi cette frontière, je pense à eux et je culpabilise un peu de ne pas faire plus d'efforts pour les voir, vous comprenez ça ?
Cela dit, des vacances "dans la famille d'Italie" telles que j'en ai faites quelques fois malgré tout, se résument souvent à honorer toutes les invitations qu'on vous lance et à des tablées mémorables mais interminables dont on sort un peu ... gonflé : et oui, à force ça gonfle !!

Bon bon, revenons-en à nos motos, ça nous changera !!
BOURG-ST-MAURICE, LA ROSIERE, le Col du Petit St-Bernard où je ne prends même pas la peine de m'arrêter pour prendre en photo la statue du dit Saint, la S26 qui longe la DORA DI VERNEY, PRE-ST-DIDIER, LA S26D, COURMAYEUR et ENTREVES.
A gauche le VAL VENY, à droite le VAL FERRET.
On prend à gauche, en direction du VAL VENY, vous suivez ?. Une belle route marquée de blanc et de vert par l'ami Chelin nous conduit jusqu'au refuge et au restaurant où nous déjeunons. Trois "spaghetti ai funghi" (aux champignons) et deux "polenta concia con salsiccia" (polenta gratinée au fromage avec saucisse en sauce), le tout savouré devant un décor grandiose.

Le garçon se débrouillait un peu en français et son accent m'a irrésistiblement fait penser à Roberto Benigni, d'où l'effet comique involontaire ...

Alors que Jacques s'est laissé tenter par le dessert "castagne con miele è panna", je me suis satisfait du fruit du jour, une pèche miraculeuse.
Jusqu'au-boutiste jusqu'au bout, Jacques nous a entraînés dans une montée genre "Colle delle Finestre" (bon Dieu de caillasse et autres gravillons !!) pour faire une photo de sa bon Dieu de GS ;-) devant le M B et le demi-tour ne fut pas des plus aisés, n'est-ce pas François ?

 

On rebrousse chemin jusqu'à ENTREVES et on embraye sur l'autre val, le VAL FERRET.
On y est vers 15H30, l'endroit est bondé et malgré nos engins peu encombrants, nous avons du mal à trouver une place pour nous garer, surtout moi d'ailleurs : j'ai toujours tendance à hésiter dans ces cas-là et pendant que mes amis se faufilent, je tourne un peu en rond. Finalement, aidé par François pour faire une marche arrière, je m'immisce entre une caisse, une moto et un arbre ...
Je m'inquiète auprès d'un "agent" en gilet fluo de la présence de barrières nadar et il m'explique qu'il n'y a plus de places de stationnement en amont jusqu'à ... 16 heures.

Point d'interrogation : et après ? Après ?? Moi j'ai fini ma journée qu'il me dit avec un large sourire :-)))
Après quelques photos du torrent, certains vont s'offrir une sieste (Henri et Jacques), pendant que d'autres devisent allègrement (Didier et moi) et que François nous tire le portrait, parfois à l'insu de notre plein gré !
Arrive 16H00, l'interdiction est levée et les barrières enlevées. Jacques et Didier, éternels curieux dans l'âme, vont voir plus haut ce qui se passe alors que je décide de suivre François et Henri sur la route du retour. Dès lors, nous ne les retrouverons qu'à l'hôtel et nous roulerons à trois ...
On se perd de vue à un rond-point et après une course poursuite où ceux que l'on croit poursuivre sont en réalité derrière (?) on se retrouve au sommet du Col du Petit-St-Bernard. Là, nous décidons de nous arrêter une fois encore.
Me sentant d'humeur généreuse, j'ai offert le "gelato" ET la boisson à mes amis qui n'en sont pas encore revenus ... enfin ... façon de parler quoi !
Je ne peux m'empêcher de recopier ici le dialogue irrésistible et tellement vrai que François a glissé dans son c-r :
Alberto : C'est moi qui offre
Henri : Dans ce cas je prendrai trois boules et un coca
François : Slurp ... (hé oui ! Je mange trop vite, c'est bien connu)

 

Pour la forme nous avons fait mine d'attendre nos deux compères et sommes partis ... sans attendre ;-)
Descente sur une BOURG-ST-MAURICE très encombrée. Si j'ai bonne mémoire j'étais devant, je me débrouillais bien dans le trafic et quelque cent mètres avant un rond-point j'ai bêtement décidé d'enfin respecter la ligne blanche continue infranchissable par définition. C'est ce moment qu'ont choisi mes compagnons pour ... me fausser compagnie et filer à la française ;-)
Outré, j'ai passé mon temps à essayer de recoller au peloton de tête sur une N90 assez chargée en trafic.
A la moindre ouverture j'essorais la poignée de gaz et sautais de caisse en caisse, mais c'est qu'ils ne filaient pas doux les deux compères, ils restaient à bonne distance loin devant ... Et, à force de regarder loin devant, j'en oubliai de regarder plus près et c'est là que je m'offris ma deuxième grosse frayeur du voyage ... Car il y en eut une première sur laquelle je reviendrai si vous me le rappelez !
Je regardais donc loin devant et je déboîtai une gnègnème chicane à 4 roues lorsque je me rendis compte qu'arrivait en face une VW Jetta tout ce qu'il y a de plus gris et d'invisible. Je me mis debout sur les freins (comme le Col du même nom !) et j'ai senti ma roue arrière se bloquer et la moto commencer à tortiller légèrement du cul. Heureusement j'étais parfaitement en ligne et elle s'est stabilisée d'elle-même sinon je ne serais plus là pour vous raconter la chose !! Inutile de vous dire que ça m'a calmé pour ... 1 ou 2 kilomètres, le temps que mon rythme cardiaque retrouve sa vitesse de croisière ;-))) et que je rejoigne les deux gaillards devant.

 

Nous sommes arrivés à l'hôtel un quart d'heure avant Jacques et Didier et avons tous ensemble siroté notre bière en terrasse en parcourant le journal local en quête de nouvelles relatives à la météo du lendemain, seule préoccupation réelle en matière de nouvelles !!!

 

Cela ne s'annonçait pas trop bien avec des orages sur les reliefs et comme nous n'étions pas exactement en bord de mer, il fallait craindre d'être un peu, beaucoup, passionnément rincés ...

 

Le repas du soir, une tartiflette roborative et non péjorative fut unanimement appréciée et le plat léché par tous et à tour de rôle !!!
Passe-moi le plat ! Slurp ...
A mon tour : Slurp !
Eeehh, à moi : Slurp ...
Faut savoir Monsieur, que chez ces gens là ...

 

Le road-book du lendemain était l'oeuvre de Didier et était surnommé "Alpesso". Enfin, c'est comme ça que François l'avait rebaptisé car en réalité nous apprîmes que cela signifiait "Alpes SO - Sud Ouest" ...
Entre charentaises lorsque Henri s'est rendu compte que son road-book ne serait pas utilisé il m'a dit, très amicalement comme toujours de sa part : Si j'avais su, j'aurais fait comme toi, je n'aurais rien préparé !!
Pfffffff ... ouais !

 

Retour dans la chambre : étude de l'itinéraire un peu plus difficile à repérer que celui du jour, lecture du roman que je suis certain maintenant de ne pas terminer avant la fin du séjour vu le temps que je lui consacre ...

 


Al Pesto !


Après les "spaghetti ai funghi" et la "polenta concia con salsiccia" il était normal de mettre au menu les Alpes "al pesto" et ce fut presque le cas puisque le road-book du jour s'appellait "Alpesso" que je préfère finalement au "Alpes Sud Ouest".
Aux platines, D.J. Didier, auteur du tracé du jour.

Par les temps qui courent, il vaut mieux sortir couvert et c'est ce que nous avons fait d'autant que le temps était couvert lui aussi ... Le service météorologique aurait pu se tromper une fois encore mais les premières impressions semblaient corroborer les prévisions, une route déjà bien humide en étant une preuve palpable.
Les hostilités commençaient par le franchissement du Col de la Madeleine : Didier, le maître de cérémonie, se sentant pousser des ailes, partit devant à bon rythme, suivi par Henri et moi qui "ne la sentait pas". Pas trop du matin le petit Alberto, il a besoin de laisser chauffer le moteur, de mettre en route son calculateur (à boules de toutes les couleurs) pour prendre ses repères, évaluer les distances, déterminer le coefficient de danger : si j'étais parti "le nez dedans" je me serais probablement cassé la gueule. Je me suis donc laissé décramponner tout en jetant de temps en temps un oeil dans les rétros, des fois que le François arriverait comme un obus pour me faire l'intérieur ...
Mais il était stoïquement coincé derrière Jacques et ne dû qu'à un "tout droit" de ce dernier de pouvoir le passer et finir la remontée le couteau entre les dents.
On arrive tous les 4 au sommet et on attend ... on attend ... on se pose des questions et on attend ... au point que, pris de remords et peut-être déjà un peu excédé (?), François remonte en selle et part à la rencontre de Jacques qui, sait-on jamais, a pu avoir un problème. Il ne se passe pas 5 minutes et nous les voyons arriver. Jacques s'était arrêté pour enfiler le scaphandre que lui a offert son généreux ami Henri, bon sang mais c'est bien sûr ...
On entreprend la descente tout en douceur et profondeur et on arrive au "Casino" de La Chambre où j'achète du jambon, des tomates, des pommes, de l'eau et du chocolat, le menu habituel en quelque sorte.
On continue tout droit sur la D927 en direction du Col du Glandon (1924 m) et alors que ça n'était pas prévu au programme, pour faire plaisir à Jacques, on "pousse une pointe" jusqu'au Col de la Croix de Fer (à 2,5 km de là) qui culmine 143 mètres plus haut si mes comptes sont exacts ...
La lenteur du cortège doublée du non respect du road-book eurent raison de la patience, pourtant légendaire, de François.
Il m'invita à le suivre dans la descente vers le Combe d'Olle et le défilé de Maupas mais, une première hésitation à démarrer, suivie d'une seconde à la première intersection, vous suivez toujours ?, firent en sorte que ... je ne le revis plus de la journée !
Je roulai donc seul pendant de longs kilomètres ne sachant pas si je devais cravacher pour tenter de le rattraper ou ralentir pour être rejoint par les autres, une situation plutôt inconfortable croyez-le bien ;-)
Le road-book plutôt succinct, que voulez-vous François ne pouvait pas faire de miracles sur la base d'un projet de style télégraphique comme seul Didier en est capable ;-), et mon imcompétence notoire à lire une carte (pas des plus détaillée il est vrai) m'obligèrent à tourner un peu en rond lorsque j'arrivai à VAUJANY, OZ et ALLEMONT au niveau d'un barrage ...
C'est alors qu'apparu Didier, mon Sauveur, suivi à bonne longueur par Henri et Jacques : il ouvrit sa carte et conclua qu'il fallait traverser le barrage pour atteindre la N91. Celle-ci nous mena par les gorges de la Romanche jusqu'à SECHILIENNE où nous devions normalement tourner à droite en direction du LAC DE LUITEL.
C'était sans compter sur une soif soudaine que manifestèrent nos 4 destriers en piaffant sur leurs gommes : il fallait envisager de les abreuver sous peine de les voir se mettre en grève et de nous contraindre à finir la balade sur nos guiboles !
Encore un rapide coup d'oeil sur la carte et nous décidâmes d'aller jusque VIZILLE (et sa VIZILLERETTE ?) pour faire les pleins.
Premier signe de vie de François qui est à CHAMROUSSE ...

Retour sur SECHILIENNE et gauche vers le Lac de LUITEL. On arrive là, une table et des bancs en bois nous tendent les bras pour pique-niquer mais on décide d'aller au bord du lac ... On suit les panneaux qui nous l'annonce à 600 mètres (!) et ... on ne le trouve pas à moins que ce ne soit cette petite ... flaque ... entourée de roseaux et de framboisiers ?
Pendant que nous cherchons l'endroit idéal pour nous installer, Henri part sur CHAMROUSSE pour ramener François ... à la raison ;-) mais il ne l'y trouve plus : il avait suffisamment attendu et il était un peu idiot de penser qu'il serait revenu sur ses roues pour pique-niquer avec nous ALORS qu'il avait SON casse-croûte AVEC lui !!! J'ai eu beau protester, Henri partit malgré tout et revint bredouille évidemment !!!
Bon bon ... on déballe les victuailles, foie gras, homard et tutti chianti et on casse la graine au bord de ce lac finalement plus agréable qu'il n'y paraissait mais ... nous n'avons pas eu le temps de paresser car les premières gouttes tombaient et les premiers coups de tonnerre se faisaient entendre à quelques kilomètres à peine !!
Deuxième signe de vie de François à 14H28' : Il tombe des oeufs de poule !
Réponse collégiale : Mets-en trois au frais et garde ton casque !
On regagne les motos, Henri part devant, j'enfile ma veste de pluie, Jacques est plus long à enfiler sa combi pluie, Didier n'enfile rien et démarre. Je lui emboîte la roue, on arrive à l'intersection et ... on plonge à gauche.
Tiens, me dis-je, d'après mes souvenirs de la carte que j'ai consultée la veille au soir, n'aurait-on pas du repartir sur la droite ? Ouais, arrête de penser et SUIS !!
Et c'est là que nous avons et SUIS essuyé le gros orage, avec la grêle et tout et tout ...
Les grêlons rebondissaient violemment sur le casque avec des tics, tacs, tocs et piquaient les jambes. Didier, les pieds en canard, malgré sa méfiance par rapport au nouveau pneu avant dont il a lu sur des forums qu'il montait en température très lentement et qu'il était nul sous la pluie, fit mine de s'arrêter plus d'une fois mais continua lentement la descente aux enfers ...
Un peu plus loin, alors que les éléments s'étaient calmés, on s'arrête et il me dit ... qu'il croit s'être trompé, confirmant ainsi mon impression.
On convient de ne pas faire demi-tour (rappelez-vous une de nos devises !) et de continuer jusque ST-MARTIN-D'URIAGE, pour retomber, par la boucle inverse, sur le road-book. On y arrive et emprunte la belle D280 qui indique ALLEVARD à 52 km !!! On traverse REVEL, ST-JEAN-LE-VIEUX, LES ADRETS, THEYS et le Col du Barioz et je passe plus d'une fois devant car le rythme me semble un tantinet trop sénatorial, la faute au "Z4" à 50% sans doute ...
ALLEVARD n'est plus qu'à un pet de mouche mais la pluie redouble d'intensité et on décide cette fois de s'abriter du déluge. On trouve un toit de fortune et on s'y planque. Détail en passant : une des pilasses de soutien est métallique et j'en profite pour y coller mon sac de réservoir (équipé d'aimants faut-il le rappeler) ce qui nous permet de faire le point sur ce qu'il reste à parcourir et de trancher sur la suite que nous comptons donner à cette journée marquée sous le ... saut sceau d'eau !
J'envoie un SMS à Henri pour lui signaler notre position et je téléphone (ou alors est-ce François qui m'a appelé ?) pour faire le point de la situation ...
Il est à FOND-DE-FRANCE, il est essoufflé après une longue marche à travers un chemin fort escarpé à la recherche de la Cascade du PISSOU ... qu'il n'a pas trouvée ...
Cela nous conforte dans l'idée de renoncer définitivement à ce projet ...
Tiens qui voilà : Jacques et Henri ! On leur fait une petite place sous l'abri de fortune, on attend que ça se calme, on rapporte notre conversation avec François et ... on compte les gouttes.
Didier enfile son pantalon de pluie, un peu tard jeune homme, et nous continuons sur DETRIER, puis la D925 jusque BOURGNEUF et la N90 Nord-Est, ALBERTVILLE, Sud-Est et LA LECHERE !!
François arrivera quelques minutes après nous : aucun de nous ne lui reprochera cette escapade en solitaire, c'est ça l'amitié ! N'empêche ... enfin ... n'épiloguons pas ;-))))

 

Voici le SMS que j'ai envoyé à ma chère et tendre après la douche et avant le dîner (du soir ...) :
Aujourd'hui orage et grêle : il fallait être fou pour faire de la moto, ce dont nous ne nous sommes pas privés :-))
Demain on commence la remontée vers le nord et vers tes bras !!! Bisous tout partout ......
Après avoir savouré ce petit moment d'intimité il restait à savourer le repas du soir : une fondue au fromage.

Entre nous, n'allez pas le répéter, mais je ne suis pas très friand de ce genre de repas. Bien entendu il y a le côté sympathique de la chose mais au final ce ne sont que quelques bouts de vieux pain et un mélange de fromages (3 pour l'occasion) à l'appellation d'origine contrôlée ou pas : ça manque singulièrement d'équilibre et de variété n'est-il pas ?
Enfin, j'dis ça, j'dis rien et ça ne m'a pas empêché de me goinfrer ! Jacques a bu un "génépi" que nous avons tous humé ...
Fais sentir ? Snif !
A moi ! snif !
A MOI maintenant : snif !

 

Restait à préparer les bagages puisque le lendemain nous repartions : voilà bien un truc que je n'aime pas faire et croyez-moi j'ai mis du temps pour le faire d'autant que pour une fois j'ai allumé la télé et que je me suis laissé piéger par 2 épisodes de "Desperate housewives" suivis de deux épisodes de "Nip / Tuck" sur M6 je crois ...
Il était plus de minuit lorsque j'éteignis ...

 


Le retour ...


Ainsi donc le voyage touchait à sa fin ... Il était convenu de remonter en deux jours, le premier nous menant jusqu'à VILLERSEXEL soit la même étape qu'à l'aller.
Après le petit déjeuner habituel, avec de la baguette croustillante à souhait, nous passons tous à la caisse.
Je suis derrière Didier et je l'entends dire à Gilles que le bouchon de la baignoire fuit, en son centre exactement, ce qui fait qu'il terminait généralement son bain ... à sec : au moins il "avait pied" comme ça ;-))
Cher Gilles,
si tu lis ce compte-rendu, et à toutes fins utiles, je te signale que dans la chambre 101 :
- l’éclairage du petit hall d’entrée ne fonctionne pas . La penderie se trouvant dans ledit sas et la lumière du jour ne l’atteignant pas, je devais sortir tous les fringues à chaque fois pour trouver le caleçon propre ou bien le tee-shirt le moins odorant ;
- tant qu’on est dans la penderie, je n’avais que 2 cintres et demi, j’ai donc squatté tout ce qui pouvait servir de support à mon impressionnante garde-robe ;
- un seul éclairage fonctionnait alors qu’il y avait deux lits et comme par hasard c’est du côté que je préfère que l’ampoule était grillée. Là j’ai quand même eu une idée lumineuse, j’ai piqué l’ampoule de mon voisin, les absents ayant toujours tort, c’est bien connu;
- la tringle à rideaux ne tient plus que par miracle;
- le papier toilette !!! Qu'est-ce que c'est que ces feuilles de cigarettes juste suffisantes pour se rouler un joint, mmmhhh ?

Il en faut une vingtaine pour arriver au bout du ... sale boulot ! A changer impérativement !!
Sache toutefois que ces petits soucis domestiques n'ont pas réussi à gâcher mon séjour et qu'ils ont été très largement compensés par un accueil toujours au top et un service irréprochable.
Voilà pour la pub gratuite !

Sachez de votre côté que le "tarif motard" est passé à 43 € par jour en demi-pension mais que cela reste sans concurrence dans la région ...


On se met en rang d'oignons devant le perron, on donne un petit coup de klaxon et démarre le peloton, ALBERTVILLE étant la direction.
Trois nationales, respectivement les N90, 212 et 508 sur lesquelles nous roulons à 110 compteur, sans doute François ne se fie-t-il pas à la petite marge d'erreur qui nous autoriserait à filer à du 120 ;-) et déjà je trouvais le temps long ... lorsqu'il vira brusquement à droite sur une D112 qui me redonna goût à la balade.
Un premier arrêt nous confirma que le beau temps était de nouveau de la partie, les rayons du soleil dardant déjà généreusement au point que Jacques en profita pour activer le séchage de son fonds de pantalon en imitant la démarche de John Wayne et que d'autres soulagèrent déjà une vessie alourdie par les nombreuses tasses de café avalées le matin.

 

 

On repart, on contourne ANNECY, on arrive à FRANGY (où on redoute la panne ... un dessin ?), puis ARCINE, le défilé de l'ECLUSE, on longe COLLONGES, on frôle FERNEY-VOLTAIRE sur la D984, on arrive à GEX, ville tampon où il fait chaud comme dans un four (pfffffff ... facile !) et on attaque le Col de la Faucille qui a une saveur particulière puisque, si je ne m'abuse une fois encore, il sera le dernier col de notre périple et comme le dirait un pote communiste (si si ça existe encore), il faudrait être marteau pour ne pas s'éclater dans la Faucille ... Ok, ok ... drapeau blanc, n'en jetez plus !!

On redescend par la N5 sur LES ROUSSES où ne nous attendent pas encore nos blondes hélas et, juste avant de pénétrer dans la ville, nous nous mettons en quête d'un restaurant.
Didier qui a le nez fin, ce n'est pas une caractéristique physique, c'est une façon de dire qu'il a le don pour dénicher des endroits sympas pour béqueter, nous dégote un établissement avec une terrasse qui s'ouvre sur un magnifique panorama.

Certains rangent leurs machines loin des regards des clients pour ne pas gâcher la vue justement, d'autres, comme moi, plantent ostensiblement leurs motos devant pour la photo ...
Nous prenons tous un menu, dont un colin à la bordelaise en plat principal alors que François, revenu à de meilleures (?) intentions se contente d'une ... ENORME salade.
J'ai failli me perdre en allant aux toilettes car le road-book "boules et flèches" n'était pas des plus clairs et j'ai demandé mon chemin à quelques chèvres en m'adressant à elles en bêêêêêêlge !
On demande l'addition qu'on partage équitablement et quitte la table légèrement apesantis, j'ai d'ailleurs un peu plus de mal que d'habitude à enfourcher la bleue DL ...
On reprend la N5 jusque ST-LAURENT-EN-GRANDVAUX, non loin du Pic de l'Aile, de la Cascade du Hérisson et d'un endroit que Didier aime à fréquenter (CLAIRVAUX-LES-LACS), puis CHAMPAGNOLE, droite sur la D471, gauche sur la D473 et BOUJAILLES.
Là, Henri dépasse le convoi et impose une halte. Il en avait gros la vessie, comme la plupart d'entre nous d'ailleurs et le premier arbrisseau venu se vit arrosé copieusement !
Le ciel était bleu, la route était grise et le champ doré, une invitation à la sieste : Jacques et Henri ne se firent pas prier tandis que moi j'étais sur les charbons car je m'étais retrouvé sans clopes. Je pensais tenir mais ... je n'y tenais plus.
LEVIER, le village le plus proche se trouvait à 9 km que je parcouru aussi vite qu'on grille une sèche. Je repérai un "Tabac" et achetai 2 paquets de "CHAMEAUX" d'une étrange couleur bleue au lieu de la couleur sable habituelle ...
Je glissai une pièce dans un distributeur de soda, le bu et téléphonai à mon paternel qui s'étonna de la qualité de la communication ...

Les 4 mousquetaires arrivèrent et nous reprîmes la route par la D41 jusqu'à OUHANS et le spectaculaire site des sources de la LOUE : arrêt obligé !! Pendant qu'Henri fait une nouvelle sieste, un magazine MOTO2 comme livre de chevet et garde par la même occasion nos destriers et nos effets, nous descendons sur le site à 600 mètres du parking ce qui nous autorise à admirer la "grandiosité" (c'est Ségolène qui me l'a soufflé ce mot là) et les splendeurs dont Dame Nature est capable. Nous criblons l'endroit de photos et remontons pour faire part de notre émerveillement à Henri ... qui en a vu d'autres ;-)))
Et ce n'était pas fini car les Gorges de la Loue qui suivaient naturellement valaient également le détour et nous nous sommes arrêtés maintes fois pour fixer ces merveilles sur notre ... pellicule ... numérique !

 

Arrêt à l'entrée d'ORNANS, double tournée (la première par Didier, la seconde par François, merci à tous deux). On repart, François dans le bon sens, tous les autres dans le mauvais, une faute d'attention à mettre sur le dos de la double tournée ?? puis la D492, BAUME-LES-DAMES et la D50 VILLERSEXEL : 1ère étape réalisée sans encombres et malgré qu'il s'agisse du retour et par conséquent de la fin des "vacances", elle n'en avait pas le goût !!!

 


La montagne qui accouche d'une souris ...


C'est juste une expression pour faire une fois encore étalage de mes connaissances littéraires !
C'est bien connu, la culture c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale ;-)
En même temps les plus vifs aurons compris qu'il n'est pas là complètement par hasard : "la montagne" fait référence aux Alpes et la souris ... ben ... euh ... en anglais ça se dit "mouse" et vu le temps que je mets à arriver au bout du compte-rendu du voyage, ça doit en faire "mousser" plus d'un, voilà voilà ...
Bon, bon ...

 

 

Nous en étions restés à l'Hôtel du Commerce de VILLERS"EXEL" : j'avertis tout de suite les mordus de la "suite" que nous ne nous sommes pas rendus au MICROSOFT OFFICE du tourisme du coin ...
Deux garages avaient été mis à notre disposition pour ranger les machines : dans l'un nous mîmes (MARCEAU) les deux DL et la GS, dans l'autre la TIGER et la belle TDM aux lignes presque italiennes (voilà qui va faire plaisir à Didier !).


Nous avons gagné nos chambres au premier étage, la même qu'à l'aller pour François, Henri et moi et après avoir défilé à la douche nous nous sommes retrouvés à la terrasse pour le repas du soir.

Le choix de la demi-pension nous joua un tour car, alors que nous étions tous tentés par une pizza, renseignement pris par la serveuse auprès du cuistot nous avons été obligés de prendre le menu du jour. Heureusement nous n'étions pas obligés par contre de FINIR NOTRE ASSIETTE comme on l'impose aux enfants capricieux. Cela ne m'a pas empêché de bouffer tout mon couscous et même de choper quelques morceaux de viande dans l'assiette de Didier qui, lui, n'y toucha pratiquement pas ...

Il faut dire à sa décharge qu'il n'était pas particulièrement appétissant, mais, à la guerre comme à la guerre n'est-il pas ?


Petite promenade digestive pour Jacques, Didier et moi en direction de la petite place où un bal musette avait rassemblé tous les "jeunes" du quartier. C'est dans ces occasions, entre autres d'ailleurs, qu'on regrette l'absence de sa tendre moitié car on se serait certainement éclatés sur l'un ou l'autre tango, valse ou tchatcha, le rock n'étant plus de notre âge ...


Retour dans les chambres, choix (on renifle dans ces cas là) de la tenue du lendemain ;-))) et hop, au lit. François s'amusait avec la "zapette" et est tombé sur une émission de variétés des années '70. Il a pu constater combien j'avais été marqué par cette période car dès les premières notes d'un titre je reconnaissais la chanson et les artistes qui défilaient m'étaient rarement inconnus.
Il faut dire aussi que j'ai l'oreille musicale, enfin, celle qui ne siffle pas en permanence ...
Evidemment, François a beaucoup vécu en Angleterre et la célébrité de la plupart de ces "chanteurs d'un tube" n'a pas traversé le Chanel. En attendant voilà encore une occasion de se rappeler le bon vieux temps de l'adolescence, ce qui ne va généralement pas sans une certaine nostalgie ...


La vie passe ...
La nuit passe ...


Arrive le matin et les choses sérieuses avec le petit déjeuner !!!
Didier au passage a piqué le journal de l'hôtelier pour se tenir au courant de l'évolution de la Bourse. Et oui, Didier est "un homme d'actions" et en plus de son SAVOIR il a des AVOIRS ;-))) Il a essayé les lunettes de tous pour pouvoir décrypter les caractères trop petits et a conclu que la Bourse était frileuse, et quand la Bourse est frileuse, c'est bien connu, on se les gèle !!!!!


On passe à la caisse et, oh surprise, alors qu'à l'aller nous avions payé 52,50 E ce ne sont que 42,50 E qui nous sont demandés. Sans doute pour faire passer le coup et le goût du couscous ?

 

On enfourche enfin nos destriers, je n'oublie pas d'arrimer mon double-deck sac de réservoir avec la vieille ceinture en cuir et de m'enfoncer les bouchons dans les oreilles.

Si ces derniers m'ont bien servi (ça diminue vachement les bruits et autres claquements du vent et on entend mieux respirer le bicylindre qui, s'il n'a pas la mélodie d'un DUCATI, vous gratifie parfois de râles bien agréables), le sac par contre m'a parfois bien gêné : il élève un tel mur entre le guidon et le pilote qu'il est bien plus difficile d'adopter une conduite vraiment active.

 

 

Tiens, à propos de conduite, un soir, en fin de balade, François s'est amusé à inspecter nos pneus et en particulier les espèces de tétines qui indiquent sans discussion possible combien on prend d'angle. On a pu remarquer que chez certains, l'angle était terriblement obtus (cela ne présume aucunement de leur esprit notez bien) car les tétines étaient encore intactes après quelques milliers de kilomètres alors qu'entre la DL de François et la mienne, il est apparu que François prenait plus d'angle mais que les "témoins" de la roue avant étaient moins entamés. Apparemment je penche moins et "travaille" sans doute plus avec le guidon, ce qui confirme ce que je pensais ...
J'ai réussi à faire des étincelles avec le repose-pied droit à la sortie d'un rond-point, sortie qui replongeait à droite toute : ça surprend toujours un petit peu ;-)
J'ai remarqué au passage que le bout de métal qui sert de repère au dessous du cale-pied est plus court à droite qu'à gauche, la garde au sol doit être d'avantage limitée par l'ergot de la béquille centrale ...

 

 

Bon, on décolle ! Après une vingtaine de bornes on se trompe, au lieu d'aller vers LE THILLOT par la D486, on fonce tout droit, plein nord-ouest en passant par le sud pour être plus clair n'est-ce pas François, sur BELFORT et par la D4 vers CHAMPAGNEY, AUXELLES-BAS, GIROMAGNY et ... LE BALLON D'ALSACE qu'on ne pouvait plus éviter :-)))))))

 

Là, alors qu'il me semblait mener bon train (comme la tortue de la fable sans doute ...) je me suis fait dépasser et déposer par un "O.R.N.I." qui devait flirter avec la vitesse du son car ... c'est à peine si je l'ai entendu venir et puis BANG !!! Ce "truc" devait rouler à plus de 200 à l'heure et si je ne l'ai pas entendu venir j'ai juste eu le temps de me rendre compte qu'il s'agissait bien d'un motard ... sur une moto ! Faut pas manquer d'air pour se faire LE BALLON à pareille allure !!!

 


La fin du voyage ...


Visez la hauteur du "double-deck" sac de réservoir !!


Voilà une expression bien tristounette qui s'emploie parfois poétiquement pour évoquer la Grande Faucheuse ...
Oufti, ça part fort !!

En effet, nous touchons presque au but et à propos de but, c'est justement du BALLON dont je vous entretenais dans le dernier message : c'est sûr, ce soir je le mets au fond des filets !!
On descend le BALLON (alors qu'en football, le but si je puis dire c'est de lui faire "remonter" le terrain jusqu'au but adverse, vous suivez toujours ou vous êtes sur la touche ?), BALLON qui culmine à 1250 mètres tout de même, par la D465 jusqu'à SAINT-MAURICE-SUR-MOSELLE, Moselle que l'on suit jusqu'à LE THILLOT.


On emprunte ensuite la D486 qui longe la Forêt du Géhant (Shrhehkh ne devait pas être bien loin) en direction de LA BRESSE, puis tout droit sur les D34 et D34C jusqu'au Col des Feignes, la D23 et PLAINFAING par le Col du Louchbach (don't look back !!), enfin FRAIZE où nous ramenons les nôtres !

 

 

Je viens de me rappeler que j'avais signalé le Col de la Faucille comme étant le dernier de notre voyage : j'étais une fois de plus très loin de la vérité, mais qu'est-ce donc que la vérité sinon un autre mensonge déguisé, mmmhhh ?? Je vous laisse cogiter là-dessus pendant que je vais me remplir une gnègnème tasse de café pour être sûr de ne pas bien dormir ...

 

 

Nous quittons FRAIZE par la D23 qui serpente le long de la rivière "Morte", (non, elle ne se jette pas dans la mer du même nom !) et atteignons SAALES et son col (554m).
Nous longeons ensuite la "Bruche" jusqu'à SCHIRMECK (Cheers, mecs !) par la N420 et enfilons à gauche la jaune et verte D392 qui, par WACKENBACH nous transporte d'aise jusqu'au sommet du Col du Donon situé à 718 mètres d'altitude.

 

Arrêt déjeuner !


On sort les pique-niques que nous avions achetés au matin.
Si je ne m'abuse nous nous étions arrêtés vers midi dans une petite boutique qui ne payait pas trop de mine mais les sandwiches qui nous furent préparés avec une tranche de jambon qui faisait bien 200 grammes étaient délicieux et nous les avons avalés à l'ombre d'un muret qui courait autour du monument érigé là pour commémorer ... euh ... un évènement qui ... euh ... devait mériter qu'on le "commémora" (non ce n'est pas un lac dans l'ouest de l'Irlande pffffff ...)

 

Terre brûlée au vent
Des landes de pierre,
Autour des lacs,
C'est pour les vivants
Un peu d'enfer,
Le Connemara.

 

Des nuages noirs
Qui viennent du nord
Colorent la terre,
Les lacs, les rivières :
C'est le décor
Du Connemara.

 

Une magnifique GUZZI V7 sport 1973 modifiée 1999 était béquillée sur le parking des lieux. Didier, heureux possesseur de ce modèle dans sa folle jeunesse, ne se tenait plus et attendait avec impatience que son propriétaire se réveille.


Dès qu'il ouvrit l'oeil ils bredouillèrent quelques onomatopées gutturales (Didier a travaillé et/ou étudié quelques temps en Allemagne) : j'ai retenu qu'il avait parcouru plus de 140.000 km avec cette merveilleuse machine et que le moteur était un 1000 cc et non un 750 comme le modèle originel ...


Alors que j'avais garé la DL au sommet d'un talus dans une sorte de gravier peu rassurant, j'ai réussi à m'en sortir tout seul comme un grand sans me mettre par terre et en restant assis sur la selle : un exploit en soi, croyez-moi, quand on est court sur pattes ...

 

 

On descend par les D993, 44, 44b et 41 via LORQUIN jusqu'à HEMING (on appelle ce parcours, le HEMING WAY je crois ?). Ensuite c'est la D955 désespérément droite qui traverse AZOUDANGE, BOURDONNAY, LEZEY, MORVILLE-LES-VIC et qui nous conduit pendant 42 km jusque CHATEAU-SALINS.
Elle était tellement désespérément droite et soporifique cette D955 que François, le premier, fut pris d'une soudaine envie de café ! Didier qui était passé devant pour brûler de l'huile ;-) et chauffer son Z4 fut surpris par cet arrêt "soudain" et ce ne furent pas nos nombreux coups de klaxons qui le ramenèrent sur le droit chemin : il continua imperturbablement sans même jeter un oeil à ses rétroviseurs.
Nous le perdîmes de vue à partir de là jusqu'à l'arrêt prévu pour les adieux d'usage à PONDROME.
On s'est arrêté et comme il n'y avait plus trop de place en terrasse, on a squatté la table d'un jeune couple plutôt hospitalier pour boire un grand CAFE.
Comme je devais faire pleurer Popol, j'en ai profité pour aider à débarrasser la table (on l'avait squattée, rappelez-vous) ce qui fit dire à la patronne : "Vous, on va vous garder !"

 

4 km plus loin, on vire à gauche vers FRESNES-EN-SAULNOIS, LEMONCOURT, LETRICOURT, et, POUR-FAIRE-COURT, viennent ensuite NOMENY et PONT-A-MOUSSON.
Jusque CORNY-SUR-MOSELLE, par la N57, on longe la Moselle, on l'enjambe et prend la direction de NOVEANT-S/M, GORZE, MARS-LA-TOUR (pas LA-PLANETE, il ne s'agit pas, dois-je le rappeler, d'un voyage intersidéral) et ETAIN.

 

C'est là que j'éteins le PC et que je vais me coucher !

 

Mais noooooooon, c'est une blaaaaaaaaague, j'ai dit que j'irais jusqu'au bout, non ?

 

 

Gauche, droite, la D65 jusque DAMVILLERS, la D905 et JAMETZ (où nous n'irons plus jamais, comme à Capri), la D69 et STENAY où nous faisons les pleins.
C'est que ça boit ces machines, faudrait voir à ne pas l'oublier ! En matière de consommation, on a tous tourné autour de 5 L/100 grosso moto, la GS consommant particulièrement peu par rapport à sa cylindrée, sans doute faut-il y voir aussi un usage en bon ... grand-père de famille de la part de JACQUES ;-))


Au croisement avec la N43 Henri nous aurait salués (je dis "aurait" car je ne l'ai pas vu prendre une autre direction et comme je n'ai évidemment pas écouté ce qui se disait à la station, je n'étais pas au courant qu'il avait choisi un autre itinéraire pour rentrer à la maison) et aurait pris la direction de SEDAN, CHARLEVILLE et COUVIN tandis que nous continuions sur les N43, 58 et 95 pour regagner la Belgique et BEAURAING.

 

 

Vers 18 heures nous recevions un "texto" de Didier qui nous disait se trouver au Relais du Motard et qu'il nous attendait jusqu'à 18H15'.
Nous l'avons rejoint, on a bu le dernier pot et repris la route vers HASTIERES et ST GERARD. A hauteur de ERMETON j'ai pris à gauche vers BIESME et j'ai regagné mon cher logis où j'ai fait la dernière photo, celle de la belle DL bleue, pour la remercier de m'avoir accompagné tout au long du voyage sans jamais protester ni me désarçonner !

 

 


Alpilogue !


Alors cet épilogue ?
Et bien que dire pour ne pas tomber dans la banalité du genre : aahh c'était vraiment hibou (ben oui, la chouette Bernadette n'était pas de la partie de casques en l'air), l'ambiance était au beau-fils (et ta soeur !), la bonne humeur araignée tout au long du voyage ... j'en passe et des bien meilleures ;-))
Cela dit, tout cela est bien vrai : je ne me suis pas ennuyé une seconde, sauf peut-être un peu le soir lorsque je me retrouvais seul au plumard ...

avec ... mon désespoir ...

je suis malââââââde,

parfaitement malââââââde,

comme quand je sortais tard le soir ...

que j'm'imprégnais comme un buvard ...

que j'rentrais chez moi par hasard ...

malââââââde ...

Ouais, bon ... Rangeons le lama et remontons sur notre fier destrier de fer !
Donc je ne me suis pas ennuyé un instant, les repas étaient agrémentés de conversations toujours intéressantes, Didier et Jacques ont l'art d'évoquer des tas de sujets souvent d'une haute portée intellectuelle (hein keskidi ?) et des anecdotes plus croustillantes les unes que les autres. Ces deux là ensemble ont pas mal bourlingué dans leur vie et font profiter les autres de leurs bagages

... /...

AAAAAAhhhhh, la moto, il n'y a que ça de vrai : on s'isole dans son casque, on ne pense qu'au prochain virage qu'on négocie sans marchander, on ouvre en grand et on prend le vent !


Bon, au final près de 3.300 km en une semaine, ce qu'une "bonne" partie des motards ne réalisent qu'en un an, faute de temps sans doute, de quoi se montrer satisfait non ?

 

Vivement la prochaine Chandeleur qu'on mette nos projets sur la table avec les crêpes et la Chantilly !

***

PS : je viens de retrouver l'album de JACQUES G. que je vous livre avec ... quelques années de retard (on est le 1er février 2020 !!)


Dieu que la Montagne est belle !!!