"La Der des Ders" avec Cap Moto

24/11/2019

Voici le bref compte-rendu de cette journée mémorable, encore une journée à marquer d'une pierre blanche ou d'une croix rouge ou d'un "V" vert ...

Comme son nom l'indique il s'agit de "la dernière des dernières" et même si elle est l'affaire de Cap Moto, il pourrait bien s'agir là de la dernière de l'année tous clubs confondus.

D'où la gageure dirais-je !

Oser une sortie moto un 24 novembre c'est se priver de la moitié des motards de Belgique, si pas davantage car beaucoup remisent leurs fringants destriers dès l'automne arrivée et jusqu'au printemps, soit d'octobre à fin mars ...

Non content d'organiser une sortie aussi tardive (avec un lever et un coucher de soleil respectivement fixés à 8h14 et 16h59 !), notre ami Pierre-Yves MERCIER (PYM pour les intimes et ça rime !) nous pond un itinéraire qui part de Hellebecq, au sud de Lessines et arrive à Merelbeke (sous Gand ^^) avec une pointe jusqu'à Bray-Dunes sur la côte française !!

Et donc, outre la moitié des motards qui ont remisé leurs montures, une autre moitié de la moitié restante refusant systématiquement de circuler en région flamande pour des raisons qui les regardent et ... qui les flashent,  ça laisse bien peu de monde potentiellement parlant, voyez ?

Mais n'anticipons pas et commençons par le commencement.

Au commencement était le verbe ... puis vint ... la tribu des motards, ah ah !

*

Cliquez sur la photo !!
Cliquez sur la photo !!

Et donc, à moitié convaincu voire moins encore, je m'étais inscrit à cette dernière de l'an.

Une distance de 272 km affichée avec l'aller/retour estimé à 170 km environ, ça nous faisait +/- 440 bornes à parcourir idéalement entre le lever et le coucher du soleil : pas une sinécure, c'est une chose sûre !!

J'étais convenu avec moi-même de prendre la route à 8h00 pour être au plus tôt au point de départ.

J'avais consulté Bibendum pour avoir une idée du parcours à effectuer pour arriver sur place.  Entre 60 et 78 kilomètres suivant l'option choisie.

Au matin, lorsque j'ai demandé au Tripy de m'y mener, il m'a affiché l'option la plus longue.  J'ai donc usé de mon "libre arbitre" pour panacher l'itinéraire et c'est finalement 66 (comme la Route) km qui m'ont été nécessaires pour y parvenir.

Je suis arrivé sur place, à la station Total Fina de Hellebecq sur la E429 entre les sorties 28 et 29 vers 9h00 !

Quel plaisir de voir d'emblée là mes amis Xavier C. et Jean-Louis H. 

Je craignais en effet de devoir me taper la balade tout seul.

J'y ai retrouvé d'autres aussi dont Dominique C., Philippe M. (alias Papa, souvenir d'Écosse !) et Jean-Marc D. par exemple.

J'ai fait le plein de la Tracer et j'ai bu un café après m'être inscrit auprès de PYM qui était "à l'accueil".

On est parti à 4 (Dominique, Jean-Louis, Xavier et moi) et il semble qu'on m'ait désigné tacitement comme chef de file, personne ne prenant l'initiative : c'est curieux comme ça devient une habitude et ce n'est pas pour me déplaire, je l'avoue même si c'est plus contraignant de servir d'éclaireur.

***

Et donc, nous voilà partis pour quelque 7 km d'autoroute avant d'entamer le road-book à proprement parler.

Le brouillard est dense et malgré le pinlock et la forme très aérodynamique  du casque HJC Rpha 70, les gouttelettes et la buée par endroit ne rendent pas la tâche facile. Je roule d'ailleurs visière ouverte la plupart du temps !

 

On passe par Wannebecq, Lahamaide, Saint-Sauveur, Celles, Helchin ... et on perd Dominique.  On le croyait derrière nous mais c'est un autre motard qui avait "pris sa place" et qui nous a rejoint sur sa MT07 ...

On a d'abord attendu un moment puis Xavier est parti à sa rencontre.

Il est revenu bredouille une bonne dizaine de minutes plus tard et nous sommes dès lors convenus de reprendre la route.  Un peu plus tard, nous avons reçu un SMS de sa part qui nous disait qu'il avait renoncé, la visibilité étant vraiment trop mauvaise suivant son point de vue ...

 

Espierres, Dottignies, Bousbecque, Comines, Houthem, Hallebeke, Voormezele, Vlamertinge et, entre les WP 59 et 60, la possibilité d'aller déguster ce qui semble être la meilleure bière du monde, la Westvleteren à l'abbaye de Saint-Sixte !!

Il était midi mais, après conciliabule (du pape), nous avons juste décidé de boire le coup et d'attendre d'arriver à la Côte pour manger.

 

Il y avait trois sortes de bières à déguster. 

Les bouteilles se distinguent par la couleur de la capsule : verte (blonde à 5,8%), bleue (brune à 8%) et jaune (brune à 10,2%) et ne portent aucune étiquette.  Je n'ai pas vérifié si le verre était gravé pour qu'on puisse les distinguer une fois décapsulées ...

Xavier a pris une blonde alors que Jean-Louis et moi avons jeté notre dévolu sur la brune "intermédiaire". Elles étaient excellentes mais de là à dire qu'elles sont les meilleures du monde, je n'en ai pas fait le tour pour le vérifier :-)

Merci à Xavier qui a payé le coup !

Nous sommes restés là un bon moment (en quantité comme en qualité) et avons croisé quelques autres participants qui, pour la plupart, étaient passés au magasin pour acheter quelques packs de bières assortis de verres aux couleurs de la ... marque !

Heureusement que je n'en ai pas fait autant, vous  comprendrez pourquoi tout à l'heure.

En même temps, je n'avais que mon sac de réservoir pour tout bagage, sac qui était plein (vêtements de pluie, gilet jaune au cas où ... il y aurait une manif, divers accessoires ainsi qu'une bouteille d'eau et 2 mandarines !)

Nous étions donc "In de Vrede", dans la Paix !

Pierre-Yves s'est attablé un moment avec nous et, comme il a décliné l'invitation à boire le coup, on a fait croire qu'il en avait descendues 3. 

La photo est cocasse car on voit qu'il tente de nous prouver qu'il sait encore toucher le bout de son nez malgré son état second ... voire troisième (pas de Tiers État ici !).

A noter que ni l'abbaye ni la brasserie ne sont visitables à ce que j'ai compris, le lieu de rencontre étant uniquement cet espace de Paix !

*

Il restait un peu moins de quarante kilomètres à parcourir pour atteindre Bray-Dunes et c'est via Roesbrugge, La Brockstraete et Zuydcoote que nous avons atteint cette charmante cité balnéaire française !

Ah, la France, pays d'accueil avec ses restaurants qui refusent du monde lorsqu'il est 13h30 ...

Justement, nous avions remis à plus tard notre "pointe" jusqu'à la plage pour ne pas être plus en retard encore.

Nous avons néanmoins essuyé deux refus : j'aurais dû noter les coordonnées des deux estaminets pour vous les déconseiller d'office, tiens !!

Finalement, c'est dans un troisième établissement qu'on nous a accueillis les bras ouverts.  Lorsque nous les avons remerciés ils ont été étonnés d'apprendre que nous avions été refusés par deux fois !!

Il y avait là aussi un groupe de 4 autres motards dont Jean-Marc notamment ...

Nous avons rapidement commandé et si je ne me souviens pas de ce qu'a choisi Jean-Louis, Xavier et moi avons pris le Ch'ti Hamburger (garni de Maroilles comme il sied à tout ce qui est Ch'ti, Vindedjousse, biloute, hein !!).

 

Pour la boisson on a pris une Chouffe (oui, avec la photo de PYM sur l'étiquette) alors que Jean-Louis prenait un pichet de vin.

Servis à 14h08 on a quitté les lieux à 15h13.

 

Même plus deux heures avant le coucher du soleil et nous n'en étions qu'à une grosse moitié du tracé, sans compter qu'il FALLAIT aller voir la mer !!

On a donc fait une pointe sur la plage pour immortaliser le moment : avouez que voir la mer un 24 novembre, ce n'est pour le moins pas chose très courante, hein ?

On est donc repartis, toujours bibi devant et on est passés par Ghyvelde, Les Moëres, Leisele, Izenberge et Sint-Rijkers  et c'est quelque part là-bas, au 175ème kilomètre,  que j'ai perdu le contrôle de la belle Tracer ...

*

Merelbeke
Merelbeke

En même temps, cela aurait pu arriver bien plus tôt tant les routes empruntées (et rendues, comme toujours !) étaient à la limite du "carrossable". 

Non qu'elles fussent truffées de nids-de-poules mais toujours très étroites en plus d'humides, toujours très sales à cause de l'activité humaine en cette saison (récolte des betteraves entre autres) et il fallait être très attentif à la trajectoire, limitée à quelques centimètres si on voulait rouler "safe" ... sauf à posséder une GS bien entendu, ah ah ah !!

 

Et donc, là, on était encore une fois sur ce genre de route et nous sommes arrivés à hauteur d'un groupe de fermiers avec une fourgonnette blanche à droite qui débordait sur le bord droit de la route et un peu plus loin et en face, un tracteur (rouge) qui débordait pareillement sur le bord gauche !  

Il ne restait donc qu'un espace plus étroit que jamais, au milieu, qu'on était obligé d'emprunter.  Pas eu le temps de dire "Oufti !" que la roue avant s'est dérobée et que la Tracer s'est couchée sur son flanc gauche. 

Alors que j'étais au sol, je l'ai vue glisser vers le tracteur mais elle s'est arrêtée un peu avant et cette fois j'ai pu dire "Ouf !".

Je me suis relevé tout de suite, sans bobo aucun, et croyez-moi ou non, on tenait à peine sur ses pieds tant le sol était comme une patinoire.

Mes acolytes, qui m'ont aidé à relever la machine, sont là pour en témoigner. 

On n'a même pas essayé de s'en prendre aux gars présents à cause de la ... barrière des langues !  Certes, ils nous avaient prévenus de ralentir et ils étaient en plein travail mais la question est de savoir s'ils n'auraient pas mieux fait de ... barrer la route, le temps de terminer et de nettoyer au moins partiellement.

Manifestement d'autres motards sont tombés là, peut-être pas de notre groupe Cap Moto, mais il y en avait un sur place, sur son Africa Twin dernier modèle, un trail par excellence n'est-il pas ?, qui avait été victime d'une chute également.  J'ai cru comprendre que sa passagère était partie à pied, dégoûtée !? 

Vous imaginez le pack de Westvleteren, meilleure bière du monde et par-delà, s'il avait été dans le top-case, dans quel état je l'aurais trouvé ?  Adieu, veaux, vaches, cochons et Westvleteren !!

 

Inspection rapide de la Tracer qui, apparemment, n'avait pas souffert dans l'aventure.

Elle refusait toutefois obstinément de redémarrer.  On a cru à un problème de contact de la béquille latérale mais, finalement, j'ai juste coupé le contact, puis je l'ai remis, et elle est repartie au quart de tour, comme en 40 !

*

Après ça, et l'heure qui avançait, fatigués de ces routes de chèvres à 5 pattes, nous nous sommes concertés.

Jean-Louis était pour aller rechercher l'autoroute et filer jusqu'au point d'arrivée.

Xavier et moi, penchions plutôt pour une solution intermédiaire, faite de routes ... enfin praticables mais toujours secondaires.

Faut dire que pour aller rechercher l'autoroute il fallait remonter "plein nord" avant de replonger.

On a donc reparamétré nos GPS et, perso, j'ai demandé au Tripy (qui n'est pas qu'un GPS rappelez-vous !) de me conduire à la destination par des voies carrossables !!!

Au décompte, ça ne faisait pas MOINS de kilomètres mais il est clair qu'à partir de là, nous n'avons plus serpenté entre les champs : moins bucolique certes mais définitivement plus ... pratique !

Comme je n'ai pas retrouvé la trace dans les "last routes" du Tripy, je serais incapable de vous dire par où nous sommes passés exactement. 

Je me souviens juste qu'il y avait quelques légères variantes entre celles empruntées par Jean-Louis (qui a pris la tête du convoi à partir de là) et celles que le Tripy m'invitait à suivre.

Nous sommes arrivés à Merelbeke, "De Kluize" à 17h40-45 pour prendre le dernier, payé en partie par nos tickets boissons reçus au départ.

Pour rester "aware", j'ai pris un café !!

Au moment de repartir, j'ai tapé "Casa" par la voie rapide et le Tripy m'a annoncé 109 km.

Un panneau indiquait l'autoroute à droite alors que le Tripy me disait de tourner à gauche ...

Suis parti à droite et j'ai un peu ramé dans des quartiers de cité.  J'ai même été flashé si je ne me trompe pas, de face comme de dos si j'ai bon souvenir.  Sans doute un quartier à 30 km/h, bord... de mer ... !!

On verra dans quelques jours si je reçois une prune ou pas !

Et donc, je suis monté sur l'autoroute.

Le trafic était important et, dans ce cas-là, je me passe des services du cruise-control, trop contraignant finalement !

J'ai fait ainsi une cinquantaine de kilomètres environ, contournant Bruxelles, jusqu'à ce que le témoin d'essence s'allume.

Il m'en restait donc une soixantaine et, vite fait bien fait, j'ai considéré que "ça le ferait", the fingers in the nose comme on dit là-bas, sur la perfide Albion. 

Cela dit, une question m'a traversé l'esprit, de part en part, sans séquelles n'en doutez point : combien de litres de réserve sur la Tracer ?

Autant la Tiger en ... réservait 4,5 autant j'ai eu un doute concernant la Yamaha : 2,5 L, 3,5 L ou que sais-je encore !  En attendant, le témoin clignotait de plus belle, impassiblement !!

 

Djeu, quel suspens dis : insoutenable !!! 

 

Et donc, arrivé à 5 bornes de la maison, je m'arrête à une station "Scipioni".

Je voulais mettre de la "98" avant de peut-être être obligé de remiser la bête, c'est une recommandation pour éviter l'oxydation me semble-t-il, mais je n'ai pas trouvé de pompe libre, celles qui en disposaient étant squattées par des automobilistes.

J'ai donc poussé 500 mètres plus loin, à une station Shell, m'apprêtant à y faire le plein puis je me suis ravisé, me disant qu'il serait toujours temps lors d'une prochaine sortie.

Je quitte l'emplacement, je fais quoi, deux cent mètres et je sens un gros trou dans l'accélération.  Merde ! Je ne vais pas tomber en panne maintenant, ce serait bien trop con, dans cette nuit noire en plus ;-) 

J'ai juste eu le temps de faire un signe de croix, un demi-tour et de regagner la station.

J'ai mis pile poil 18 litres dans le réservoir, c'est dire qu'il était VIDE !

Et donc, voilà, vérification faite, la réserve est de 2,5 L et il faut compter un grand maximum de 60 km avant de tomber en panne sèche : une expérience de plus à garder dans la mémoire vive.

 

Au final 447 km de ... bonheur malgré tout, n'en doutez pas ! 

*

P.S.1 : je viens de passer un savon à la belle Tracer qui n'est pas sortie totalement indemne de cette aventure.  Rétro, pare-main, carénage gris de flanc et pare-carter gauches sont légèrement griffés mais en clignant des yeux, à la japonaise, ça passe ...

Addendum !!

P.S.2 : grâce au commentaire de T@z, que je remercie au passage, j'ai pu visualiser la trace que nous avons prise.  Nous sommes remontés sur Diksmuide avant de suivre +/- une parallèle au road-book initial, mais plus au nord, passant par Kortenmark, Lichtervelde, Tielt, Deinze, Saint-Martens-Lathem et arrivée à Merelbeke.  La même distance à quelques hectomètres près, comme déjà signalé, mais nous avons gagné de l'ordre de la demi-heure probablement ... 

En outre, j'imagine mal de rouler sur ces routes champêtres une fois la nuit tombée, champ de vision et champ de betteraves devenant alors incompatibles ;-)


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Commentaires: 5
  • #1

    T@z (mardi, 26 novembre 2019 16:42)

    Il me semble que nous nous sommes croisés le matin sur les premiers km (autoroute) du RB.
    J'ai appris par Popol que tu avais voulu transformer ta MT09 en magnifique GS en faisant du Gelande (le G de GS)...
    J'espère que seul ton "humour propre" est touché.

  • #2

    Alberto (mardi, 26 novembre 2019 23:50)

    Oueille !
    J'ai oublié que j'étais sur une GT (une Gelande Tombé !) et ... GT par terre !

  • #3

    T@z (jeudi, 28 novembre 2019 15:11)

    Les tracks se trouvent dans:
    user/traces.
    Ce sont des fichiers ttr que tu peux copier ou couper-coller vers ton PC ou visualiser directement dans RT.
    Le Tripy en conserve 61 (de 0 à 60) en mémoire. Ensuite la plus récente écrase la plus vieille.

  • #4

    jean-louis (jeudi, 28 novembre 2019)

    hello,
    pour une fois, j'ai lu complètement ton récit...j'ai bien rigolé; A+
    jlouis

  • #5

    Brutoux Chantal épouse Paul Busseniers (jeudi, 28 novembre 2019 21:25)

    Félicitations ! Voilà la seule chose qui me vienne à l'esprit.
    Paul m'avait dit qu'il comptait y participer mais moi je lui avait dit pas moi( j'avais travaillé le samedi) , le temps froid, se lever tôt : trop dur pour moi. Le dimanche matin, Paul n'était vraiment pas motivé et malgré mes encouragements il a décliné. Trop de fatigue, fin de saison, trop de charge de travail et notre âge �. Bref, vivement la pension �. Mais encore qq années ( respectivement 7 et 9 ans�.