J'y suis presque : y a plus qu'à regrouper les médicaments et le nécessaire de toilette !
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps
Tu auras deviné que c'est bien en Toscagne ^^
Que dès demain matin le grand départ je prends !!
Hein ? La "Toscagne", ça n'existe pas ?? C'est de la poésiiiiiiiiiiiiiiiiiie les gars, faut faire des concessions si on veut de la rime riche !!
A+
P.S. : le texte en bleu, c'est du Victor HUGO (extrait du recueil "Les Contemplations"), les 2 derniers vers sont de mon cru, lustucru ?
... tant attendu ;-)
Et oui, j'en suis revenu !
Repu,
tant j'en ai vu !!
3.637,80 kilomètres parcourus,
57 heures et 6 minutes le cul
sur la selle de la Tiger ...
Conso moyenne de 4,9 litres au cent,
A peu près ma conso journalière
De soda, de café et de bières !
Un voyage rondement mené puisque l'ordinateur a calculé une vitesse moyenne de 70,5 kilomètres à l'heure.
Entre Habay-la-Neuve, lieu de départ, Pontarlier, 1ère étape, Alessandria, seconde étape et Montecatini, ville située entre Lucca et Pistoia en Toscane, lieu
d'arrivée, j'ai parcouru quelque chose comme 1.250 kilomètres, en "traversant" la Belgique, le Luxembourg, la France, l'Autriche et en "transperçant" (tant il y a plu), la Suisse pour enfin
atteindre le soleil d'Italie.
Deux heures et demie d'avion pour 3 jours de moto ;-)
Voici donc, livrées pour vous, les photos de ces trois premiers jours :
- 1ère étape : Habay-la-Neuve > Pontarlier
- 2ème étape : Pontarlier > Alessandria
- 3ème étape : Alessandria > Montecatini
Vous l'avez remarqué, la moisson de photos est bien maigre
mais c'est pas ma faute comme disait l'autre : c'est le Sony qui a fait des siennes et qui fonctionnait façon clignotant, un coup oui, un coup non, puis, plus grave, un coup oui, deux coups non,
puis, pire encore, plus dans le coup du tout au point qu'excédé, j'ai finalement acheté un petit Nikon à 89.90 € à Ponte All'Abate (Pescia) le troisième jour. Je me voyais mal faire
la visite de Florence le lendemain sans ramener la moindre photo, voyez ?
J'étais d'autant plus motivé à le faire suite à la mésaventure que j'avais vécue il y a quelques années de ça en visitant cette même Toscane mais ... j'y reviendrai en début de note suivant.
Le rendez-vous était prévu au Truck Stop d'Habay-la-Neuve.
Certains avaient pris l'option d'y dormir pour être frais comme des gardons à l'heure du départ estimé entre 9H45 et 10H30.
Certains, plus frondeurs, avaient opté pour un point de départ plus éloigné, histoire de mieux répartir la distance qui nous séparait de la première étape fixée à Pontarlier : ceux-là (dont Pierre, François et Jean-Marc) dormirent à Toul, 170 bornes plus loin.
Certains enfin, dont votre serviteur, se levèrent dès potron-minet pour être à Habay dans la fourchette recommandée.
"Potron-minet" est une expression très galvaudée en la circonstance puisqu'en réalité, tout ayant été soigneusement bouclé la veille au soir, je me suis levé royalement à 7 heures du matin pour finalement prendre la route vers 8H00.
Comme il y avait 160 bornes à se taper sur autoroute, je suis arrivé, tranquille, sans forcer l'allure, à 9H30.
Petite remarque en passant.
Avant de prendre la route, entre autres réflexions qui m'avaient traversé l'esprit, je m'étais bien recommandé d'être attentif à la fermeture de mon top-case GIVI Maxia (55 litres). Combien de fois en effet, lors de précédents voyages, ne m'avait-on pas signalé cet oubli !
Et bien, figurez-vous qu'à un moment, alors que je naviguais sereinement à 125-130 compteur, la passagère d'une voiture qui me dépassait, me fit comprendre par signe qu'il y avait un problème à l'arrière de la moto.
J'ai attendu une aire de stationnement pour m'arrêter et, comme vous l'aurez deviné, le top-case n'était pas fermé !!
J'ai ensuite accéléré l'allure pour rattraper la voiture en question et remercier ses occupants pour le signalement.
Arrivé à Habay-la-Neuve, je pensais prendre mes aises en buvant un café par exemple mais je n'ai pas eu le temps : mes potes bruxellois (Didier, Jacques & Solange) étaient là depuis quelque temps déjà et ne pouvaient plus attendre.
On a filé plein sud et ce n'est qu'au way-point (Wépion en français) 37, à hauteur de l'Auberge Lorraine à Colombey-les-Belles, un peu après Toul justement, que nous nous sommes arrêtés pour casser la croûte.
On n'était là parmi les premiers, mais suivant le phénomène connu qu'un motard à l'arrêt en appelle d'autres, on s'est vite retrouvés là avec beaucoup d'autres dont Virginie B., Didier et Gilles, Virginie R., Philippe et son frère Michel, Xavier, Jean-Marc D. et d'autres encore, de sorte que, sur les recommandations de Didier, on s'est dépêchés de choisir dans la carte, histoire d'être servis sans retard.
Perso, j'ai opté pour une excellente et copieuse salade landaise, faite de noix, tomates, magrets, toasts de mousse de canard et gésiers confis. D'après l'intéressée, la salade nordique de Solange était tout aussi savoureuse. Voilà un premier repas en excellente compagnie qui augurait du meilleur pour la suite du séjour !
C'était toutefois sans compter avec un orage d'abord et une pluie continue ensuite qui nous obligèrent à enfiler, défiler et enfiler à nouveau les plastiques sur la route.
A noter qu’il y en a de plus doués que d'autres dans la pratique de cet exercice, certains réussissant à les revêtir en sautant à cloche-pied voire à pieds joints dedans, d'autres ayant nécessairement besoin d'une assise stable : je me situe quelque part à mi-chemin ;-)
Au Way-point 37 on prenait le repas de midi, au way-point 74, soit pile poil 37 WP plus loin, on s'arrêtait à Frétigney-et-Velloreille pour boire le pot de 16-17 heures. C'était à "La bonne auberge", un estaminet qui affichait l'emblème de la bière Grimbergen. Récemment acquis (nan, j'ai pas "écrit accroc" !) à la cause des bières belges, j'ai demandé ce qu'ils avaient en stock mais, après que madame se fut enquise (de parasol bien entendu !) auprès de son tenancier de mari, il s'avéra qu'ils n'avaient rien à me proposer. Dépité, je me rabattis sur un Perrier menthe, asteblif !
C'est là que nous avions remisé les plastiques mais nous avons dû marquer l'arrêt un peu plus tard tant le ciel à l'horizon était menaçant et jusqu'à ce que nous essuyions les premières gouttes qui ne nous lâchèrent finalement plus, me semble-t-il, jusqu'à l'arrivée à l'hôtel Ibis (pas le "Budget", l'autre, on a les moyens ou on ne les a pas !) de Pontarlier où nous avons retrouvé tout le reste de la troupe : à noter que l'arrivée était fixée au WP 111 soit 37 + 37 + 37, c'est dingue, non ?
Pour votre gouverne, sachez que le "rooming list" affichait 43 personnes pour 31 motos, que cela ne présume pas du nombre de couples et de motards solitaires car certains couples roulent chacun sur leur moto, alors que d'autres qui devaient venir en moto se sont finalement pointés en voiture (la faute à un nerf sciatique récalcitrant), que certains inscrits à deux ... "sont venus tout seul", que certains qui devaient venir à deux motos sont venus sur la même ...
Comme quoi, dans ce genre de voyage, rien n'est jamais définitivement écrit et/ou acquis ce qui, manifestement, n'est pas fait pour faciliter la tâche aux organisateurs.
Le souper ne m'a pas laissé un souvenir "imputrescible:, pour info il était fait d'une terrine Campagnarde et petites feuilles de saison, d'une blanquette de dinde aux champignons et ses légumes
et, enfin, d'une tarte aux poires Bourdaloue.
Le moral s'est dégradé lorsqu'on a vu le ciel dehors. Je pense d'ailleurs qu'on a enfilé les plastiques avant de prendre la route qui ralliait Pontarlier à Alessandria
dans la plaine du Pô, que nous n'avons pas atteint plein pot, pfffffff.
On n'a pas vraiment profité des jolies routes suisses au revêtement impeccable ni des splendides paysages helvètes dans la mesure où nous avons traversé cette confédération polyglotte sous la
drache pour l'essentiel.
On s'est arrêté (fort tardivement vu qu'il était pas loin de midi d'ailleurs) dans un patelin où nous avons pris le café.
On a vu défiler toute une fanfare, qui avec d'énormes tubas, qui avec des grosses caisses, qui avec des trombones à coulisses, qui avec des cymbales, tout ce petit monde devant se "reconstituer"
quelque part dans le village pour faire la fête à la musique. Le plus sympa fut de voir les derniers membres du cortège trimbaler des tas de casiers remplis de fendant ;-)
On est repartis en direction du Grand Saint Bernard. On en avait discuté la veille. Pierre et Paul, qui avaient fait la reconnaissance du voyage en mai, n'avaient pas pu y
grimper dans la mesure où il était encore fermé.
Pour info, "fermé" se dit "chiuso" en italien et se prononce "kiouzo". "Aperto" signifie
"ouvert", ainsi vous savez tout ou presque.
Certains n'ont apparemment pas compris et se sont engouffrés parfois à l'insu de leur plein gré, dans le tunnel, long de 5,798 kilomètres. D'autres, comme nous, qui suivions Jacques
religieusement, sommes partis à l'assaut de cette montagne qui culmine à 2.473 mètres si j'ai bonne mémoire. Courte ascension mais impressionnante malgré tout : des routes bien dégradées, des
gardes-fous ... absents et des murs de neige omniprésents, au point qu'au détour d'un virage, l'un de ceux-ci s'était effondré sur une moitié de la chaussée ! Ouvert le Saint Bernard ? Entrouvert
en réalité ;-)
Au sommet, certains se sont amusés à se bombarder de boules de neige : les motards sont définitivement de grands enfants. Je crois avoir entendu qu'il faisait 7°C là-haut ...
J'ai plongé le premier dans la descente jusqu'à rencontrer une "Enoteca" dont je me souvins. Nous nous y sommes arrêtés, il y a une dizaine d'années de cela, avec Henri, Bernadette, Didier,
François et Philippe C. du temps où il roulait encore avec nous. On s'était gavés d'une belle assiette de charcuteries et de fromages locaux. Je me souviens même d'un couple qui était à la table
voisine et qui roulait en Ducati Multistrada. J'avais demandé au gars s'il avait un "pilote automatique" sur sa brêle car, avec sa compagne, ils profitaient du moment pour déguster quelques
nectars du cru !
Là, le bâtiment semblait désert, même s'il y avait 2 ou 3 voitures stationnées devant.
On a continué et, quelques lacets plus bas, on est arrivé "Chez Elio" à Praz d'Arc.
A noter qu'une fois le Grand Saint Bernard derrière nous, le soleil italien, dans toute sa splendeur, nous a accueillis les rayons grands ouverts ! On s'est donc installé en terrasse, à l'ombre
pendant que Jacques se dorait la couenne au soleil.
A la carte, outre les traditionnels plateaux de charcuteries/fromages, il y avait "polenta", polenta concia, "polenta concia è salsicce" et puis c'est à peu près tout, autrement dit, "polenta", "polenta au fromage", "polenta au fromage et saucisses" !
François et moi avons opté pour la totale pendant que Didier et Alain par exemple jetaient leur dévolu sur un énorme plateau de "salumi è formaggi"
...
Et comme boissons ? Vous avez de la bière belge ?? Pfffffffffff ! Et des bières artisanales ???
Et la serveuse de nous parler des bières à la couche (?), au Genepi, etc ...
Voyez par vous-mêmes
!
Il faut savoir que "couche" en patois du Val d'Aoste signifie "zucca" et donc "courge" en français !!
C'est peut-être de là que vient l'expression "J'en tiens une fameuse couche" pour dire qu'on est "bitu mort" ?
Cet arrêt dans le Grand Saint Bernard fait partie de ces moments du voyage à marquer d'une pierre blanche et vous verrez qu'il en est parsemé, un peu comme si le Petit Poucet était
de la partie, voyez. Au fond, c'est peut-être moi le Petit Poucet, même si je n'ai eu ni frères ni ogres comme parents que je salue au passage et au demeurant !
Et donc, après la belle descente du GSB et le passage, moins drôle, dans un tunnel de plus de 7 kilomètres, on est monté sur l'autoroute pour 124 kilomètres de "somnolitude", au cours de laquelle
j'ai pu remarquer que, contrairement à ce qui se passe en France par exemple, où tout le monde roule +/- à la même vitesse en occupant parfois les 3 bandes (!!!) beaucoup d'automobilistes
italiens ne respectent pas les limitations de vitesses, surtout ceux qui roulent à bord de grosses ... allemandes d'ailleurs. Cela a le mérite de rendre le trafic plus fluide, non ?
Il y aurait beaucoup à dire sur les automobilistes italiens ainsi d'ailleurs que sur les scootéristes mais j'y reviendrai sans doute, plus tard ... ou pas !
Sortie au péage de Monteferrato où j'ai eu un peu de mal à comprendre ce qu'il fallait faire pour que la barrière se lève.
On pouvait soit payer en "moneta" auquel cas il fallait balancer le compte juste (je crois) dans un tiroir oscillant, soit par carte ("tessera" en italien comme le signalait la voix "off" du
bidule) mais encore fallait-il trouver l'endroit précis où l'insérer car la fente était bien trop large. Heureusement qu'il n'y avait personne derrière moi sinon j'aurais plus que probablement eu
droit à un concert énervé de klaxons !!
J'ai enfin pigé, j'ai glissé la carte à l'endroit ad hoc, j'ai été débité de 15 € (sans recevoir de ticket-reçu) et j'ai pu repartir en direction de Turin ...
Une fois encore, j'étais seul à ce moment là, comme cela se reproduira souvent, les autres me ... faussant compagnie en ... traînant loin ... derrière moi !! 45 bornes plus tard, j'arrivais
à l'hôtel.
J'ai d'abord raté l'insignifiante petite route à gauche qui permettait d'entrer dans l'espèce de zoning commercial au milieu duquel s'érigeait l'énorme hôtel DIAMANTE **** et du coup, comme il y avait un échangeur un peu plus loin, j'ai fait quelques "tours gratuits" avant de me repérer et d'enfin rejoindre le parking situé au -1, parking qui avait été balisé par des banderoles blanches et rouges.
La réceptionniste, rapidement débordée par l'arrivée "massive" d'un troupeau de motards patibulaires mais presque, fut un peu soulagée d'entendre que, dans le lot, il y en avait un qui
parlait la langue de Dante.
L'annonce que la piscine était fermée (depuis plus d'un an d'ailleurs) en énerva plus d'un qui espérait faire un petit plongeon avant le repas du soir, histoire de se rafraîchir : et une étoile
en moins au DIAMANTE, une !!
Pour le reste, et c'est finalement l'essentiel voire le superflu pour un hôtel "étape" la chambre était parfaite : luxueusement équipée, spacieuse à souhait, carrelée et décorée avec goût,
équipée d'un frigo bar et d'un coffre-fort pour ranger le précieux Tripy :-)
Passage au bar avant le passage à table : une bière Moretti (660 ml) suivie d'une seconde au repas, c'est qu'il fait chaud et quand il fait chaud, il fait soif ! Le vin ne me réussissant pas
toujours, aigreurs et compagnie s'ensuivant généralement, j'ai souvent opté pour cette Moretti !! A noter qu'à part les boissons au bar, toutes les consommations étaient comprises à
table, ce qui est suffisamment rare pour être souligné !
En fin de soirée, notre curiosité nous a poussé à grimper à l'étage d'où provenait de la musique (uniquement des tangos) et des applaudissements.
J'ai rejoint Pierre (Gull) qui, heureusement comme moi, est un nocturne. Faut savoir que j'ai parfois partagé ma chambre avec des gars qui se pieutent à 21h30 et qui ne supportent même pas la
loupiote de veille du téléviseur et encore moins celle de votre tablette ou smartphone, voyez ?
Depuis quelques voyages maintenant, faut avouer que je commence à me "dévergonder" et que je suis souvent présent lorsqu'un l'un ou l'autre dit : "Allez, on prend le petit dernier !". A ce petit
jeu, c'est "l'autre Pierre", "Petit Pierre" en fait qui a souvent le ... dernier mot !!
Voyager en groupe implique des concessions qu'il faut être prêt à faire sinon autant voyager seul.
A ce niveau il y a eu quelques problèmes de chambres, single, pas single, avec ou sans supplément, mais tout est rapidement rentré dans l'ordre via l'intervention de Paul notamment et de RST
Travel, l'agence agréée qui chapeaute dorénavant les voyages d'Europamoto. C'est ce soir-là d'ailleurs, si je ne me trompe pas, qu'on a reçu un leaflet qui résumait les 12 jours du voyage avec
les coordonnées complètes de tous les hôtels ainsi qu'un bouquin (19,5 x 10.5 x 1 cm) fort de 219 pages avec l'essentiel à savoir sur la "Dolce Italia" en général et la Toscane en particulier.
Demain, 5 juin, on arrive enfin à destination, à Montecatini, séparé d'Alessandria par 288 kilomètres, une paille après les deux journées précédentes !