La Normandie 2007

Du 7 au 9 avril

================

Préambule °°°°°

voilà, les dés sont jetés, les bagages scellés, le réveil réglé (sur 6H45')...
Comme d'habitude à la veille d'un départ, j'ai l'impression que j'ai oublié un tas de trucs, d'autant que cette fois je me suis un peu reposé sur ma douce compagne qui m'accompagne, qu'avant de partir j'aurais dû téléphoner à tout le monde pour faire mes adieux au cas où ... on ne reviendrait pas :-)))), que j'aurais au moins dû tondre la pelouse, nettoyer les gouttières, caresser une dernière fois Nutella, Gribouille, Shaggy, Lucky et le dernier arrivé Grisbi, faire toutes les recommandations du monde aux enfants qui ont déjà le sourire en coin de nous voir partir ...
Bah, je ferai tout cela demain matin avant de prendre la route !!!

 

Soyez prudents, ne coupez pas les lignes blanches et traversez dans les clous !!!

 

A bientôt !!!!

 

Compte-rendu


Jour 1


- le réveil sonne à 6h45' comme on le lui avait intimé l'ordre
- nuit agitée comme à la veille de chaque départ en voyage
- cerveau embrumé, conséquence de ce qui précède et contrairement au ciel qui semble, lui, déjà bien dégagé
- je descends pour lancer le café et prends mon petit déjeuner dans la foulée et dans la cuisine pendant que ma Dulcinée se repoudre le nez et boucle définitivement les bagages
- elle descend à son tour et on se croise dans l'escalier alors que je remontais pour achever ma toilette matinale ...
Très passionnant jusque là, n'est-ce pas ? Et attendez, on n'en est qu'au tout début de cette extraordinaire aventure !!!

 

Bon, je vous épargne (à un taux défiant toute concurrence) quelques détails domestiques et j'en viens au fait ... Mais au fait, de quels faits s'agit-il ?
Ah oui, donc, on est fin prêt, je descends au garage avec mon top-case rempli comme un oeuf de Pâques, comme si je partais seul (j'ai finalement pris cette option là, un peu contraint et forcé il faut bien le dire dans la mesure où ma colombe ne voulait pas se faire remarquer avec une bagagerie trop importante, ce qui impliquait un radical "chacun pour soi" ...)
Henri arrive, nous salue et pendant qu'il charge les effets personnels de ma Josse, j'appuie sur le starter,
Et voici que je quitte la terre,
J'irai p't'être au Paradis,
Mais dans un train d'enfer.
Ouais, faudrait d'abord quitter le garage, or, ma Suzon, là, elle ne veut rien entendre ... 

J'appuie à nouveau sur le starter, le moteur continue de se tai-aire,
J'irai p't'être en Suzuki
Faudrait pas trop s'en faire !


A la gnègnème tentative, alors qu'on la voyait déjà se noyer, la bête s'ébroue, je maintiens un filet garni de gaz et l'avance dans l'allée ...
Pendant ce temps, la Mondéo était partie avec ami, femme et bagages avec à la clé : "Si t'as un problème, je reviens te chercher et tu feras le chauffeur à ces dames !"

 

J'avais prévu de faire le plein à la pompe située à la sortie d'Anderlues mais elle ne fonctionnait pas, les écrans du haut et du bas se renvoyant la balle, j'ai donc continué jusque Lobbes où là, le pistolet a daigné abreuver, sans désarmer, la petite Suzette qui avait entretemps retrouvé ses belles couleurs !
J'arrive chez Henri et Bernadette, François était là alors qu'il n'y avait pourtant pas de petit déjeuner à la clé - je plaisante cher François ! - il nous restait à attendre, derrière une bonne tasse de café, "Senseo Made" Jacques et Solange sur BMW 1200 GS, Didier sur TDM 850 et Gabrielle "sur" Peugeot 206. Ils sont arrivés vers 9H15, on a fait les présentations, et, planning chargé obligeant, nous avons tous pris la route sans tarder.
Pour rappel, il s'agissait de rejoindre GIVERNY pour 13H00, d'y déjeuner et d'ensuite visiter la maison de Monet.
Pour y être dans l'étang les temps, il était prévu de monter sur l'autoroute E19, de la parcourir de long en long sur près de 150 kilomètres et d'en descendre à hauteur de Roye, sortie n°12.
Ensuite les D934, N17, D930 à droite, N1 à gauche, N31, E19, D981, D10 et D146 devaient nous conduire via Montdidier, Beauvais, Givors, Vernon et Dangu jusqu'au trognon centre de Giverny.
Les heures passant finalement aussi vite, voire plus vite que les bornes abattues, nous avons pris l'option gratuite de nous arrêter, à Gisors si je ne m'abuse, pour nous mettre en chasse d'un déjeuner car nos estomacs criaient
FAMINE !!
Nous avons investi une boulangerie, l'avons dévalisée de quelques sandwiches garnis, neuf pour être précis, avons traversé la place, nous sommes attablés à la terrasse d'un café et, après que le garçon ait pris notre commande, avons tous croqué notre frugal repas à belles dents : ça nous a semblé vachement bon, même ceux au poulet !
C'est fou comme on se sent "jeune" quelque part, d'être là, à neuf, 5 gars, 4 filles, à plaisanter autour d'un délicieux bout de baguette, attablés à la terrasse d'un café, entourés par nos belles mobylettes ;-)

 

Etant donné que je n'écris pas vite sans doute parce que je sais que vous lisez lentement, voici de quoi vous faire prendre patience pour la suite du récit du voyage, un peu comme le "trou normand" entre deux plats si vous voyez ce que je veux dire avec le compte-rendu de François. Entre charentaises, je suis agréablement surpris par la rapidité avec laquelle il l'a pondu alors qu'en plus hier, il y avait une soirée foot dont je sais qu'il est friand : merci à toi pour ce bel effort qui mérite d'être souligné;

 

 

Une fois rassasiée la "bande de jeunes" a repris la route, direction Giverny. Dès le sortir de la ville, nous avons perdu François, corps et bien, eh bien, croyez-le ou non, j'étais très inquiet pour lui, à l'inverse des autres qui continuèrent leur chemin comme si de rien n'était ! Je n'ai pas osé faire demi-tour (les mauvaises langues diront "de peur de se perdre à son tour") d'une part parce que "chez ces gens là, m'sieur, on n'fait pas d'mi-tour" et d'autre part parce que je savais pertinemment que François a cette capacité que je n'ai pas et que je n'aurai jamais, je ne me fais aucune illusion là-dessus, à trouver son chemin dans n'importe quelle condition, avec son seul flair et sa boussole interne, car il n'est pas du genre à perdre le nord !
Moi je serais plutôt du genre à me poser la question :
Ai-je choisi le bon sentier
J'en suis encore à me le demander
Je chercherai peut-être encore
Lorsque sonnera l'heure de ma mort"

... mais ceci est une autre histoire ...
Nous l'avons d'ailleurs rejoint à Giverny où il nous attendait depuis probablement fort longtemps, le temps sans doute de goûter à toutes les saveurs des glaces que vendait un marchand ambulant de la place ;-)))

 

 

Alors cette maison de Monet ? Jolie, très fleurie, de beaux étangs que je n'ai d'ailleurs pas vu et dont je ne soupçonnais même pas l'existence alors que Didier nous avait parlé des fameux nénuphars qui menaient une vie paisible à leurs surfaces, très colorée à l'intérieur, mais interdiction de faire des photos (faut bien vendre les bouquins à la sortie) ... Reste un ticket d' entrée à 5,5 € tout de même ... Non que ça soit cher dans l'absolu, mais nous les motards, on n'est pas du genre à s'éterniser sur un site touristique, car d'une part et ... quelque part, la route nous appelle toujours au détour du virage et, d'autre part, nos tenues, qui nous font plutôt ressembler à des chevaliers en armure et cotes de maille dans un magasin de porcelaine non climatisé, nous interdisent de flâner trop longtemps dans des lieux fermés et ou trop ensoleillés. En clair, cela signifie qu'on n'amortit généralement pas le prix payé au guichet.

 

On aurait dû négocier un prix de groupe et prétexter une visite éclair : je suis étonné que Didier n'y ait pas songé ... à moins qu'il se soit contenté de sa réduction "v.i.p.o", oh oh ... J'allais oublier que je me suis également laissé tenter par une "deux boules" chocolat/citron et ... en général, quand je me laisse tenter par ce genre de friandise, ma colombine suit : 6,40 € pour les 4 boules ! Où va-t'on je vous le demande !?!

 

Justement, on va à Grainval, me répond une petite voix qui me supplie d'avancer dans le road-book !!

 

Oh, hé, on n'est pas aux pièces non plus, hein ! Faudrait voir à pas pousser, non plus ! Non mais sans blague, merde !!

 

Bon, on quitte le site, on se dirige vers Vernon, on passe la Seine, direction Gaillon, la N15 puis l'A13, la D316, Pont de Brotonne, Brotonne, Yvetot, Louvetot, Valiquerville, Fécamp, St Léonard et Grainval : voilà, on y est, z'êtes contents ?

 

 

On parque les motos, la patronne nous accueille, nous remet les clés de nos appartements et pendant que nous nous inquiétons de savoir si on peut rentrer les motos dans le grand garage, elle nous raconte qu'il n'y a pas de souci (tiens, elle m'a fait penser à mon carrossier carolo ...), qu'elle a laissé sa voiture toute la nuit portières ouvertes et qu'elle l'a retrouvée le lendemain au même endroit ... A moitié rassurés, certains d'entre nous ont jugé bon de malgré tout sortir les antivols. A Jacques, je conseillai d'attacher sa GS à nos deux DL ...

 

Nos appartements étaient très corrects : une grande chambre avec TV et un coin toilette avec douche toute faite de plastic. Nous avons eu le temps de nous rafraîchir, de prendre l'apéritif au bar et de passer à table vers 20h30'.

 

Pas de carte mais 2 menus : 1 à 15 € et 1 autre à 25 €. La différence ? 10 € !
Autre différence ? Euh ... Un plat en plus (fromage et salade) et un plus grand choix au niveau du plat et du dessert.

 

Le mari de la patronne avait un fort accent "british" et comme notre ami François est moitié français, moitié anglais et moitié belge, les langues se sont déliées plus rapidement.

 

Le repas terminé nous avons tous rejoint nos chambres ...

 

Le lit était très spacieux au point que j'ai eu le sentiment de dormir seul ;-)
D'habitude à la maison il y a toujours bien un pied qui empiète, une jambe qui enjambe ou plus si affinités ...
Restait à scanner "dans sa tête" les belles images du jour et à s'endormir en pensant déjà à ce que nous réserverait le lendemain ...

 


Jour 2


Gabrielle, Josée et Solange


Justement : qu'y avait-il au menu du jour 2 ?

 

Le road-book intitulé "Suisse ROmande" ne nous apprenait pas grand chose si ce n'est que nous nous étions sans doute trompés de pays !! Toutefois, à y regarder de plus près, des noms comme Etretat, Le Havre, Pont de Normandie et Honfleur, finirent de nous rassurer et de conclure que le clavier de Didier avait fourché , ce qu'il confirma plus tard ... Après un petit topo, Gabrielle et Josée sont parties devant à bord de la 206 : on est manifestement plus vite prêt à prendre la route quand on est automobiliste que lorsqu'on est motard, il n'y a pas de casque à mettre, de gants à enfiler, de moteur à faire doucement chauffer et il est rare qu'on soit amené à débéquiller :-))

 

Première étape "obligée" donc , Etretat et ses célèbres falaises. Quelques photos plus tard, nous avons pris la direction de Honfleur par la route de la côte déjà bien encombrée ... 

Arrivés à Honfleur, et malgré que l'endroit fut déjà investi par d'innombrables touristes d'un ou de plusieurs jours, allez savoir, ce n'est pas inscrit sur leurs fronts, nous n'avons pas eu trop de mal à trouver où nous garer : bien rangées, 4 motos ne prennent pas plus de place que la plus petite des voitures, même si elle a tout d'une grande.

 

Jacques et Solange sont partis bras dessus bras dessous pour un petit tour du port alors que moi je m'évertuais à prendre en photo une calèche.

 

Nous avons perdu la trace de nos femmes (non, rien de volontaire là dedans !) et après quelques autres cadrages je suis allé rejoindre Bernadette, Henri et François qui étaient attablés à la terrasse d'un café : merci à Bernadette qui m'a gentiment offert le café en se débarrassant de tous ces petits cents qui pourrissent les poches !

 

Nous sommes repartis direction Beaumont-en-Auge sans passer par la case "Pont L'Evêque" car nous étions déjà en retard sur l'horaire et que nous devions retrouver Eric, le normand, au Château de Crèvecoeur pour 13 heures 30.

A Beaumont-en-Auge, nous avons fait le tour de la place au milieu de laquelle trônait la statue de ... Laplace, célèbre mathématicien français du gnègnème siècle, né le jour de sa naissance et décédé bien plus tard ... et ayant repéré un petit restaurant, petit par la taille et le nom puisque baptisé "Le petit Beaumont", nous y sommes entrés. C'est là que j'ai envoyé un sms aux "gonzesses" pour les informer du point de ralliement.

 

Au moment de passer commande j'ai beaucoup insisté pour avoir quelques haricots en plus des frites, ne fusse que pour la couleur quoi, mais la serveuse resta intraitable.

De toute façon, nos donzelles sont arrivées et ... elles ont pu terminer leur repas pendant que nous patientions avec les desserts. Jacques paya avec sa carte visa, à charge pour lui de faire le décompte et de nous réclamer à chacun notre part.

 

Nous sommes repartis, le ventre plein et les idées toujours claires (on ne boit que très modérément quand on doit tenir sur 2 roues), direction Crèvecoeur.

 

Entrée : 7 €. Au détour d'une salle, nous nous sommes fait piégés, Bernadette, Eric, Henri et moi par une demoiselle qui invitait à s'asseoir sur des bancs afin d'écouter quelques contes enfantins ... Une conteuse narrant l'histoire d'une petite poule qui caquetait et béquetait, m'est restée en mémoire. Il y avait aussi une exposition consacrée à l'entreprise Schlumberger (à vos souhaits !) pour laquelle Didier avait travaillé dans les années soixante-dix, septante, par là. Si j'ai tout bien compris, elle avait mis au point une technique beaucoup plus fiable que le simple forage par carottes, technique qui permettait de repérer avec bien plus de précision les nappes pétrolifères. A partir de là, Eric nous a servi de guide : il nous a fait découvrir l'impressionnant château de Guillaume le Conquérant, juché sur son promontoire. Au programme, tombait à pic un détour vers la roche d'Oëtre, un précipice de 118 mètres assez impressionnant il faut bien l'avouer, s'approcher du bord provocant immanquablement le vertige.

 

 

Ensuite, nous avons fait un arrêt à Clécy où une foule bigarrée autant qu'hétéroclite sillonne l'Orne à bord de péniches électriques ou de pédalos très très kitch pendant que d'autres dévorent des "gauff' au suc" en longeant le fil de l'eau. C'est là qu'Eric pris congé de nous pour rejoindre Argentan, où il demeure.

 

Il était temps pour nous de rebrousser chemin par Pont d'Ouilly, Le Vey, Caen, etc. Voyant l'heure tourner nous avons averti Gabrielle et Josée que nous serions de retour vers 20H00 pensant qu'elles feraient passer le message "en cuisine" mais quand nous sommes rentrés elles n'étaient même pas là, reparties qu'elles étaient pour voir les falaises à quelque 500 mètres de l'hôtel.

On s'est un peu fait sonner les cloches, normal un week-end pascal me direz-vous, par le patron qui n'était pas aussi flegmatique qu'on aurait pu le supposer de la part d'un "pure british". 

J'avais plus envie de me doucher que de bouffer mais j'ai réussi à faire les deux pour le même prix ! Cette fois on s'est contenté, ma Dulcinée et moi, d' un menu à 15 €, le menu des pauvres ;-) bien assez roboratif et d'une qualité convenable, le tout arrosé par un doux cidre du pays ! Avant de rentrer, nous nous sommes arrêtés pour faire le plein, j'ai flanqué ma DL à côté de la TDM de Didier qui m'a tendu le pistolet une fois l'appoint de son réservoir fait : nos cartes Visa et autres Master Card ne fonctionnent que rarement en France, alors que lui, heureux propriétaire d'un mas en Provence, possède une carte bancaire du cru ;-)

 

Souvent lorsqu'on fait les pleins on s'inquiète de nos consommations et on les compare, à fortiori quand on a la même moto. C'est ainsi que François a consommé de l'ordre de 26 cents en moins pour 10 km de plus ! Quoi ? 10 km de plus ? Avec la même moto ? Incroyable ça, non ? Moi j'ai dis : non, normal, je coupe plus que toi les virages ah ah ah !!! Lui : Oui, c'est ça, toi tu "trajectes" !! On s'est rappelé qu'en fait en arrivant sur Crèvecoeur il était parti tout droit vers Vandeuvre, ceci expliquant cela. 

 

Encore une journée au cours de laquelle nous avons fait le plein de belles images et de moments uniques qu'on voudrait voir se reproduire le plus souvent possible. Bonne nuit et à demain pour la suite et peut-être la fin ! Je vais être bon : je vais ajouter l'album en mode "slider" de Jimdo.

 


Jour 3 : intro ...


Avant que j'oublie et s'agissant d'une première de la part de notre guide vert autant que spirituel, je vais commencer par déposer le lien vers l'album que Didier a téléchargé dans le wistiti de skynet !! (Ce lien n'est plus disponible ...)
Cette fois il nous a fait la totale : l'organisation, la guidance et le reportage photographique. Cher Didier, s'il te prenait l'envie en plus de te laisser aller à un compte-rendu, sache que ces colonnes te sont totalement ouvertes !!
Oui, je sais, ça fait un peu lèche-bottes, mais je n'en ai rien à cirer, hé hé !!
Notamment, si tu veux nous faire la réponse de la bergère à Schlumberger, j'entends par là nous fournir l'explication définitive sur la technique que cette société avait mise au point en matière de repérage du précieux or noir, "it's up to you" comme on dit dans le bayou !!

 

Bernadette, François, Henri, Didier, Josée, Solange, Jacques

et ... Gabrielle, assise sur le pont !


Jour 3 : développement ;-)


Et donc ? Ce troisième jour ?
Et bien, déjà, alors que tous mes condisciples en un mot et leurs conjointes ci-annexées avaient trouvé le temps de pousser une pointe jusqu'aux falaises plutôt balaises qui n'étaient qu'à un demi kilomètre de l'hôtel et moi qui avais sans cesse reporté cette visite au lendemain, je n'ai pas eu le courage de me lever plus tôt pour vite en faire la visite !

Seule consolation, contrairement à François je n'ai pas été me les geler ;-)
Nous avons pris le petit déjeuner tous ensemble comme d'habitude, au menu 1 croissant chacun, 3 baguettes (pains français) à se partager, des yaourts nature, des confitures à volonté, du bon café, du lait, du thé, le tout facturé à 5,50 €, en sus de la chambre double à 47 €. Tiens, tant qu'on est dans les chiffres, la note de l'hôtel s'est élevée pour Josée et moi à 234,50 €. Bon, ça c'est fait, autant commencer par le plus douloureux ;-)) n'est-ce pas ?

 

Le premier arrêt était à un lancer de galet : la chapelle Notre Dame du Salut sur les hauteurs de Fécamp. Elle abritait de nombreuses "marines" et pour cause, l'histoire nous raconte qu'après les outrages qu'elle a subi au cours des siècles, elle a finalement été préservée pour servir de point de reconnaissance aux navires qui approchaient la côte. En 1790, les bénédictins avaient en outre dû étayer, avec des mâts de navire, la voûte qui s'écroulait ...

 

 

Après une quarantaine de kilomètres, nous sommes arrivés à VEULES-LES-ROSES, une seule étoile au guide vert de Michelin et pourtant ce fût un enchantement ! Mais d'abord le sms aux donzelles pour signaler que nous étions garés sur la place de la Mairie, point de départ de notre promenade. Le côté pratique de la "voiture balai" : lors des arrêts elle sert de soute à casques, gants et sacs de réservoir. Le village est caractéristique à plus d'un titre :
- il voit naître et mourir le plus court "fleuve" de France, 1,7 km exactement;
- il abrite de nombreuses et belles maisons à colombages, certaines avec des toits en chaume sur lesquels poussent des iris
- il possède son moulin et une culture de cresson que nous n'avons pas manqué de goûter après que Didier et Bernadette en ai cueilli quelques feuillettes
- il est traversé par un (autre) ruisseau aux eaux aussi limpides que ... toutes les idées qui me viennent à l'esprit ;-). Pour compléter le tableau, le village baignait dans un soleil radieux, le bonheur quoi !!

 

A suivre ... et à finir !

 


Jour 3 : suite ... C'est la suite !


Nous en étions restés, voulez-vous, c'est-à-dire à VEULES-LES ROSES ... charmant petit village de caractère mais ... vous connaissez l'article !
On embraye sur la D925 jusqu'à Dieppe et Le Tréport ...
Quelque part entre les 2, Didier s'énèrve un peu et sauf le respect que je dois aux autres, je dirai, avec franchise, pour changer, que je lui donnais raison ...
Explication : même s'il faut garder ses distances par rapport au motard que l'on suit, distance ne veut pas dire qu'on doit disparaître de ses rétros ! Par exemple, en ce qui me concerne, je me tiens généralement à une trentaine de mètres. Derrière moi, loin derrière moi, il y avait Jacques et Solange, suivis par Henri et Bernadette, François fermant la marche. Le problème, c'est que ces deux là (J&S), "traînaient la roue" ... Didier s'arrêta et nous fit tous passer devant pour pousser les flâneurs au cul, si je puis me permettre cette expression, après quoi, les rangs se resserrèrent ;-)))

Après Le Tréport, Eu-Le Tréport, St Valéry-sur-Somme, les D940 et D3, arrivée à Le Hourdel où, par temps clair et surtout à marée haute, on peut, paraît-il, voir des
phoques faire tourner des ballons sur leur nez ...
Ca fait rire les enfants,
Ca dure jamais longtemps
Ca fait pu rire personne,
Quand les enfants sont grands
Vous connaissez cette vieille chanson ? Un groupe canadien, BEAU RIVAGE DOMMAGE je crois, ça s'intitule "La complainte du phoque en Alaska" : les paroles ICI ...

Attendre la marée haute aurait été une idée loufoque (croisement entre ... enfin, vous m'avez compris !) et nous nous mîmes, avec force geste bien évidemment, à la recherche d'un restaurant ... Il n'y en avait que 2 et ils étaient bondés !!

On reprend donc la route, Didier décrétant qu'on s'arrêterait à RUE, patelin situé quelque 15 kilomètres plus loin.
Finalement c'est à Le Crotoy que nous avons fait halte : là il n'y avait que des restaurants, " du snack à l'étoilé " pour ainsi dire, le problème, double en l'occurrence, c'est qu'on débarquait à +/- 14 heures et à 9 !, difficile par conséquent de se caser. Après quelques palabres et quelques refus, c'est encore Didier qui s'est démené pour nous trouver une (grande) table au premier étage d'un des restos : on a tous pris des moules à toutes les sauces, sauf François qui a choisi, sauf erreur, une salade au chèvre chaud ... J'en ai profité pour régler mes dettes : le repas de la veille à Jacques et le carburant à Didier, je suis donc sorti de table ... allégé, vous m'en direz tant !

 

 

Ruée sur RUE et arrêt pour contempler son église, fermée malheureusement et en cours de restauration.
Après cela le road-book ne prévoyait plus d'arrêt culturel et nous avons rejoint Cambrai via Crécy, Hesdin, Doullens, Arras, Mondicourt, Pas-en-Artois, Puisieux, Achiet-Le-Petit, Achiet-Le-Grand (y a pas de raison que seuls les petits fassent chier ... Désolé, ça m'a échappé !), et Bapaume.
Nous nous sommes salués longuement avant de monter sur l'autoroute A2 bien qu'à cinq ! Alors que je nous nous demandions, un peu comme Patrick JUVET à la folle époque, "où étaient les femmes ?" que vit-on JUSTE DEVANT NOUS (ce n'est pas une blague !!) au moment de passer le péage d'accès ?? Je vous le donne en mille : la Peugeot 206 "Roule en Carrosse" avec à l'intérieur dedans Solange, Gabrielle et Josée !!!
Le monde est bien petit finalement, non ??
Nous sommes tous montés sur l'autoroute et avons roulé chacun à notre rythme ... J'ai d'abord dû m'arrêter à la première aire pour soulager un besoin pressant qui ne pouvait pas attendre les 120 bornes qui restaient à parcourir. J'ai redémarré et me suis calé à un très sage 120-130 km/h. Je me suis fait dépassé et doucement largué par Henri et Bernadette que j'ai rattrapés plus tard et suivis jusqu'à la sortie Jemappes. Arrivé à la maison, j'ai eu le temps de fumer une petite clope vider le top-case, faire un petit café, raconté en bref (si, si c'est possible) les faits marquants du voyage aux enfants et d'attendre patiemment le retour "des filles" !
Elles sont arrivées, rayonnantes, Gabrielle nous a offert un morceau de "Pont-L'Evêque" qu'elle avait coltiné depuis ... Pont-L'Evêque (ben tiens !), on leur a expliqué comment rejoindre l'autoroute A54 direction Bruxelles, une fois ;-) et elles ont repris la route pour la toute dernière étape du jour !
J'ai envoyé un sms à Didier l'avertissant de leur départ et lui ai demandé de me "biper" quand elles seraient arrivées à destination ...

 

Voilà pour le compte-rendou, je suis arrivé au but, et pour le compte-rendu je suis arrivé au bout !
Reste l'épilogue mais ça sera pour plus tard, ne vous en déplaise !

 


Epilogue !


Avant d'aller plus avant et d'épiloguer, "loggez"-vous sur le COMPTE-RENDU que l'ami Henri a concocté à l'attention de tous. Ca change de la logorrhée à laquelle je vous ai habitués !!
En plus il a eu la bonne idée d'ajouter un lien vers notre précédent voyage dans la même région de France ...

La bonne surprise a été que la présence d'une intruse, pas ma Josée hein, mais la chose à quatre roues et un toit (beurk, si au moins cela avait été un cabrio !) qui est venue s'immiscer au milieu des belles à deux roues, n'a jamais véritablement été un problème ...
A partir du moment où les donzelles ont accepté le principe qu'il était impossible de rouler de concert et que peut-être toutes les visites touristiques ne pourraient pas être partagées faute de temps (problèmes de stationnement ne se posant pas avec la même acuité  pour nous, libres motards) et aussi sans doute, parce que les centres d'intérêts pourraient différer, à partir de ce moment là disais-je, et après quelques signes d'énervement d'un côté et d'impatience de l'autre, TOUT C'EST TRES BIEN PASSE ! Nous avons réussi à partager tous nos repas, du soir évidemment puisque nous étions logés à la même enseigne, c'est le cas de le dire n'est-ce pas ?, mais aussi et surtout nos repas du midi, avec, seule concession, parfois un léger décalage (desserts pour les uns pendant que les autres avalaient leurs escalopes).

Ne voyez aucune condescendance (en un mot toujours) dans ce qui suit mais plutôt une certaine admiration, car je tenais à féliciter nos compagnes pour la débrouillardise dont elles ont fait montre. Elles ont vécu leurs "petites aventures" de leur côté notamment lorsqu'il leur arrivait de demander leur chemin à de beaux inconnus ... mais ceci sort du cadre du présent rapport ;-). Au bout du compte elles n'étaient jamais très loin derrière ... Elles ont même fini devant à l'entrée de l'autoroute à Valenciennes !!

 

La réussite de ce voyage dépendait justement de l'intégration de cette bagnole et vous aurez compris à la lecture de ce qui précède qu'elle fut totale, la caisse parvenant même à se rendre utile à l'occasion.
Elle dépendait aussi de la météo qui fut sèche et ensoleillée. Solange, la courageuse femme de Jacques qui n'avait plus mis les pieds sur une moto depuis une vingtaine d'années, a toutefois souffert du froid parce qu'elle avait enlevé les doublures des vêtements ... Elle a fini le voyage dans le fourgon avec les autres ;-))))
Il existe un proverbe qui dit "En avril, ne te découvre pas d'un fil !" me semble-t-il !
En moto, il vaut mieux avoir trop chaud que trop froid, voilà un autre adage qui vaut son pesant de cacahuètes !

 

Dernière chose et non des moindres : les circonstances étaient certes particulières, mais ma Josée a pris goût à ce type de voyage et elle semble emballée à la perspective de m'accompagner lors du prochain, en Ecosse, et cette fois à dos de moto !!!!!!!!!

On en reparle incessamment ... sous peu.