L'Irlande 2011

Partir ...

Je ne sais pas qui a dit "Partir c'est mourir un peu ..."
Un autre a dit "Les voyages forment la jeunesse !!"
Je vous laisse cogiter là-dessus ainsi que sur la relativité de la "jeunesse", pendant que je termine l'empaquetage de mes petites affaires dans le sac de réservoir et dans le top-case de la blanche Tiger : matériellement pas le temps de cogiter avec vous ;-))

Demain François est là à 7h17 pour le café d'avant départ prévu pour 7h30 en direction de Montdidier où nous devrions rejoindre Henri & Bernadette ainsi que Didier : ensemble nous rejoindrons Fontenai-sur-Orne, près d'Argentan, ceci constituant la 1ère étape avant Roscoff et l'embarquement pour l'Irlande ...
Rendez-vous le 6 juin !!

 

Revenir !!

Ben oui, s'il y en a qui partent pour ne jamais revenir, ça n'est pas mon cas !
Je suis bien là, de retour de ce beau pays qu'est l'Irlande.
J'en resterai là pour aujourd'hui car je suis bien fatigué : 12 jours d'affilée à dos de Tigre, ça laisse des traces.
En attendant les images et les mots qui vont avec, je vous invite à découvrir ce pays dans le détail grâce au désormais indispensable outil qu'est wikipédia .

 

Quelques chiffres

Après ce périple en Irlande, le compteur de la Tiger affiche 4.181 km. Sachant qu'il indiquait 905 km au matin du départ, un petit calcul rapide (je retiens 2, je reporte 1) on arrive à 3.276 km parcourus en 12 jours, ce qui fait une moyenne quotidienne d'un peu moins de 273 km.
Par ailleurs, avec l'aide de l'ordinateur de bord (de série sur la Tiger SVP ce qui n'est par exemple pas le cas chez la concurrence bavaroise), j'ai relevé qu'on avait roulé 54 heures et 4 minutes exactement à une moyenne que j'arrondirai allègrement à un sympathique et bucolique 60 km/heure, autant dire qu'on n'a pas "fait du circuit" ou alors du ... circuit touristique !!
Autre moyenne tirée de ces mêmes données : on a passé 4h30 par jour à dos de moto ce qui, si on enlève les heures de sommeil et les heures passées à s'empiffrer de "fish and chips" et autres "saussages, bacon, eggs, tomatoes" et toutes ces sortes de choses, est très correct ma foi !!
La consommation moyenne affichée par le "Trip 2" remis à zéro au matin du 26 mai s'élève à 5.2 litres au cent de super 95 : c'est honnête dans l'absolu même si bien des voitures roulant au gasoil ou à l'injection directe d'essence consomment moins !
Il y a du boulot pour les motoristes de 2 roues, c'est sûr !!
Il faut dire, à la décharge de la belle blanche, que j'ai parfois "tiré dedans" un peu inutilement il faut bien l'écrire, en allant chercher les hauts régimes pour libérer le tigre qu'il y avait dans le moteur ;-)))
Cela dit, la plupart du temps je n'ai même pas vu l'aiguille du compte-tours, celle-ci étant masquée par le haut sac de réservoir jusqu'à 4.000 tours !!!
Voilà pour les chiffres : le compte est bon ...
Reste l'épreuve des lettres à passer et là, ça risque d'être autrement plus long !!

 

A suivre ...

 

L'aller !

Certes nous aurions pu nous lever tôt, nous caler sur l'autoroute à 130/140 compteur pour rejoindre ROSCOFF en une journée avec un arrêt "bouffe rapide" dans un "fast food", cher et vilain : l'embarquement n'étant prévu que vers 20 heures et les quelque 850 kilomètres à parcourir pouvant l'être en 8 heures, c'était chose possible, voire aisée. Mais, parce qu'il y a un mais, ce n'est pas le genre de la maison. Autant on conçoit la chose quand on est automobiliste et qu'on trimballe avec soi, la petite famille, les armes ;-) et les bagages, pressé d'atteindre le but du voyage dans le délai le plus court, autant, quand on est motard, on voit les choses tout autrement.
Pour la même destination, on étudie plutôt l'itinéraire le plus tortueux, avec le plus possible de routes à vivre et, si on a vraiment le temps, avec même quelques hauts lieux culturels à "voir absolument" parce que marqués de 3 ou 4 étoiles au guide vert !!!
C'est vraiment ce que nous avons fait pour nous rendre à ROSCOFF : pas moins de 3 road-books !
Un premier entre chez moi et MONTDIDIER où nous nous sommes rendus François et moi pour y retrouver Henri, Bernadette et Didier. Un deuxième pour rejoindre "Le Faisan Doré" à FONTENAI-SUR-ORNE, à un battement d'ailes d'ARGENTAN et un troisième pour atteindre ROSCOFF et le "Pont-Aven" de la compagnie Brittany Ferries !
3 road-books qui faisaient la part belle aux petites routes sympathiques, sauf la dernière partie sur la N12 qui transperce la Bretagne, N12 limitée à 110 km/heure sur laquelle on a fait la petite sieste digestive, bercés derrière le saute-vent protecteur de nos voyageuses ;-))
Voici déjà le lien vers les photos des premier et deuxième jours qui nous menèrent au quai d'embarquement avant la traversée vers CORK, dans le sud de l'Irlande.

 

Evidemment vous attendez plus de détails concernant ces 2 jours et je présume que les commentaires glissés sous les photos, pourtant déjà très "parlants", ne suffisent pas à satisfaire votre curiosité : comme je vous comprends ;-)))
Il faudra toutefois attendre encore un peu, le temps que je termine la semaine de boulot car la reprise a été plutôt pénible, que je rassemble mes esprits, mes road-books et le reste : un long week-end s'annonce qui permettra, sans doute, d'avancer à grands pas dans la narration !!
See you ASAP ou ailleurs !!!

 

L'aller s'est fait en 2 jours et, pour ainsi dire, 3 étapes ou un prologue et deux étapes si vous voulez. Le prologue, le plus court donc, fut fait en compagnie de François et reliait la maison à Montdidier (80500) dans le département de la Somme en Picardie.
Sur le road-book papier, format "xls" comme au bon vieux temps (merci François !!) j'avais relevé 176 kilomètres alors que nous en avons parcouru un peu plus de 190 : j'ai loupé quelque chose, "loupé" étant le mot, car c'est à la loupe que j'avais ausculté la carte de France dans mon vieil atlas remontant à 2003.
François est arrivé à 7h00 tapante à la maison et, évidemment, j'étais loin d'être prêt ;-))
Il m'a rassuré en me disant que, tous comptes faits, on avait largement le temps puisque le rendez-vous était fixé à 11h00 devant le cimetière de Montdidier et que 2h30 devaient nous suffire pour l'atteindre ! On a donc pris notre temps et avons bu 2 tasses de café. Nous sommes partis vers 7h50 et nous sommes arrêtés pour un premier ravitaillement à la station AVIA de Gerpinnes : 23,59 € de super 95 pour une Tiger chargée jusqu'à la gueule avec un top-case de 55 litres et une sacoche de réservoir qui ... me pose problème pour les remplissages. Le harnais sur lequel elle se clipse et s'aimante est fixé un peu trop en avant et l'ouverture du bouchon de réservoir en est entravée. Tout au long du voyage, je serai obligé de retirer le sac pour faciliter la manoeuvre : pas cool !
Trajet agréable et varié, évitant soigneusement tout axe trop rectiligne et arrivée à Montdidier à quelque chose comme 10h35. Henri et Bernadette étaient bien là, à nous attendre, devant le cimetière. Drôle d'idée ce rendez-vous devant un cimetière, non ? D'ailleurs Didier, qui avait fait remarquer qu'il aurait mieux valu se retrouver devant l'hôtel de ville pour boire un café sur la place, ne nous y rejoignit pas et se fit dès lors attendre ... ailleurs !
Une fois tous ensemble, nous avons repris la route direction GISORS où nous avons d'abord fait le plein des machines dans un centre LECLERCQ avant de nous garer sur la place habituelle. Je dis "habituelle" parce qu'on a, au moins déjà une autre fois, fait un pit-stop à cet endroit et on avait procédé pareillement : on avait acheté des sandwiches dans la boulangerie pour les consommer à la terrasse d'en face. C'était lors de notre voyage en Normandie avec ma douce ...
Détail : le vent soufflait fort et il faisait plutôt frisquet, le garçon qui est venu nous servir avait d'ailleurs enfilé un gilet pour l'occasion. Je lui ai demandé un coca avec des glaçons pas trop froids autant que possible ;-)))
On n'a pas traîné et on a levé l'ancre ou les voiles, c'est vous qui voyez, en direction de LES ANDELYS, GAILLON, EVREUX que nous avons soigneusement contourné, puis CONCHES-EN-OUCHE, RUGLES, L'AIGLE, etc ...
Pause "4 heures" à 15h30 pour un Perrier citron ou un café pour ceux qui auraient eu besoin d'un petit coup de fouet, avant de continuer vers ARGENTAN ou, plus précisément, FONTENAI-SUR-ORNE où se trouvait l'hôtel "Le faisan doré" qu'Henri avait dégoté pour nous.
Il était un peu moins de 18 heures lorsque nous l'avons atteint après un peu moins de 500 kilomètres depuis le départ à 7h50 ...
Didier, François et moi, avons bénéficié de 2 chambres communicantes séparées par deux portes et un sas de décompression ;-) de sorte qu'il n'a pas été nécessaire que Didier prenne son médicament anti-ronflements.
Ce soir là, Henri avait eu la bonne idée d'inviter Eric et son épouse Agnès, demeurant non loin de là. Henri a connu Eric parce qu'il a également possédé une SUZUKI Freewind et qu'il nous a hébergé à plusieurs occasions déjà ...
Le repas fut de très bonne tenue, pas du genre roboratif n'est-ce pas les amis, l'ambiance fut très sympathique, Eric restant cet enseignant au regard extrêmement lucide sur les choses de la politique régionale, toujours prêt à piquer là où il faut !
Avec son épouse, ils ont une seconde résidence à Serverette et nous y sommes invités pour le week-end du 15 août ...
On avait bien roulé, bien mangé, bien rigolé, bien bu, il ne restait plus qu'une chose à faire, se mettre au pieu, ce que nous avons fait sans tarder.
Petit déjeuner buffet à 8heures, passage à la caisse (93.10 € tout de même !!!) et départ pour la deuxième étape avec arrivée à ROSCOFF !

--- --- --- ---

Il y a les paparazzi et les papas ravis !!
Belles surprises aujourd'hui : alors que j'avais proposé qu'on mange un bête hot-dog au retour de la marche ADEPS, ma petite femme m'a fait la surprise de mitonner une succulente paella, riche en ingrédients et en saveur alors que ma soeurette a décoré la table avec des motos miniatures qui prenaient depuis longtemps les poussières dans les chambres des enfants.
Parlons-en de mes garnements : ils se sont cotisés pour m'offrir "le bec de canard" de la Tiger avec, à la clé de douze, une carte de voeux très drôle.  On se demande de qui ils tiennent ;-)))
Ma fille a tenu à savoir si ça existait réellement un bec de canard pour un tigre et je suis allé sur le site de Triumph pour lui montrer l'appendice en question !!
Elle partage mon avis sur l'utilité MANIFESTE (!!!!) de ce bout de plastique qui change littéralement ... la face du monde !!!!!!
On s'est presque tous retrouvés dans le garage, autour de la TIGER ... C'était plus simple que de la monter dans la salle à manger me direz-vous et vous n'avez pas tort ! J'ai détaillé les divers accessoires montés jusque là et j'ai fait une démo "tupperware" en expliquant l'intérêt du top-case et du sac de réservoir. J'étais intarissable et il s'est fallu de peu que la soirée se termine dans le garage ;-)))

 

Tout cela nous éloigne du sujet et, une fois encore, vous n'avez pas tort !
Nous étions restés au "Faisan doré", n'est-il pas ?
Il nous restait de l'ordre de 350 kilomètres pour rejoindre ROSCOFF. Le départ du ferry étant prévu à 21h15, nous devions être au quai à 20h30 au plus tard. Autant dire que nous avions largement le temps de ... prendre notre temps. Nous avons pris la direction de FLERS sur la D924 et y avons fait le plein chez LECLERCQ (18.82 € de Super95). Nous avons continué sur MORTAIN, puis ST HILAIRE, ST JAMES et PONTORSON que nous avons rejoint vers 11h30 et où nous nous sommes arrêtés au "Lithana" pour une pause hydratation.
C'est là que nous avons décidé d'aller voir le MONT ST MICHEL et François, toujours lui, nous a guidés jusqu'à un coin très tranquille, loin de toute vie touristique, d'où nous avions une vue splendide sur cette gnègnème merveille du monde.
Nous avons tous sortis nos appareils photos et l'avons mitraillé des dizaines de fois, en jouant du zoom en veux-tu en voilà comme certains jouent de la vuvuzela !


Petite "charentaise" : saviez-vous que la vuvuzela se dit "lepatata" en setswana ?? Quand on sait que l'Irlande est "l'autre pays de la patate", cette comparaison prend tout son sens, n'est-ce pas, tati et tata ??


Nous avons continué en longeant la côte. L'heure était venue de nous inquiéter pour nos estomacs. Nous nous sommes arrêtés une première fois mais il n'y avait au menu que de la dégustation d'huîtres, ce qui ne convenait pas à tout le monde. Plus loin nous avons trouvé une pizzeria qui eut le don de faire l'unanimité. Pour rester dans "la marine", j'ai opté pour une pizza appelée "Le retour du pêcheur", certains y voyant une allusion à ce qu'aurait régurgité un pêcheur atteint du mal de mer : j'vous jure, je m'demande où ils vont chercher tout ça parfois !!
En tout cas, mon appétit ne fut pas entamé par "cette image" et je ne laissai que 2 ou 3 arrêtes sur le pourtour de mon assiette !!!
Un dessert pour les uns et un café pour les autres et toujours une addition partagée équitablement en fonction des consommations réelles, les bons comptes faisant les bons amis !!


Nous sommes repartis vers 14h00 et sommes montés sur la N176 qui devient ensuite la N12-E50, une "quatre voies" limitée à 110 km/heure voire à 90 km/heure dans les contournements de grandes villes, qui allait nous mener aux portes de ROSCOFF. Autant dire que cette partie du trajet fut extrêmement soporifique si ce n'est que, sur la fin, inquiet du peu d'autonomie restante que m'affichait l'ordinateur de bord, 36 kilomètres exactement, je me portai à la hauteur de François et lui fit le geste "pouce tourné vers le bas, agité de haut en bas, perpendiculairement à l'ouverture du bouchon du réservoir" qui signifie ... vous l'aurez compris !!!
Nous sortîmes à hauteur de SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS où François et moi, nous fîmes le plein. Les autres passèrent leur tour, estimant l'essence beaucoup trop chère à cet endroit !!! Ils auront sans doute économisé 1,50 €, de quoi s'offrir une boule à la fraise en plus ...
Il ne restait qu'une trentaine de kilomètres pour atteindre ROSCOFF et lorsque nous y sommes arrivés, Henri et Didier se mirent en chasse d'une station d'essence gratuite ;-) et François continua la route jusqu'aux quais pour repérer les lieux. Nous l'y avons rejoint un peu plus tard puis sommes revenus en ville ensemble pour "tuer" le temps jusqu'à l'heure où nous devions nous pointer à l'embarcadère, lalalère ...

--- --- --- ---

En fait, vous ne le croirez pas, mais il n'y a plus grand chose à écrire concernant "l'aller" dans la mesure où nous étions à ROSCOFF, à quelques encablures du port, et qu'il ne nous restait plus qu'à attendre l'heure "H" pour rejoindre le quai "Q" d'embarquement ...


C'est ce que nous avons fait, de façon très agréable puisque, dans un premier temps, nous avons commencé par une percée vers la mer via une petite ruelle, puis nous avons déambulé dans les rues de la ville, chargée d'histoire comme souvent les villes portuaires, avec son église Notre-Dame de Kroatz-Batz et ses veilles maisons de corsaires. Nous avons ensuite déniché un salon de thé, aussi désert que vaste et, à l'invitation de la tenancière, nous nous sommes installés dans ses jardins. Le mobilier jonchait le sol et n'avait manifestement encore jamais servi cette saison ... Nous y avons pris nos aises, un peu comme si nous étions chez nous : c'est tout juste si nous n'avons pas sorti les outils de jardin pour passer le temps et/ou les hamacs pour les ... plus flegmatiques. Il y avait là 3 charmants bambins, deux frères jumeaux et leur soeurette qui tapaient la balle ... Un petit moment de grâce dans un jardin de paradis peuplé d'angelots !
On s'est arraché de là avec un peu de mal après que Didier ait retrouvé la dame pour payer nos consommations. On a fait quelques mètres avant de tomber en arrêt devant une crêperie et avons estimé, à l'unanimité, qu'il s'agissait du SEUL BON PLAN pour le repas du soir. Il y avait un "menu crêpes" avec une soupe à la crêpe, une crêpe comme plat de résistance et ... une crêpe en dessert ! Après quelques hésitations, on a opté pour ... une crêpe, juste la crêpe salée arrosée de cidre si je ne m'abuse : c'était léger et digeste et ma foi, il n'en fallait pas plus !!
Nous avons repris les machines, plantées sur la place et avons parcouru les 4 ou 5 dernières bornes sur la terre ferme ... et à droite avant ... longtemps ;-))
Sur présentation des documents dont on m'avait désigné comme responsable, nous avons pu monter à bord, les machines au niveau du deck 2 et nous, sur le pont 6, cabine 6255. Pour ce qui est des motos, il a suffi de les aligner entre deux câbles d'acier tirés au sol pour que des gars s'occupent de les "arrimer" fermement à l'aide de sangles à "racagnac" non sans avoir préalablement protégé les selles avec des coussins. Ce n'est pas toujours le cas : il faut parfois se démerder soi-même de sorte que, si on est un tant soit peu inquiet de nature, on passe une nuit blanche avec la crainte de retrouver sa belle couchée sur le flanc à l'autre bout du navire ;-))
Pour ce qui est des cabines, sauf à avoir réservé une suite en première classe, il ne faut pas souffrir de claustrophobie car, même si un miroir "en trompe l'oeil" tente de simuler un hublot et agrandit artificiellement l'espace, lorsqu'on doit se déplacer à trois dans 3 m2 couchettes déployées, c'est à la manière des personnages de "South park" et si on ne veut pas se faire dévorer par Pacman il faut savoir s'insinuer dans les recoins !!!
Nous y avons déposé nos affaires et avons rejoint le bar où François a offert la tournée qui, d'après ce que j'en sais, lui a coûté un ... deck !!! On s'est réuni autour d'une table et sommes restés là un bon moment à écouter une chanteuse qui a repris quelques airs connus et d'autres moins connus ...
On a ensuite regagné nos cabines : François et moi avons pris les couchettes du bas, pendant que Didier toujours en quête de hauteur dans tout ce qu'il entreprend, a saisi l'échelle pour grimper à l'étage. Comme il craignait un peu de tomber, je l'ai gentiment bordé en calant bien la couette du côté du grand vide et, si je ne m'étais pas retenu, je lui aurais collé un bisou sur le front après lui avoir raconté une petite histoire ;-))
Les vibrations des moteurs et le léger roulis du bateau eurent très vite raison de nous ...
L'arrivée à Cork était prévue à 10 heures !!!

 

Interlude ...

Qu'est-ce que vous croyez ? Que je reste là à ne rien faire ??
Je suis occupé à patiemment retracer notre parcours en Irlande pour ajouter des légendes à pratiquement toutes les photos que j'ai ramenées de là-bas ...
Là-baaaaaaaaaaaaas, au Connemara,
On sait tout le prix du silence.
Là-baaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaas, au Connemara,
On dit que la vie
C'est une folie
Et que la folie,
Ça se danse.
Ram tatam tatam taratatatam tatam tatam taratatatam tatam tatam
...
C'est drôle mais quand je dis que j'ai été en Irlande on me pose toujours la seule question qui compte apparemment : "Tu as bu du whisky au moins ?"
Et bien non, même pas ! Pas plus qu'un irish coffee, incroyable n'est-il pas ?
Qu'est-ce que vous voulez, le whisky ce n'est pas vraiment ma tasse de thé ... pas plus que le thé d'ailleurs soit dit entre charentaises !
Et tant que j'y suis, avant qu'on me pose l'autre question qui tue, je n'ai pas assisté à un spectacle de danse irlandaise : personnellement, hors la performance rythmique remarquable, ça me fait plutôt penser à South park (encore !!!) ou à tchantchès , le personnage liégeois bien connu ... à Liège !!!
Comique, Tchantchès, c'est le diminutif de François en wallon de Liège : voilà un surnom bien sympathique pour notre compagnon de voyage auquel je pense régulièrement, lui qui vit cloîtré dans son plâtre et dans sa maison : j'espère qu'il pourra bien vite nous faire une démo de "river dance" !!!!

 

Je vous disais donc que j'étais occupé à "légender" les photos du voyage et quand je vous aurai dit qu'il y en a plus de 500 et que nous changions TOUS LES JOURS de crèmerie ou de bed & breafkast si vous préférez, vous comprendrez aisément que c'est un travail de bénédictin autant que de longue haleine ...
Quant au compte-rendu, qui viendra un jour, peut-être, "hope and wait and see", il se construit au fur et à mesure que je visionne les photos mais comme je ne transcris rien, il faudra qu'à nouveau j'ouvre le volumineux album d'images pour l'élaborer : ça promet encore de looooooooooooooooooooooooooongues soirées scotché derrière le pc !!!
A part ça, comme prévu, j'ai déposé "ma Kate Blanchette" chez BAILLEUX ce matin et suis allé la récupérer en fin de journée : les barres de protection du coeur de la bête, entendez par là le moteur évidemment, sont installées et le fameux BEC DE CANARD lui va ... comme un gant même si les avis sont partagés, Madame la trouvant "encore mieux" ;-) alors que Monsieur estime que le garde-boue bas devrait être noir comme sur la version XC ! "De gustibus et coloribus, on n'va pas se disputer !!
Je n'épiloguerai pas là-dessus, c'est sûr : en tout cas, encore une fois MERCI AUX ENFANTS pour la petite enveloppe qui m'a bien aidé pour boucler le budget !!
Un autre "truc" qui va bien aider à ce niveau là, c'est la VENTE DE LA SUZUKI V-STROM DL 650 qui sommeillait depuis début avril chez Performance Bike ... Elle a enfin trouvé l'acquéreur qu'elle méritait : un gars de "nos âges", qui s'est mis à la moto sur le tard, qui vient d'un monocylindre, finalement un parcours similaire au mien. Il me paraît évident qu'il en prendra soin et j'espère qu'il lui fera atteindre les 100.000 km ! On a discuté le coup chez les "frères Perf" samedi dernier, on est tombés d'accord sur un prix qui satisfait les 2 parties, montant qu'il a viré sur mon compte au Linchtenbourgsteinland et demain je lui remets les papiers et le double des clés : je lui souhaite d'ores et déjà BONNE ROUTE et beaucoup de PLAISIR avec cette machine qui gagne à être connue !!

 

Pour les friands d'images, voici, en guise d'apéritif, le lien vers les photos du troisième jour de notre périple soit, en réalité, LE PREMIER JOUR sur le territoire irlandais !!!
Terre brûlée ...
Ok, c'est bon, c'est bon, j'arrête !!

 

1ère étape, ENNIS

La traversée s'est passée sans encombres : pas d'iceberg ni de monstre marin pour entraver la progression du "Pont Aven", bâtiment flottant de la compagnie Brittany Ferries. Bonne nuit de sommeil malgré l'étroitesse de la cabine et les ronflements des uns et des autres.
On a pris le petit déjeuner sur le bateau, François, Didier et moi d'un côté, Bernadette et Henri d'un autre, car on ne s'est pas trouvés. Je crois me souvenir qu'il y a eu, en outre, un malentendu sur l'heure du rendez-vous, les uns étant restés à l'heure continentale alors que les autres s'étaient mis d'emblée à l'heure locale à savoir GMT + 1 et je reporte 2 ;-)))
Nous avons tous patiemment attendu qu'on nous autorise à rejoindre le deck 2, sans nous presser, alors que François avait pris les devants et était descendu quasi directement au "garage", de sorte qu'il a gentiment déplacé les motos de ceux qui n'avaient pas bloquer la direction, afin qu'elles soient plus accessibles et prêtes pour le débarquement !


Comme prévu, il a aussi pris les devants une fois que nous avions posé les roues sur le sol irlandais. Pour rappel, il a vécu en Angleterre pendant de nombreuses années et nul n'est plus apte que lui, dans le groupe en tout cas, à directement prendre la mesure de cette chose curieuse qui consiste à rouler à contresens EN PERMANENCE !!!!!

Là-bas, il n'y a que des "automobilistes fantômes" comme on les appelle chez nous mais ils n'ont de fantôme que le nom, car on les voit bien arriver croyez-moi !!! Cela dit, autant le dire tout de suite, ça ne nous a pratiquement jamais posé de problèmes enfin, à part à l'une ou l'autre occasion, mais j'y reviendrai incessamment tout de suite ... Il faut dire qu'en moto, on occupe souvent une position pratiquement centrale sur la route, on occupe également moins d'espace ce qui nous facilite un peu la besogne d'autant que le guidon reste à la même place voyez ? Pas de guidon à droite plutôt qu'à gauche, voyez voyez ??
Cela doit faire la 3ème fois qu'on traverse la Manche et la première fois qu'on "traverse" l'Océan Atlantique pour atteindre l'Irlande : on commence à avoir l'habitude de "croiser" à gauche.
Cela dit, à peine avions nous quitté RINGASKIDDY que, quelques ronds points plus loin, nous perdions Didier. Nous nous sommes arrêtés et avons rebroussé chemin pour le retrouver mais en vain ! Nous le retrouverons plus tard, à un feu rouge, alors que nous galérions pour sortir de la grande ville de CORK. Il nous expliquera qu'il s'est retrouvé dans un sens interdit, face à une meute d'automobilistes enragés, qui serraient ... normalement leur gauche, l'obligeant à emprunter le trottoir pour sauver sa peau .
Henri nous avait laissé ce jour là le choix entre deux itinéraires, un long (214 km) et un court (156 km).
Dans la mesure où le Guide Vert, la bible du parfait touriste en herbe, livre de chevet de notre ami Didier, signalait la présence sur le parcours du site de BUNRATTY, au nord-ouest de LIMERICK, site qui nécessitait une INDISPENSABLE autant que LONGUE visite, nous avons opté pour le parcours court qui empruntait la N20 jusque LIMERICK et la N18 jusque BUNRATTY : un itinéraire simple, comme une "mise en bouche" en quelque sorte, de quoi se familiariser avec la conduite à gauche et le franchissement de nombreux "round about" avec le regard qui se porte du bon côté.
On s'est arrêtés au JP Clarke's country pub, à 10 minutes du site de BUNRATTY : il était bondé et nous avons dû attendre un petit quart d'heure avant qu'on nous donne une table. Pourquoi autant de gens nous sommes nous demandés ? C'était jour de communion, les tenues endimanchées expliquant cela. Premier contact avec la cuisine irlandaise très satisfaisant, il faut dire que je ne m'étais pas aventuré à des spécialités locales mais à un bon poulet/frites/salade qui me sont allés tous trois et tout droit à l'estomac et pas par la gauche !!


Un peu plus tard nous nous sommes présentés au guichet du Château de BUNRATTY et du parc folklorique. Grâce à la prévenance de Didier qui était passé au Salon des vacances au stand irlandais, nous avons pu profiter de réductions substantielles sur les tickets d'entrée.
Le site est vaste et il est possible d'y passer la journée, je dirais même plus, il est possible d'y passer également la soirée pleine de gaieté, de musique et de chants lors de banquets médiévaux où le vin coule à flots !!!


Après la visite du château aux nombreux étages et autres recoins, aux escaliers qui tournent en colimaçon, aux pièces généreusement meublées les rendant très "vivantes", on passe à la visite du parc folklorique, peuplé de petites maisons qui ont eu, chacune, une fonction particulière : la maison du pêcheur, du cordonnier, du docteur, le bistrot du coin, la ferme, la chaudronnerie, etc ...
Nous avons eu la chance de croiser à plusieurs reprises, une très belle mariée accompagnée de sa Cour et y sommes tous allés d'une photo "volée" façon paparazzi qui traque Kate et William ;-)))
Il nous restait une quinzaine de kilomètres à parcourir pour atteindre notre premier B&B, l'Eden Hill House à ENNIS.
Il s'agissait d'une grande villa, plantée au milieu d'un immense terrain. Nous y avons été accueillis par un genre de "gentleman farmer" et ses deux chiens, un petit extraverti qui gambadait partout et un autre, plus grand, un basset artésien qui grognait plus par timidité que par agressivité. Le bonhomme avait un fort accent et je dois avoué que j'avais beaucoup de mal à le comprendre. Heureusement encore une fois, que la langue de Shakespeare, même "modifiée", n'a aucun secret pour notre ami François ...
C'était une famille amoureuse des chevaux et leur fils était d'ailleurs parti en France pour participer à un concours hippique réputé dans un patelin dont j'ai oublié le nom.
Nous avons juste pris le temps de déposer nos affaires et sommes remontés sur nos chevaux de fer en direction du centre d'ENNIS où nous avons dîné/soupé au Brogans, un pub bien dans la tradition du pays. J'ai pris un gigot d'agneau d'une tendreté qui frisait la tendresse ;-)) avec une purée d'une onctuosité qui frisait ... la moustache ;-)))
Ce soir là avait lieu la finale de la ligue des champions, au stade de Wembley à Londres, entre Manchester United et le FC Barcelone et deux écrans diffusaient les images que nous regardions furtivement entre deux bouchées ...
Deux heures plus tard, nous rentrions au bercail, plantions nos béquilles sous l'espèce de car port sur l'insistance de notre hôte du jour et rejoignions nos chambres pour une première nuit de l'autre côté du méridien de Greenwich ...
Le programme du lendemain prévoyait de rejoindre GALWAY en 144,5 km par la côte atlantique avec, comme plat de résistance, la visite aux falaises de MOHER

2ème étape, GALWAY

De Tiperrary
Bally-Connelly
Et de GALWAY,
Ils sont arrivés
Dans le comté
Du Connemara.

 

Y avait les Connor,
Les O'Conolly,
Les Flaherty
Du Ring of Kerry
Et de quoi boire
Trois jours et deux nuits.

Sorry, mais cette chanson m'a poursuivi tout au long du périple, j'avais beau mettre du gaaaaaaazzzzzzzz, elle était toujours à mes basques : il n'y a pas de raison pour que vous n'en "profitiez" pas aussi ;-))))))
ENNIS : aussi loin que je sois concerné, petit déjeuner composé, en entrée, par de la nourriture pour oiseaux comme disent Henri et Bernadette, à savoir des céréales baignant dans du lait froid, suivies, par de la nourriture pour loup affamé, composée de rondelles de boudins blanc et noir, de saucisses, de tomates, de jambon grillé et d'un oeuf sur le plat et des toats pour les mouillettes !! Un petit-déjeuner pareil, pris un peu plus tard, et vous tenez la journée entière, c'est sûr !!
Mais nous prenions le petit-déjeuner généralement vers 8h30 et la route une petite heure plus tard, rythme que nous avons tenu jusqu'au retour au port de Cork le samedi 4 juin.
Arrêt chez O'Sullivan pour faire les pleins (18€) et départ en cortège vers GALWAY par la côte.
Premier arrêt après une vingtaine de kilomètres à SPANISH POINT, notre premier contact (visuel hein, on n'a pas été mettre l'orteil dedans) avec l'immense Océan Atlantique. Ce "point" est appelé SPANISH POINT parce qu'en 1588, un vaisseau de l'armada espagnol est venu s'y échouer à la suite d'une tempête. Les quelques rescapés qui eurent la chance d'atteindre la côte furent exécutés par le shérif de l'époque ... A savoir, ils auraient dû nager dans l'autre sens mais ça risquait de faire un peu plus long jusqu'en Amérique !!

Nous avons repris la route pour quelques minutes seulement car une dizaine de kilomètres plus loin, nous avons atteint le très impressionnant site des falaises de MOHER, les "cliffs of MOHER" qui ne sont pas blanches contrairement à celles de DOVER mais ça n'a rien à voir. Par contre, sur place, il y avait beaucoup à voir : les falaises évidemment qui s'offraient à perte de vue avec, loin en bas, des vagues océaniques qui semblaient déferler au ralenti pour leur chatouiller les pieds. Voyez par vous-mêmes avec les photos prises ce jour-là.


Il y avait également un château, un musée creusé dans la roche pour ne pas dénaturer le site, musée avec un parcours qui expliquait la formation de ces murs dressés contre l'océan et qui montrait la faune et la flore qui s'y était installée. Il y avait également les indispensables boutiques à souvenirs où Didier s'est offert une belle casquette qui deviendra presque une deuxième peau par moment : je l'ai vu tenter de mettre son casque alors qu'il l'avait toujours rivée sur la tête ;-)))
Nous avons récupéré nos motos et nos casques/bagages à main qui avaient été rangés dans un container sécurisé, surveillé par un gars extrêmement actif autant que volubile et sympathique qui nous fit même un prix d'ami pour le parking et l'accès au site.
Nous avons continué en longeant la côte par DOOLIN, DERREN, FANORE, crochet par le "CORKSCREW HILL", MURROOGH, CREGG, jusqu'à BALLYVAUGHAN, dans des paysages qui m'ont rappelé celui où la DL m'avait laissé en rade, roulements avant grillés ou grippés c'est vous qui voyez, lors de notre voyage au Lake District en 2009 avec le club Moto80.
Rien de tout ça avec la TIGER flambant neuve qui ne demandait qu'à bouffer du bitume : pour rappel, le rodage était maintenant terminé et le compte-tours pouvait donc s'envoler !!!!


BALLYVAUGHAN, patelin connu du Guide vert par la présence du pub "Monks" réputé par delà les frontières pour ses produits de la mer : c'est là que nous avons logiquement choisi de mettre pied à terre.
Pas de repas en terrasse ce jour-là, il faisait quelque chose comme 9°C, et même en Farenheit, il faisait presque froid ! A l'intérieur, un bon feu de bois ou de tourbe, je ne sais pas, réchauffait une ambiance déjà conviviale ...
Je ne sais plus de quoi était fait mon menu, probablement un "traditional fish and chips" ;-))) pour continuer, rester, durer dans la couleur locale ... Reste qu'on a bien mangé, une fois de plus même si les prix étaient moins démocratiques que ce qu'on aurait pu espérer !
8 km plus au sud, il y avait un dolmen, le "Poulnabrone" ("trou de douleurs") datant du néolithique (4200-2900 avant JC) sous lequel on a retrouvé les restes de 16 à 22 corps d'adultes et de 6 enfants : seuls Didier et moi avons parcouru la distance qui séparait le parking du site proprement dit, les autres prétextant que ça n'était pas dans leur dolmen de compétence ...
Nous avons ensuite repris la route côtière jusqu'à GALWAY avec juste un bref arrêt devant les ruines d'un gnègnème château dont je n'ai pas noté le nom !!
Le B&B de GALWAY, le St Judes , était encore une de ces bâtisses de caractère qui imposait le respect et qui aurait mérité qu'on enlève nos bottes de cuir pour enfiler patins et chapeaux melons avant d'y pénétrer !!
Des tenanciers discrets mais efficaces, mais discrets ;-) nous ont conduits dans nos appartements où nous nous sommes empressés de nous rafraîchir et de nous "mettre en civil".
Vers 19h00, nous avons gagné à pied le centre de la ville et avons choisi un pub que nous avons investi !!
Là non plus je n'ai pas souvenir de ce que nous avons mangé, sauf que Bernadette s'est contentée d'une soupe (voir photo !) et que le serveur avait un accent plutôt "de l'est", genre slovène, et qu'il baragouinait un peu de français et d'italien en plus de l'anglais au fort accent !


Avant de se mettre au lit, François sauvegardait systématiquement les images prises par sa caméra dans le mini note-book qu'il avait également emmené dans ses bagages et si Didier l'autorisait, nous regardions la vidéo pendant quelques minutes avant le couvre-feu !!!
Pour Didier, une chambre ne doit assurer qu'une fonction, celle de DORMIR ! Pas de lecture, pas de console Nintendo, jusqu'à la veilleuse de la télé qui le dérange pour s'endormir. Une parade ? Comme il tombe généralement dans les bras de Morphée dans la minute qui suit la position allongée, qui plus est dans un sommeil d'une profondeur que même le commandant Cousteau n'a jamais atteinte avec les insubmersibles les plus évolués de la planète, il suffit juste d'un peu de patience avant de tout rallumer, télévision, console, lampes de chevet, note-book, tripy et autres appareils électroniques et électriques, sèche-cheveux compris ;-))))))))))))))))))))))))))))
Oui, c'est un "private joke" mais j'y reviendrai sans doute ...
Bonne nuit et bonne semaine !!!!!!
Un lien musical pour coller avec le nom du B&B du jour, chanson que nous avons commencé à entonner en y arrivant !

 

PS : Paul McCartney a fêté ses 69 ans hier !!! Happy birthday et souhaitons-lui une année érotique !!!!!

 

3ème étape, CLIFDEN

Une fois n'est pas coutume, on commence directement par les IMAGES DU JOUR de sorte que ceux qui ne supportent pas mon blabla, et je sais qu'ils sont nombreux, pourront zapper les photos "vite fait" et passer à autre chose tout aussi vite !!
J'ai de plus en plus l'impression que personne n'en a rien à "kicker" de mes salades ... mais ça ne m'empêchera pas de les planter où et comme je veux ;-))))
Pour ceux qui sont restés, ce dont je les remercie, j'attire leur attention sur le fait qu'on est déjà AU TROISIEME jour de notre périple en Irlande et qu'on n'a pas encore vu la moindre goutte de pluie ou alors on n'a pas fait attention et on est passé au travers ...
Rétrospectivement on peut dire qu'on a eu un "sacré morceau de chance" car il semblerait qu'il fasse beau une semaine par an dans ce pays et il a fallu que ça "tombe" pile poil quand nous y étions !!!
Un de ces miracles dont l'Eglise, cette autre "Grande Muette", ne parle pas ...
Aujourd'hui, 30 mai, nous prenons la route ver CLIFDEN non sans passer par l'île de GORUMNA. L'étape fait en tout 178 km et peut être raccourcie. Nous serons hébergés à la Ben Breen House, Tooreen Moyard, Clifden, Co. Galway, Ireland tel : +353 (0)95 41171
Voilà pour le programme du jour lu dans le "liflet" qu'Henri nous avait concocté dès le mois de mars si je ne m'abuse, le texte précité étant accompagné d'une carte indiquant le parcours et d'une photo du "B&B" avec l'adresse complète et le n° de téléphone s'il vous plaît, une première dans les annales du club, qui mérite toutes nos félicitations autant que nos remerciements. On ne remercie jamais assez, je trouve ... et beaucoup de gens ont du mal à le faire !


Sur le papier, cette étape promettait beaucoup : des routes tout du long marquées de vert sur la carte Michelin et qui ondulaient en épousant la côte avec des incursions dans des îles, dont celle de GORUMNA.
Nous n'avons pas été déçus : les paysages qui se sont offerts à nos yeux auraient mérité qu'on s'arrête ... sans arrêt ! En même temps, certains tronçons au revêtement parfait incitaient à l'attaque (t'attaquais toi ?) de sorte que le petit groupe s'est parfois disloqué pour mieux se regrouper un peu plus tard, pour la photo suivante !!
Le revêtement, parlons-en ! S'il était parfois parfait, incitant à l'attaque comme je le disais à l'instant, il était parfois surprenant du fait des bosses qui nous faisaient jouer à saute-mouton, ou du fait de sa surface abrasive due à un macadam plus brut sans doute ...

Le plus comique là-dedans, c'est que certaines "routes", pas plus larges que 3 mètres et divisées par des touffes d'herbes était limitées à ... 80 km/heure, à croire que les "autorités" vous mettent au défi d'atteindre cette vitesse supersonique dans un contexte pareil !!! On n'a même pas essayé ou alors, pas souvent ;-)))
On s'est parfois retrouvés "in the middle of nulle part" où la main de l'homme n'a probablement quasi jamais mis le pied et les demi-tours ont été fréquents après qu'on ait atteint le bout d'un chemin ... Tout ça pour dire que ma gestion des demi-tours n'a pas toujours été simple, d'une part à cause de la hauteur de selle de la Tiger à la limite de ce que peuvent appréhender mes gambettes et, d'autre part, parce qu'un demi-tour par la droite n'est pas des plus naturel pour un continental et ... d'autre part encore, parce que ces petites routes n'ont généralement pas un accotement stable ce qui n'aide pas non plus, avouez !!! Cela étant dit, j'ai eu à coeur de descendre le moins possible de la machine pour la pousser/tirer et me suis fait un point d'honneur de tenter presqu'à chaque fois de rester ASSIS DESSUS, na !!!


Arrêt dîner (du midi !!!) au "Tigh Chadham", arrêt photo à ROUNDSTONE, arrêt "4 heures" au Oliver's de CLEGGAN pour le café, le chocolat chaud ou le cappuccino suivant affinités, coup d'oeil sur la carte du resto et décision d'y revenir pour le repas du soir, retour sur CLIFDEN, crochet par la "sky road" et arrivée au "B&B" du jour, le Ben Breen House . Chaleureux accueil par une petite et gentille dame, apparemment heureuse de nous voir, car je l'ai surprise qui chantonnait dans le hall ;-)


Une fois encore, on a déposé nos "brols" dans nos belles chambres et sans traîner, juste le temps de faire une photo de l'arc-en-ciel consécutif à une fantomatique pluie sous un soleil radieux, c'est ça aussi l'Irlande, nous sommes repartis vers CLEGGAN pour le repas du soir. Je ne suis pas spécialement friand de poisson mais là, étant entendu qu'on était presqu'au bord de l'océan et que le restaurant s'en faisait une spécialité, je n'ai pas hésité un instant et, de mémoire, je n'ai pas été déçu ! Nous sommes rentrés juste avant la tombée de la nuit, qui tombe plus tard que chez nous sous ces latitudes, avons regagné nos chambres et avons dormi du sommeil du juste comme on dit !
Bonne nuit !!

 

4ème étape, WESTPORT

31 mai, date importante puisqu'il y a 65 ans, jour pour jour, naissait un beau bébé prénommé Didier, mais pas n'importe quel Didier, puisqu'il s'agit du NÔTRE, celui avec lequel je partage les joies de la moto depuis bientôt 11 ans maintenant ...
A l'époque, il avait l'âge que j'ai maintenant, autant dire que c'était encore un gamin turbulent ;-))
Est-ce pour fêter ça et sans doute par respect pour son âge qui ... commence à compter n'est-ce pas, que notre ami Henri avait prévu une "bouclette" de 77 km ce jour-là ??
A mon avis c'est juste une coïncidence dans la mesure où, plus simplement, la distance qui séparait le "B&B" de CLIFDEN de celui que nous devions rejoindre ce soir là, à savoir le Glenderan à WESTPORT, était très courte : à vol d'oiseau mouche et à vue d'oeil de lynx, ça devait faire quelque chose comme 31 miles et bien que cela représente 163.368 pieds et quelques pouces, ça ne fait toujours que 50 malheureux kilomètres !
Même en prenant tous les "rallongis" possibles, on savait par avance qu'on n'allait pas battre des records de distances parcourues en un minimum de temps et qu'on n'aurait pas notre place au ... Guinness ;-) ce jour-là !!
C'est d'ailleurs pourquoi nous avons commencé par savourer un bon petit déjeuner, copieux, varié, servi dans une pièce de séjour agréablement décorée et des sets de tables représentant des paysages bucoliques disposés sur des nappes bien propres ...
Voici les PHOTOS du jour : il y en a plus que de kilomètres parcourus, ceci expliquant cela dans la mesure où le faible kilométrage prévu nous a laissé le temps de mitrailler "tout ce qui bougeait" et même plus facilement "tout ce qui ne bougeait pas" ;-))
Et là encore, il y avait un tas de choses à voir.
A commencer par la côte car, comme nous avions le temps, ce n'est pas la LONGER que nous avons fait, mais c'est carrément L'EPOUSER !!! On a par exemple quitté la N59 à LETTERFRACK pour nous "pointer" au RINVYLE POINT avec une vue superbe sur l'océan et ses vagues majestueuses.
Retour ensuite sur le road-book pour une visite au domaine de KYLEMORE ABBEY, un site qui mérite bien les 4 étoiles (????) que lui attribue le Guide Vert !!!
Encore une fois, grâce à l'esprit d'initiative de notre Chef Abraracourcix-et-le-reste-aussix II, nous avons eu droit à des tarifs préférentiels. A la sortie, nous avons remarqué que les hôtesses d'accueil parlaient un excellent français ... Mais n'anticipons pas et laissons le charme des lieux agir !!
Il y a tout d'abord l'abbaye elle-même qui s'étend au bord du lac Pollacappul.
Alors que j'essayais de donner de la profondeur de champs à quelques unes de mes meilleures photos du séjour, Didier m'a dit : "Pour donner plus de profondeur, tu devrais plonger dans le lac !"
Ah ah, quel chef spirituel !!!
L'abbaye n'est pas très ancienne et le mobilier est en excellent état. L'ambiance entretenue à l'intérieur est très "vivante" avec des points lumineux un peu partout de sorte qu'on a l'impression de "déranger", des gens y vivant sans doute encore comme à l'époque ...
Un peu plus loin, juchée sur un semblant de promontoire, se dresse une petite église néo-gothique construite entre 1877 et 1881. Elle se singularise par des piliers aux marbres colorés de rouge et de vert. Plus loin encore, un mausolée où reposent Margaret VAUGHAN et Mitchell HENRY son époux qui avait acheté le domaine en guise de présent à son épouse, quelque temps après leur lune de miel dans le CONNEMARA en 1849.
Avant de prendre le petit bus qui devait nous mener jusqu'aux jardins victoriens, j'ai téléphoné à ma Douce qui commençait déjà à furieusement me manquer ...
On se cale dans le fond du bus, comme des écoliers se calent au fond de la classe et on arrive au pied des jardins. Avec les vêtements que nous portons, toute marche de plus d'un quart d'heure se transforme un peu en calvaire, car ils sont trop lourds et trop chauds : c'est un des inconvénients quand on fait du tourisme à moto, en fait c'est LE SEUL inconvénient ;-)))
Les jardins : très verts, très bien entretenus, très victoriens, avec le cottage du jardinier en chef dont la cheminée fumait encore avec une bonne odeur de tourbe brûlée. A une époque, ils comptaient 21 serres où l'on cultivait les fruits exotiques comme bananes, melons, raisins, figues et bien d'autres. Les serres étaient chauffées par 3 chaudières dont une doublée d'un four à chaud et un système complexe de tuyaux d'eau chaude d'une longueur de 1.524 mètres.  Mitchell HENRY a planté plus de 300.000 arbres dont des chênes, des frênes et des sycomores. Un certain nombre de promenades dans les bois et de sentiers ont été ouverts aux visiteurs ...
De fait, il est tout à fait envisageable de passer une journée entière sur le site mais le "devoir" nous appelait, de façon lancinante, et c'est un peu à regret que nous avons dû lever ... les béquilles latérales pour mieux attaquer la route ;-)))
On a bien évidemment mangé "on the inch" sur place, des tartines triangulaires et un cheese cake arrosés d'un coca et d'un café pour moi (10,60 €) : pour l'occasion, Bernadette, Didier et moi avons squatté un banc aux formes bizarres, manifestement réservés aux enfants ...
On a donc repris la route, sur la R335 qui traverse DELPHI, le DOU LOUGH PASS (+/- 700 m d'altitude !), CREGGANBAUN et LOUISBURGH où nous avons fait le plein (23.62 € de Sp95 SVP !) puis KILSALLAGH, LECKANVY, KILLADANGAN et WESPORT que nous avons atteint vers 15h30, heure locale.
Seconde visite du jour, la "WESTPORT HOUSE" : encore un lieu magique chargé d'histoire, une histoire que je ne vous raconterai pas, mais qui démarre par la ... grâce d'une très belle pirate à en croire la représentation qui en est faite à l'accueil, une certaine Grace O'Malley qui a fortement marqué les esprits, surtout celui de François d'ailleurs, n'est-ce pas François ?

 

A suivre ...

 

4ème étape, WESPORT (suite)

Avant de rejoindre le "B&B" du jour, à savoir 31/05/2011, il nous restait donc à honorer de notre présence cette bonne vielle maison de WESTPORT, à commencer par son hall d'entrée avec son double escalier majestueux tout en marbre et un lustre aux mille guirlandes de cristal.
Une fois les marches gravies solennellement, on visite les nombreuses pièces, les unes après les autres avec, in petto, le sentiment qu'elles résonnent toujours des voix des personnages qui y ont vécu, impression savamment cultivée par les conservateurs des lieux qui n'ont pas lésiné sur les moyens : tous les points lumineux, directs et indirects sont ... allumés et donnent VIE à chaque recoin.
En France on dit fort justement que "L'EDF c'est la vie" !!!
Demandez à notre ami Didier "S" qui sait comme nul autre ce que représente une facture d'EDF quand on est belge et qu'on a une résidence en France.
On peut assimiler ce précieux Sésame à un véritable passeport ;-))


Et donc, au détour d'un couloir, toujours avec cette "obsession" de donner vie à cette maison, on aboutit dans une pièce où on retrouve une dizaine de personnages, des mannequins grandeur nature et ... plus vrais que nature, habillés à l'ancienne, réunis autour d'un peintre et de son tableau, accompagnés par un joueur de harpe : là aussi l'effet est saisissant et on s'attend à ce qu'ils se mettent à parler et à bouger ...

On serait à DISNEY RESORT que ça serait le cas mais là on n'est pas au "Grand Guignol" mais dans l'histoire, la vraie, avec un grand "H" et on ne badine pas avec l'Histoire et son grand âge !!!
Je pensais avoir fait le tour de la maison et de la question mais, une fois sur le parvis, je vis François, assis sur un banc qui me dit : "Tu as vu le donjon ?"
"Le donjon" ?
dis-je ...
"Oui, le donjon, au sous-sol"
Fichtre, je n'avais pas vu le donjon dites-donc, qui manifestement méritait qu'on s'y attarde et qu'on y descende.
Je demandai où en était l'accès et j'y allai !!
Il y avait là, des miroirs déformants rigolos, des caves voûtées, des trésors et des squelettes de pirates enfermés dans les geôles, des jeux et devinettes pour enfants ou pour ingénieurs ingénieux, plus loin une ancienne cuisinière et des casseroles en cuivre avec un petit salon de dégustation. Retour au rez-de-chaussée avec nouveau passage dans la bibliothèque, sans doute la pièce la plus impressionnante avec ses murs couverts jusqu'au haut plafond d'étagères remplies de milliers de bouquins, une pièce où je resterais des heures, rien que pour respirer les odeurs de vieux cuir et de vieux papier ...
Mais on n'est pas là pour savourer ;-) et il faut la route retrouver pour ne pas arriver trop tard chez nos hôtes du soir !!!
On a récupéré nos affaires qu'on avait rangées dans un réduit bien gardé par l'aimable hôtesse à l'accueil, on a rejoint le parking où nous avions aligné nos fidèles destriers qui hennirent de plaisir en nous voyant arriver, n'importe quoi j'vous jure, et on a repris, en file indienne avec la prudence du sioux (later alligator), la route jusqu'au Bed and Breakfast Glenderan.
On l'a atteint aux alentours de 17h30, ce qui nous a laissé tout le temps de nous "préparer" pour le repas du soir, deux heures plus tard.
Nous avons laissé les motos et sommes partis à pied, dans le centre de la ville et, après avoir compulsé la carte de deux établissements se faisant face, nous avons jeté notre dévolu sur le bar-restaurant "The Asgard" ...
Endroit sympa où nous nous sommes installés sur une table haute entourée de chaises tout aussi hautes, de sorte qu'on avait un peu l'impression d'être sur des chaises de bébé si vous voyez ce que je veux dire, ajoutant au plaisir enfantin d'être ensemble ! C'est tout juste si on n'a pas demandé des bavoirs et si ça n'a pas fini en lancers de petits pois ;-))
Je plaisante : on a mangé (+/-) proprement, de l'entrée au dessert et jusqu'à l'irish coffee pour certain(e)s !!
Encore une belle journée et si j'ai bonne mémoire, au lieu des 77 km prévus par le road-book du jour, on en a effectués plus de 140, c'est dire si on a fait preuve de créativité et d'imagination !!
Au programme du lendemain, 1er juin (non je n'ai pas recommencé à fumer !!), BALLINA via les îles ACHILL par un itinéraire long de 190 km : de quoi mettre de bonne humeur avant de ronfler/ronronner de concert ;-)))

5ème étape, BALLINA

Si vous le voulez bien, on va continuer à s'enfoncer dans cet autre pays des mille lacs ... Après ENNIS, notre premier arrêt sur l'île, puis GALWAY, CLIFDEN et WESTPORT, l'arrivée de l'étape du jour avait été fixée à BALLINA, au nord-est du LOUGH CONN, "point culminant" de notre périple puisqu'à partir de ce jour là, nous entreprendrons de redescendre sur CORK.
A vol d'oiseau, en supposant qu'il aille tout droit sans batifoler de branche en branche, sans s'égarer à droite à gauche pour chasser goulument les insectes, nous ne nous situerons à la fin de cette étape qu'à 66 cm de notre lieu de débarquement : de là à dire qu'on a fait la route 66, je ne me permettrai pas !
Sachant que la carte utilisée est au 1/400.000ème, je vous laisse faire le calcul. Cela ne représente, somme toute, que 13.2 cm par jour, ce qui peut paraître peu pour le profane ou ... l'aviateur ;-)
Sachant toutefois que nous sommes de ceux qui batifolons d'embranchement en embranchement en s'égarant à droite à gauche, puis à droite encore et de nouveau à gauche, pour voir où ça nous mène et pour immortaliser le "gnègnème" point de vue, on n'a pas eu trop le temps de tout voir malgré ce relativement faible kilométrage.
Voici les PHOTOS du jour : si la journée a commencé sous une fine bruine, nous obligeant pour la PREMIERE FOIS à enfiler les plastiques, elle s'est une fois encore terminée sous le soleil et la banane aux lèvres !!!
Bananana Bananana, banana split, mmmhhhh : voilà pour les amis friands de desserts.

 

A suivre ...

J'aurais pu sous-titrer "Un Achille peut en cacher un autre".
Alors que je m'apprêtais à vous raconter la suite avec cette étape du jour (1er juin 2011) au départ de WESTPORT et arrivée à BALLINA, étape qui nous faisait "tournicoter" dans "ACHILL ISLAND" avant de remonter plein nord, comme on dit en Laponie orientale, notre ami François nous donnait aujourd'hui des nouvelles de son tendon d'Achille ... dans la foulée !!!
Pour ceux qui ne suivraient pas nos aventures pas à pas, mais de loin et de façon distraite, je rappelle qu'il s'était pété le tendon en tentant de dresser la Tiger sur sa béquille centrale lors de la dernière étape entre MOTTEVILLE et NOSFOYERSRESPECTIFS.
Depuis le vendredi 10 juin il portait un premier plâtre qu'on vient juste de lui enlever pour le remplacer par un plâtre de marche qui lui permet ENFIN de poser le pied au sol : "a small step for Franck, but a big step for Humanity" comme l'a chanté le lunatique Louis ARMSTRONG en son temps ;-))
Je lui réitère mes meilleurs voeux de prompt rétablissement en espérant qu'il puisse reprendre toutes ses activités le plus rapidement possible ...


Assez curieux de dire ça mais "une fois n'est pas coutume", il faisait brumeux et une fine bruine finissait d'obscurcir le ciel, probablement une première (!!) depuis le départ de ce voyage. Que voulez-vous, on nous a tellement bassinés avec la météo irlandaise, pays où il fait soi-disant beau une semaine par an et encore, par intermittence, qu'on s'attendait à devoir porter nos scaphandres tout au long du voyage ... Et en fait, sur le terrain, il n'en a rien "été", c'est bien le mot à mettre entre guillemets puisqu'il a fait très beau. Entendons-nous, ça n'a jamais été (pffff) la canicule mais à 20°C et par temps sec, l'habitant se considère déjà comme au Sahara !!! Et cette température est PARFAITE pour faire de la moto et pour tout dire, elle est même déjà trop élevée lorsqu'on s'arrête, par exemple pour visiter des spots touristiques, vu qu'on est malgré tout lourdement équipés : l'IDEAL tourne autour de 15-16 degrés selon moi, quitte à glisser une petite laine sous le cuir ou le textile  quand on roule.
Attention, achtung, warning, attenzione, pas op : ne jamais essayer d'enfiler ladite laine EN ROULANT et se ranger d'abord !!!

On ne s'est pas laissés démonter par le mauvais temps, pensez on en a vu d'autres, bien pires, et après un petit déjeuner toujours aussi varié et copieux, on a enfourché nos belles pour une nouvelle étape longue de 191 km qui pouvait une fois encore être raccourcie mais que finalement nous avons allongée puisqu'on a fait +/- 216,7 kilomètres ;-))
On a d'abord suivi la voie principale jusqu'à NEWPORT et avant de bifurquer à gauche vers la CORRAUN PENINSULA, on a fait un crochet pour "fixer" le point de vue entre les lough FURNACE et FEEAGH.
Cap ensuite sur la péninsule (on dirait du Cyrano, hein ?) où nous avons zigzagué, en long, en large et en travers, sillonnant pratiquement toutes les petites routes marquées de vert sur la carte, pour nous arrêter enfin au "Golden strand bar food" aux alentours de midi et demi : un énorme bar, totalement vide si ce n'est le gars au comptoir évidemment !!
On s'est installés, on a commandé les boissons, on a parcouru la carte et on a choisi qui la soupe du jour, qui le traditionnel poisson et frites, qui enfin les champignons frits accompagnés de crudités. Le gars nous a expliqué que l'endroit était bondé en saison ce que nous n'avons pas eu peine à croire vu la belle plage de sable fin qui s'étendait devant nos yeux ... Ce n'est peut-être pas la Méditerranée mais, avec un peu de bol ... et un maillot de bain molletonné, il doit être possible de profiter de belles baignades dans le coin !!
Le soleil était revenu parmi nous, salut toi, et nous sommes repartis vers le nord jusque BANGOR où nous avons continué vers l'Est sur la N59 et CROSSMOLINA.
Didier avait repéré une abbaye qui valait le détour d'après le GVM et c'est sans hésiter une seconde que nous avons quitté la N59 pour la L140 qui nous mena tout droit à ERREW ABBEY sur les rives du LOUGH CONN !
François s'est, une fois encore, porté volontaire pour garder les motos.

 

Il est très curieux de constater qu'un TEL HAUT LIEU DE L'HISTOIRE puisque repris dans les guides touristiques les plus cotés n'est-ce pas, ne fasse pas plus que ça l'objet de soins particuliers de la part des autorités locales ! RIEN n'est fait pour le signaler !! On a même dû escalader un muret, un peu comme quand on allait en maraude lorsque nous étions gamins, puis on s'est enfoncés un peu au petit bonheur la chance dans des champs et des sous-bois pendant plusieurs centaines de mètres avant de tomber sur cette fameuse abbaye du treizième siècle tout de même !!
Encore des vieilles pierres mais empilées dans un certain ordre et une certaine harmonie ;-) de sorte qu'on reconnait aisément une tentative de construction religieuse ...
A un moment on s'est retrouvés nez à naseaux avec un troupeau de chevaux : je n'avais jamais eu l'occasion de côtoyer de si près ce qu'on appelle la plus noble conquête de l'homme et c'est ma foi relativement impressionnant lorsque rien ne vous sépare de l'animal, ni clôture, ni muret pour vous abriter le cas échéant ...


Nous avons été retrouver NOS DESTRIERS qui étaient restés bien sages sous la surveillance de François et sommes repartis pour rejoindre cette fois notre destination finale : petite particularité ici, nous avons été divisés, B&H étant logés au B&B "Quignalegan House" alors que pour François, Didier et moi, WESTEUROBIKES avait réservé le "Green Hill", juste derrière la Saint Muredachs Cathedral de BALLINA.
Madame était sortie faire les courses et monsieur était un peu déboussolé.  Il nous a toutefois préparé deux cafetières, une de café et une ... d'eau chaude pour les amateurs de thé. Le temps de se rafraîchir, vite fait bien fait, que B&H étaient déjà de retour : eux à moto, nous à pied, nous avons rejoint le "Murphy Bros. pub", encore un bar plein de charme et de caractère qui invite à en devenir un pilier ;-)))))


Si je ne me rappelle pas de ce qu'il y avait dans l'assiette de François, Henri et Bernadette, je me rappelle parfaitement avoir pris des pâtes "carbonara" pendant que Didier les avaient choisies "à la bolognaise". Alors que les croutes de pains retournées sur mes pâtes étaient trop grillées, celles de Didier étaient carrément carbonisées. En plus de ça, la bolognaise était paraît-il beaucoup trop salée, ce qui fait qu'il s'en est doublement et très justement plaint au moment où la serveuse est venue ramasser les assiettes : le repas ne lui a pas été compté ! Inutile de dire qu'on l'a gentiment chambré là-dessus, par exemple en lui conseillant d'ajouter que le verre de vin qu'on lui avait servi était bouchonné et, au moment de l'addition, on a proposé pour une fois de la partager en cinq, voyez ?? On sait se montrer taquins parfois, hein oui ??


Henri et Bernadette ont regagné leur bed and breakfast et nous avons rejoint le nôtre : deux chambres communicantes avec une salle de bain et un point d'eau, et une fois de plus, une literie très confortable. Tiens, ça me rappelle que dans un "B&B" précédent nous avions même bénéficié de couvertures chauffantes : personnellement, j'ai juste branché le truc quelques minutes, le temps de réchauffer le fond du lit. Pas trop confiance dans ce genre de matos, pas envie de me retrouver comme ces tranches de bacon le matin, vous voyez ce que je veux incinérer ?
Bonne nuitée !!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

6ème étape, OUGHTERARD

Sixième étape mais huitième jour puisqu'on a mis 2 jours pour poser nos roues sur le sol irlandais ... Soit dit en passant, et sauf erreur, il me semble que c'est la première fois que je m'absente aussi longtemps, loin de mon port d'attache : 12 jours dont 2 samedis et 2 dimanches, 1 jour férié (l'Ascension) et 1 jour à mettre sur les RTT comme on dit depuis que notre ancienne RTT est devenue la société BELGACOM ...
Petite explication peut-être ? RTT signifiait "Régie des Téléphones et des Télégraphes". Dit comme cela, ça fait vraiment vieux jeu et obsolète, tandis que BELGACOM c'est beaucoup plus dans l'air du temps, c'est sûr : BELGA pour Belgique évidemment et "COM" pour communication, cela va sans dire !
Quant aux "RTT", il s'agit des "Récupérations de Temps de Travail" qui ne concernent que les gens qui font des heures supplémentaires, c'est-à-dire, vous et moi : et oui, nous ne sommes plus que deux à nous sacrifier pour faire tourner le monde ;-)))


Tout compte fait, ce périple ne m'aura coûté que 6 jours de congés. Quant à l'autre "coût", celui qui touche le portefeuille, il suffirait d'une pirouette et de dire "quand on aime on ne compte pas", mais je n'éluderai pas la question et j'y reviendrai plus tard si vous le voulez bien.


Donc, au programme du jour, départ de BALLINA, visite d'une petite usine de textile à FOXFORD, visite du musée de la vie rurale à CASTELBAR, passage obligé par WESTPORT (où nous nous étions arrêtés avant BALLINA), traversée de JOYCE COUNTRY, région ainsi baptisée parce qu'y coule la rivière JOYCE (logique, n'est-il pas ?), oserais-je écrire région montagneuse dans la mesure où on se situe autour de 600/700 mètres d'altitude, un peu comme autour de la Baraque à frites Fraiture chez nous ... Le road-book faisait 140.6 km ce jour-là, autant dire que nous avions à nouveau largement le temps de papillonner et/ou de butiner, ce dont nous ne nous sommes pas privés.
Voici les IMAGES du jour : je vous laisse les regarder à l'aise et j'y reviendrai incessamment !

Je vous ai déjà livré (sur un plateau), les grandes lignes de l'étape du jour : je serai donc bref, enfin, aussi bref que possible, enfin, je promets de faire un effort et d'être aussi concis ;-) que peut l'être le fruit qu'on trouve dans un gâteau sec, en circonscrivant au plus près les évènements (bien grand mot s'il en est, n'est-il pas ?) qui ont marqué la journée d'autant de pierres blanches, enfin de petits cailloux blancs ...


On a bien évidemment commencé par faire nos pleins en prenant le "petit déj" vers 8h30 comme d'habitude, puis on a fait ceux des motos. La Tiger a avalé l'équivalent de 24.06 € de SP95 et j'ai remarqué que son regard, un peu torve jusque là, s'est illuminé ;-))
Le ciel s'était aussi illuminé et les nuages étaient rares : le crachin de la veille au matin n'était plus qu'un vague souvenir ! Nous étions repartis pour une belle journée ensoleillée ...
Et de fait, lorsque nous nous sommes arrêtés 10 km plus loin sur le parking de la fabrique de textile, il faisait déjà presque trop chaud !!
Il y avait là un couple de motards, des français sur une YAMAHA FJR 1300 avec lesquels nous avons engagé la conversation. A la question de savoir si le site était intéressant, la moue que fit le gars nous en apprit beaucoup ;-))
Dans ces cas là, rien de tel, comme disait Guillaume, de se faire sa propre opinion, Monsieur Pignon !!
Finalement nous n'avons pas du tout été déçus. Renseignements pris, il y avait un "parcours" à suivre, dans plusieurs salles, parcours qui retraçait l'histoire d'Irlande depuis la Grande Famine (An Gorta Mór en irlandais) de 1845-1849 jusqu'à la reconversion de la région ...

Grosso modo, il faut savoir que toute l'économie de l'époque reposait sur la pomme de terre TOUTE PUISSANTE jusqu'au jour où elle fut atteinte par le mildiou qui ravagea (la mouquère) les cultures, provoquant une débâcle épouvantable et une famine qui emporta plus d'un million de personnes !!!
De là, la volonté de diversifier les cultures et les activités et, dans la foulée, la naissance de cette usine de textile !
Ok, ça peut paraître un peu "short" comme ... raccourci, mais je n'ai pas la prétention d'être un historien et je n'ai pas non plus envie de me plonger dans d'épais manuels : si vous voulez TOUT SAVOIR et LE RESTE sur cet horrible épisode de l'histoire irlandaise, je vous invite à le faire "all by yourself" comme le chanterait Céline !!!
Reste que la reconstitution d'une salle de classe avec des orateurs qui remuent la tête et les lèvres, d'un bureau où une bonne soeur plus vraie que nature, au visage expressif, explique, à qui veut bien l'entendre, un tas de trucs que je n'ai pas pris la peine de comprendre (shocking, i know !!), d'une salle de théâtre où on projette un film avec des extraits d'époque mélangés aux images plus contemporaines, TOUT CELA participait à rendre la visite extrêmement intéressante !
Après ça, petit tour dans la boutique, très bien achalandée, où l'on trouvait tous les articles fabriqués par la maison ainsi que divers bibelots plus ou moins du cru : tout le monde a acheté quelque chose, aussi bien Didier que François, ainsi qu'Henri et Bernadette, sauf moi ... qui avait décidé de ne rien ramener de superflu ;-)))
Je sais par expérience que les brols qu'on ramène de voyage, terminent généralement leurs vies dans le fond d'un tiroir ... à brols ramenés d'autres voyages !!

 

On quitte le "Foxford Woollen Mills", on regagne le parking, récupère les motos aux selles chauffées par les rayons du soleil, on lève nos roues avant de concert ;-) et on fonce jusqu'au Musée de la Vie Rurale, à CASTELBAR, devant lequel on exécute de ... plantureux "stoppies" que nous envierait le Roi du stunt himself ;-)))


Que dire de ce musée ? Qu'il est intéressant à plus d'un titre ... Qu'il vaut le détour pour qui a le temps de prendre le temps de visionner les nombreuses vidéos qui retracent la vie dans les campagnes ... Qu'il me parait toutefois relativement pauvre en "matière" alors que l'espace occupé est énorme. On dirait, comment dire, qu'il a reçu trop de subsides à n'en savoir qu'en faire, voyez ?? Il y a plein d'ouvrages d'art comme ça, relativement inutiles, qui sont financés par la collectivité dans l'intérêt de quelques uns seulement ...
Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit car, dans le cas présent, ce musée a le mérite de rassembler un tas de témoignages d'un passé récent qui sans cela, seraient sans doute disparus à jamais au fil du temps ! Il remplit un devoir de mémoire indispensable pour savoir d'où l'on vient et peut-être où l'on va ...


Là, dans l'immédiat, notre petit groupe savait où il allait : on allait MANGER et vu qu'il était tard, comme dirait Kermit la grenouille, on s'est dirigé fort justement vers la cafétéria du musée. Jusque là copieusement rassasiés de culture, on s'est tout naturellement contentés d'une petite soupe et de quelques tranches de pain ...
Il nous tardait d'ENFIN faire un peu de moto car, à y regarder de plus près, il était pratiquement 14 heures et on avait royalement parcouru quelque 25 kilomètres. Il en restait donc plus de 115 à parcourir avant d'atteindre notre but, c'est dire s'il allait falloir
OUVRIR en tout grand ;-)))
On a commencé par traverser WESTPORT fissa, on a dévalé plein sud et pleins pots sur la N59 en direction de LEENANE. Petite respiration pour admirer la jolie cascade de AASLEAGH, encore un très bel endroit où n'importe quel peintre trouverait matière à exprimer son talent !! Un panneau nous indique un pub à un jet de pierre qui roule : on y va, on s'installe en terrasse, à l'abri d'un parasol et on consomme.
Au moment de repartir, l'endroit était tellement en pente que Didier et moi, avons préféré y aller à reculons pour éviter toute mauvaise surprise. Quand on est ... hum ... pas grand, c'est le genre de "topographie" où il faut se montrer très circonspect pour manoeuvrer nos pur-sang au risque de se faire désarçonner, voyez ?
L'asphalte était idéal sur la route R336-L100 (?) qui longeait la rivière Joyce et on a pu se lâcher un peu : dois-je souligner qu'on fait de la moto pour ces moments-là aussi ? Quel "fun" en effet de se dandiner sur la selle pour accompagner les trajectoires ... Pfff, j'y retournerais bien là, tout de suite !!!
On passe par TEERNAKILL, puis MAAM où l'on rejoint la N59 à nouveau jusque OUGHTERARD qu'on atteint vers 18h30 si je ne m'abuse.
Le "B&B" du jour, le "Nonaim Lodge" (le logis qui n'a pas de nom ??) n'est pas au centre-ville mais bien au bout du bout du bout d'une toute petite route très étroite, dans un hameau appelé SHANNAWAGH sur la Glann Road pour être précis..
On béquille nos machines dans les graviers et on entend un gars qui, du haut du Velux de sa salle de bain, nous demande de patienter quelques secondes, le temps qu'il finisse de se doucher.
Il arrive, nous ouvre, nous accueille et nous installe, nous prépare thé et café et nous explique qu'au bout du bout du bout du bout du chemin, il y a un point de vue à ne pas rater avant de retourner au centre ville où il nous indique également un bon pub !
Vu que c'est tout droit et qu'on ne peut pas se tromper, les amis me laisse l'initiative de passer devant pour rejoindre le Faherty's bar.

Certains d'entre nous y ont enfin goûté la fameuse "stout", cette bière d'un brun profond et quasi sans collier qui, ma foi, se laisse boire agréablement. Personnellement je n'ai pas pu résister à un excellent "stew of lamb" ... J'ai appris à aimer l'agneau et le mouton grâce à mon regretté beau-père qui avait un petit troupeau qu'il nourrissait amoureusement et qui lui rendait cet amour une fois dans l'assiette tellement c'était "goûtu" et tendre.
Nous sommes rentrés alors qu'il faisait presque nuit noire : j'en ai profité pour allumer les feux additionnels montés en accessoires sur la Tiger et je dois dire que j'y voyais pratiquement comme en plein jour ;-))))
Evidemment, du fait que la route remontait vers SHANNAWAGH, ils ont un peu perturbé la vision d'Henri qui roulait devant.
Moralité : la Tiger, ainsi équipée, est une moto d'autant plus éblouissante !!

 

7ème étape, LIMERICK

Voici directement les photos de cette journée qui nous vit quitter OUGHTERARD pour rejoindre le B&B suivant, situé à LIMERICK.
Tiens, saviez-vous qu'un "limerick" était aussi un poème humoristique ? Moi non plus ! Et pourtant, il vous suffit de suivre ce LIEN pour vous en convaincre !
Et voici le copié/collé d'un des exemples cités et qui, ma foi, vient fort à propos ...
A propos de quoi me direz-vous ?
Voyez plutôt :

 

There was a young lady from Niger,
Who smiled as she rode on a tiger;
They came back from the ride
With the lady inside,
And the smile on the face of the tiger

 

TOUT A commencé par le Big Bang paraît-il, sauf l'Amérique qui a commencé par le Big Mac, et bien ... en Irlande, tout commençait chaque matin par un copieux petit déjeuner. A notre arrivée à OUGHTERARD, le gars qui nous avait reçus (rappelez-vous, il nous avait salués du haut du Vélux de sa salle-de-bains) nous avait, entre autre question, demandé ce que nous voulions au petit-déjeuner ... du lendemain matin, bien entendu !
J'ai été le seul à commander un VRAI PETIT DEJEUNER IRLANDAIS, avec les champignons, les boudins blanc et noir, les tomates, les oeufs, le lard grillé, les saucisses, etc ... ce qui lui fit dire "Voilà un homme, un vrai !" ;-))
Oui parce que, pour certains, c'était sans les oeufs, ou sans les champignons ou encore sans les boudins blanc et noir, parfois sans le lard et les tomates mais avec de la confiture de coing, voyez ??
C'est comme si on arrivait au drive-in du Quick, qu'on commandait un menu "GIANT" mais ... sans le G, le I, le A, le N et/ou le T, voyez, voyez ?? Un truc pour nain, quoi !
Notez bien qu'à force de me goinfrer de la sorte, j'ai encore pris un peu plus de bide et il est des matins où j'ai souffert au moment de remonter la fermeture éclair du blouson de cuir !!
Aucun problème de ce côté-là pour l'ami François qui s'est acheté une nouvelle tenue, XXXXXXXL, et qui pourrait voyager avec un passager clandestin sous la même combi !
Menu du jour suivant le liflet d'Henri :
Nous continuons à descendre vers le sud (on dirait, on dirait), et plus exactement vers LIMERICK (voyez, je n'invente rien !) et plutôt que d'emprunter la N18 (plus rapide) nous ferons un grand détour plus à l'est. Cette étape fait 150.8 km.
Et on repart en noir ...
Il est 9h24, on quitte OUGHTERARD et, avant de véritablement prendre la route, nous sommes retournés au point de vue que nous avions rejoint la veille, histoire de voir l'endroit sous une autre lumière. Il faut toujours regarder les choses sous des lumières différentes, on apprend à prendre du recul sur les choses, j'ai dit !
On n'était pas installés sur nos selles depuis plus d'un gros quart d'heure que déjà nous marquions notre première halte là, au château de AUGHNANURE. François, déjà en nage, c'est dire si le temps était encore avec nous en cette belle journée, resta aux côtés de nos machines, le temps que nous poussions un peu plus loin, à pied, pour voir l'entrée du château et ses environs, plutôt plongés dans l'obscurité d'un sous-bois alors que sa tour s'élançait vers le ciel dégagé ...
Quel poète, je fais !
On a repris la N59 jusqu'à GALWAY que nous avons laissé derrière nous pour continuer jusque KILCOLGAN, quelque 10 kilomètres plus au sud. Là, nous avions le choix de faire " un grand détour plus à l'est" comme indiqué au road-book, soit de repiquer sur la côte, le long de la GALWAY BAY. Le "détour oriental" ne valant que par sa nouveauté mais absolument pas par les routes qu'il empruntait, aucune n'étant marquée de vert sur la carte, nous avons convenu à l'unanimité de "refaire le chemin à l'envers" puisque nous l'avions fait entre ENNIS et GALWAY lors de la première étape sur l'île !
Contrairement à l'aller et vu que nous n'étions pas en retard d'une guerre, nous nous sommes cette fois arrêtés au château de DUNGUAIRE (ben tiens !), juste le temps de faire la photo. Sauf que ... Sauf que ...
Si j'ai bonne mémoire c'est là que Didier oublia son guide vert sur un muret de pierres et qu'il me demanda de rattraper les autres pour leur signaler qu'il rebroussait chemin pour le récupérer. Chose aisée que de rattraper les autres bien entendu ;-))), de klaxonner pour leur demander de s'arrêter afin d'attendre notre Chef !!! Vu que les rayons du soleil dardaient et que Didier tardait, Henri, Bernadette et François décidèrent d'aller plus loin, se mettre à l'ombre pendant que j'attendais Didier ... Nous les avons rejoint bien plus tard car la circulation était plutôt dense et les routes étroites, souvent barrées de lignes blanches continues que nous avons respectées comme l'intime le code de la route, qu'on roule à gauche ou à droite d'ailleurs !!!
Nous avons continué de concert jusqu'à BALLYVAUGHAN et le MONKS bar où j'ai goûté à la "seafood chowder", un potage à base de poissons, potage tellement dense qu'on aurait presque dit de la crème : c'était excellent car accompagné de légumes qui relevaient encore le goût déjà prononcé !!
Nous avons mangé en terrasse, avec vue sur mer : il y avait là des hollandais, des italiens et des autochtones, qui en moto, qui en vélo et qui en décapotable ...
Après ça nous avons continué le long de la côté, sommes repassés "devant" les Cliffs of Moher et le Spanish Point sans nous arrêter cette fois, pour ensuite rentrer dans les terres via ENNIS et BUNRATTY, jusque LIMERICK et le "B&B", the Coonagh Lodge.
Encore une belle et grande demeure, bordée de beaux parterres et offrant des chambres spacieuses et d'un excellent confort. Le patron des lieux, un ancien officier de l'armée si j'ai bonne mémoire, nous a reçus chaleureusement et au moment de prendre la commande pour les petits-déjeuners, il nous a vanté une des spécialités de son épouse, une spécialité très "française" semblait-il et nous avons été plusieurs à la choisir !
Il nous a indiqué 2 ou 3 bars au centre-ville que nous avons rejoint à moto. Vu la courte distance à parcourir, certains ont fait une entorse au règlement en ne s'équipant que de jeans plutôt que des habituels cuirs ...
Visite infructueuse d'un premier bar et arrivée au Woodfield House Hotel et son bar food.
On s'est installé une fois encore en terrasse, on a commencé par siffler des grandes bières ou des grands cidres avant de passer au plat de résistance. S'agissant du dernier soir en Irlande, j'ai opté pour le traditionnel "Fish and Chips". Il régnait dans ce pub une belle ambiance : tout le monde semblait avoir un verre dans le nez, voire deux, et beaucoup chantaient des chansons joyeuses. On a pensé qu'il s'agissait d'un pot de départ à la retraite car au milieu des rires on a aussi vu quelques larmes couler ici et là ...
Vivement la retraite !!!!!
Ouais, la "sci-fi" ça sera pour une autre fois ;-)))
Encore une belle journée qui touchait à sa fin et qui sentait aussi la fin puisque le lendemain nous devions rejoindre CORK et RINGASKIDDY (keskidi ??) pour reprendre la malle après avoir fait les malles !!
Restait à profiter d'une dernière nuit dans une chambre SPACIEUSE, au moins cent fois plus grande que ces @#]$* cabines de ferry !!

 

8ème étape, back to CORK

Et oui, la boucle se referme : débarqués le samedi 28 mai au port de CORK, sur l'ile aux mille et un lacs et autres lochs, l'étape du jour (04/06/2011) consistait à y revenir pour reprendre le ferry et regagner le continent !!
Autant dire qu'on naviguait déjà un peu sur la mer Tume ;-)))
Tout a une fin !
A propos de "faim", la spécialité que nous avait vantée l'officier gentleman du B&B de Coonagh Lodge à LIMERICK, n'était autre que du ... pain perdu ! Pas perdu pour tout le monde puisque nous avons été plusieurs à en faire notre menu ce matin là. Nos hôtes du jour avaient même eu une attention particulière en ajoutant des croissants à l'offre déjà pléthorique ! Je crois avoir un peu panaché l'insulaire et le continental, histoire d'avoir encore un pied en Irlande et l'autre déjà en France, terre d'asile : ce n'est pas le colosse de Rhodes qui pourrait se vanter d'un tel grand écart !!!
A regarder la carte de plus près, il s'agit ici d'une carte géographique et pas celle d'un restaurant, plus facile à lire par votre humble serviteur, il paraissait logique en quittant LIMERICK de plonger plein sud et en ligne quasi droite sur CORK et son port de RINGASKIDDY. A vue de nez, et surtout à la lecture de l'irréprochable travail préparatoire, cela représentait 123 km à parcourir sur la N20.
Avouez toutefois que pour "plonger" ainsi, tête la première, même plein sud, sans savoir si l'eau était bonne, il y avait un pas à franchir ... que nous n'avons pas franchi !
Là encore, le Guide Vert, décidément plus utile aux touristes que le Petit Livre Rouge aux maoïstes, signalait avec force clignotants, gyrophares et sirènes hurlantes, qu'il était I-N-D-I-S-P-E-N-S-A-B-L-E de faire un détour par le site de CASHEL et de son rocher !!!!!!!
Le moment est venu de vous donner le lien vers les photos du jour, avec pour l'essentiel justement des images de ce site impressionnant et quelques autres concernant l'embarquement et le début de la "croisière" de retour ...
Or donc, plutôt que de cruiser à la verticale, nous avons obliqué vers la N24 en direction de TIPPERARY et, contrairement à ce que laisse entendre la chanson, "it was NOT a long way to TIPPERARY puisque 25 malheureux kilomètres nous en séparaient !!!
Aïe, aïe, cette chanson commence à galoper dans ma pauvre tête comme celle du CONNEMARA de l'autre là, le SARDOU !!
Bon, vu que " the sweetest girl I know" ne m'y attendait pas, on a continué jusque CASHEL, quelque douze kilomètres plus loin.


Là aussi, site impressionnant avec un château planté sur un rocher entouré d'épaisses murailles. On tourne d'abord autour du château en prenant le plus de recul possible pour le cadrer au mieux sans en tronquer les tours, on marche d'un pas solennel entre les très veilles tombes, on entre enfin dans le château, les yeux rivés vers le ciel pour mesurer la hauteur des murs. Le site est en complète restauration et, croyez-moi, il y a du boulot pour de nombreux artistes et plus encore d'années !! On se dit qu'ils vont en plus devoir faire preuve de beaucoup d'imagination pour reconstituer certaines fresques pratiquement effacées ...
Nous sommes restés une heure environ sur le site, chacun de son côté comme souvent, pour se laisser le loisir de s'attarder sur un détail plutôt qu'un autre, suivant l'intérêt qu'il lui porte. On en apprend sans doute moins qu'accompagné d'un guide mais on n'est pas perturbé par des commentaires idiots comme en font souvent les touristes qui se déplacent en groupe ;-)))))
Après cette visite ... j'ai un trou !!
J'ai vu, sur mon décompte VISA que j'ai fait le plein à FERMOY (18.74 € de Sp95), je sais par ailleurs qu'on est arrivé au quai d'embarquement vers 15h30 mais je n'ai AUCUN souvenir de l'endroit où nous aurions pu nous arrêter pour manger. Avons-nous seulement mangé d'ailleurs ?
A la réflexion, je pense que ça ne devait pas casser 3 pattes à un canard car ça m'est resté sur l'estomac ...
Le feu vert donné, nous sommes entrés dans le ventre du ferry dont le capitaine portait l'étrange nom de QUERE, à prononcer Quéré et non queer, n'est-ce pas !
Comme à l'aller, les matelots se sont occupés d'arrimer nos montures pendant que nous prenions les ascenseurs vers le pont n°8 et la vaste cabine n° 8225.
Même "ballet" pour y pénétrer, caser nos affaires pour empiéter le moins possible sur l'espace vital, le mot prenant ici tout son sens, nous changer vite fait et nous retrouver un étage plus haut, au bar.
Puis ce fut la longue attente pour le repas du soir. A force d'attendre le moment le plus propice, les queues au self ne désemplissaient jamais.
Lassé par cette attente, un peu assommé par la grande bière que j'avais bue au bar, un peu perturbé par le roulis du bateau, par la chaleur et les odeurs qui se dégageaient du restaurant, j'ai commencé à avoir une légère nausée et, ce fut plus fort que moi, vers 21H00 je dus fausser compagnie à mes amis et rejoindre la cabine en solitaire, comme Olivier de Kersauson de Pennendreff, le navigateur à la grosse tête, vous connaissez ?
Didier et François m'y ont rejoint vers 22h30 : François m'avait rapporté un petit pain offert par Bernadette et une barre "Lion" qu'il avait de côté.
J'ai TOUT mangé !! Et j'ai dormi comme un enfant jusqu'au lendemain matin, bercé cette fois par ce même roulis qui m'avait dérangé auparavant.
La nuit promettait d'être courte car le débarquement était prévu à 7h00. Et de fait, dès 5h30-6h00, des annonces fusèrent dans les haut-parleurs ... mais ceci est une autre histoire évidemment !

 

Précisions ...

Je profite de "l'heure de table" pour parler "bouffe" ! Rappelez-vous : je ne me souvenais pas du repas du midi pour ce qui constituait la dernière étape en Irlande, entre LIMERICK et RINGASKIDDY.
Et bien l'ami François était une fois encore là pour sauver la situation ;-). On a effectivement fait les pleins à FERMOY et on a mangé au self de l'endroit, à côté de la station service !
Et même si toute la planète n'en a rien à kicker de savoir ce que j'ai mangé ce jour-là, il y en a bien un qui s'en inquiétait jusqu'il y a peu, c'est MOI !!! Et figurez-vous que je compte pour moi, je ... m'importe comme qui dirait !!
Or donc, comme le précise François dans son commentaire, nous avons mangé des sandwiches : si mes amis se sont tous contentés d'un seul petit pain, il a fallu que je fasse autrement. Vu que j'ai les yeux plus gros que le ventre (ouais, ça me défigure complètement quand j'ai très très faim et ça fait très très peur, on dirait une mouche géante, enfin, géante, c'est vite dit !), j'ai opté pour !! DEUX !! petits pains. Ils étaient fourrés avec du rôti de porc à l'ail ce qui me fait dire que j'ai mangé du "PORK non loin de CORK" ...
Et oui, tout ça pour en arriver là, désolant isn't it ??
Au passage, notez que "PORK" est le terme gastronomique pour "PIG" : dans le cas qui nous occupe, le repas n'avait rien de gastronomique !
C'est d'ailleurs peut-être vrai que ma petite nausée du soir était due au fait que j'ai un peu forcé sur la bouffe le midi mais il y en a d'autres qui se sont tapés des desserts après leur mono sandwich ...
Alors, hein ...
Cochon qui s'en dédit !

 

Le retour : MOTTEVILLE

Qu'on ne s'y trompe pas : si le titre "van de la note" comme on dit chez nous contient le mot "IRLANDE", nous n'y sommes plus vu qu'on a été débarqué à ROSCOFF dès 7h00 du matin.
Chronologiquement, on a en fait été réveillé dès 5h30 comme je le disais dans la note précédente, par une charmante hôtesse à la voix tout aussi charmante, mais on n'a pu descendre au pont 2 que vers 7h30, pour rejoindre nos motos, fixer les top-cases et les sacs de réservoir, avant que les entrailles du navire s'ouvrent pour nous libérer.
A peine avions-nous posé les roues sur le sol frrrrrrrrrançais, (frrrrrrrrrançaises, comme je vous comprends !) que les "bonnes vieilles habitudes" sont tout naturellement revenues sans même qu'on s'en aperçoive, à savoir qu'on s'est remis à rouler à droite toute. Il faut dire que la France roule de plus en plus à droite avec un SARKOZY qui resserre sans cesse la vis pour récupérer le plus possible d'électeurs à la Marine ... qui navigue pour le moins en eaux troubles comme chacun sait. Mais on n'est pas là pour faire de la politique, n'est-ce-pas, et de toute façon c'est toute l'Europe qui vire à tribord, tellement fort qu'elle menace de chavirer ... alors que, comble de l'ironie, elle manque de plus en plus de liquidités et que les cales s'assèchent !!!
Pff, pff, pffffffffff ...
Nous aurions pu prendre le petit déjeuner sur le bateau mais nous avons préféré manger à terre. C'est du propre !!
A la sortie du port, nous avons vu des motos rangées sur la place et nous avons rangé les nôtres pareillement. Le bistrot s'appelait "Ty Pierre" et j'apprendrai un peu plus tard que "Ty" ne veut pas dire "petit" mais "chez" en breton. Alors que nous nous sommes tous limités à 1 café et 1 ou 2 croissants, Didier a opté pour la "totale" à 7 €. Les croissants de François tardant à venir, j'ai pris le temps d'aller jusqu'au distributeur de billets, histoire d'avoir assez de liquide pour la chambre d'hôtes et le repas du lendemain.
Nous sommes ensuite montés sur les N12 et N176 pour rejoindre DOL-DE-BRETAGNE après un peu plus de 200 bornes d'ennui sur ces 4 voies limitées à 110 voire 90 km/heure, limitations que nous avons respectées au pied ... du nombre car on était dimanche et on était sur une nationale, deux ... facteurs qui attirent ... les poulets !!!
A DOL, on a dégoté un bistrot bien sympa, le "Bar du Centre", à même la place, où nous avons eu droit à un menu très copieux pour la somme ridicule de 12 € si je ne m'abuse, avec encore une fois des produits d'une fraîcheur au dessus de tout soupçon !! Petit détail toutefois : nous avons été obligés de manger à l'intérieur, mais étant donné que le temps s'est gâté au fur et à mesure qu'il passait (??), on n'a pas perdu au change.


Nous sommes donc repartis sous une bruine légère qui ne nécessitait toutefois pas qu'on enfile les scaphandres et nous avons atteint SAINT JAMES où nous avons fait les pleins (21.34 € aussi loin que je sois concerné) avant de continuer sur d'intéressantes départementales jusque FLERS. L'expression "Intéressantes départementales" en langage "motard" signifie qu'on prend du plaisir à y piloter : pas besoin de se taper du 299 km/heure pour avoir le frisson mais juste de quelques enfilades bien dégagées pour réveiller le motard, le vrai, qui avait somnolé sur ces foutues N12 et N176 !!!


Contrairement aux habitudes prises en Irlande, où Didier et son Petit Livre Vert avaient dicté leur loi, ce sont cette fois Henri et Bernadette qui proposèrent un crochet par LISIEUX et sa basilique qu'ils connaissaient déjà pour l'avoir visitée lors d'un de leurs innombrables périples dans l'Hexagone.
C'est ainsi qu'après environ 400 kilomètres parcourus depuis ROSCOFF, nous plantions nos bâtons béquilles sur le parking de cette fameuse basilique. Je dis bien BASILIQUE et non CATHEDRALE, car à LISIEUX vous avez la cathédrale Saint Pierre ET la basilique Sainte Thérèse.

Et croyez-moi ou non, (oui, c'est une question de croyance !) on a eu un mal de chien à la trouver, cette basilique !! Les indications étaient rares et imprécises et nous avons dû demander notre chemin à plusieurs reprises, un comble pour un édifice aussi imposant, non ??


Je ne vais pas vous bassiner avec l'histoire de cette basilique : sachez juste que toute cette magnificence se justifie difficilement dans la mesure où la Thérèse qu'elle honore ne s'est pas faite remarquer par des actes particulièrement ... honorifiques même si honorables, et qu'elle a été construite à l'aide de dons dites-donc, et uniquement de dons ! Personnellement voilà bien un truc qui m'interpelle quelque part comme on dit : tout ce pognon pour "ça" alors qu'il y a tant de gens dans la misère ...
Enfin, ça n'enlève rien à la "grandiosité" de l'édifice et on ne va pas tirer sur l'ambulance, l'Eglise est suffisamment malmenée comme ça sans qu'on y rajoute une couche !
Il nous restait un peu plus de 80 kilomètres à parcourir avant de rejoindre notre chambre d'hôte à MOTTEVILLE. Nous y étions vers 18h30, heure locale ;-)

 

Le retour : MOTTEVILLE II !

Petit détail, j'ai changé le titre "van de la note" précédente. En effet, le titre premier était "L'Irlande, neuvième étape : Motteville" mais cet adjectif numéral ordinal me chiffonnait parce qu'on était au onzième jour de notre balade irlandaise !!
Ainsi donc, autant les étapes sur place étaient relativement courtes, sauf erreur nous n'avons dépassé les 200 bornes qu'à deux occasions, autant les étapes de retour nécessitaient d'abattre du kilomètre. Il était même envisageable de faire "ROSCOFF-MAISON" en un jour en se calant sur l'autoroute pendant 8 heures avec arrêt pipi/miam-miam dans un impersonnel fast-food et j'avoue que l'idée m'avait traversé l'esprit une fraction de seconde, mes jours de congés se comptant sur les doigts de ... deux mains et de deux pieds, très exactement : dans un tel cas, gagner un jour n'est jamais négligeable !


Si l'un d'entre mes amis avait choisi cette option, peut-être l'aurais-je accompagné mais il n'en avait rien été et dès avant le départ, Henri s'était chargé de réserver des chambres d'hôtes à L'Orangerie de MOTTEVILLE pour le retour en 2 jours et pour tout le monde.
Et c'est là que nous sommes arrivés vers 18h30 comme je vous l'indiquais pas plus tard qu'hier ! Ouais, on n'a pas beaucoup avancé depuis lors, je vous le concède ;-))
L'Orangerie est une entreprise familiale par excellence, avec l'oncle, le neveu et les "vieux" parents qui mettent tous la main à la pâte pour faire tourner l'affaire ... En plus de l'activité de chambres d'hôtes, la famille organise également des banquets avec soirées dansantes et un projet de manège de chevaux est dans les cartons, le neveu étant un grand amoureux de ces nobles quadrupèdes ...


Alors cette "Orangerie", quid ? Tout est "spécial" dans cet endroit : les personnes, hautes en couleur, extraverties et joviales autant qu'accueillantes et les chambres, au nombre de 5, plutôt kitsch avec des lits à baldaquins, des papiers-peints aux couleurs parfois criardes et des points d'eaux plutôt vieillots mais quelque part, on a eu, le temps d'une nuit, l'impression de vivre une vie de château ... du XVIIème siècle. Détail important : contrairement aux 10 jours qui ont précédé, nous avons pu bénéficier chacun de notre PROPRE chambre, un luxe qui n'a pas de prix même si je dois à la vérité de dire que cette longue promiscuité ne m'a pratiquement jamais pesé ...


Le repas que la maisonnée nous avait mitonné ce soir là volait un cran au dessus de ce à quoi nous avions été habitués même si là aussi, je ne crache absolument pas dans la soupe irlandaise, loin s'en faut !!

Foie gras en entrée, cuisse de canard "maison", pommes-de-terre et champignons en plat de résistance, salade et fromage en dessert, le tout arrosé par un vin délicat, vraiment pas de quoi se plaindre.

Nos machines ont été tout autant gâtées puisqu'elles ont dormi sur le parquet de la salle de banquets, une première mondiale assurément dans les annales du club !!!! Charlie, le lévrier de la maison était en plus là pour les garder ...


La soirée s'est terminée autour de la table avec un Patrice qui ne se lassait pas de nous raconter un tas d'anecdotes vécues dans sa "folle" jeunesse ...
On a aidé à débarrasser la table et puis on a rejoint nos appartements pour ce qui allait être la dernière nuit hors de nos foyers.
En y repensant, j'ai comme le sentiment qu'il était temps que ce voyage se termine pour François : en plus d'avoir renversé son shampoing dans son top-case et d'en avoir mis partout en essayant d'éponger, il a réussi à casser la lunette du wc. On ne peut définitivement pas le laisser seul trop longtemps le gaillard et vu que vous savez déjà ce qui l'attendait le lendemain lorsqu'il a voulu mettre la Tiger sur la béquille centrale, il aurait finalement peut-être mieux valu qu'on rentre ensemble et dare dare de ROSCOFF !
Voici pour clore la note van de la note, les photos du jour et du jour d'après d'ailleurs, ce dernier n'ayant fait l'objet que de 2 images !

 

Le retour : MOTTEVILLE > maison !


Motteville
Lundi 6 juin 2011
8h30'
Patrice, pas triste et même plutôt du genre gai luron, ne nous leurrons pas, nous avait averti que sa maman viendrait avec les croissants et il avait dit vrai.
La table du petit déjeuner était dressée et le café était chaud : il ne nous restait plus qu'à honorer le TOUT et nous ne nous sommes pas fait prier : "Bénissez ce repas, cette table accueillante ..."
Avant de partir, nous avons payé notre dû soit 53 € chacun ce qui, pour une chambre single, un souper et un petit déjeuner est ma foi extrêmement abordable !
Je pense même qu'il s'agit clairement d'un prix d'ami, pour les amis des amis, Henri et Bernadette étant des habitués des lieux, ceci expliquant cela !!!
Il ne restait plus qu'à agiter les mouchoirs et à reprendre la "long and winding road, that leads to Belgium" !
On a atteint PAVILLY et on a fait les pleins à la pompe du Carrefour Market du coin : encore 18.67 € de précieux liquide pour aller de l'avant.

On quitte l'aire de ravitaillement et on se range un peu plus loin pour graisser les chaînes. En effet, la veille nous avions roulé sous la pluie et elles méritaient bien cette petite attention. Petit détail en passant : au début du voyage, François m'avait offert une bombe de graisse vu qu'il n'en avait plus besoin pour sa Guzzi à cardan ...
Henri et Didier terminaient l'opération alors qu'après plusieurs tentatives, je n'arrivais toujours pas à planter la Tiger sur sa centrale.

Et c'est là qu'il s'est passé ce que vous savez déjà à savoir que François dans sa grande bonté, me voyant dépourvu quand la bise fut venue, m'a proposé ses services. Un bon coup de pied sur la béquille et hop ... voilà que son tendon d'Achille "se fait la malle" !
En fait François n'a pas su résister à mon offre : deux béquilles latérales contre une béquille centrale !!!

 

MOTTEVILLE > maison, suite !

Je ne suis pas très "vélo" mais là, j'ai regardé la fin de l'étape du Tour de France qui passait par les cols d'Agnel, du Lautaret et du Galibier et croyez-moi, j'y remettrais très très très volontiers les roues, celles de la Tiger ne les connaissant pas encore !
Sauf erreur, ça fait depuis 2007 qu'on n'a plus tourné dans les Alpes et je ne verrais pas d'un mauvais oeil qu'on s'y aventure l'an prochain, par exemple !
Bien entendu, aux dernières nouvelles, notre hôtel habituel, "Le Capricorne" situé au pied du col de la Madeleine, est fermé mais mais mais on avait vaguement discuté d'un autre point de chute, quelque part au milieu de tous ces cols mythiques, mi-voisins, sans encore concrétiser : la balle est dans le camp des G.O. et des "tripystes" invétérés que sont mes compagnons de route.
Oui, ils sont TOUS passés au TRIPY : il ne restait plus que Jacques à convaincre de l'utilité de ce "road tracer" et voilà qui est fait depuis un peu plus d'une semaine !
Quant à moi, j'attends le Tripy III qui fera les road-books tout seul, qui fera "full GPS", caméra embarquée et pilote automatique en cas de grosse fatigue ...
Cela ne saurait tarder !

 

Mais revenons à nos moutons irlandais, voulez-vous ?


Vous avez compris que François était "hors service" pour continuer la route avec nous et après discussion, il nous a convaincus de continuer le road-book alors qu'il prendrait la route la plus directe pour rentrer tout seul chez lui : sage décision me semble-t-il même si, un instant, j'ai pensé l'accompagner ...
Nous avons donc exaucé sa dernière volonté et c'est Henri qui, à partir de là, a pris la direction des opérations.
Cette "nouvelle responsabilité" lui a fait pousser des ailes dans le dos, oui c'est plus efficace que dans le ..., au point qu'il a commencé à tracer comme il a rarement tracé. Il faut dire que l'itinéraire était fait de lignes droites interminables et la Tiger 955i adore ça, les longues lignes droites interminables.
D'habitude il suffit de quelques virages pour que je recolle mais là, il prenait de plus en plus d'avance et, curieusement, il ne respectait même plus les sacrosaints 50 km/heure dans les villages traversés.

J'étais un peu excédé par ce soudain empressement et je voyais par ailleurs que Didier, volontairement ou non, était également largué ...

Je décidai alors à mon tour de me laisser décramponner mais ça ne modifia en rien les ardeurs de notre ami. Et pourtant il faisait plutôt dégueulasse, une fine pluie qui nous avait obligés à enfiler les plastiques, un ciel de plomb et des routes plutôt sales et bien entendu humides ...


Je n'ai toujours pas compris mais bon, quand on suit, on n'a rien à comprendre, on s'adapte et de toute façon, la vitesse moi, j'aime ça !
On est arrivé à NAOURS, en passant par MONTVILLE, LONDINIERES, VIEUX ROUEN EN BRESLE, HORNOY-LE-BOURG, MOLLIENS-DREUIL et BOURDON, après 158.6 km de course et c'est là que nous avions prévu de dîner (oui dîner, je suis "belge", en tout cas résident, et c'est ma fête aujourd'hui !!!)
Manque de bol, le resto ne servait que les "ceusses" qui avaient pris les tickets pour visiter les grottes et ça coûtait 10 € le ticket, un peu cher d'autant que nous n'avions pas trop le temps de nous enterrer là ...
Oui, sous NAOURS il y aurait des grottes et même toute une ville et une vie souterraine, je parle au conditionnel car je n'ai pas été voir. Il semble toutefois que le site vaille le détour et je propose qu'à l'occasion on se fasse une longue virée jusque là en partant un dimanche très tôt : la balle est de nouveau dans le camp des G.O. ;-))))
Et donc, on est reparti, on a prolongé d'une trentaine de kilomètres par les D60, 919 et D91, ainsi les "D" sont jetés, jusque la ville d'ALBERT, où nous avons marqué l'arrêt sur la place, face à l'église pour y investir le restaurant "Hygge Café"

Nous sommes dans le département de la Somme, région Picardie et, à la carte, il y avait "l'assiette picarde" ...

En fait, je ne sais pas trop ce qu'il y avait dedans mais une chose est sûre c'est qu'il y avait un ramequin avec un truc gratiné au Maroilles et ce petit "+" a suffi pour me mettre de bonne humeur d'autant que, au cours du repas, nous avons eu des bonnes nouvelles de notre ami François, arrivé à bon port !
Au sortir du restaurant, nous avons salué Didier qui avait choisi de rentrer chez lui via un axe plus direct, pendant qu'Henri, Bernadette et moi, nous continuions le road-book à bord de nos deux félins à moteur : mettez un tigre dans votre moteur qu'on disait chez ESSO a une lointaine époque.
ALBERT, PERONNE, NAUROY, BOHAIN, ETROEUNGT, WIGNEHIES, FOURMIES, ... on s'approchait de l'écurie et ça commençait à fleurer bon la maison !! Alors qu'e nous étions +/- convenus que je transite par MOMIGNIES, à un "T" j'ai vu l'indication "CHARLEROI" à droite et j'ai subitement décidé de suivre cette voie là : j'ai klaxonné pour saluer mes amis et j'ai pris cette direction. J'ai toutefois fait un dernier arrêt à Chimay pour un ravitaillement en carburant car l'autonomie restante affichée par l'ordinateur de bord était insuffisante à moins d'avoir envie de finir à pied, ce qui n'était pas dans mes intentions.
J'ai ponctué le voyage par un passage sur les belles routes des Barrages, de quoi profiter jusqu'au bout du bout du plaisir du pilotage dont jamais on ne se lasse.
Cela dit, j'étais tout de même très content de rentrer, faut pas croire et au final, c'est encore chez soi qu'on est le mieux !
Je pourrais en rester là, avec cette conclusion un peu "bateau" mais je vais essayer de travailler un épilogue, c'est promis !!

 

Epilogue ?

Note du 19/01/2018

J'ai relu les notes qui suivaient ce compte-rendu de l'époque et ... je n'ai pas trouvé d'épilogue.

Je ne vais pas en inventer un 6 ans et demi plus tard , ce serait du remplissage, n'est-il pas ?

THE END !!!