Tour de SARDAIGNE 2012

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Beaucroissant ...

Jours 1 & 2, part one !

A la surprise générale de ... moi tout seul, alors que je viens à peine de béquiller la TIGER au garage après plus de 3.500 km et près de 58 heures de moto en 11 jours, voilà que je me décide déjà à entamer le compte-rendu de ce voyage dans ... l'autre île de beauté.
Commençons d'abord par les photos de ces deux premiers jours qui ont consisté à descendre jusqu'au port de Marseille pour prendre le ferry ...
Deux jours, deux nuits et encore une grosse matinée pour arriver en Sardaigne alors qu'il ne faut qu'une heure 45 en avion, on peut se poser la question de la "raisonnabilité" de la chose comme dirait Sé-sé-sé-Ségolène ... Et bien non, la question ne se pose pas car les vacances commencent dès qu'on pose les fesses sur la selle de la moto, les pieds sur les repose-pieds et les mains gantées sur le guidon !!!

 

Jours 1 & 2, part two ... zzzzz !!

Cette 1ère étape de liaison vers Marseille s'arrêtait à Beaucroissant dans la région de BelleMiche.
Les guides Dimitri et Henri avaient proposé un départ de la station service de Capellen à 9h00 au plus tard mais cette proposition n'a pas rencontré un franc succès, c'est le moins qu'on puisse dire puisque seul Philippe, surnommé "Midou", drivant une grosse GS Adventure, les a rejoint à cet endroit.
Tous les autres sont partis d'ailleurs ou le jour avant ou ... que sais-je encore !
C'est donc avec le seul François, il est unique en effet, que nous avons fait la route. Il est arrivé à la maison à 7H45 comme prévu et, après une dernière jatte de café, nous avons décollé à 8h00 sonnantes et trébuchantes !
J'avais finalement pris la précaution de faire les niveaux et de vérifier la pression des pneus mais nous avons fait un arrêt carbu à Couvin pour que François fasse l'appoint également.
Comme j'avais glissé à son oreille que j'estimais utile de s'arrêter au minimum toutes les 2 heures, c'est pile poil à 10 heures que nous avons fait le "véritable" premier arrêt pour se dégourdir les guiboles et le reste.
Je descends de moto, enlève les gants, le casque et ... les bouchons. Je constate qu'il me manque un bout de bouchon ... 

Premier arrêt et voilà déjà que je perds un truc, ce n'est pas P-O-S-S-I-B-L-E !!!!!! 

Je me mets à plat ventre et ferme un oeil pour scruter l'horizon au ras du sol et ... je ne vois rien. Je râle, je peste et François me demande si le morceau qui manque n'est pas resté dans mon oreille. Vous imaginez ? C'est comme dire à un bigleux qui cherche sa monture qu'il l'a sur le bout du nez, non ??
Je dis non, convaincu que le bout qui manque concerne l'oreille droite mais, par acquit de conscience je glisse mes pouce et index gauches dans l'oreille gauche et ... oh ... surprise, le bout de bouchon est bien là : planqué va !!!
Evidemment, François en rit encore, le traître !


Route sans histoire : on a vu VERZENAY au loin, François distinguant le phare et moi le moulin, l'endroit étant connu puisque nous l'avions visité lors du trip en Champagne.
Nous étions à midi à LEUGLAY et nous aurions pu manger au restaurant "Les Fumerons" par lequel, sauf erreur, nous avons déjà transité lors d'une remontée du sud de la France, mais nous n'avions pas encore grand faim ni soif !
Nous avons dès lors continué près d'une heure et demie jusqu'à la périphérie de DIJON où François connaissait un excellent "Mac Do" dont nous avons vu l'enseigne au loin mais nous avons été bien incapables de le rejoindre tant le centre commercial était immense. On a planté les motos sur le parking d'un Carrefour, sommes entrés dans une galerie marchande et, renseignements pris, nous sommes dirigés vers le self d'un Casino.
Autant vous dire que le repas fut vite avalé, nos papilles n'ayant même pas le temps d'apprécier à leur juste valeur les mets délicats que nous avions choisis ;-) J'en ai eu pour mon argent, quelque chose comme 6 € 80 si j'ai bonne mémoire. L'adage qui dit que l'appétit vient en mangeant n'est pas toujours vérifié, croyez-moi sur parole !


On a continué sur des routes qui devenaient heureusement de plus en plus intéressantes, entendez moins rectilignes, et cahin-caha, copains clopant, sommes arrivés à l'hôtel "Le Pont de Champ" à quelque chose comme 19 heures, non sans avoir fait les pleins d'abord. Nous y avons retrouvé Didier, Henri et Bernadette, Solange et Jacques, ainsi que d'autres motards que nous avions rencontré lors de la réunion préparatoire chez Dimitri.
Le moment est peut-être bienvenu pour énumérer les forces en présence ;-)
Outre donc les "habitués", il y avait, par ordre alphabétique :
- ALAIN : Yamaha XT 1200 Z, Super Tenere (la grosse bleue, j'y reviendrai)
- DIMITRI : Triumph Street Triple (guide Cap Moto)
- HENRI : Bmw 800 GS (guide Cap Moto)
- JEAN PIERRE : HONDA Integra (oui, un scooter mais qui n'est plus vraiment un scooter !)
- PATRICK : Bmw 1200 GS (même top-case que moi dites-donc, non mais !!)
- PHILIPPE : Bmw 1200 GS Adventure.
Au total il y avait donc là 11 motos (et assimilé), 13 participants auxquels il faudra ajouter JOSEE et GABRIELLE qui se joindront à nous chaque soir !!


Je crois me rappeler qu'il y a eu quelques désistements de dernière minute qui ont contrarié les organisateurs qui auraient préféré qu'on atteigne le nombre de 20 participants pour une meilleure rentabilité de l'opération ...
Une leçon à retenir assurément avec des acomptes à exiger, acomptes non remboursables si désistement tardif et/ou non sérieusement motivé !!
On a descendu quelques bières et autres apéritifs avant de passer sous la douche et ensuite à table !!
Il n'a pas fallu longtemps pour que l'ambiance soit bonne et, à l'usure, nous avons obtenu qu'on nous offre le pousse-café, une verte Chartreuse.

Restait à convenir de l'heure du petit-déjeuner et à dormir, ce qui fut fait dans cet ordre là.
Bien que nous étions trois à partager la chambre, celle-ci était composée de deux pièces séparées par une porte, de sorte que nous avons pu isoler Didier et ses ronflements insupportables pour certains ...
Rideau sur cette première journée !!

Jours 1 & 2, fin !!!

Si le menu du premier jour était lourd en terme de kilomètres à parcourir, ce n'était pas le cas du deuxième : 667 jeudi et seulement 302 ce vendredi pour rejoindre Marseille. C'est dire si nous avons pris nos aises dès le petit déjeuner, prévu à 8h00 malgré tout, la grasse matinée étant réservée aux "vrais touristes" sédentaires et gras !
Petit déjeuner copieux avec tout ce qu'il fallait pour satisfaire tous les goûts et toutes les couleurs, je sais ça ne veut rien dire mais ça devait être dit ;-)
Les tables étant limitées à 6 places, François s'est vu obligé de migrer à la table voisine qu'il a partagée avec Henri et Dimitri, nos deux guides spirituels puisqu'ils ont toujours eu le mot pour rire, tout au long du voyage !!
Ils auraient pu nous faire un duo façon Laurel et Hardy en chantant "C'est moi qui guide, c'est toi qui guides, c'est nous qui guidons !!"
Pfffffffff ...
Bon, c'est pas tout ça mais faudrait quand même voir à prendre la route, la plus courte n'étant pas forcément la meilleure et puis, au bout, il y avait un bateau à prendre qu'il était interdit de louper.
Nous avons très vite essuyé les premières gouttes de pluie, celle-ci s'intensifiant plus nous descendions dans le sud. Chacun prit dès lors ses dispositions pour enfiler les plastiques par-dessus les cuirs, les Cordura et autres Gore Tex, un Tex Avery en valant deux n'est-il pas, et c'est ainsi que nous nous sommes un peu dispersés. A un moment, je remarquai un emplacement de parking et je m'y rangeai, suivi par Didier. De l'autre côté de la route il y avait un petit pont de chemin de fer sous lequel nous nous sommes abrités pour nous équiper de pied en cap, que dis-je, en péninsule !
Nous sommes repartis de plus belle jusqu'à atteindre SISTERON. J'avais pris un peu d'avance et, après le tunnel qui mène à la ville, je vis François qui faisait des grands signes, m'indiquant de contourner par la gauche pour atteindre le parking en contrebas de la place.
Un peu plus tard, Didier arriva mais il fila tout droit sans demander son reste ...
Nous avons longtemps attendu Henri et Bernadette alors que, finalement, ils étaient devant ... avec Didier qui les avait rejoints. Voilà qui m'a coûté trois appels internationaux, l'un pour m'entendre souhaiter un "Bon Appétit" de la part du facétieux Henri !!
Nous avons mangé en terrasse, au vent et dans le froid, sous le regard interloqué du garçon du "Grand Salon" et en compagnie des guides, jamais avares en anecdotes en tout genre !!
Nous avons retrouvé les autres à MANOSQUE et avons continué la route tous ensemble jusqu'aux portes de Marseille que nous avons atteintes vers 16 heures.
Nous avons attendu environ une heure sur le quai d'embarquement, le temps de discuter avec l'un ou l'autre touriste de passage, notamment un couple de français, heureux possesseurs d'une splendide DUCATI Diavel.


A l'heure "H", nous avons quasiment fait le tour du port au pas d'homme pour rejoindre le bateau qui nous attendait quasiment de l'autre côté de la Méditerranée ;-))
On a rangé nos motos en file indienne, sur leurs béquilles latérales et certains se demandent encore à l'heure qu'il est s'il valait mieux "mettre une vitesse" ou les laisser au point mort.
Les hommes d'équipage se sont attelés à les attacher à l'aide de fines cordes pour assurer leur maintien en cas de gros creux.
Nous avons eu la chance d'occuper à deux une cabine qui est normalement prévue pour quatre et croyez moi, c'est du luxe car il est bien difficile de gérer un espace aussi restreint lorsqu'on est quatre à le squatter : là, pas de souci, on se serait presque cru dans une grande suite !!
Petite douche et passage au bar avant un autre passage éclair, au restaurant celui-là, pour le repas du soir.
Nos guides avaient âprement négocié une formule "demi-pension" sur le bateau mais la condition fut que nous avons été obligés d'engloutir le repas entre 19 heures et 20 heures, au (re)pas de course, après quoi nous avons été ... gentiment mais fermement invités à faire place nette. Au menu, du dos de cabillaud accompagné de taboulé et un gros profiterole en dessert : tout cela n'avait qu'un vague goût, la fadeur étant sans doute le meilleur qualificatif qui me vienne à la bouche ;-)
Pour prolonger la soirée, j'ai invité mes amis à un "dernier" verre au bar avant de regagner nos appartements ...
Une courte nuit nous attendait puisque le petit déjeuner était prévu à quelque chose comme 5h30 si je ne m'abuse !! Vive les vacances !!!

 

Jour 3, première !

Et oui, déjà le jour 3 et nous ne sommes pas encore rendus comme on dit à Québec !
Deux jours pour traverser la France, une nuit pour arriver en Corse et encore quelques ... minutes pour enfin toucher les côtes sardes !!
Voici en avant-première mondiale et par-delà, les splendides photos , n'ayons pas peur des mots de cette troisième étape qui nous verra rejoindre, enfin, notre destination !!!

 

Jour 3, deuxième !!

Six heures du mat', une voix douce nous invite à nous rendre au restaurant du ferry pour prendre le petit déjeuner. Bizarre, j'aurais pourtant parié au moins une lire que j'avais mis l'alarme du GSM sur 5 H 30' comme on nous l'avait conseillé la veille ...
La seconde d'après, François sautait à pieds joints dans son pantalon, enfilait son pull vert pomme, et courait déjà dans les couloirs du bateau ... Pendant ce temps-là j'ouvrais d'abord l'oeil droit, puis le gauche pour me rendre compte qu'il était déjà sorti ;-))
Un brin de toilette plus tard, je le rejoignais pour faire la file au self avec les autres sur le pont supérieur.
Nous avons ensuite regagné nos cabines pour nous équiper en motard et replier bagages avant de descendre dans les garages où nous avons retrouvé nos machines comme nous les avions laissées ...
Nous étions à PROPRIANO, hissez haut, à sept heures.
Nous avions juste 63 bornes à parcourir pour rejoindre l'autre port corse, à BONIFACIO où nous ne devions embarquer qu'en toute fin de matinée.
Autant dire qu'on a d'abord traîné sur la route avec un long arrêt sur les hauteurs de Propriano, et qu'on a ensuite traîné autour du port en attendant midi.
Les guides nous avaient conseillé d'acheter nos sandwiches avant d'embarquer afin d'éviter la cohue au bar du ferry et pour des raisons économiques également.
A ce propos on a tout de même payé un bête sandwich au thon quelque chose comme 4 € et la tout aussi bête cannette de Coca, de l'ordre de 3.30 €, pas vraiment l'affaire du siècle et franchement de quoi avaler de travers ;-))
Au moment de l'embarquement, même procédure, arrimage des motos à l'aide de cordes effectué par le personnel navigant, passage par des escaliers très raides en direction des ponts supérieurs pour atteindre une salle très sombre, basse de plafond et surchauffée où nous avons tous déballé nos repas pour les grignoter du bout des lèvres tant ils étaient chers ;-)))
Passage à l'air libre, un pont plus haut, pont balayé par le vent dont la force était doublée par la vitesse du frêle esquif et où il fallait s'agripper à sa moumoute pour ne pas passer par dessus ... bâbord ou tribord.
On a atteint l'autre rive plus ou moins 50 minutes plus tard et AVONS E-N-F-I-N atteint la côte sarde à SAN TERESA GALLURA !!!
Buongiorno Italia, buongiorno Maria
Con gli occhi pieni di malinconia
Buongiorno Dio
Lo sai chè ci sono anch'io !
Lasciatemi cantare ...

 

Jour 3, troisième !!!

Titre suivi du "Clap" comme dans les tournages de films au cinéma !!!
Et donc, alors que le ferry avait juste ouvert sa grande gueule pour vomir tout son contenu (belle image n'est-il pas ?), pas besoin de se poser la question de savoir s'il fallait rouler à gauche ou à droite, ce qui jusque là, avait toujours été le cas étant entendu qu'à chaque sortie de bateau nous "allions à" ou "revenions" du Pays de Galles (2005), d'Ecosse (2007), du Lake District (2009) ou d'Irlande (2011) !!
Entre charentaises, vous aurez sans doute remarqué avec quelle régularité nous nous rendons dans les îles anglo-saxonnes !!
Donc, là, pas d'autocollant sur la bulle pour nous rappeler de serrer à gauche plutôt qu'à droite, l'attention étant seulement focalisée sur la diversité des virages à négocier !!
Et croyez-moi, des virages on en a négocié jusqu'à en avoir le tournis tout au long de ce périple et ce qui m'avait été dit sur la qualité du réseau routier en Sardaigne s'est confirmé au fil des milliers de kilomètres parcourus !!


Nous avons donc quitté SAN TERESA GALLURA et avons longé la côte jusqu'à atteindre LE SALINE, notre premier arrêt après une trentaine de kilomètres.
LE SALINE est situé à quelques encablures de PALAU que l'on prononce PALAOU et qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, se trouve exactement là où il est indiqué sur la carte ;-)))
Arrêt à LE SALINE donc, avec déjà de belles photos d'une mer aux teintes paradisiaques et ... une route barrée par une barrière de bois. Nos guides ont bien essayé, ce ne sera pas la dernière fois d'ailleurs, vous le verrez plus tard, de nous faire emprunter un chemin ensablé mais ils ont essuyé un refus poli, d'autant que l'endroit ressemblait plus à une réserve naturelle dont il fallait respecter la quiétude.
Demi-tour gauche donc et retour sur la terre ferme pour continuer à zigzaguer jusqu'à PORTISCO .
Le groupe s'était déjà éclaté (au propre comme au figuré) suivant affinités, certains préférant déjà user le flanc des pneus pendant que d'autres flânaient à la recherche du plus beau cliché à saisir ...⁹
Dans tous les cas, un guide ouvrait le (ou les) groupe(s) pendant que l'autre fermait la marche.
Nous sommes tous repartis vers OLBIA ensuite SAN TEODORO et BUDONI puis POSADA toujours en serrant au plus près la côte est et la Mer Tyrrhénienne, à ne pas confondre avec les Montagnes Pyrénéennes n'est-ce pas ;-))


Je ne sais plus trop pourquoi ni comment mais à un moment, je me suis retrouvé tout seul devant, le Tripy II me donnant sans doute des ailes à l'instar d'une boisson énergisante bien connue qui fait le bonheur de certains bolides de Formule I ... 

En tout cas j'étais seul lorsque je suis arrivé à LA CALETTA puis à SANTA LUCIA , deux endroits que nous avions fréquentés et parcourus à bicyclette lorsque ma Douce et moi avions séjourné dans le pays en 2008 !
J'ai donc continué seul, sans désemparer, fidèlement guidé par mon nouvel ami, muet autant qu'efficace, jusque OROSEI et DORGALI où nous attendait "la surprise du chef", une toute petite route, tout en lacets, qui plongeait avec une pente d'au moins 20% sur CALA GONONE et, cerises sur le gâteau, des chèvres curieuses et paisibles : ni une, ni deux, j'ai planté la Tiger, dégainé le Canon et tiré les dernières photos du jour, sans doute les plus pittoresques du séjour ...
J'ai donc atteint l'hôtel "Il Nuovo Gabbiano" le premier et j'ai planté mon drapeau ;-))
Didier suivait de peu, sans doute aussi impatient que moi de retrouver sa Dulcinée car, dois-je vous le rappeler, elles étaient arrivées la veille à bord de leur FIAT Punto de location, au départ d'ALGHERO.
Mais elles n'étaient pas là. Oh, elles étaient bien arrivées, rassurez-vous, mais elles étaient parties à la découverte de la région.
J'ai donc investi la chambre en son absence, squatté la salle-de-bain le temps de donner une petite claque aux mauvaises odeurs et en ressortir comme un sou neuf pour rejoindre ensuite les autres, arrivés sur l'entre-fait et déjà installés en terrasse, à siroter la bière locale, de marque ICHNUSA, à fortes doses, certains étrennant des flacons de 66 centilitres ...
J'ai servi d'interprète pour ce qui était du choix du menu : je me souviens du terme "moscardini" que la réceptionniste a été incapable de traduire dans un français qu'elle maîtrisait par ailleurs plutôt bien. On a traduit ça par "baby octopus" soit des "bébés pieuvres" et ... dans l'assiette, c'était vraiment ça : accommodés avec une sauce "al diavolo", ils étaient délicieux !
Le moment où je retrouvai ma Josée fut tout aussi délicieux et c'est vrai que ... l'absence ... rapproche ;-))
Nos belles n'avaient pas perdu leur temps, jugez plutôt : le matin, elles avaient été voir la "Grotta del Bue Marino" et l'après-midi, visité la ville de DORGALI, ses boutiques où elles ont rencontré des artisans dont un qui leur a expliqué la fabrication d'une liqueur locale à base de myrte !
Ce jour là nous avons donc parcouru une soixantaine de kilomètres en Corse et près de 200 en Sardaigne, de quoi être pleinement satisfaits et d'envisager un sommeil réparateur sans remords ni regrets.


Au programme du lendemain, une sorte d'espèce de boucle de 182 kilomètres était prévue qui nous voyait quitter la côte pour rejoindre TORTOLI plus au sud pour remonter ensuite, à travers les montagnes dont le "Monte Pipinari" culminant à 1.398 mètres, jusqu'à GAVOI, sur les bords du "Lago di Gusana".
Mais cela, c'est le jour 4, et c'est pour ... plus tard !!!

 

Jour 4, I

Vous connaissez déjà le programme, dévoilé en conclusion du message d'hier, voici, dans un deuxième temps, les photos du jour.
Là, je dois sortir la HONDA 4 temps pour tondre la pelouse et vu l'état des lieux, ça ne se fera pas en deux temps trois mouvements ;-))
A toute vapeur à l'heure !!

 

Jour 4, II

CALA GONONE, six heures du matin, je me lève, je vais aux toilettes, je remarque une lumière rose au travers du fenestron de la salle-de-bain, je retourne dans la chambre, cherche l’appareil photo, grimpe sur le W-C et mets le premier cliché du jour en boîte. Je retourne me coucher auprès de ma blonde parce qu’il y fait bon, fait bon, fait bon !
Quelque chose comme quatre-vingt dix minutes plus tard, (90 pour les autres), le réveil sonne, donnant le départ d’une nouvelle journée.
On se retrouve tous à table pour un petit déjeuner classique et on regagne nos chambres pour boucler les bagages.
En maris prévenants, nous faisons le point avec les guides sur la route à suivre aujourd’hui et aidons nos belles à charger les valises dans la Punto. Trop long pour nos amis qui s’impatientent et partent sans nous : nous ne les reverrons qu’au soir, à l’hôtel.
Restent donc Henri et Dimitri, nos guides,  flanqués du grand Philippe ainsi que Jacques et Solange et c’est avec eux que nous passerons l’essentiel de la journée.
C’était une journée dédiée à la montagne, le road-book nous emmenant à l’intérieur du pays à la découverte de la Sardaigne profonde, comme quoi, il faut parfois savoir prendre de la hauteur pour aller au plus profond des choses …
En plus d’une fraîcheur qui n’était pas de saison, la pluie s’invita très vite et n’allait malheureusement pas nous lâcher jusqu’à GAVOI .
Nos guides décidèrent rapidement d’un premier arrêt dans un bistrot perdu dans la montagne où s’étaient abrités deux autres motards italiens. Jacques et Solange arrivèrent quelques minutes plus tard et décidèrent de continuer sans nous, Solange, transie de froid, préférant sans doute … en finir au plus vite ( ?).
Nous n’étions dès lors plus que 5 à continuer sur ARBATAX où Henri nous mena jusqu’aux "ROCCE ROSSE" dont il faut connaître l’existence pour les dénicher tant elles sont cachées, un petit passage presque secret s’ouvrant sur un vaste espace revêtu de sable, espace au bout duquel émergent les fameuses ROCHES ROUGES, une curiosité géologique dont je ne me suis honnêtement pas inquiété de connaître les origines.


Il était plus de midi et nous n'avons pas tardé à trouver un restaurant sur les hauteurs de la ville, toujours copieusement arrosée par une pluie ... irlandaise !
Au moment de passer la commande des boissons, Philippe qui a fait l'effort d'apprendre des bribes d'italien commande "quattro" litres de vin au lieu d'un "quarto", une dyslexie qui a fait rire et tous de lui demander d'éviter de s'épancher dans la langue de Dante ;-))
J'ai mangé mes premiers "calamari fritti" et ils étaient prequ'aussi bons que ceux que mes regrettés parents faisaient parfois, lors des veillées de Noël ...
Nous sommes repartis sous une pluie toujours plus drue et passé TORTOLI puis VILLAGRANDE STRISAILI, plutôt que de continuer à se torturer sur des petites routes trop détrempées qui, dans ces conditions, ne procuraient aucun plaisir, il fut décidé de monter sur la "S198" et de filer doux jusque PRATOBELLO . Quand je dis "filer doux", il faut entendre par là que Dimitri ouvrait la route à un bon 130 km/heure et que les nombreux joints métalliques qui font l'attrait des non moins nombreux ponts et viaducs que nous avons franchis, ne lui faisaient même pas peur, même s'ils coupaient parfois les longs virages en tranches ...
Moi je m'accrochais derrière, à distance respectable, par sécurité et surtout par respect, tandis que Didier avoua plus tard, qu'il avait trouvé tout cela "un peu dangereux" !


Arrivé à l'hôtel TALORO, je garai ma Tiger à côté de celle d'Henri et ne tardai pas à remarquer un "truc" bizarre posé sur la selle passager ... Je m'approchai et vis qu'il s'agissait d'un repose-pied, celui sur lequel repose le pied qui donne le mouvement au sélecteur de boîte de vitesses : à sa place, du tape et un bout de métal ...
Aïe, que s'est-il passé ?
Je rejoins les autres dans le hall d'entrée de l'hôtel et j'apprends qu'Henri et Bernadette ont fait une petite chute, presqu'à l'arrêt, en faisait demi-tour, que vu la douleur que Bernadette ressentait à son pied gauche, ils ont emprunté la voiture gentiment prêtée par la patronne de l'hôtel pour se rendre à l'hôpital à FONNI non loin de là et qu'on attend des nouvelles ...


J'apprendrai également que Valentino ROSSI avait terminé brillant deuxième du Moto GP du Mans couru sous la pluie, prouvant à ceux qui avaient eu l'outrecuidance d'en douter, que sa volonté de vaincre était toujours intacte, comme aux premiers jours. 

Comment peut-on douter du talent de ce gars, je n'arrive vraiment pas à comprendre mais la question n'est pas là.

La question est de savoir ... ce qu'on va manger !!!!
Et bien, sachez que les plats ont défilé comme lors des plus grands banquets, je n'ai pas compté le nombre de services tant j'étais trop occupé à savourer chacun des plats présentés. De mémoire et au grand dam de François, ils étaient pratiquement tous à base de fruits de mer et autres produits de la marée et en bon breton qu'il est, il ne supporte ni les coquillages ni les crustacés, même chantés par la délicieuse Brigitte BARDOT.
Gabrielle, assise à côté de lui, me fit des grands signes pour me demander de signaler le fait aux serveuses, ce que je m'empressai de faire. Malgré ses protestations, on lui amena un plateau de fromage et, si j'en crois son site, il l'apprécia goulument. Le dessert, des "sevadas", galettes fourrées au fromage et nappées de miel, finit de nous rassasier ou presque puisque certains, dont votre serviteur, troubadour trouvèrent encore une petite place pour les fruits !!


Plus tard, vers 22 heures, ce fut le retour d'Henri et Bernadette. Alors qu'on espérait juste une foulure ou une entorse, c'est la jambe gauche plâtrée du pied jusqu'au bas du genou qu'elle fit son entrée ...
Henri nous a réexpliqué les circonstances de "l'incident" et Bernadette nous a raconté, en long et en large l'accueil à l'hôpital et le déroulement des opérations.


Les hôteliers avaient mis de côté une assiette de charcuterie pour eux dans la mesure où ils n'avaient rien mangé depuis le matin.
Nous avons ensuite aidé Bernadette a gagner sa chambre, elle a dû monter sur les fesses les quatre marches qui séparaient le hall d'entrée du hall de nuit et les spéculations allaient bon train sur la suite de leur voyage ...


Pour ce qui concernaient NOS belles, alors que j'avais pris le soin d'ajouter dans le GPS TOM TOM toutes les adresses des hôtels dans la rubrique "favoris", je n'avais par contre pas l'adresse précise de l'hôtel suivant, le SANT'ANGELO de BURCEI et je demandai à Dimitri d'en ajouter les points latitude/longitude pour être sûr qu'elles arrivent à bon port ...


Tranquillisés sur ce point, mais inquiets du sort de Bernadette et des conséquences de cette bête chute, nous avons regagné nos chambres. J'ai tardé à trouver le sommeil notamment parce que, comme d'habitude, j'ai trop forcé sur la bouffe et sur le vin, on ne se refait définitivement pas !
Dans le même ordre d'idées, la grappa sarde n'a probablement plus eu aucun secret pour nos amis guides à partir de cette soirée là ;-)))

 

Jour 5

Je venais juste de me lever, de m'asperger la figure d'eau claire, d'enfiler un pantalon et un tee-shirt, et j'entends quelqu'un sautiller dans le couloir.
J'entrouvre la porte de la chambre et je vois Bernadette, au bras d'Henri, qui marche à cloche pied.
Ni une, ni deux, je propose un coup de main et mon bras pour les aider à s'installer à une table près du comptoir.
J'apprends en primeur qu'Henri a décidé de rentrer avec Bernadette : jusque là le doute subsistait et Henri avait envisagé de la mettre dans l'avion et de continuer la route avec nous.
J'étais convaincu par avance que cette option n'était pas la bonne et je ne voyais pas notre amie rentrer toute seule alors qu'elle était affublée d'un plâtre qu'elle ne pouvait même pas poser au sol ...
Sage décision donc, même si désolante, car pour ce qui est de la Tiger, Jacques avait déjà enlevé le repose-pied passager pour le fixer sous le pied du pilote, tout à fait semblable, à l'aide des outils embarqués ainsi que d'une pince à long bec qu'il a puisée dans sa boîte à lui. Jacques est notre MacGyver, il a possédé une Norton à la belle époque et il était capable de la démonter entièrement et de la remonter sur le bord de la route, alors, vous pensez !!

 

Quel gran genio del mio amico
lui saprebbe cosa fare,
lui saprebbe come aggiustare
con un cacciavite in mano fa miracoli

Si, viaggiare : une chanson de Lucio BATTISTI ...

Dehors il avait recommencé à pleuvoir, comme un troupeau de vaches qui pissent et, une fraction de seconde, je me suis vu prendre l'avion avec mes amis pour rentrer en Belgique où la météo était estivale et de leur dire qu'ils ne perdaient peut-être pas grand chose en rentrant au pays.
Ok, c'était un peu hypocrite mais c'était en même temps de bon coeur ...
D'ailleurs on est resté très longtemps à leurs côtés en guettant il est vrai par la fenêtre si ce bon Dieu de Temps De Merde allait changer !!
Henri devait aller en pharmacie pour prendre des médicaments pour Bernadette et vu le temps, il est parti avec ma Josée et la Punto de location jusqu'à Fonni, le patelin le plus proche ...
Entretemps, la pluie s'arrêta et étant donné qu'il était déjà onze heures, nous avons décidé d'enfin prendre la route entre les gouttes !
Par chance, le Grand Plombier avait fermé les vannes pour le reste de la journée, merci le Grand Plombier de l'Univers et par delà !!
Nous avons enfilé la S198, toute de jaune et de vert vêtue sur la carte Michelin au 1/200.000ème achetée à la Librairie Molière, boulevard Tirou à 6000 Charleroi, une ville qui vaut le détour d'après une autre carte routière utilisée par les malfrats du monde entier : ça se sont les crapuleux de brusseleer qui disent, une fois !!


Gavoi, Ovaddi , Ovadda, Life goes on, Bra !, Tiana, Tonara, Aritzo, Gadoni et Seulo où nous marquons un premier arrêt pour fixer sur la carte flash ce beau village aux maisons tout en couleur.
Je plonge la main innocente (la gauche !) dans le sac de réservoir pour m'emparer de l'appareil photo que je ne trouve pas. J'en fais une fouille minutieuse, contourne le véhicule par la gauche jusqu'au top-case sis à l'arrière, même fouille minutieuse et rien, nada, pas de Canon en vue.
Avec un peu de chance je me dis que c'est ma Josée qui l'a chopé au passage et qui l'a mis dans un de ses bagages et je l'appelle pour laisser un mot sur sa messagerie.
Du coup, les photos du jour seront prises avec le GSM et c'est là qu'on voit qu'un GSM qui fait des photos, finalement, ce n'est Nikon ni inutile !!
Tiens, le moment tombe à "pix" pour vous donner le lien vers les photos !
Pas dégueu malgré 2 malheureux méga pixels, n'est-il pas ? C'est par la grâce des paysages qui s'offrent à nous, il n'y a pas de secret là-dedans !


On remonte en selle, on continue sur Sadali et on reste en arrêt devant la beauté (quand je vous le disais !) des bords du Lago del Flumendosa.
On repart de plus belle, Nurri, Orroli, Arcu Santo Stefano...
Le temps passe, les estomacs commencent leur descente dans les talons et nos guides se mettent en chasse de quelque gibier ;-))
On est sur un plateau désert, où seules quelques brebis semblent s'inquiéter de notre sort ... On tourne, retourne, évite des tas de petites crottes jetées sur la route, on arrive à une espèce de musée archéologique, perdu "in the middle of nulle part", je béquille, enlève le casque, investis les lieux pour m'entendre dire qu'il n'y a qu'un bar et que par conséquent, à part quelques chips, il n'y a rien à béqueter. 

On repart, tous derrière Dimitri qui embraye sur le road-book et qui nous mène jusqu'à Ballao . Il était presque 15 heures !! Nous plantons nos motos, en descendons, marchons sur nos estomacs qui gargouillaient dans nos talons, entrons dans le bar et le dévalisons !! Par chance le patron avait gardé une douzaine de panini au fromage/jambon ou saucisse/fromage, sous vide, qu'il se proposait de passer au four ... On les aurait mangé tels quels, plastique compris, mais on a fait les civilisés et on a bu en attendant ;-)
Ma Douce m'envoie un premier message (14h14') pour me dire qu'elle n'a pas retrouvé l'appareil photo et un second à 14h23' pour me dire qu'il était au fond de son sac et qu'elle est désolée : les sacs à main des filles sont plus impénétrables que les voies du Seigneur, c'est sûr !


Il nous restait de la route à tailler et comme nous avions repris quelques forces, c'est sereins que nous sommes remontés sur nos montures direction San Vito, Muravera, San Priamo, Valico Arcu è Tidu et Burcei où il nous restait une dernière ... épreuve à passer pour obtenir le brevet du parfait "motard à tout faire", avec le totem à la clé de 13 ;-))
4 bornes sur du "sterrato" comme on dit là-bas, à savoir un chemin non asphalté, un truc pour les bouseux quoi ;-))
Henri T. (le guide), monté sur sa 800 GS part devant, presqu'en wheeling tant il aime le tout-terrain. Philippe, sur sa GS Adventure, se traine derrière tout le monde pendant 200 mètres puis, ne se sentant plus, zigzague entre les participants, leur faisant mordre la poussière, le sable et tutti Chianti, en les éclaboussant de sa supériorité sur ce type de terrain. Les autres se suivent sagement, à la queue-leu-leu, à 20/30 à l'heure, cramponnés à leur guidon comme à une bouée de sauvetage, égrainant en même temps un chapelet de prières pour ne pas se vautrer ;-)))
Non, voilà bien une vision bien trop apocalyptique d'un petit chemin finalement plutôt sympathique au bout duquel nous attendait une belle et grande bâtisse, l'agriturismo SANT'ANGELO.


Il n'était que 17 heures environ, j'ai pris tout mon temps pour mettre mes trucs à sécher (les gants, les chaussettes et les bottes étaient encore partiellement trempés de la veille !!), m'étendre sur le lit pour décrisper toutes ces articulations un peu meurtries, puis passer longuement sous la douche ...
J'ai ensuite rejoint les autres dans le hall d'accueil pour partager des bières.
Pas de réseau, pas de Wi-fi, on était bien mais on était loin de tout. J'appelle ma Douce via le téléphone fixe de l'hôtel pour lui confirmer qu'elle n'hésite pas à prendre ce fameux petit chemin de terre, qu'au bout il y a bien la récompense ;-))
20 heures, on passe à table, les gazelles ne sont toujours pas là, 20 heures 45, Didier et moi, commençons à nous inquiéter vraiment.
Dimitri propose d'aller jusqu'à la route principale pour tenter de les joindre ...
Comme j'avais déjà 2 ou 3 verres dans le nez, qu'il faisait noir et que le chemin était toujours en terre, et pour remercier Dimitri de sa sollicitude, je lui ai tendu MON GSM et les clés de MA TIGER en lui rappelant le nom de ma Douce (pour le répertoire !) et en soulignant que la moto était équipée de phares additionnels pour mieux y voir comme on dit sur la Côte du même nom !!
Il est revenu peu de temps après car ils se sont retrouvés sur le chemin en question où la Punto s'était déjà engagée : ouf, tout va bien, tout le monde est là et on peut terminer la soirée dans la joie et l'allégresse.
Dimitri n'a pas tari d'éloges sur la Tiger, hyper-souple, très maniable, confortable, qui corrige d'elle-même les dérives que son pilote lui impose ... Non mais, ça va oui ? Qu'est-ce t'as fait à ma bécane ?? J'ai même pas fini de la roder, non mais !!!


Voyez, ça fait douze ans qu'on roule avec les potes et JAMAIS nous n'avons échangé nos motos !
Et là, ni une ni deux, direct je balance mes clés à un inconnu ou presque : allez comprendre ... Sans doute parce que c'est un professionnel ... Ben oui, au quotidien il est instructeur dans une école de pilotage, ça aide pour inspirer confiance ;-))
Hein ? Deux, un rouge et un bleu !!

Bonne nuit les petits !!

Jour 6

J'ai oublié de dire "qu'hier", jour 5 du séjour, j'ai pu un peu bavarder avec le mari de la madame qui tenait le comptoir à l'agriturismo Sant'Angelo, une madame plutôt efficace mais sans le sourire commercial qu'on attend dans ce genre de circonstance. Le gars m'a même mis à contribution pour faire tourner la broche de viande pendant qu'il la salait. J'ai placé les 2 ou trois tirades en sarde que je connaissais et je l'ai bien épaté je crois ... 

J'ai aussi devisé en italien et je dois avouer que ça fait bougrement plaisir de parler ce qui reste, après tout, ma langue maternelle quelque part, même si je suis né à Charleroi, une tare rédhibitoire comme dirait ces crapuleux de brusseleer une fois, encore !

 

Bon, au menu du jour, une longue étape de près de 300 bornes qui nous fait faire toute la boucle sud de la Sardaigne, en flirtant avec la côte tout du long, pour ensuite remonter jusqu'à la Localita Bidderdi non loin d'Arbus .
Au début, la route entre mer et montagne offrait tant de vues imprenables qu'on s'est arrêté sans compter, à 10h00, 10h45, 11h15, un peu plus haut sur une route interdite (domaine militaire) à 11h22, toutes les photos sont là pour en témoigner, d'ailleurs les voici pour confirmer mes dires !


Un peu avant midi, nous nous séparons de nos guides qui ont prévu d'aller saluer des amis qui crèchent dans le coin, amis qui sont descendus de Belgique après nous, au guidon de 3 Ducati et d'une incontournable GS ... Nous étions invités également mais nous avons préféré ne pas déranger et continuer notre route.
Nous avons atteint Cagliari que nous avons contourné plutôt aisément même si certains automobilistes, peut-être plus habitués que nos nationaux à composer avec des deux roues dans le trafic, surtout des scooters d'ailleurs, nous collaient un peu trop aux fesses, ce que j'ai du mal à accepter ...


A un moment le Tripy signalait qu'il fallait prendre à gauche dans une centaine de mètres mais Didier, sans doute peu attentif à ce moment là, s'écarta de la trajectoire et il était moins une pour qu'une Fiat 500 rouge qui le dépassait à allure soutenue, ne l'emboutisse : j'étais juste derrière, j'ai vu la Fiat rouge, j'ai vu la TDM rouge, j'ai vu rouge et j'ai donné un long coup de klaxon de sorte que Didier, surpris, continua sa route tout droit, évitant ainsi de la couper à la bagnole.
Si je ne lui ai pas sauvé la vie, je lui ai, à tout le moins, évité un retour dans le fourgon avec Henri et Bernadette !! Pour la peine, il devrait m'offrir le pot jusqu'à la fin ... des temps ;-)))
Je plaisante, hein !
Tout cela nous avait mis en appétit (?) et l'heure était venue de dégoter un bon restaurant pas cher, une spécialité de notre chef bienaimé et bien vivant !
S'il ne payait pas de mine de l'extérieur, perdu dans un petit centre commercial, la surprise fut d'autant plus agréable en découvrant l'intérieur, la carte et les tarifs plutôt raisonnables.
J'ai choisi des pâtes aux fruits de mer et je me souviens que Jacques, assis en face de moi, avait opté pour des raviolis, farcis aux épinards et à la ricotta. Autant il fut déçu autant je fus ravi par mon assiette, bien garnie, savoureuse et savamment épicée.
En dessert, on avait repéré une table garnie de fruits et nous avons choisi des cerises qui nous furent servies dans un bol d'eau, Florine. Pub !
Pourquoi chez nous, les restos ne proposent-ils pas des fruits frais en dessert plutôt que des trucs lourdingues à des prix de cinglés, mmmhhh ? Pas rentable ?? Trop commun ???

 

Jour 6, point 1

J'ai essayé de retrouver le nom du resto où nous avons mangé dans la périphérie de Cagliari mais en vain ... "Torre" de quelque chose mais rien n'est moins sûr et finalement, est-ce bien important ? C'est parfois le détail qui fait la vérité d'une histoire ...
On est reparti vers le site de NORA , au sud de Pula où nous sommes arrivés vers 15 heures.
Malheureusement pour nous, une ribambelle de gamins indisciplinés et sans doute à mille lieux de s'intéresser à ce site punique, accompagnés par des instituteurs devaient entamer la visite à 15h30 pour une durée de 45 minutes ... Nous ne pouvions décemment attendre sous peine d'arriver à l'hôtel beaucoup trop tard. On a pourtant essayé de "forcer" le passage en criant au scandale, pensez, on vient de Belgique, on a fait tout ce chemin uniquement pour voir Nora et personne d'autre !! Je me suis même accroupi (légèrement) pour montrer qu'on pouvait se mêler aux autres gamins mais rien n'y fit, m'fi !!
Nous avons dû baisser les bras et, la mort dans l'âme, avons continué notre chemin.
Au loin, les nuages se faisaient de plus en plus menaçants et c'est pourtant dans leur direction que nous devions nous rendre ...
François crut bon de couper par les montagnes plutôt que de poursuivre par la côte comme le road-book l'intimait et au premier croisement il nous faussa compagnie.
Nous roulions dès lors à 3 (motos), puis à 2, Jacques et Solange continuant à flâner derrière, ralentissant à chaque point de vue, pour graver tous ces beaux paysages sur leurs rétines éblouies, alors que Didier et moi, tenions un rythme un peu moins touristique ...
Evidemment, nous avons atteint les nuages aperçus auparavant, au paratonnerre devrais-je dire, qui attendaient patiemment notre arrivée pour lâcher les grandes eaux !
Je me range sur le côté, Didier arrive à ma hauteur, je lui demande si on enfile les plastiques, il me dit non et quand le chef dit non, c'est non !
On fait encore 2 ou trois litres kilomètres sous la flotte et au croisement suivant, Didier revient à ma hauteur et dit : "On va mettre les plastiques, on va !"
On roule au ralenti, à la recherche d'un abri, on tombe sur une cabane faite de bric et de broc qui, par beau temps, sert à un maraîcher pour écouler sa petite production, dont il reste d'ailleurs quelques vestiges, cabane providentielle où nous prenons notre temps pour nous équiper de pied en cap.
J'entends arriver Jacques et Solange et leur fait des grands signes : ils s'arrêtent mais comme ils ont pris leur précaution avant nous, ils reprennent la route presque aussitôt.
Nous le ferons également, un peu plus tard, moi devant, Didier derrière, quand je vous le dis que le Tripy me donne des ailes ;-))
Plus tard encore, au détour d'un virage, on voit la 800 GS d'Henri T. béquillée à contresens, entourée par 2 gars en Ducati et on apprend qu'il a fait une légère chute, sans conséquence aucune, ni pour l'homme ni pour la machine.
Il n'aurait plus manqué que ça, qu'il intègre à son tour le fourgon !!
Au carrefour suivant, on rejoint tout le groupe, qui attendait Henri et ses coéquipiers.
On repart tous ensemble, sous une pluie qui n'a de cesse de tomber, Dimitri devant, Giovanna, une copine en Ducati Monster juste derrière moi et le reste de la troupe.
Dimitri donne le rythme et l'augmente petit à petit, je m'accroche, Giovanna décramponne avec les autres, Philippe revient sur le duo de tête, et nous voguons, par-delà les violons comme le dit la chanson, sur la route détrempée.
A l'arrivée, ces deux-là diront que "je roule bien sous la pluie", ce que je prendrai pour un beau compliment venant d'eux deux ... Hein ? Deux ! Un rouge et un bleu .
Plus loin, le groupe se reforme et s'arrête à une station service. Je n'avais pas besoin de faire le plein mais je me suis arrêté pareil.
Didier arrive, se range encore une fois à ma hauteur et ... repart ! Il n'avait sans doute pas non plus besoin de faire l'appoint ... J'hésite et plutôt que d'attendre que tous passent par la pompe, je redémarre à mon tour ...
La route tournicote, grimpe et, plus elle grimpe, plus elle se perd dans le brouillard, les repères commencent à manquer et l'allure se réduit, de manière directement proportionnelle par rapport à la visibilité !
Heureusement, lors de la préparation du voyage, j'avais lu quelque part que l'Agriturismo "Le Rocce Bianche" se trouvait sur la S.S. 126 au kilomètre 74.5 et je l'avais noté sur la liste des hôtels pour les accompagnantes. Cette information m'a bien été utile "au vu" des circonstances et je l'ai trouvé les doigts dans le nez, sans trop me préoccuper des indications du Tripy qui pédalait un peu dans la semoule à ce moment là, il faut bien l'avouer.
La preuve c'est que j'y suis arrivé avant Didier qui était pourtant parti devant !
En plus, j'y suis arrivé juste quelques secondes avant "les filles en Punto", de quoi me rasséréner définitivement !!
Une fois nos chambres désignées, je me suis employé à mettre mes frusques à sécher au vent avec force pinces à linge avant de passer, comme chaque soir, sous la douche, une douche bienfaisante celle-là ;-)
Ce soir là nous étions 4 de plus à table, Giovanna et les trois gars déjà mentionnés dont je ne connais pas les prénoms ...
Ce soir là, encore une fois, on a mangé des tas de trucs, primo, secondo, terzo, quarto, quinto, sesto, malloreddus, contorni è mirto fatto in casa !!
Il ne restait plus qu'à cuver tout ça en dormant du sommeil du juste en espérant des jours plus cléments car ce soir là on se serait cru en automne, au fin fond de l'Irlande ou ... de l'Ecosse, c'est vous qui voyez !!

 

Jour 7

Interlude ;-)

Tout le monde connait le roman "A l'ouest, rien de nouveau", n'est-il pas ?
Un auteur du Maghreb, encore peu connu il est vrai dans le monde du livre, est en train d'écrire un nouveau roman, inspiré de la définition du mot "OUED", extraite de Wikipédia, que voici, que voilà : Un oued, qui signifie « rivière » en arabe, désigne les cours d'eau d'Afrique du Nord et des régions semi-désertiques. Il s'agit de cours d'eau à régime hydrologique très irrégulier.
Vous voulez, en avant première, le titre de son essai ?
A l'oued, rien de niveau !

 

Et vous verrez que ce n'est pas totalement incongru comme interlude quand vous lirez la suite du compte-rendu de notre voyage en Sardaigne ...

 

Jour 7

Mine de rien, il avance ce compte-rendu, nan ?
Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas d'entrée vous bassiner avec des mots, toujours des mots, les mêmes mots ...
Voici donc, direk, les photos glanées ce jour-là !
Je vous laisse y jeter un oeil pendant que je vais me servir un bon café "americano" comme on dit là-bas d'un café allongé !
Après je m'étonne de ne pas arriver à m'endormir avant une heure du mat' !!
De temps en temps je me raccroche au compte-rendu de François pour me repérer dans le temps et l'espace, voire dans l'espace temps, mais là, c'est impossible.
Dès lors qu'il a entendu qu'on allait voir "les plus grandes dunes d'Europe" à PISCINAS et que cela nécessitait un passage par un chemin non asphalté, il a filé à l'anglaise !
Si j'avais su ce qui nous attendait, j'en aurais sans doute fait de même, sauf que j'aurais filé à l'italienne, carrément en marche arrière !
Et donc, voilà que nous quittons l'agriturismo "Le Rocce Bianche" et qu'après quelques kilomètres sur la S126, pendant que la Guzzi fait entendre son "brôôôôôôôôôôôô" en continuant tout droit, nous plongeons à gauche vers PITZINURRI et INGURTOSU où la route s'arrête pour se transformer en chemin, un chemin "en dur" mais saupoudré de sable ...

 

Petite charentaise ici concernant INGURTOSU, pour lequel je vous invite à suivre ce lien : il faut savoir que mon beau-père y a travaillé quelques années avant de quitter son pays pour venir d'abord en France puis en Belgique ... Mes respects éternels, beau-papa ...

 

Et donc voilà, nous étions en quelque sorte "au pied du mur", il ne restait plus qu'à se lancer en serrant les fesses tout en essayant d'être "souple du guidon" car la pluie s'en étant mêlée, par endroit on naviguait quand même dans des sables mouvants ;-))
Au fil des ... mètres, je prenais un peu confiance, dépassant même l'un(e) ou l'autre, plus timoré(e) encore que moi et trop lent pour espérer profiter de la force centrifuge et autres tripettes ... J'avais bien senti le pneu avant ou l'arrière, parfois les deux en même temps, manifester des velléités d'indépendance avec pour but ultime de désarçonner le p(eu)reux chevalier à la toque orange et blanche, mais je tenais bon, ne vous déplaise ... Oui, je tenais bon jusqu'à ce qu'on arrive à cette énoooooorme marre où ... je jetai l'éponge, Didier s'arrêtant également, par solidarité !!
Jacques et Solange sont arrivés quelque temps plus tard. Solange est descendue et Jacques est passé comme une fleur, ne s'enfonçant que de quelques centimètres dans l'ornière gauche ... Il s'arrêta plus loin, nous fit signe d'y aller aussi mais, après un court conciliabule, Didier et moi sommes restés sur nos positions. Nous avons continué à pied sur une centaine de mètres pour tirer quelques photos !
Finalement tout le monde est passé, sauf Giovanna qui est "montée à cul" de son copain en GS. Oui, tous les autres sans exception, même l'autre gars sur Ducati Monster que j'avais dépassé en frimant quelque temps plus tôt !!
Et bien nous non et on vous merde ;-))
Pourquoi aller tenter le diable ? Il ne faut pas oublier que nous sommes tous deux courts sur pattes et qu'on ne peut pas s'en servir pour rattraper une situation compromise par défaut d'équilibre, point barre !
Au retour, certains rigolos ont caché la Monster de Giovanna qu'elle avait laissée sur le côté, le temps de faire l'aller/retour : bande de gamins va !!!
Didier et moi, nous nous sommes entraidés pour tirer/pousser les motos jusqu'à leur faire faire demi-tour et sommes repartis sans demander notre reste.
Retour sur la belle S126, babord toute jusque GUSPINI où nous campons sur la petite place de l'Eglise San Nicolo, renseignée dans le guide vert avec force explications concernant son histoire, son architecture et ses caractéristiques marquantes : il faut au minimum être archevêque pour tout comprendre tant les termes sont spécialisés ;-))
J'avais envie d'un café. Il y avait un petit bar. On entre, on commande, on s'achète même une pâtisserie (type éclair) et je demande si on peut aller consommer sur la place plutôt qu'à l'intérieur, ce que la dame accepte très gentiment tout en demandant, le sourire aux lèvres, qu'on lui rapporte les tasses. Et nous voilà en train de siroter notre café, au soleil, sur la place, la DOLCE VITA quoi !! Après ces jours calamiteux et cette météo de m ...., on peut enfin profiter !!!

 

Jour 7, point 1

Alors, où en étions-nous restés ?
Guspini, la place, le café, les orteils en éventail dans les bottes de cuir, oui, c'est ça !!
On était là depuis un long moment déjà, les autres barbotant sans doute dans les dunes de PISCINAS plus que de raison, jusqu'à ce qu'ils nous rejoignent et qu'on se remette sur le road-book et la S197.
On fait un peu moins de 25 bornes et on éparpille les motos sur la "Piazza Porta Nuova" de SANLURI où nous investissons le "Free Time's Pub", un bar-restaurant tout à la gloire de l'Irlande !
Tiens, tiens ! On a eu un temps de type irlandais la veille en arrivant aux "Roches blanches", on y aurait pris goût qu'on ne s'y prendrait pas autrement ;-)
Rassurez-vous toutefois, à la carte je n'ai vu ni colcannon, ni bangers and mash, ni Boxty et autre coddle mais des plats ... bien de "chez nous". Je pense avoir pris des pâtes, une fois de plus, mais agrémentées aux gambas et légumes si j'ai bonne mémoire : en tout cas, c'était délicieux !
Nous avons regagné nos machines et on a fait nos adieux à Giovanna et à ses acolytes anonymes étant donné que nos routes se séparaient là.
Du moins c'est ce qu'on croyait car on les a retrouvés une vingtaine de kilomètres plus loin, entre BARUMINI et TUILI où se trouvait un "nuraghe" que Didier avait repéré dans le guide vert ...
Ces "nuraghi" sont certainement richement chargés en histoire mais, comme ça, de visu, difficile de faire la différence avec un tas de pierres disposées, il est vrai, avec une certaine logique ;-))
Encore une fois, il faut faire appel à wikipédia pour savoir l'essentiel sur ces nuraghi et le site que nous avons brièvement visité semble être le plus important au point d'avoir été classé au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO !
Au passage j'ai vu un panneau qui indiquait Sardegna in miniatura mais personne ne l'a relevé et nous sommes remontés sur la S197 pour reprendre le road-book où nous l'avions laissé.
NURALLAO, S128, LACONI, ATZARA, ORTUERI, BUSACHI, PAULILATINO, CUGLIERI, S292, TRESNURAGHES, BOSA, et enfin BOSA MARINA, Bosa Marina étant à Bosa, ce que Koksijde aan zee est à Koksijde, si vous voyez ce que je veux dire, ziet u ? A moins que ça soit Koksijde Bad ??


On est passé de paysages semi-montagneux à des paysages côtiers avec le même enchantement, s'arrêtant en chemin pour tirer le portrait à cette belle nature, Jacques s'arrêtant plus souvent qu'à son tour : espérons qu'il nous fera profiter des photos qu'il aura faites lors de ses innombrables pit-stops !
Rien n'est moins sûr vu qu'il ne croit qu'aux cd's et que plus personne n'utilise ce genre de support ;-)


L'accueil à l'hôtel SAN TRANO n'a pas été des plus chaleureux. Lorsque je suis descendu pour signaler que le lisseur de ma Douce Josée ne fonctionnait pas et que, même si la fiche entrait dans la prise, il fallait sans doute un adaptateur, je me suis fait un peu tirer les oreilles dans la mesure où je n'aurais absolument pas dû essayer de "forcer" ... Le gars s'est mis à fouiller un tiroir nerveusement et m'a tendu le sésame, un adaptateur "allemand" : apparemment les teutons utilisent les mêmes fiches mâles que nous, plus grosses que les fiches mâles italiennes, je ne sais pas si je dois en rire ;-))
Une fois apprêtés, le beau couple que nous formons n'avait plus qu'à se rendre au restaurant mais ... personne ne nous avait indiqué lequel !
Vu qu'il n'y avait rien à gauche de l'hôtel on a pris à droite, ben tiens !
Après +/- deux cent mètres, on l'a trouvé et on a rejoint tous les autres, qui sirotaient déjà leur apéritif, à l'arrière du bâtiment, sur la plage ... la plage abandonnée, coquillages et crustacés, lalère !
Le patron chevelu, prénommé Angelo, nous a ensuite conviés à nous installer à table et au moment de faire notre choix, la plupart ayant jeté son dévolu sur la pizza, il nous a précisé que la "pizza angioletto" était la plus complète, argument auquel ni Henri T. ni moi, n'avons pu résister !! De fait, il ne lui manquait rien. Nous avons arrosé le tout d'un petit vin du pays suivi par un "mirto" offert par la maison et quand c'est offert, non seulement ce n'est pas cher mais en plus on ne peut pas refuser !
Mon père disait souvent : "Non domandare ma non rifiutare !!"
Vous aurez traduit par vous-même !!
Cela me paraît une bonne conclusion pour en finir avec ce septième jour, non ?

PS : Je viens de demander à ma Belle s'il y avait du "mirto" dans notre bar ... Et bien oui !! Du mirto de Villacidro, sa ville natale : ni une ni deux, j'ai sorti les petits verres, je les ai remplis et voilà qu'on trinque à la santé de la Sardaigne !!!!

Le huitième jour ...

Le huitième jour, un film sorti en 1996, un film de Jaco VAN DORMAEL qui nous fait réfléchir sur la différence, le handicap, un film qui ne peut pas laisser indifférent.
Il y en a d'autres comme ça, dans la même lignée, comme Elephant Man, de David LYNCH, sorti en 1980 ou Rain Man de Barry LEVINSON (1988) avec les inoubliables Tom CRUISE et surtout Dustin HOFFMAN et, beaucoup plus près de nous, Intouchables d'Olivier NAKACHE et Eric TOLEDANO où Omar Sy irradie littéralement ...
Mais tout cela nous éloigne de notre sujet et, pour la peine, je vous offre déjà, en primeur, l'album photos du jour : prenez votre temps, régalez-vous, comme l'ont fait Didier, Jacques et Solange ;-))))

 

Il carretto passava è quel uomo gridava G E L A T I !! (encore du Battisti)

 

Jour 8, point 1

Nous voilà déjà au huitième jour de ce périple qui en compte onze, comme les dix doigts de la main, hein ??

Un road-book comportant 44 way points, qui aurait donc pu tenir en un seul morceau dans un GPS Tom Tom qui n'en supporte semble-t-il que 48 au maximum, road-book affichant 191 km 814 mètres exactement, reliant nos deux hôtels d'étape, "Il gabbiano" situé à BOSA MARINA et le "San Trano" à LUOGOSANTO.
Dans sa première partie, le trajet longeait fidèlement la côte jusqu'à ALGHERO puis il rentrait dans les terres dans une trajectoire rectiligne en passant par SA SEGADA, SU PIRASTRU, CAMPANEDDA, ROSARIO jusque PORTO TORRES, rejoignant ainsi à nouveau la côte. De là, il la suivait jusque CASTELSARDO pour ensuite redescendre via BULZI, PERFUGAS, BORTIGIADAS, CANTONIERA PADULA, LA TRAESSA jusqu'à atteindre ... LUOGOSANTO !
Voilà, on y est, pourquoi ne pas passer au neuvième jour ??
Euh ... parce que !!

 

Nos guides, Henri T. et Dimitri S. proposèrent qu'on se retrouve autour de midi à Castelsardo pour y manger et y acheter les cadeaux souvenirs qui paraît-il font plaisir, même si souvent, ils terminent leur vie dans le fond d'un tiroir oublié ;-))
Un rapide coup d'oeil à la carte permettait de se rendre compte que cela impliquait de "cavaler comme des malades" jusque Castelsardo pour ensuite se traîner tout le restant de la journée sur place avant de rejoindre Luogosanto à un jet de pierre de lave de là ... alors qu'on passait tout de même par des villes comme Alghero et Porto Torrès, marquées de plusieurs étoiles au guide vert.
Jacques et Solange, Didier et moi, nous avons préféré nous fier à ce guide là, plus touristique qu'aux autres guides, plus sportifs ;-))
François, lui, a vu les choses sous un autre angle, c'est vraiment le cas de le dire, puisqu'il a préféré en prendre beaucoup plus que nous, la béquille centrale de la Guzzi faisant frotti frotta avec le bitume sarde tout au long de sa poursuite des guides en manque de sensations ...


Je ne jugerai pas et je comprends parfaitement qu'il ait pu avoir envie de ça aussi après s'être trop souvent imposé de rester derrière ... Jacques par exemple, même si ça n'est pas le seul exemple qu'on pourrait citer ;-))
Et donc, les vieux touristes que nous sommes, ont préféré d'abord s'arrêter à Bosa et son château de Serravalle, atteint après avoir gravi de (trop) nombreuses marches sous un soleil retrouvé, château abritant l'église Nostra Signora di Regno Alto, abritant elle même des fresques du XIVème siècle de toute beauté ... du moins paraît-il car ma Josée et moi, nous avons fait l'impasse sur cette visite, préférant monter la garde devant les effets de nos amis.


Au vu du programme plutôt chargé en culture, on a également fait l'impasse sur la ville d'Alghero, où nous nous sommes enferrés, la faute à un Tripy qui ne tenait pas compte des sens interdits et, croyez-moi, des sens interdits il y en avait à chaque carrefour. Dans l'aventure, on a perdu Jacques et Solange. Une fois sortis de la ville, bien lancés sur la rectiligne S42, nous nous sommes arrêtés et les avons attendu plus d'un quart d'heure mais en vain.
Nous avons alors décidé de poursuivre en direction de PORTO TORRES où l'objectif était de visiter la basilique San Gavino, la plus vieille église romane de Sardaigne, dont la construction a débuté en 1050, ce qui ne nous rajeunit certes pas !
Apparemment Didier connaissait la ville comme sa poche car il nous a mené tout droit au pied de l'escalier qui menait à l'édifice religieux.
Nous y avons béquillé les machines mais le serveur du restaurant "San Gavino" nous conseilla de les déplacer car la police veillait au grain et ... à l'ivraie, et il valait mieux être du bon côté !
Est-ce sa sollicitude ou bien la facilité, mais pour une fois sans trop regarder aux tarifs pratiqués, nous nous sommes naturellement dirigés vers ce bon restaurant où nous nous sommes installés près de la sortie pour profiter d'un peu d'air car, oui, il commençait à faire lourd, quelque chose comme 27°C, une température à laquelle nous n'étions pas encore véritablement habitués !
Au moment de choisir, le même serveur nous donna un second conseil avisé, celui de choisir un plat de spaghettis aux "fruits" de mer, en précisant, clin d'oeil à l'appui, qu'il nous ferait une belle "macédoine", au point qu'on aurait dit qu'il allait lui-même filer en cuisine pour la préparer ;-)
Quoi qu'il en soit, le résultat était à la hauteur et une fois encore on se serait bien passé des rince-doigts pour ne pas en perdre une goutte !
Vu que les festivités de l'Ascension étaient toutes proches, il affirma que l'église devait être ouverte toute la journée mais là il se trompait. Le repas terminé, nous avons demandé si nous pouvions laisser là toutes nos frusques, le temps de la visite de l'église , ce qu'il accepta de bonne grâce.
Malheureusement, si nous avons pu faire et refaire le tour de l'édifice, nous avons trouvé toutes les portes de bois, confirmant ainsi le vieux dicton qui affirme que les voies du Seigneur sont impénétrables !
Un peu décevant, même si nous commençons tout doucement à devenir des spécialistes en la matière tant les albums photos de nos voyages sont remplis de toutes sortes d'images pieuses :-))
Je l'ai sans doute déjà dit, on n'est plus des "church racers" que des "café racers" ;-))


Nous avons communiqué notre position par SMS à Jacques et finalement nous nous sommes retrouvés vers 14h30 : ils avaient finalement fait quelques emplettes à Alghero (pendant qu'on les attendait bêtement au bord de la route !) et s'étaient arrêtés à la sortie de Porto Torrès dans une espèce de fade et fast-food dont Solange ne nous a pas dit le plus grand bien !
Le petit groupe était ainsi reformé et pouvait sereinement repartir, la roue dans la roue, bras oscillants dessus dessous, en direction de Castelsardo que nous avons atteint vers 15h30 ...


Castelsardo, vision de ... paradis ! J'étais devant et je cherchais un endroit pour planter les motos et tirer le portrait à cette carte postale vivante. Quand je l'ai trouvé on était descendu trop bas et, comme on dit dans ces cas-là, le spectacle valant le détour, on a fait demi-tour, on est remonté et on a jeté les motos dans une espèce de bac à sable avant de sortir nos appareils photos et de mitrailler Castelsardo, anciennement Castello Aragonese, plus anciennement encore Castello Genovese, mais ça, c'est de l'histoire ancienne !

 

Jour 8, point 2

Castelsardo, un endroit qui aurait sans doute mérité qu'on s'attarde dans ses ruelles étroites des heures durant, mais dans lequel nous avons dû aller droit au but, à savoir, monter au plus haut avec les motos pour continuer ensuite à pied.
Quand on est équipé comme nous le sommes, cuir, gore-tex, lourdes bottes, et qu'on doit trimballer casque, gants, sac de réservoir, marcher longuement sous le soleil, c'est un exercice qu'on aime autant éviter, faut comprendre !
On a donc rejoint le point carrossable le plus élevé du promontoire rocheux avant de pénétrer dans l'enceinte fortifiée et profiter de vues panoramiques imprenables !
Pour deux euros, on a eu accès au musée de la vannerie et à une vidéo de 10 minutes sur les richesses historiques, géographiques et géologiques de la région.
Pour à peine plus, et pour perpétuer une sorte de tradition qui s'est installée dans notre petit club, j'ai offert le "gelato" aux amis : nous avons profité des tables et chaises disposées à la terrasse d'un restaurant fermé, pour nous installer confortablement et prendre notre temps pour apprécier à sa juste valeur cette institution qu'est le "gelato" italien !!
Mes amis ayant obtenu ce qu'ils voulaient ;-) nous pouvions poursuivre la route ...
Il s'est fallu de peu que nous passions devant le "rocher de l'éléphant" sans le voir, pourtant c'était évident comme une trompe au milieu de la figure !
On a freiné des trois disques et le safari a commencé, on a photographié la bête sous tous les angles !
On a continué sur la S124, Sedini, puis Perfugas, puis la S127, Tempio Pausina , la S133 et La Casedda...
J'avais plutôt envie de flâner que d'attaquer et j'avais laissé filer Didier devant alors que Jacques me suivait gentiment. Il était tellement parti devant qu'on ne l'a plus revu jusqu'à l'hôtel, alors que je m'inquiétais un peu, pensant qu'il avait loupé l'un ou l'autre pictogramme affiché par le Tripy ... 

C'est que depuis "l'incident" à Cagliari, je m'étais autoproclamé "ange gardien" du petit Didier ;-))
Nous n'étions plus que deux (si on considère que Solange et Jacques ne font qu'un bien entendu) pour rejoindre l'hôtel.
Comme François quelques jours auparavant, il m'est arrivé de m'énerver derrière la grosse GS qui occupait toute la route alors que celle-ci décrivait de belles courbes que j'aurais pu négocier à meilleur prix ;-), au point que je me laissais distancer pour revenir ensuite aux basques de la bavaroise ... 

J'invite Jacques à ... consulter ses rétros de temps en temps et à serrer un peu plus à droite dans certaines circonstances plutôt que de s'accaparer toute la chaussée car la route appartient à tout le monde comme disait l'autre !!
A un moment donné, dans une longue ligne droite alors que ça me démangeait sous le casque, convaincu que quelque chose s'y baladait, j'ai profité d'une aire de stationnement pour m'arrêter. Il y avait bien une bébête jaune et noire au fond de la calotte et j'ai dû taper au moins trois fois le casque sur le rétro pour qu'elle daigne s'envoler : essayer un casque Shoei c'est l'adopter !!
Jacques ne m'a pas attendu et j'ai donc fini tout seul. Arrivé à Luogosanto j'ai un peu ramé. Je suis passé devant l'hôtel une première fois sans le voir, je suis repassé devant l'hôtel sans le voir une seconde fois ! Un GPS normal m'aurait dit "faites demi-tour dès que possible" et/ou "vous êtes arrivé !" mais le Tripy, muet comme une carpe, se contente de vous afficher quelques vagues flèches qui peuvent perturber le pilote lambda ;-)
Je me suis arrêté et c'est là que j'ai entendu "Hou hou !! On est lààààààààà !!!". C'était Jacques, il était juste au dessus, il suffisait de quitter la route et d'embrancher l'entrée du parking de l'hôtel !!!
J'étais le dernier à l'atteindre mais quelqu'un a dit, en vérité, "les derniers seront les premiers" et mon tour viendra un jour, il suffit que je me montre patient ;-)


Bel hôtel, vaste chambre, d'autant plus vaste qu'à mon arrivée elle était vide, nos moitiés n'étant pas encore arrivées. Douche, terrasse, grande bière en apéritif ...
20 heures, on passe à table : un excellent plat de pâtes (pour changer) suivi par une toute fine tranche de viande accompagnée de fades légumes. Assurément ce n'est pas là que nous avons le mieux mangé ! "Les filles" sont arrivées avec un certain retard, parce qu'une fois de plus, il leur est arrivé des tas de trucs insolites, des trucs qui n'arrivent qu'à des nénettes en vadrouille qui attirent bien plus la sympathie qu'une bande de motards aussi hirsutes que démoniaques ;-))
Ben voilà, c'était notre dernière nuit en Sardaigne puisque le lendemain nous devions reprendre la mer, une fois, deux fois et regagner d'abord la Corse puis la France !

 

Jour 9

Rien de tel, comme disait Guillaume, que quelques photos pour mettre dans l'ambiance ... C'est une journée au cours de laquelle on a fait plus de bateau que de moto, ça se voit d'ailleurs sur les photos, mais il y a quelques petites choses à dire sur lesquelles je reviendrai plus tard !

 

 

En fait, dernier petit bout de Sardaigne ce jour là puisque la première partie du road-book nous baladait de Luogosanto à San Teresa Gallura où le ferry devait larguer les amarres à 11 heures.
Comme j'avais été le dernier à arriver à l'hôtel San Trano, j'étais prêt le dernier pour le quitter. Il faut dire pour ma défense que je quittais également ma Josée qui, elle, restait là jusqu'au dimanche matin. J'ai encore l'image de ma douce qui court à côté de la moto pour me dire au revoir et j'avoue qu'à ce moment-là j'ai eu comme un petit coup de cafard à devoir prendre congé d'elle : c'est qu'elle m'aime encore un peu la tigresse ;-))
"Heureusement", lorsqu'on roule à moto, il faut toujours rester concentrer sur son sujet et on n'a dès lors pas beaucoup le temps de se poser des questions ou d'avoir des états d'âmes, tadam comme dirait Renaud !
Or donc, dernier petit bout de Sardaigne avec un itinéraire de 44 kilomètres et 306 mètres passant par Crisciuleddu, Li Ferroli, Malti, Vignola mare pour rejoindre la côte puis Ciuchesu et enfin le port de San Teresa Gallura.


Le bateau était là où on l'attendait et vice versa, on a rentré les motos qui ont été solidement attachées par le personnel naviguant, on est monté sur le pont supérieur et cette fois, je n'ai pas été sur le pont extérieur, j'ai été au bar pour prendre le dernier café italien ...
Une grosse demi-heure plus tard environ, le ferry manoeuvrait pour accoster à Bonifacio , nous lâchant ainsi sur le sol corse !
On refixe pour la gnègnème fois le sac de réservoir, on en fait de même pour le Tripy qu'on rallume pour la gnègnème fois plus une (?), menu "Road books", "Utilisateur", "Sardaigne 2012", "Sardaigne j-9-2"pour accéder au second trajet du jour soit 129 km et 868 mètres entre Bonifacio et Ajaccio.
On est passé par La Tonnara, Pianottoli-Caldarello, Roccapina, Orasi, Bocca Albitrina et Propriano où nous avons mangé, à la terrasse d'un restaurant sur le port.
Nous avons passé notre commande, j'ai pris des brochettes de viande je crois, on a été servi plutôt rapidement sauf Philippe qui a attendu ses frites plus d'une éternité. Il a fait passer le message au serveur qui l'a passé au cuistot qui, pour l'occasion, était U-N-E cuistot, que Philippe est allé trouver personnellement aux cuisines pour répondre au message qu'elle avait transmis au serveur qui l'avait rapporté à Philippe ... Vous suivez toujours ?? Enfin que soit, Philippe a ramené la cuisinière (?) jusqu'à notre table, puis il est allé lui montrer nos motos en lui demandant laquelle elle préférait, juste comme ça, pour voir !
Il espérait sans doute qu'elle allait désigner sa grosse GS Adventure grise et noire et bien non, elle a préféré la Yamaha XT 1200 Super Ténéré, la grosse bleue comme elle a dit, la machine d'Alain, le bienheureux.
A partir de là, on l'a bien chambré avec sa grosse bleue, j'ai même pensé à le surnommer "Grand schtroumpf" mais j'ai oublié de le signaler !
Après le repas, j'ai un doute mais je crois que le groupe s'est divisé, certains suivant Henri dans les petites routes montagneuses tandis que d'autres ont suivi la côte avec Dimitri, arrêtez-moi si je me trompe ...
Entre nous, ces routes à l'intérieur du pays ne m'ont pas du tout botté : elles étaient de très mauvaise qualité, très bosselées avec, cerise sur le gâteau, des gravillons un peu partout, vraiment pas de quoi mettre la banane derrière la visière si vous voyez ce que je veux dire. On a longuement suivi un local sur TDM qui enroulait gentiment mais efficacement et on est arrivé à un "T" où se trouvait un bistrot qu'Henri choisit pour marquer l'arrêt. Un couple de motards belges, monsieur et madame, qui ne faisaient pas partie du groupe, s'arrêta également sur le parking, couple qu'Henri connaissait : il faut dire que c'est la 14ème fois qu'il "fait la Sardaigne" et que, par conséquent, il y a sans doute ... baladé presque tous les motards que compte la Belgique !!!
On a donc traversé Cipiniellu, Cappiciolo, Stiliccione, Cognocoli-Montichi et Pisciatello pour arriver enfin à Ajaccio où tout le groupe se retrouva autour d'un dernier verre pour certains, une énorme glace pour d'autres, avant d'embarquer sur le bateau. Le moment venu, j'ai vite compris qu'il fallait suivre François qui était parti sans hésiter pour rejoindre le quai d'embarquement. Les autres étaient partis s'engluer dans les embouteillages de la ville et nous avons dû les attendre pendant une bonne dizaine de minutes, au point que François en était venu à se demander si on ne s'était pas trompé de quai !
Longue attente avant l'embarquement, embarquement, installation dans les cabines (à deux plutôt que quatre), douche, bar, repas du soir inclus dans le prix global, cuisine plutôt sans saveur comme à l'aller mais cette fois on nous a laissé plus de temps pour arriver à nos ... fins !

On s'est retrouvé sur le pont, à l'air libre, et on a encore bu des bières jusqu'à plus vraiment soif avant de gagner nos cabines vers 23 heures et s'endormir, bercés par une mer d'huile : tiens, faudra que je vérifie le niveau demain ...

 

Jours 10 & 11, intro

Voici les 31 dernières photos de ce beau voyage : 25 concernent la 1ère étape de Marseille à Paray-Le-Monial , les 6 autres ayant été prises entre l'hôtel et ... la maison , dernière étape par définition, d'ailleurs ne dit-on pas "ma dernière demeure" !!
Mon Dieu, Seigneur, Jésus, Marie, Joseph, je me signe pour conjurer le sort :-)))
La vie est parfois si courte !!!

 

Jour 10

C'est vrai qu'il faut trouver la motivation pour se taper 2 x 500 bornes, tout ça pour ... reprendre le boulot ;-))
Car c'est bien 500 kilomètres qui nous attendaient ce samedi 26 mai 2012, je dirais même plus, 507 et des poussières !!
Comme pour le souligner, une fois sortis du ferry, puis de Marseille, nous sommes montés sur l'autoroute A55, afin d'abattre du bitume. Heureusement, ça n'a pas duré et arrivés autour d'Avignon soit +/- 75.000 mètres plus loin, on a renoué avec des routes plus plaisantes jusque Saint-Martin-d'Ardèche , à peu près 75 mille autres mètres plus loin, où nous avons marqué le premier arrêt autour d'un grand café.
Deux petits détails :
1. le Tripy II de Philippe qui sifflait sans arrêt, éteint comme allumé ... En fait je crois qu'il ne s'allumait plus ! Bizarre alors que l'appareil ne devait même pas avoir un an;
2. Jacques et moi, nous avions béquillé nos machines devant une entrée cochère et les proprios sont arrivés de sorte que nous avons dû les déplacer, pas les proprios, les motos bien entendu. Ok, ça n'a aucun intérêt sauf qu'on l'a fait en bras de chemise et sans casque : même si ce n'est que sur quelques mètres, ça fait drôle de "rouler" à l'air libre :-)
Après ça on a atteint les gorges de l'Ardèche, un véritable spectacle permanent !
Si la route se prête à merveille pour user les flancs des pneus, les panoramas qu'offrent cette région incitent plutôt à flâner : il faut trouver le juste milieu, comme en toute chose ... 

Reste qu'en ce samedi il y avait beaucoup de monde sur la route, vélos, motos, voitures, camping cars, et il valait mieux rouler "en dedans". C'est ce que nous avons fait et nous nous sommes arrêtés des tas de fois pour ramener des tas de photos !
Ces nombreux arrêts ont eu pour effet de nous éparpiller et au sortir des gorges, alors que j'étais derrière Patrick et Alain, devant le gros du reste du groupe (mais non, je ne vise personne en particulier, c'est juste une expression !), nous sommes arrivés dans un patelin dont je ne me rappelle plus le nom, bonjour la précision, où le Tripy II indiquait qu'il fallait prendre à droite alors qu'à droite il y avait un panneau rond, rouge, barré en son milieu par une large bande blanche horizontale ... 

Si mes deux acolytes ont continué sans problème, sans doute mieux aidés par leur Garmin, plus prompt à recalculer un itinéraire, j'ai hésité, me suis arrêté, j'ai essayé de contourner l'obstacle pour me retrouver d'abord dans le parking du Carrefour, ensuite dans ce que j'ai pris pour la cour d'une église, j'ai affiché la carte sur le Tripy, une carte plutôt grossière même si relativement claire et j'ai tourné en rond pendant ... pffff ... trop longtemps ! Vous savez ce que j'ai fait ?? J'ai pris le sens interdit, en roulant à pas d'homme et en serrant au maximum à droite ... jusqu'à ce que s'affiche le pictogramme suivant qui m'a ENFIN confirmé que j'étais à nouveau sur l'itinéraire : ok, pas de quoi être fier mais, à un moment donné là, il faut prendre des décisions pour faire avancer le schmilblick !!!


A partir de là, j'ai roulé seul pendant de longs kilomètres, mais contrairement à "avant", car je me perds systématiquement à chaque voyage, cette fois je suis resté serein, car j'avais l'ami Tripy avec moi ;-)
Arrivé dans un patelin, désolé je n'ai pas relevé son nom, j'ai vu la "grosse bleue" et la "grosse rouge" d'Alain et Patrick. Ils étaient attablés et sirotaient une bière je crois. Ils m'ont dit qu'ils allaient manger là. J'ai hésité un instant puis je me suis dit que le reste du groupe ne devait pas être bien loin et je n'avais pas tort. J'ai continué encore une dizaine de minutes tout au plus puis j'ai vu la 800 GS jaune de Henri. Il l'avait laissée en évidence à gauche de la route. J'ai planté la Tiger sur le petit parking en face du restaurant. Comme tout le monde avait déjà passé commande et avait opté pour le menu du jour à 16 €, j'ai foncé en cuisine pour qu'on me compte dans le festin !
Le patron des lieux était extrêmement jovial et nous a fait un excellent accueil. Avec le physique qu'il avait, je le soupçonne d'être un ancien biker, adepte de la célèbre marque américaine ...
Un autre détail ici, que j'aurais pu passer sous silence mais qui m'est revenu à l'esprit : Jacques, qui était en première loge, nous a invité à profiter d'une vue encore plus plongeante que celle que nous avions eue dans les gorges ardéchoises ... sur les fesses d'un gros gaillard assis en bout de terrasse dont le pantalon ne cachait rien de cette partie la plus charnue de son corps lipido-buildé ;-)) Il y a quand même des gens qui n'ont pas froid ... aux yeux n'est-il pas ?


J'ai été voir le compte-rendu de François pour m'aider à boucler la note du jour. Apparemment il a plu cet après-midi là et j'avoue que je ne m'en souvenais plus. Il dit aussi qu'Henri s'est un peu énervé et là, si je ne m'abuse c'est un peu de ma faute. Je pense en effet que c'est ce jour là que lui et moi nous avions pris un peu d'avance sur le troisième qui suivait à bonne distance, sans doute Jacques, il n'y a que lui pour se laisser décrocher de la sorte ! A un moment Henri a continué tout droit alors que le Tripy disait de tourner à droite. J'ai ralenti et quand les autres sont arrivés derrière moi, j'ai dit qu'il s'était probablement trompé. Du coup nous sommes tous partis à droite ... 

FALLAIT PAS !!! Henri a dû cavaler pour nous rattraper et il nous a vivement conseillé de dorénavant le suivre. Il avait changé l'itinéraire pour gagner du temps car nous étions vachement en retard sur l'horaire. Si on avait suivi le road-book à la lettre, à la boule et à la flèche, on serait arrivé à l'hôtel bien trop tard !!
C'est vrai qu'on avait discuté de modifier l'itinéraire mais je dois avouer que ça m'était sorti de la tête. A ma décharge publique, il faut dire qu'il aurait été plus logique de mettre cela au clair : Henri aurait dû monter sur sa chaise et nous "briefer" péremptoirement ... Hein ? Keskidi ??


A partir de là on a suivi comme un seul homme l'adjudant-chef Henri !!
On est arrivé au DELFOTEL de Paray-Le-Monial , les uns après les autres on a ensuite rejoint la cour extérieure de l'hôtel pour prendre l'apéro, offert par Jacques et Solange, jusqu'à ce qu'on soit invité à passer à table. Je ne me souviens pas de ce qu'on a mangé mais, même si ça ne m'a apparemment pas laissé un souvenir impérissable, je puis dire que c'était bon !
Plus tard avec Didier, François, Jacques et Solange, on a fait une petite marche digestive jusqu'au Canal du centre en évoquant la journée du lendemain, dernière du voyage ...

Jour 11, le dernier

Une toute petite précision avant d'aller plus avant, spécialement à l'intention de François : le rocher qu'on voit sur la photo qui sert d'illustration au "J10" du voyage, c'est bien "PONT D'ARC" en Ardèche et non pas le rocher de Sisyphe , quelque part ailleurs ... en Grèce sans doute ;-))

 

Et donc me voilà seulement en train de vous raconter ce dernier jour d'un voyage bouclé depuis deux semaines maintenant !
Alors que d'autres, comme Jacques et Solange, sont déjà repartis pour de nouvelles aventures, un périple en Ecosse au départ de Ijmuiden aux Pays-Bas. On n'ose plus écrire "Hollande" de crainte d'attirer des espions de Nicolas, Marine ou Ségolène, allez savoir !!
Hollande, et oui, l'autre pays du Président ou du fromage, ou du fromage Président, c'est vous qui voyez !! Pays des tulipes également, des sabots et ... des moulins, n'est-ce pas François ?
Si on se réfère à la dernière signification évoquée ICI , je prétends que Solange a jeté son bonnet par-dessus les moulins bataves depuis belle burette et qu'elle n'aura pas attendu ce voyage pour le faire ;-))

 

Paray-le-Monial, dernier petit déjeuner, dernier empaquetage des affaires, pour un trajet qui parait encore bien long, près de 550 bornes d'après les augures ... Voilà qui va encore aller chercher dans les 8 à 10 heures de selle suivant une moyenne qui dépasse difficilement les 60 à l'heure même poignée dans le coin !
En plus de ça, on n'était pas encore parti que les emmerdes commençaient déjà. 

François, encore lui, décela, un peu par miracle, qu'un clou s'était logé dans son 180/55 ZR17, entendez le boudin arrière de sa belle MOTO GUZZI Brave Heart. Si certains lui ont conseillé de le laisser là, car il ne faisait de mal à personne n'est-il pas, l'ami a préféré ... crever l'abcès et suivre le conseil qui dit qu'il vaut mieux prévenir que guérir. 

Il avait un kit de réparation dans son baluchon et, assisté par l'équipe technique embarquée, il a procédé avec ordre et méthode, de sorte qu'on a pu partir avec juste quelques minutes de retard. Si vous rêvez de tout savoir sur la réparation d'un pneu et que vous n'osez pas le demander, je vous invite à lire son compte-rendu où il détaille l'opération point par point !!


Nous avons donc procédé également, le groupe ayant lâché du lest suite au départ anticipé de Philippe qui n'y tenait plus et qui, mourant d'amour pour sa belle marquise et ses beaux yeux restés tous trois au pays, partit dès six heures du matin. Patrick, Alain et Jean-Pierre, que François appelle les "trois mousquetaires" étaient également partis plus tôt, pour des raisons qui m'échappent. Sans doute voulaient-ils également écourter le retour en prenant des routes plus directes, où était-ce simplement parce qu'ils étaient systématiquement prêts avant tous les autres ...


Certains on dit qu'ils étaient partis plus tôt parce qu'ils étaient plus lents, c'est en tout cas ce que ma mauvaise oreille a entendu, à moins que ça soit ma mauvaise langue ;-)))
Entre nous, si c'est vrai pour Alain et Patrick, ça ne l'est pas pour Jean-Pierre. Ce gars, sur son scooter HONDA Integra, faisait des merveilles : il n'y a vraiment qu'en ligne droite, et encore, par fort vent arrière, qu'on arrivait à le semer !!
Et, à la réflexion, en cours de voyage, je me suis retrouvé derrière Alain et Patrick lors d'une belle descente toute en lacets lascifs, et j'avoue que je n'ai pas dû freiner tant ils enroulaient bien !!
Donc, je la ferme et je vais de l'avant !!
On avance donc, on fait de l'ordre de 130 bornes jusque Précy-Sous-Thil, pour être précis, et on s'installe à la terrasse de l'hôtel restaurant "Le Terminus" pour prendre le café !
Alors qu'il y a un vaste parking presqu'en face, un papy gare ostensiblement sa Porsche Cayenne gris métallisé à contresens, à cheval sur le trottoir, juste devant le bistrot-restaurant-hôtel-bar-du-bled ... Il repart quelques minutes plus tard, après avoir assis un petit mioche sur ses genoux et en faisant crisser les pneus de l'épouvantable SUV : décidément la connerie n'a pas de frontière, me suis-je dit in petto !!
Je la ferme et j'avance toujours ...


C'est là que Didier intervient, sans doute en manque de prérogatives vu le rôle de chef qu'il s'est dévolu et que nous avons de bonne grâce accepté dans notre petit club : il signale un bon restaurant pas cher, un critère qui commence à faire tache d'huile (d'olive, première pression à froid tout de même, on a les mêmes valeurs !) par ces temps de disette, restaurant qui se trouve à Essoyes et pour lequel il faut s'écarter légèrement du road-book. Les guides acceptent, Dimitri encode les coordonnées sur son vrai GPS, et nous voilà partis en direction du restaurant "Aux délices de l'Ource", l'histoire ne disant pas s'il est bien ou mal léché !
On quitte donc la D452 à Les Riceys pour embrancher la D70, direction Essoyes, ainsi soit-il !
On plante les motos sur la place de la grande Ource (?) et on investit les lieux. L'attente sera très longue, on sera obligé de prendre "les restes" vu que, du fait de l'heure avancée, le choix s'était réduit comme peau de chagrin et on paiera quelque chose comme 21 € le menu alors que Didier nous avait annoncé 12.50 €. J'ai pris une salade de gésiers et j'ai fermé ma gueule, c'est comme ça qu'on avance sans perdre de temps en phrases inutiles ;-))
La patronne, charmante autant que désolée, nous offrit le café, j'ai failli écrire "nous offrite mayonnaise" mais ça aurait fait trop belge, une fois !
On est reparti et on est retombé sur le road-book à Vendeuvre-sur-Barse pour continuer sans désemparer jusque Vitry-le-François où il paya le dernier. Qui ça ? Ben, François, je viens de le dire !
Après ça, chacun ayant des points de chutes différents, Charleroi, Namur, Bruxelles, Liège, il a été décidé de se séparer à l'amiable ...
A chaque fois, dans ces cas-là, un doute s'empare de mon pauvre esprit, Charleroi étant la plaque tournante de ... plein de choses en Belgique ... et notamment un point géographique stratégique où, tout comme Rome, tous les chemins mènent !!!
J'ai entendu Didier parler de Suippes et, comme j'ai de la Suippes dans les idées, c'est le nom de patelin que j'ai retenu.
On démarre, on fait 3 fois le tour de la place de Vitry, la faute à Jacques qui ne sait pas où se trouve la sortie et, quelques hectomètres plus tard, je m'aperçois que j'ai oublié d'attacher mon casque, étourderie de Scapin débutant, je le concède mais .... ça arrive aux meilleurs aussi, la preuve !!
Du coup, je m'écarte et m'arrête pour le fixer, pendant que tout le monde passe devant et s'éloigne ostensiblement.
Je redémarre pour poursuivre ma route et, plus tard, j'arrive à un rond-point où je vois et suis le panneau "Suippes", poursuivi par ma logique de tout à l'heure ...
Je mets du gaz, je trace à 120/130 sans plus jamais revoir ni ma Normandie, ni mes amis. Après vérification, le constat sera simple : le road-book ne passait pas par Suippes et personne n'avait dès lors suivi cette direction ! Pourquoi diable l'avoir évoqué alors ??
Je me suis finalement arrêté et j'ai demandé au Tripy II de me ramener à la maison (P.O.I.) par des voies touristiques, sans plus me soucier de retrouver ou non les autres : la solitude ça existe et on s'en accommode, c'est sûr !
Arrivé à Couvin j'ai malgré tout tapé un oeil pour voir si je reconnaissais l'une ou l'autre bécane vu qu'il avait été discuté d'une "grasse frite" avant de se séparer pour de bon, mais je n'ai vu personne. J'ai donc continué ma route alors que j'étais sur la réserve depuis un bout de chemin déjà. Finalement, alors que l'ordinateur de bord m'affichait une autonomie restante de 12 bornes, j'ai malgré tout fait le plein à 4 kilomètres de la maison, on n'est jamais trop prudent !
Il ne restait plus qu'à mettre le top-case et son contenu dans la machine à laver, le bonhomme sous la douche, de satisfaire l'estomac du même bonhomme, d'attendre madame et sa copine Gabrielle qui sont arrivées vers 23 heures, une Gabrielle que nous étions prêts à héberger dans notre "chambre d'amis", l'ancienne chambre du petit Raphaël en fait, avec les murs encore tapissés du papier-peint rempli de footballeurs, mais Gabrielle a préféré rentrer à la maison le soir même, ce qui se conçoit aussi clairement que ça s'énonce, comme disait Boileau !
Voilà, tout le monde avait retrouvé ses pénates et les premiers e-mails sont tombés le soir même pour le confirmer.
Fin du voyage !!

 

Il ne me reste plus qu'à rédiger l'épilogue que je ne compte pas bâcler comme un lit de Procuste mais ça sera pour plus tard car il faut que ça mijote encore un peu, les potes, comme un pot-au-feu ;-))

 

Douzième jour !?!?

"Qu'est-ce qu'il nous fait avec le douzième jour d'un voyage qui n'en comptait que onze ?" questionneront certains, alors que d'autres diront "Enfin !" en applaudissant des deux mains ...
Le truc c'est que je pars sans carte ni Tripy et que je compte sur l'inspiration du moment pour écrire l'épilogue de ce voyage ...
En plus, je regarde le quart de finale de l'Euro2012 entre la République Tchèque et le Portugal, ce qui n'aide manifestement pas à la concentration ...
0-0 à la mi-temps ... Bicyclette de Ronaldo et piquet de Cristiano ...
Une chose épatante tout au long de ce long séjour, c'est que jour après jour, je ne me suis jamais lassé de faire la route en compagnie de cette Tiger. C'est vrai quoi ?! Y a des tas de motards qui font 3.500 bornes ... par an et nous là, on les a fait en 11 jours, il pourrait y avoir un ras-le-casque à un moment ou l'autre, surtout qu'on n'a pas tout le temps bénéficié d'une météo ... à la hauteur de la réputation de cette belle île ! On a eu de la pluie, du brouillard, on a même eu froid par moment ! Entre charentaises, j'ai été bien inspiré de prendre des grosses chemises 100% coton, un bon jeans et quelques pulls. Il faut dire que le jour où on a quitté la maison avec François, il faisait quelque chose comme 2 ou 3° et que, justement, j'avais enfilé le jeans sous le pantalon Gore-Tex. Et bien, figurez-vous qu'en plus de tenir le bas du corps au chaud, ça m'a semblé plus confortable, au point que j'ai roulé comme ça jusqu'au jour où il a vraiment fait trop chaud, à savoir pratiquement le jour où on est arrivé à Bosa Marina, presqu'à la fin du voyage !! C'est dire si on n'a pas souffert des grandes chaleurs !!
Cette "relation" quotidienne et "intense" avec sa moto c'est aussi une bonne façon de s'améliorer au guidon. Ce n'est pas en faisant quelques sorties dominicales, entrecoupées par des arrêts gastronomiques et/ou oenologiques, qu'on ... avance !
Là, tous les jours on chevauchait nos brêles ... qu'on le veuille ou non, ou moins, et vu la configuration des routes sardes qui tournicotaient dans tous les sens, on était obligé de se cracher dans les gants et de s'appliquer. C'est comme ça qu'on apprend, dans d'autres circonstances ça s'appellerait de l'immersion totale !!!
1-0 pour le Portugal, but de ? de ?? Ronaldo !!!
En plus de ça, on avait Dimitri avec nous, qui n'était pas avare en bons conseils et qui nous rappelait régulièrement qu'il donnait des cours de maîtrise par tout temps.
C'est sans doute un truc à faire car il ne faut jamais s'endormir sur ses lauriers surtout que c'est une plante qui prospère bien trop vite, qui s'installe, qui squatte insidieusement tout l'espace et ... qui devient l'arbre qui cache la forêt ... Je sais, tout ça ne veut rien dire mais il doit y avoir quelque part une métaphore ;-)
Et donc, il ne faut jamais être trop sûr de soi quand on pilote et l'humilité est de mise car on reste, quoi qu'on pense, des usagers faibles ! D'accord - Pas d'accord ? Biffez la mention inutile !

 

Treizième jour ??????????????????????

Ouille, ouille, à ce compte là, je vais vous faire la Sardaigne en 80 jours, pendant que d'autres font le tour du monde dans le même temps !
Tiens, coïncidence ou pas, mais "l'ami" Didier DR, a posté un lien sur "Face de bouc", vous connaissez tous "Face de Bouc", un truc à devenir chèvre, un lien qui fait la pub pour son école de pilotage , juste après les propos que je tenais dans la précédente note où j'encourageais les motards à affûter leur maîtrise et à rester ... sur le pied de guerre ... T'attaquais toi ??
Voilà au passage un petit coup de pub supplémentaire pour une école qui en a bien besoin. A l'occasion, je suis prêt à y faire un passage éclair pour lui apporter mon soutien et ... si on me prête une BMW 1000 RR et une combi à ma taille, je ferais peut-être même un petit tour de circuit ;-)))
Tiens, pour la petite histoire, savez vous que l'ami Didier DR préférait les Beatles et Daniel Guichard pendant que ses copines idolâtraient Cloclo ? Je l'ai lu dans un article que Bernadette a découpé pour moi et qu'elle m'a donné dimanche dernier, après la balade R.A.T. et la visite de la "maison d'Obélix"... mais cela est une autre histoire, avec un petit "h" !
Pour en revenir à la Sardaigne, s'il y avait un petit regret à formuler, ce serait de ne pas avoir eu "plus que ça" l'occasion de parler italien avec l'habitant. En fait, par moment, ce périple m'a fait penser, toutes proportions gardées bien évidemment, au PARIS-DAKAR : par moment on bouffait du kilomètre, en traversant villages après villages, en y ralentissant à peine d'ailleurs, une fois qu'on nous a laissé entendre que le 50 à l'heure était juste une vitesse conseillée. Voilà qui m'étonne vraiment. Je trouve assez curieux qu'en France, à l'abord d'un patelin, on pile sur les freins pour se caler à 50 pile poil, alors que là-bas, on croisait à "Mach II" sans se poser de questions !
Sans doute faut-il imputer cela aux préjugés qui ont la vie dure et qui présupposent que les "carabinieri" italiens sont plus laxistes que les "schtroumpf" français, que le suivi administratif est du même acabit et donc plus difficile à assurer parce que l'Italie c'est le bout du monde par rapport à la France, n'est-il pas ? Et en plus, ils ne parlent ni n'écrivent pareil que nous, alors vous pensez !!!

 

J'ai fait une pause après ce paragraphe et de deux choses l'une, soit je le supprimais parce qu'à la réflexion il est un peu "réac", soit je faisais la mise au point ... que voici : en fait, ces panneaux 50 fleurissaient un peu partout, parfois dans des longues lignes droites et hors agglomérations mais ils étaient placés à l'approche de croisements pour inciter à ralentir et redoubler de prudence car ... on n'est jamais trop prudent ;-)
Il y avait aussi des panneaux qui indiquaient que la vitesse était contrôlée électroniquement. Serait-il possible qu'il existe un système de reconnaissance relié au gps de la voiture ou à une puce collée sous le capot qui détecte les infractions et qui les signale automatiquement par micro-ondes ou que sais-je à une centrale, reliée elle-même à la police ?? Si quelqu'un sait quelque chose à ce sujet qu'il laisse un mot SVP !!
Et donc, je n'ai que très peu parlé italien, de quoi me donner l'envie de renouer avec de la famille que j'ai là-bas, des oncles, des tantes, des cousins, des cousines que je n'ai plus vu depuis 1987 pour certains !! Les oncles et tantes rescapés ont pratiquement tous dépassé les 80 balais, le temps commence dès lors à presser et les cousins/cousines sont pratiquement tous et toutes grands-pères et grand-mères avec des gamins que je n'ai jamais vu, en âge de se marier !! Va falloir faire une espèce de pèlerinage avant qu'il soit trop tard. Bon, des vacances en famille ça se résume généralement à du porte à porte avec à la clé des gueuletons gargantuesques, mais aussi à des évocations du passé avec des souvenirs indélébiles gravés à jamais et qui font un bien fou !

 

PS : il se pourrait bien que les panneaux "Contrôle électronique de la vitesse" présents un peu partout en Italie, consistent uniquement en un AVERTISSEMENT. Chez nous, ces panneaux sont généralement suivis de ... vrais radars !

 

 

FIN DEFINITIVE DU VOYAGE !!