Les Dolomites 2014

avec le Club Moto 80                            du 6 au 14 septembre


Dolomites ... et réalité !


Etant entendu que j'ai "fait" les Dolomites en 2005, je pensais retrouver dans mon bazar une carte de la région que j'aurais acquise pour l'occasion.

Pas de bol, pas de carte à l'horizon.

Par contre je suis retombé sur les documents que j'avais reçus en 2005 en vue du voyage de l'époque avec le club Moto Tachtig.


Puisqu'on en était à parler des participants, sachez juste, pour la petite histoire, que nous sommes six à renouveler l'expérience de 2005.

Parmi ces six, il y a moi bien entendu, pourquoi me refuserais-je la priorité alors qu'un refus de priorité mène généralement tout droit à l'accident n'est-ce-pas, mais il y a aussi Didier S., compagnon de toujours en tout cas pour ce qui est de ma vie de motard et Philippe C., l'ami d'un temps que je croise parfois au hasard des voyages ou des balades ...

Si vous (dé)comptez aussi bien que moi, vous devriez être d'accord sur le fait qu'il en reste 3 autres dont je vous dirai qu'ils se prénomment Daniel, José et ... Philippe.

Le premier roulait sur une Honda 600 CBF, il a maintenant une CBF 1000, le second pilotait une BMW 1150 RT, il a maintenant une 1200 GS et le troisième, l'original de la bande, naviguait sur une Pan European alors qu'il chevauche maintenant une puissante Ducati Multistrada.


Ouais, je sais, tout cela n'a pas grand intérêt, mais vous pouviez très bien ignorer ce passage aussi, non?

 


Et voici (pourtant) la suite !


Tout d'abord, il semblerait que cette liste soit sujette à caution et nécessite une mise à jour.

 

Je me suis laissé dire qu'il y avait dans la liste un motard fantôme, non pas parce qu'il roule à contresens sur les autoroutes, mais parce qu'aux dernières nouvelles il serait décédé depuis belle burette, paix à son âme ...

Mais nooooooooooon, ah, ah !! C'est de l'humour noir ...
Petit signe de croix et ... on repart ;-)


Allez voir les commentaires, parfois désobligeants, ils confirment que la liste contient des erreurs mais l'horreur et tu m'aimes n'est-il pas !?!


Pour en revenir au courrier reçu, outre les pages 1, 2 et 3 dont je vous ai résumé le contenu, il y avait encore les pages 4, 5 et 6 qui contenaient respectivement quelques renseignements généraux, le programme résumé jour par jour et enfin, les coordonnées des hôtels où nous ferons halte.

Aussi loin que je sois concerné, il y en a 2 en Allemagne (aller-retour) et 2 en Italie, le premier à Solda Bolzano et le second à Corvara.

Je peux vous dire que ce ne sont pas les mêmes qu'en 2005 et qu'il ne s'agit dès lors pas d'un "copié/collé" du précédent voyage.


Du coup, on peut présumer que les road-books ne seront pas non plus une resucée des routes empruntées il y a 9 ans.

A ce stade on ne peut que présumer car on n'a encore RIEN à se mettre sous la dent à ce niveau là.

Au Club Moto 80, autant ils ne sont pas avares en infos concernant les inscrits, autant ils font grand mystère autour des road-books : tout le contraire de Pierre-Yvesl de Cap Moto qui n'hésitent pas à les transmettre une semaine voir quinze jours à l'avance !!
Je trouve cela pour le moins dommage et c'est une litote car je ne voudrais pas être indélicat, moi !!


Nous devrons patienter jusqu'au 3 septembre, c'est à prendre ou à ... prendre !! Ne resteront dès lors, à ceux qui travaillent encore, que quelques heures le soir pour se faire une vague idée du tracé que nous emprunterons pendant environ 3.000 kilomètres pour la version courte et 4.000 pour la formule longue, soit 1.000 bornes de plus pour passer par
un bled slovène !!


Entre charentaises, on est allé en Slovénie en septembre 2010 avec Thomas Cook et on n'a quasi rien vu tant le ... temps était pourri, d'où sans doute l'expression "un bled pourri" ??

J'ai relu quelques passages du C-R de François qui ne mâche pas ses mots concernant l'état des routes slovènes ...

Cela constitue une mise en garde pour les 2/3 des participants qui ne roulent par conséquent pas en GS, impériales sur tous types de revêtements ^^.


Pour revenir sur les road-books Tripy, Garmin ou autres, je suis sûr qu'il y en a quelques uns qui prennent le temps de les vérifier, voire de les accommoder à leur sauce pour, soit les rallonger afin d'atteindre un P.O.I. oublié par les organisateurs, soit pour les raccourcir et gagner du temps par exemple lors des étapes de transition, ou que sais-je encore. Comme j'ai pu le remarquer dans le Luxembourg et en Forêt Noire, c'est une gymnastique qu'apprécie particulièrement Pierre-Gull !


Ceux-là doivent râler sec de ne pas recevoir les R-B plus rapidement. En ce qui me concerne, même si parfois je visualise les tracés grossièrement (en pétant et rotant, voyez), je me contente en général de charger les fichiers "TRB" dans un répertoire du Tripy et ... vogue la Tiger !!

Pour me rassurer quelque part, j'emprunte aussi une bonne vieille carte à un généreux ami ;-)


Dernière petite chose concernant les hôtels : celui qui se situe à Solda Bolzano possède une salle pour le séchage des vêtements des motards infortunés, avec un étendoir et un sèche-bottes. Un autre, sur la route du retour est apparemment très "motorradfreundliche" (voir photo avec évidemment un modèle rare pour changer !)


Voilà, le décor est planté, il s'annonce superbe et la météo devrait nous être favorable ...

 


Dolomites ... et réalité : ça se dessine !


Comme annoncé, les "feuilles de route" sont arrivées : les road-books ont été distribués aux participants à ce voyage.

 

Perso, heureux propriétaire d'un Tripy de seconde génération, j'ai reçu les fichiers au format ".TRB" ainsi qu'un fichier "pdf" avec la version papier que je me suis empressé d'imprimer et de découper, sur laquelle je vais indiquer les informations concernant les hôtels ...


Comme d'habitude au Club Moto 80, chaque journée, au nombre de 9 dans mon cas puisque j'évite la Slovénie au retour, est découpée en 2.

C'est ainsi que pour le jour 1, on a les fichiers "Dol1401a.trb" et "Dol1401b.trb", pour le jour 2, on a les fichiers "Dol1402a.trb" et "Dol1402b.trb" et ainsi de suite jusqu'aux 09a et 09b.

 

J'espère que la transition entre les 2 ne posera pas de problème. Je me souviens en effet d'une expérience plutôt fâcheuse lors d'un précédent voyage où, me retrouvant seul après m'être perdu avoir perdu les autres, j'ai tourné en rond et galéré un long moment entre le "a" et le "b" d'un road-book, un peu comme quand on tombe sur un "faux" point mort entre la 1ère et la 2ème sur une boîte de vitesses italienne, voyez, avant de retrouver le droit chemin qui, comme son nom ne l'indique pas, tortillait par ailleurs de façon très sympathique ;-)).


Entre charentaises, cette façon de saucissonner les road-books permet peut-être de faciliter les conversions aux formats destinés aux Garmin ou Tom Tom, ces derniers par exemple, ne supportant pas plus d'une petite cinquantaine de way-points. Je dis ça ... mais sans conviction !


Je les ai rapidement visualisés avec le ROAD TRACER en scrollant les pictogrammes et en notant les distances pour chacun d'eux.
Au total, entre Wanlin, lieu de départ du voyage le samedi 6 et Cappelen, lieu d'arrivée le dimanche 14, cela représente DEUX MILLIONS SEPT CENT QUATRE-VINGT-HUIT MILLE CINQ CENT QUATRE-VINGT-HUIT ... mètres !!!!!!!!!!!!!!!!!

Voilà qui fiche le tournis, non ?? Je n'ai pas compté les virages ni les lacets qu'on va négocier, mais ça va en faire un paquet, c'est sûr !

 

Curieusement, en matière de voyages cette année j'ai le sentiment que j'abuse, c'est en tout cas l'impression que ça donne aux yeux des autres qui disent "Encore un voyage moto !! T'abuses un peu là, non ??"
En réalité et somme toute, j'ai juste fait 3 jours en Champagne, 3 jours au Luxembourg et 4 jours en Forêt Noire, des destinations toutes proches qui, de surcroît, ne m'ont "coûté" qu'un ou deux jours de congés ... payés ;-)


Pas de quoi fouetter une crème, hein, ni même d'en brûler une autre, hein, hein ??


Tiens et puisqu'on parle de dessert, en fait, ces mini-trips n'auront constitué finalement que des antipasti par rapport à la grosse pièce qui se profile maintenant !


Un détail pour conclure le mot du jour c'est que la première étape nous mènera à Donaueschingen, en Foret Noire, précisément là où le Danube prend sa source : tiens, vous vous souvenez du nom des 2 rivières qui sont à l'origine du second plus long fleuve européen ??

 

C'est parti ... ou presque !!

Tout est prêt et déjà bouclé !
Il faut juste attendre que le réveil sonne à 7 heures et espérer passer une douce nuit ...
C'est rarement le cas à la "veille" d'un départ.
Bon, je vous laisse et espère vous retrouver toutes et tous à mon retour en bonne et due forme : restez scotchés ;-)


Excellentes nouvelles ...

Et oui, rien que des bonnes nouvelles ! Primo, je suis bien rentré, sain et sauf, de ce long et splendide voyage dans les Dolomites et, twingo, Valentino Rossi a gagné "son" grand prix aujourd'hui à Misano et je n'osais y croire !!!
Comme d'hab, restez scotchés et vous saurez tout et le reste sur ce dernier voyage de l'année ... long de près de 3.200 kilomètres !!

 


Le compte-rendu, enfin !!


Jours 1 & 2, l'aller !



Voilà, j'ai chargé les photos des 1er et 2ème jours, j'ai ajouté les légendes et les voici en guise d'apéritif avant de vous raconter ces 2 étapes par le menu : consultez l'album ICI !!


Le rendez-vous était fixé sur l'aire de Wanlin, à la station Total.

Comme il faisait brumeux et gris, j'ai préféré m'y rendre par la voie rapide, d'autant que les travaux sur ce tronçon de l'autoroute sont terminés et qu'on peut enfin y circuler à vitesse normale : jusqu'il y a peu en effet, il fallait se traîner à 70 voire 50 par endroits !


J'ai atteint mon but vers 9H09'.

 

Jacques et Solange étaient déjà là.

Première surprise : alors que je sais pertinemment que Philippe C. roule depuis un certain temps sur une HONDA 1200 CrossTourer, je l'ai vu arriver sur une 1200 certes mais ... GS de chez BMW !

Dans la foule présente, il ne m'a pas vu tout de suite.

Je l'ai croisé un peu plus tard, au moment où j'allais pénétrer dans la station pour signaler à l'équipe du Club que j'étais bien là.

On s'est salué.

J'ai relevé "l'anomalie" et il m'a dit qu'il voulait ABSOLUMENT savoir ce que valait cette fameuse GS que tout le monde rêve de posséder sans oser le dire ;-).

Il m'a dit quelque chose du genre : "C'est 4.000 € de pièces, 2.000 € de marketing et ... 2.000 € de bêtise humaine !!

Il ne changera donc jamais et son franc parler fait souvent mouche même si ça ne lui vaut pas que des amis !!

Après une addition rapide, j'ai compris qu'il s'agissait d'une seconde main. Si j'ai bonne mémoire elle est de 2008 et affichait 20.000 km au moment où il l'a acquise.

Il a reconnu que la partie cycle était fantastique mais qu'à côté du V4 de la nippone, le flat-twin de la bavaroise faisait bien pâle figure : pas d'envolées lyriques ici, la messe étant dite à 6.000 tours grand max, alors qu'avec la Honda, c'est à ce moment là que débarquent Jésus, Marie, Joseph et tous les saints, Amen !!

Sans doute la "bouilloire" avec ses 125 chevaux apporte-t-elle une partie de la solution à cette critique ...


Deuxième surprise une fois à l'intérieur : je croise le sympathique Paul, le gars qui roule souvent en duo sur une Tiger 1050 bleue et qui a été victime d'une chute récemment. Il a toujours l'avant bras et le poignet maintenus par une atèle et il est là, avec madame, pour faire le périple avec nous, à bord de sa Ford Focus, histoire de ne pas complètement gâcher ses vacances ...


Je n'ai pris ni café, ni croissant, qui n'étaient d'ailleurs pas offerts. Ce n'est pas pour cette raison que je m'en suis privé, la question étant plutôt de savoir pourquoi prendre deux petits déjeuners, à peine espacés de 2 petites heures, n'est-il pas ?


J'ai donc rejoint Jacques et Solange sur le parking et nous avons décollé autour de 9h35-40.

 

Le road-book empruntait de l'autoroute pendant près de 150 bornes, histoire de se voir avancer rapidement, le total de l'étape représentant quant à lui 450 km.

 

Plutôt que de faire le plein sur une station bondée au bord de l'autoroute, on est sortis à Strassen, à une pompe Q8, pour un complément de 9.17 litres d'euro95 à 1,318 €.

On y a bu un petit café et on est repartis vers 10h40.

On a pris la sortie 37.2 (le matin !) et on est montés sur la D634 vers Trèves, puis la D918 en passant par Stuckange, Chemery-les-Deux, puis encore la D118 et Hestroff, la D55 vers Gomelange et Bettange, plus loin les D19 et 20 et Baronville et enfin la D674 jusque Morhange et ... la fin du road-book "a" du jour.


On avait déjà 225 bornes derrière nous et on commençait à avoir grand faim !

 

Dans le centre ville, il y avait un resto dont l'enseigne annonçait, en grand caractères, des grillades en long, en large et en travers (de porc !) mais malheureusement ... pas le week-end (!?). Le gars nous renseigna une pizzeria à 500-600 mètres. Nous avons hésité à les faire à pied dans la mesure où nous avions déjà rangé les motos, enlevé nos casques et gants, etc ...

Heureusement que nous avons repris les motos car les 500-600 mètres faisaient au moins le double et, comme il faisait grand beau et qu'on crevait de faim mais aussi de soif, on ne serait pas arrivés vivants à la "Villa Roma" !
Finalement on s'est retrouvés là à plus d'une vingtaine, au point que ceux qui se pointèrent un peu plus tard ont été refoulés pour manque de place.
Histoire de me mettre déjà dans le bain italien, j'ai pris des fusilli aux cèpes et au foie gras poêlé, le tout d'excellente facture même si le foie était à la limite de la crémation ... Hein ? ça se dit ça ?? Ouais, il était presque cramé si vous préférez !!

J'ai aidé Solange à terminer son pichet de vin du patron.


Nous sommes repartis et avons tracé jusqu'à Hausach, 169 bornes plus loin, après avoir traversé Bermering, Sarrebourg, Dabo, Wallelonne (in Babylone), Ittenheim, Holtzheim en France, puis Offenburg et Hasslach im Kinzigtal en Allemagne.


Là, à la terrasse d'un café, toujours sous le soleil exactement, Solange et Jacques ont pris un Schweppes agrumes alors qu'aussi loin que je sois concerné, j'ai continué dans la continuité italienne en commandant un "latte macchiato" (un lait au café en quelque sorte).


Il restait quelque 50 bornes à parcourir avant d'atteindre l'hôtel.

Hélas, à peine à quelques encablures du "Waldblick Aufen" de Donaueschingen, il a commencé à pleuvoir comme vache qui pisse, une averse d'orage qui imposait les plastiques.

Au hasard d'un abri de fortune, nous avons fait la connaissance d'un jeune gars qui roulait en TDM 900 et qui avait profité de l'arrêt forcé pour fumer une ... sèche sous la pluie ;-))


A un moment, en suivant le road-book à la boule et à la flèche, on a été amenés à emprunter une toute petite route interdite aux motards ...


Arrivés à l'hôtel, j'ai gagné ma chambre "single".

Elle était toute petite, légèrement mansardée même, mais ne manquait d'aucun confort.

Après une longue et salutaire douche, j'ai gagné le restaurant.

On s'est retrouvés à table avec le même jeune à la TDM, en face duquel se trouvait un indépendant en GS qu'on a un peu chambré alors qu'il avait évoqué le Linchtenstein puis le Luxembourg, reconnus comme étant des paradis fiscaux voyez, ainsi que d'autres convives bien sympathiques également dont un gars de l'assistance (mécanique hein, pas de la DAS !).


Au menu : une soupe (potiron/carottes ou potimarron), suivie d'une salade puis d'un rôti de porc accompagné de gratin, le repas se terminant par un bon dessert.
A la fin du repas, Luc PAQUIER s'est amené à ma table, accompagné d'une serveuse avec une bouteille de mousseux dans les mains, cadeau de l'hôtel pour mon anniversaire et tout le monde d'entonner le traditionnel "happy birthday" !!

Beau moment indeed !!
Je suis allé au comptoir pour demander des verres et j'ai partagé la bouteille avec mes voisins de table.


Pendant que d'autres poursuivaient bruyamment leur soirée au bar, j'ai sagement regagné ma chambre, j'ai parcouru mes e-mails, mes sms et mon compte Facebook pour voir qui avait pensé à moi en la circonstance ... 58 ans ce 6 septembre, ça commence à chiffrer hélas, c'est là qu'est l'os et l'arthrose qui va avec !!

 


Jours 1 & 2, l'aller ... allez, allez, allez !!



A l'arrivée à l'hôtel la veille, le parking étant trop petit pour accueillir toutes les motos, certains d'entre nous se sont mis en quête d'un caillou plat pour assurer la béquille latérale afin qu'elle ne s'enfonce pas dans le sol meuble avec les conséquences que vous pouvez imaginer.

 

A l'instar du Petit Poucet, tout motard qui se respecte devrait emporter avec lui un sac de cailloux, non pas pour retrouver son chemin, les Tripy et autres GPS sont là pour ça, mais pour ranger son destrier sur n'importe quelle surface ... terrestre ;-)


Après le petit-déjeuner, fixé à 8h00 et pris en tenue civile, un passage par la chambre pour s'équiper et l'arrimage des bagages, nous sommes repartis en direction de Solda (Sülden) en Italie par un double road-book (a et b) long de 350 bornes.


Le premier tronçon passait par Geisingen, Engen, Eigeltingen pour poursuivre sur Nenzingen, Stockach et Ludwigshafen Friedrichshafen (merci lecteur anonyme qui m'a soufflé la correction !).

 

Nous nous sommes rapidement rendus compte que le trafic en ce beau dimanche matin était important.

Mais ça s'est gâté encore plus une fois qu'on a atteint Ludwigshafen Friedrichshafen et les rives du lac de Konstanz !

Une catastrophe : il y avait des bagnoles partout sur une route relativement étroite et traversant des tas de villes et villages débordant de touristes du dimanche.

Assurément c'est "the place to be" au moindre rayon de soleil !! Ce calvaire a duré 65 km environ, avec des dépassements en saut de puce, toujours avec la crainte de couper les lignes blanches car les automobilistes allemands en général n'aiment pas trop qu'on force le passage en s'intercalant entre leurs grosses berlines rutilantes.

Force est de reconnaître également qu'on épiait aussi les radars et la maréchaussée allemande, qui n'a pas la réputation d'être particulièrement tendre ...


Petite pause conseillée à Lindau pour jeter un coup d'oeil sur l'île, se dégourdir les guibolles et faire pleurer Popol !

 

4 bornes plus tard, on franchit la frontière autrichienne mais on ne voit pas très bien où on peut acquérir la vignette pourtant recommandée par les organisateurs.

On s'arrête, on hésite et puis on voit défiler quelques compatriotes et compagnons de club qui filent tout droit sans demander leur reste.

Autant dire qu'on leur emboîte les roues et continue sur Dornbirn, Schwarzenberg où je m'arrête pour attendre l'ami Jacques qui se concentre plus sur les paysages que sur la route. Il faut avouer qu'ils deviennent de plus en plus beaux, avec des reliefs de plus en plus prononcés et déjà quelques galeries qui préfigurent les montagnes qui approchent à grandes enjambées ...


Pfff, vous imaginez vous, des montagnes qui approchent à grandes enjambées ?? C'est vraiment n'importe quoi ;-)))


On se retrouve, on continue encore quelques kilomètres et on arrive à Au, à hauteur de l'hôtel-restaurant Schiff où nous décidons de marquer la pause déjeuner pour les uns, dîner pour les autres suivant qu'on a plus ou moins faim ou qu'on réside Outre ou pas Outre-Quiévrain !!


Sur le conseil de mes amis qui ont bourlingué à travers le monde et par delà, je commande une "wiener schnitzel".

A la question de savoir si j'en prends une "kleine" ou une "groBe", vous me connaissez, j'opte pour la "GS" (Grosse eScalope !!) ... qui déborde pratiquement de l'assiette : quand on est gourmand ... on  est gourmand !!

Repus, nous reprenons la route par Warth, Rauz, Sankt-Anton, Landeck, Fliess, Nauders et on atteint la frontière italienne qu'on franchit allègrement pour arriver ensuite à un des spots touristiques phares du coin : le clocher immergé de Curon Venosta !!

Si certains se demandent encore ce que ce clocher fait là, supputant qu'il a été sauvé des eaux en même temps que les animaux du cirque de l'Arche, d'autres se renseignent, se penchent sur les nombreux panneaux explicatifs plantés ici et là à divers endroits du site et apprennent qu'il est le seul vestige encore apparent d'un village qui a été noyé pour répondre à des besoins énergétiques avec la création d'un lac artificiel, le lac Résia ...

En hiver, quand le lac est gelé, le clocher est accessible à pied.

Une légende raconte que certains jours d'hiver, on entend encore sonner les cloches (qui furent pourtant enlevées le 18 juillet 1950, avant la formation du lac).


Les légendes ont la vie dure ... et ne sont pas dures d'oreille, que du contraire, puisqu'elles font entendre des sons imaginaires ;-))


Face au clocher, sur un escarpement de la rive, un bar-restaurant nous tend ses parasols, plantés en terrasse.

On s'y retrouve et, selon une coutume pas séculaire mais presque, étant donné que je suis ... quelque part italien d'origine, j'offre le traditionnel gelato.

Je ne sais pas s'il était "home made" mais il dégoulinait de savoir faire ;-)
On était là, à quelque 1500 mètres du niveau de la mer et on profitait pleinement de ce moment privilégié.

Faut imaginer que 48 ou 72 heures plus tôt j'étais encore prisonnier dans 20 m2, la tête dans mes déclarations fiscales et une ... montagne de papiers !!!

On a continué notre ascension en passant par Gomagoi et avons atteint Solda (Sulden) situé 400 mètres plus haut encore, autant dire qu'on touchait presque la queue des étoiles filantes ;-)


Didier S. était là, il nous attendait.

Pour rappel, il remontait de Provence et avait abattu plus de 700 km sur sa journée pour nous rejoindre là-bas.


On a rangé les motos dans le grand garage, on les a délestées de leur fardeau et on a été prendre nos clés à la réception.

 

Nous avions carrément une suite plutôt qu'une chambre : elle faisait bien 4.5 mètres de large sur 8 mètres de long avec des penderies en veux-tu en voilà, un grand lit double que Didier m'a laissé pendant qu'il allait occuper un petit lit pliant.

J'ai bien essayé de le convaincre de prendre le grand, plus confortable, mais ... je n'ai pas insisté ;-)
Mon regretté papa disait parfois, en guise de leçon de vie : "Non domandare ma non rifiutare" , ce qui pourrait se traduire par "Ne demande pas, mais ne refuse pas", dans le sens où il ne faut pas quémander mais quand on vous offre quelque chose, il serait idiot de le refuser !!


Le premier soir, au restaurant, on manquait de place, la faute à des touristes italiens qui ne devaient normalement pas être là (?!?), de sorte que nous nous sommes retrouvés à une table, un peu à l'écart des autres, à laquelle nous on rejoint 2 motards carolos plutôt volubiles.

 

Nous avons très bien mangé : un mélange de buffet et de service à table, le tout arrosé par un bon vin du pays que j'vous dis pas comme il coulait de source sûre !!
Après çà, on a fait une longue promenade digestive avant de rejoindre Morphée ...

 

Et de deux !!

 


Jour 3



On commence par les photos du jour, ainsi les plus "fades" y jetteront un œil (ou 2) distrait(s) et passeront leur chemin ;-)
Pour les autres, voici en quelques mots (hum, hum), le résumé du jour !!


L'hôtel se trouvant pratiquement au pied du Stelvio, on n'avait pas fait 17 bornes qu'on l'attaquait par la face nord ;-)  Ne vérifiez pas, c'est juste une expression familière dans le milieu de l'escalade !


Annoncé comme le plus haut col routier d'Italie, culminant à 2.758 mètres d'altitude, il comporte une soixantaine de virages en lacets. C'est, à ce qu'on dit, un col mythique que tout motocycliste se doit d'avoir fait !


Et bien vous voulez que je vous dise ? Il a beau être mythique, j'avoue que tous ces lacets ne sont pas faits pour me plaire. Entre charentaises, comme je l'ai déjà dit, je préfère finalement les mocassins, bien plus faciles à chausser ;-)
Après, c'est vrai qu'une fois qu'on est là-haut, le spectacle est grandiose même si gâché par un tas de boutiques de souvenirs et de terrasses bondées de motards et autres touristes d'une heure ...


En fait, je préfère m'arrêter un peu avant ou un peu après un sommet, ainsi je me retrouve seul et je peux faire de belles photos où on ne voit .. que ma moto et le paysage à perpète de vue !


Pour le coup je m'étais arrêté avec la meute.  
J'avais planté la Tiger dans le "bon sens", tête de fourche vers le haut, pour avoir plus facile à repartir ensuite ...

 

Un jeune gars en DL bleue s'est rangé près de ma Blanchette.

Il faisait partie du groupe de Moto 80.

Il m'a demandé si j'étais content de la Tiger et, au cours de la conversation, j'ai appris qu'avant sa DL bleue, il avait possédé une Suzuki Freewind, dites-donc ! Je lui ai finalement conseillé la 1050 Sport plus pêchue plutôt que la 800, plus linéaire, car il semblait plus attiré par la pêche que par la ligne, hé hé ...

 

De là à ce qu'il apprécie la pêche à la ligne, il n'y a qu'un Passo !!

Jacques et Didier sont arrivés bien plus tard. Ils s'étaient arrêtés en route pour faire des photos.

J'ai aussi appris qu'au détour d'un lacet Didier était tombé.

Les lacets sont tellement serrés qu'on est obligé de se déporter presque complètement à gauche pour les négocier correctement et rester sur sa droite une fois le lacet passé.

Le souci c'est lorsqu'un autre véhicule, quel qu'il soit, arrive dans l'autre sens. On est alors obligé de serrer plus à droite avant le lacet tout en perdant de la vitesse, au point qu'on arrive à la corde quasi à l'arrêt. Pour peu qu'on ne puisse pas accélérer rapidement, on pose le pied au sol ... mais gare au devers et aux courtes pattes et ... bardaf, c'est l'embardée !!


Au final, plus de peur que de mal, même que je suis sûr qu'il n'a même pas eu peur le Didier ! On l'a aidé à redresser la TDM, reine des montagnes disiez-vous (?), et il est reparti comme en 14 ;-))


On a entamé la descente ensemble mais comme toujours, une fois que ça descend, je me sens pousser des ailes !
Attention, "j'ai une bonne descente" mais ça n'a pas empêché quelques malâââââdes de me doubler et de me laisser quasi sur place et pas toujours des gars en sportives car j'ai vu défiler l'une ou l'autre grosse GT !!


Je suis arrivé à Bormio, je me suis rangé à l'ombre et j'ai attendu, attendu, ils ne sont jamais venus, zaï zaï zaï zaï ... alors j'suis r'parti, que vouliez-vous que je fasse ? Marre d'attendre aussi !!


J'ai donc continué sur Santa Caterina Valfurva (tchi tchi !!) et le Passo Di Gavia et je suis arrivé à Ponte Di Legno (qui signifie Pont de Bois en français) où je me suis un peu emmêlé les boudins, d'abord dans la vieille ville faite de pavés et de rues très étroites aux pentes abruptes, puis dans la ville nouvelle où je n'ai remarqué aucun restaurant qui vaille la peine qu'on s'y arrête parce que dépourvu de terrasse au soleil ...

 

Tiens, petit "trou normand" avant de ... passer à table.

En cherchant à l'instant après je ne sais pas trop quoi, je suis tombé sur la TRIUMPH Dolomite !!

Pour autant que je m'en souvienne, c'était une bien belle caisse qui transpirait la sportivité !

 

Et donc, je passai "le petit pont de bois", chargeai le road-book Dol1403b et continuai ma route.

Mais la faim commençait à pousser des cris au fond de mon estomac qui avait tendance à descendre (rapidement le bougre) dans le fond de mes bottes !!


J'arrivai à Vermiglio que je traversai à 30 et 50 à l'heure suivant les panneautages ...

Le way-point suivant étant annoncé 30 bornes plus loin, je me ravisai et je fis demi-tour.

 

Je revis l'hôtel-restaurant qui affichait une pancarte représentant un motard et qui "parlait" de polenta !

Il n'en fallait pas plus pour combler un motard affamé !!

Et c'était en effet excellent. Il y avait là une grande famille couvrant 3 générations qui partageait le même menu, unique d'ailleurs, et qui s'exprimait dans un italien au fort accent qui m'a rappelé celui de la famille de ma sainte mère, originaire de Collebeato, un petit village à 80 km à l'ouest de Milan.

Enfin j'entendais parler italien !!!

Car, entre nous, j'ai très souvent eu l'impression, plus que l'impression d'ailleurs, qu'on était en Autriche.

Je me suis promis de me pencher sérieusement l'histoire de la région pour comprendre le pourquoi du comment !


J'ai pensé que mes amis me retrouveraient mais ce ne fut pas le cas.

 

Je poursuivis dès lors ma route, seul, en direction de Varollo-Scanna, Lana et Marling(o).

Le road-book proposait d'éventuellement visiter la ville de Merano même si on allait y repasser le jeudi.

Comme le temps s'était un peu dégradé, je pense même qu'à ce moment là il commençait à tomber quelques gouttes, je décidai d'investir la ville !!

 

Je me suis garé, très mal d'ailleurs, dans une petite rue qui longeait une église et son cimetière.

Juste le temps de marcher jusqu'au carrefour un peu plus bas que je croise une camionnette des "carabinieri".

Je la suis du regard, des fois qu'ils s'arrêteraient à hauteur de la Tiger pour verbaliser, mais ils ont continué leur chemin.

Je suis donc entré sereinement dans l'église et j'ai pris quelques photos. Un album sans photos d'église n'est pas digne de foi, c'est une évidence !!


Le temps s'est ensuite remis au beau et j'ai continué à attaquer le bitume, histoire d'oublier que j'étais là en touriste ;-))


Comme il était encore relativement tôt, j'ai marqué l'arrêt à Prato Stelvio pour "visiter" un bien étrange musée à ciel ouvert.

A peine avais-je passé "la porte" qu'un gars en short avec une plume d'indien dans le ... chapeau est venu à ma rencontre en m'adressant la parole en allemand bien entendu !

 

Finalement, je n'ai jamais très bien su si je devais dire que j'étais belge ou italien dans ce pays et il m'est même arrivé de m'exprimer en anglais pour me faire comprendre ...

 

J'ai donné 1 € au gars à plume, c'était la somme qu'il demandait, je n'allais tout de même pas lui donner plus et, par politesse, j'ai photographié un tas de brols de plus ou moins mauvais goût avant de partir en lui montrant un pouce levé en guise de félicitation pour l'ensemble de son œuvre !!

 

N'empêche, il en a mis du temps pour obtenir un tel résultat !!

J'ai ensuite regagné l'hôtel, j'ai rentré la moto au garage à l'aide de la clé électronique qui ouvrait également les chambres et j'ai pris mes aises pour faire ma toilette du soir, barbe comprise car elle avait 2 ou 3 jours ...
Rien à signaler concernant le repas du soir, sinon qu'il suivait la même formule que la veille avec buffet et service à table.


Petite promenade digestive en solitaire car les autres ont trouvé qu'il faisait trop froid ... et c'est vrai qu'il ne faisait pas bien chaud, peut-être 8-10 degrés tout au plus mais on logeait à près de 2.000 mètres d'altitude, faut pas l'oublier !!


Un oeil à ma tablette avant de fermer l'autre oeil et voilà encore une très belle journée qui se terminait ...

 

Nan, ce n'est pas un "motoportrait" !!


Jour 4


Voici donc l'album du 4ème jour !!!!


Ce n'est pas un secret de dire que le road-book du jour, long de 260 bornes, partait de Solda et revenait à Solda, mon capitaine ;-))


Avant de continuer, merci à Didier pour le lien qu'il m'a transmis dans le commentaire 3, du message précédent. Si vous êtes intéressés par le singularité linguistique en général et par celle qui règne dans cette région en particulier, lisez
ceci : perso, j'ai tout lu ... On me dit bavard mais je sais lire et écouter aussi ;-))


Et donc, nous voilà partis pour la seconde boucle au départ du Paradies ... Hôtel !


Jacques part devant mais pas pour longtemps (ouf ! car ça descend vachement dès le départ !!) car, au premier changement de direction signalé par le Tripy, il continue tout droit au lieu de tourner à gauche : il se défendra plus tard en disant que ça revenait au même, les routes se rejoignant quelques hectomètres plus loin, ce en quoi, il n'avait pas tort ...
Du coup, ça m'a fourni l'excuse d'encore rouler devant, sans devoir désespérément ronger mon frein ;-)


Les patelins défilent, Pratto allo Stelvio, Glorenza, Malles Venosta jusqu'à arriver au Lac de Résia, le fameux lac artificiel d'où émerge le clocher dont je vous ai déjà parlé, mais au lieu de s'en rapprocher, le road-book nous a fait emprunter un petit chemin de chèvre, pas plus large que 2m-2m50 qui grimpait dans la colline. A force de chercher le point de vue idéal pour lui tirer le portrait, on est passé outre et le clocher n'était plus qu'un petit point dans un horizon lointain. Didier a raté l'essentiel du voyage : le clocher et ... le gelato !!


On est arrivés à la frontière autrichienne.

 

Cette fois on a repéré un bar où nous avons acheté une vignette à 4.90 € et valable pour 10 jours et où nous avons pris un café. En sortant, il suffisait de jeter un coup d'oeil au ciel pour se rendre compte qu'on ne resterait plus au sec très longtemps. On a donc enfilé les combis pluie à l'abri, avant de prendre la route : il vaut mieux prévenir que guérir comme on dit dans les milieux de prévention à la guérison ...


En fait, on n'a fait que quelques kilomètres sur le sol autrichien, une quinzaine tout au plus car on était tout de suite en Suisse !

 

On a continué sur Saint-Moritz avant lequel il était question de passer au road-book "b" du jour qui n'allait pas jusque là. Mais Jacques tenait absolument à voir la ville.

J'avoue que j'étais un peu inquiet car ce n'était pas la première fois qu'on pénétrait en centre ville pour irrémédiablement s'y perdre, tourner en rond et repartir la queue et la motocyclette entre les jambes ...

J'ai même eu des échos comme quoi quelques uns d'entre nous se sont pris des P.V. pour stationnements interdits, certaines zones citadines étant exclusivement réservées aux riverains !

 

Finalement, on s'est juste plantés bien loin du centre et on a tiré quelques clichés sur lesquels on a figé "cette station très huppée comportant pas moins de 5 palaces, située au bord d'un joli lac et entourée de 3 sommets à plus de 3.000 mètres"

 

Aaaah, mais c'est bien sûr, c'est la raison pour laquelle Jacques tenait ABSOLUMENT à y aller. C'est un dingue de sommets : quand il en voit un, il ne se sent plus !! Vous imaginez dans une région comme les Dolomites ? Le Nirvana, na na na na, na na na na, comme dirait Lio ;-)


Ce n'est pas ça, j'aime aussi les sommets mais, comment dire, quand on en a vu un, hein ...
Je plaisante !! Un tel spectacle surprend TOUT LE TEMPS et on ne s'en lasse JAMAIS !!


Et quand on a fait le Passo del Bernina un peu plus tard, je n'ai pas manqué de m'extasier à nouveau, de m'arrêter quelques fois pour humer l'air ici, suivre un troupeau de moutons noirs là-bas et sortir le Canon (à neige éternelle ?) plus loin là-bas encore !!


Encore une belle descente vertigineuse après un sommet à 2.328 mètres ...

 

Finalement, comme pour les montées en lacets, j'ai remarqué que le fait d'utiliser furtivement le frein arrière en descente pour réduire le rayon du virage, fonctionnait plutôt bien : donc, freinage de bucheron sur l'avant, lâcher du frein, pression sur la pédale de droite tout en mettant du gaz pour repartir au plus vite vers le lacet suivant et ainsi de suite, suivez ??


Pas étonnant qu'en fin de journée on ait les avant-bras en compote ...

 

A la réflexion, peut-être que ces grosses GT au freinage combiné, c'est bien plus simple à "gérer" à ce niveau-là ... sans parler des systèmes paralever et telelever de certaines bécanes teutonnes qui annihilent les effets de plongée et de cabrage ... Cela étant, quid des "sensations" pures dans ce cas-là, hein, je vous le demande ???


En bas du Passo dormait Livigno, une ville "hors taxe".

 

J'ai planté la béquille de la Tiger dans le parking du premier restaurant que j'ai vu.

La déco extérieure était originale, avec notamment cette Vespa jaune et blanche pour attirer le regard du motard averti ;-)

Etant donné l'heure, assez avancée, j'ai demandé au cuisinier qui trainait dehors s'il était encore possible de manger à 4 personnes et, à partir de là, j'ai attendu les copains en restant bien en évidence au bord de la route pour leur signaler ma présence.

On a super bien mangé, simple mais excellent, comme souvent dans les petits restaurants italiens où on parle italien ;-)

A la demande des copains, j'ai questionné le serveur sur le prix des carburants car "tax free" ça ne concernait peut-être que les tabacs et les alcools, ces saloperies qui vous tuent à petit feu ou à petites rasades ...

 

Quand il m'a dit 1,08 € j'ai d'abord compris 1,80 € tant mon oreille n'était plus habituée à la langue de Dante.

Et oui, 1,08 € les gars ?

Vous imaginez ??

A ce tarif là, on se prend à rêver d'un réservoir de camion, non ??


Là, je ne sais même plus combien de litres j'ai pu mettre et comme j'ai payé en cash, je n'ai pas de trace bancaire.

Il me semble que ça devait tourner autour de 8-9 litres tout au plus.


Après ça, on a enfilé les SS 301 puis 38 en direction du Stelvio qu'on a escaladé une seconde fois, par la "face sud" cette fois et cela m'a semblé plus agréable, la montée s'accompagnant de virages (un peu) plus amples avant une descente "détricotante" !


A noter que ce Stelvio est un endroit très célèbre et par conséquent très couru et donc très encombré.

Cette fois-là, si je ne m'abuse, j'ai croisé un rallye de vieilles voitures qui le descendait, suivi par une concentration de Ferrari, et , à un moment, dans la montée j'ai raccroché un train de 2 Porsche Carrera qui faisaient un bruit d'échappement d'enfer, surtout dans les galeries, souvent obscures et sombres autant que dangereuses, et qui me laissaient sur place quand elles réaccéléraient dans le sinueux grâce sans doute à leur 24 roues motrices ...

Je dis 24 parce que chacun des boudins de ces monstres fait au moins 6x la largeur d'un pneu de moto !!

N'empêche, j'ai eu le dernier mot une fois qu'elles ont dû se ranger derrière une file de caisseux en goguette et je les ai toisées du haut de ma selle, placée 50 centimètres plus haut que leurs sièges baquets ;-))


Il ne restait alors que quelques kilomètres à parcourir pour regagner l'hôtel et comme il était encore relativement tôt, pendant que Didier essayait la piscine, j'ai déjà commencé à replier mes vêtements vu qu'on changeait d'hôtel le lendemain.

 

On quittait Solda pour rejoindre Corvara, plus à l'est.

 

Pas grand souvenir de la soirée sinon peut-être que la serveuse m'a sermonné parce que j'avais chipoté à la trancheuse à "prosciutto" alors qu'il "faut pas toucher p'tit con" parce qu'elle se "règle" toute seule en faisant avancer le morceau de jambon automatiquement par un jeu de leviers, poulies, vilebrequins, manetons et autre vis sans fin !!

Ouais mais les tranches étaient bien trop fines mademoiselle ...

Teuh, teuh, et de tourner longuement la manivelle pour me prouver qu'elle avait raison !!


Bon, "là-dessus", y a plus qu'à poser la tête sur l'oreiller !


Jour 5 !!!!!



Pourquoi changer une formule somme toute logique ?

Voici donc, les photos de ce 5ème jour qui nous faisait pénétrer au coeur du sujet si je puis dire, dans la mesure où nous avons vu là les "véritables" Dolomites, appelées "Monti Pallidi" (les montagnes pâles) avant qu'elles ne soient rebaptisées « Dolomites », en hommage à Déodat Dieudonné Sylvain Guy Tancrède Gratet de Dolomieu ... qui s'intéressa un jour à la roche qui les composait !


Nous sommes partis comme la veille, sur la SS622 puis la S38 vers Merano, une S38 extrêmement encombrée par un défilé permanent de voitures et de camions dans les 2 sens et sur laquelle il était difficile de se frayer un chemin tant elle zigzaguait, coupée par une ligne blanche quasi continue !!


A l'entrée de la ville de Merano, j'ai laissé Jacques passer devant pour qu'il choisisse le meilleur endroit où ranger les motos et qu'on entreprenne une visite au pas de course ou presque.

 

Hélas, on s'est vite perdus de vue car entre son hésitation et mon impatience, jusqu'à ce que, sans m'en rendre compte, je fasse demi-tour sur une grande avenue en sens interdit, pour ensuite me perdre dans des arcanes de petites rues adjacentes qui ne menaient nulle part !

Finalement avec la boussole et les indications du Tripy, j'ai réussi à fuir cette jungle urbaine avec mon Tigre, sans demander mon reste et tant pis pour le charme certain de la ville (dixit le road-book papier), les rives du fleuve Passirio, la Laubengasse commerçante et les jardins du château Trauttmansdorff !!


Un peu fatigué par la densité du trafic et cet intermède forcé en centre ville, je me suis arrêté à la première terrasse venue, d'autant plus bienvenue qu'il y avait là d'autres motards du groupe dont le sympathique Eric et sa TRIUMPH Trophy.

En voilà un qui a tout compris : il a laissé son ancienne 1200 LT pour ... cet ersatz britannique ;-))

Un peu plus tard, j'ai vu arriver Didier auquel j'ai fait des grands signes.

Il m'a dit qu'il avait abandonné Jacques et Solange qui étaient partis à pied vers le piétonnier ...

Il ne se voyait pas déambuler sous le soleil avec tout l'équipement.

 

Pour rappel, il s'agissait d'une étape de liaison, les top-cases et/ou les valises étaient par conséquent pleins : il était dès lors impossible d'y ranger casque, gants et autres effets personnels pour arpenter le pavé débarrassés de tout ce bazar ...


On ne les a pas attendus et on est repartis direction San Leonardo dans l'intention d'arriver au terme du road-book "a" situé à Sterzing en allemand ou Vipiteno en italien.

Oui, c'est un peu comme, par exemple, notre bonne ville de Mons qui devient Bergen pour peu qu'on la regarde de Flandre ou votre Lille qui devient Rijsel dès qu'on passe la frontière franco-belgo-flandrienne !!


Le temps commençait à se gâter sérieusement et il était moins une qu'on s'arrête pour enfiler les plastiques lorsque, fort opportunément, est apparue l'auberge Gafthof Alpenrose à Bressanone à hauteur de laquelle nous avons décidé de couper le contact !

Nous nous sommes installés au fond de la salle.

Après un rapide coup d'oeil à la carte et l'aide de Didier pour la traduire, nous avons opté pour une Wiener Schnitzel, une escalope milanaise accompagnée de frites.

Sur l'entre fait, Luc Paquier est arrivé avec Alice, ce qui nous a permis d'un peu discuter du voyage en termes organisationnels, puis le jeune gars en DL 650 accompagné d'Edouard sur sa CBF 1000 et enfin, plus tard encore, alors que nous étions sur le point de terminer notre repas, Jacques et Solange qui semblaient bien fatigués et heureux d'être là.


Un café plus tard, sans les attendre une fois encore, nous sommes repartis Didier et moi en direction de Sarnthein (Sarentino) puis Bozen (Bolzano), capitale du Haut-Adige, caractérisée par ses belles maisons et son "Dom" mais que nous avons zappée sans même y jeter un oeil distrait : la ville, non merci !! On laisse ça aux touristes, nous on a mieux à faire et de la route à tailler !!


On passe Cardano, au rond-point après l'A22 on continue sur la S241 vers Welschnofen et Birchabruck (Ponte Nova) puis à hauteur de Carezza Al Lago, on voit des motos stationnées devant l'Hôtel Castel Latemar qu'on rejoint pour nous aligner pareillement sur le parking.

On commande un café qu'on commence à siroter en regardant le bel aplomb rocheux face à nous dont le sommet se couvre de nuages par intermittence.


A chaque vrombissement de moteur, on vérifie si ce n'est pas l'un des nôtres qui arrive ... jusqu'à ce que j'aperçoive la GS blanche de Jacques auquel je fais à nouveau de grands signes pour manifester notre présence.

Il freine des 3 disques et vient à son tour se ranger comme à la parade à côté de nos machines.

Le garçon revient, prend la commande et nous suggère de prendre un apfelstrudel. On se tâte juste un peu et finalement nous "acceptons" de bonne grâce, d'autant que c'est Jacques qui régale : encore un de ces excellents moments passés en excellente compagnie dans un cadre d'exception !!


Il restait quelque chose comme 50 bornes à abattre avant d'arriver à l'Hôtel Costes de Corvara in Badia et il était écrit qu'on n'en avait pas encore fini avec les cols, sommets et autres passi !!

Car après Vigo di Fassa c'est l'ombre portée du Pordoi qui jetait la vallée dans l'obscurité et pour tout dire, au fur et à mesure qu'on montait, on se perdait petit à petit dans le brouillard jusqu'à atteindre le sommet à près de 2.300 mètres ...

 

Dans la descente sur Arabba, c'est la pluie qui s'est invitée, de quoi redoubler de prudence pour certains ... montés sur Fazer 600 pendant que d'autres finissaient en roue libre jusqu'à atteindre la destination finale.

Là aussi il y avait un grand garage mais il n'y avait pas de place pour tout le monde de sorte que quelques motards retardataires ont été amenés à laisser leur monture sur le parking.

 

 

L'endroit étant relativement retiré de tout, ça ne posait aucun problème.

 

Les chambres étaient moins luxueuses que dans l'hôtel précédent mais nous avions chacun un grand lit double et suffisamment d'espace pour éparpiller nos effets ainsi qu'une vaste salle-de-bain avec douche mais sans baignoire.

Il y avait également une piscine (pas dans la chambre, hein !) mais, comme pour l'autre, je n'ai même pas été y jeter un coup d'oeil ni tremper un orteil ...


Comme d'hab, j'ai ajouté un mot sur mon compte Facebook, j'ai envoyé un SMS à ma Douce, j'ai mis en charge tout ce qui devait l'être et, après une bonne douche, j'ai gagné la salle du restaurant où nous étions conviés à 19h30 ...


Belle salle, à la décoration "cosy" mais évidemment, quand vous y poussez une septantaine de motards et motardes, ça fait du bruit, c'est sûr !

Bonne cuisine, bon vin, rien à dire par contre de ce côté-là ! Nous avons partagé la table avec un "autre" Philippe, celui qui roulait en Ducati Multistrada et Marc, un gars de Sambreville qui étrennait sa toute nouvelle 1200 RT, une moto qui était censée rester au garage mais pour laquelle son concessionnaire s'est mouillé en lui montant un amortisseur arrière de remplacement, mais vous connaissez déjà l'histoire ...

 

Bon, sur ce, on va y aller hein ? Pas de balade nocturne, il fait bien trop froid même s'il y en a certains qui vont fumer leur clope dehors, en short !!


Tiens, ça me fait penser que, comme dans chacun des hôtels où nous avons logé, les couettes étaient bien trop chaudes pour la saison ...

 


Jour 6 !!!!!!



En guise d'apéro, voici "déjà" l'album du sixième jour qui consistait en une boucle de Corvara ... à Corvara, ben tiens avec, en points d'orgue, le Lago di Braies et Cortina D'Ampezzo, capitale des Dolomites !


Et comme je vous aime bien, et que Didier S. vous aime bien aussi et qu'il voulait apporter sa pierre à "Lady Fils", voici le lien vers
toutes SES photos qui sont d'autant plus les bienvenues qu'elles font la part belle à la Slovénie et sa capitale Ljubjana, que je n'ai pas visitée cette fois : pas de regret, je n'avais pas le compte suffisant de jours de congés ...

Cela sera pour une prochaine fois, peut-être !


Jacques s'est fendu de m'envoyer un lien vers ses 258 photos mais il les a dropées dans la boîte du même nom, une espèce de sorte de grand sac poubelle, sans même que le contenu en soit trié, voyez ?
De toute façon, tant qu'il ne me prouvera pas, par A+B, qu'il lit mon blog, je ne relayerai aucune de ses données, toute intéressante soit-elle, ainsi soit-il ;-))

 

Nous voilà donc au matin du 6ème jour, soit déjà aux 2/3 du voyage dans ces belles régions montagneuses du Nord de l'Italie ... ou du sud de l'Autriche, c'est vous qui voyez !


Petit déjeuner à la même table que le repas du soir, table que "nous ne pourrons plus quitter", la faute à une cheffe de salle plutôt stressée qui, pour des raisons d'organisation, insista lourdement pour qu'il en soit ainsi.

En effet, le matin nous devions choisir dans le menu, généralement entre 2 ou 3 possibilités pour les entrées comme pour le plat principal, en ajoutant un petit bâton à côté du plat choisi et sans doute ces menus étaient-ils numérotés par tables, elles mêmes numérotées afin que, le soir, les gens de salle sachent ce qu'ils devaient amener à chacune d'elle.

Si on s'était ensuite mélangés, c'est vrai que ça aurait posé de sérieux problèmes ...

La cheffe a même "menacé" d'imposer un menu unique si on faisait preuve d'indiscipline ... Elle devait être originaire d'un de ces pays de l'est où le communisme a fait des ravages dans les cerveaux, les privant de tout sens de l'improvisation et de l'initiative ;-))


Et donc, boucle de 200 kilomètres aujourd'hui.

 

On est passés par Kurfar, Zwischenwasser (à vos souhaits !), puis San Vigilio, Ober Oland pour arriver, après 67 kilomètres entre cols et vallées, au splendide Lago di Braies.

 

Encore une fois, j'y suis arrivé bien avant Didier et Jacques pour des raisons qui m'échappent encore ...

 

Il y avait déjà là quelques membres du club qui s'étaient garés un peu n'importe comment, dont un, avec sa FJR qui semblait embourbé tant il s'était avancé dans le sous-bois.

 

Il y avait une guérite et un gars, très baraqué, auquel j'ai demandé combien coûtait le parking : 5 € qu'il me dit dans un bon italien.

"Mazetta" que je lui fais comme réponse et de lui demander si on pouvait rester là où on s'étaient plantés.

Il me dit : "Pour moi ce n'est pas un problème, vous pouvez rester là mais si les carabinieri venaient à passer, ce sera le P.V. assuré".

Alors je lui dis : "Bon, on va rester là, on n'en a que pour quelques minutes ! J'espère que vous n'allez pas les appeler, hein ?" ... "Non", qu'il me dit dans un grand sourire qui inspirait confiance !!

Ainsi, j'ai pris le sac de réservoir et le casque dans la main gauche et le Canon dans la main droite, et je suis parti pour un "demi-tour" du lac, en fait jusqu'au petit pont de bois qui séparait les 2 rives.

Que dire ?

 

Les couleurs, la transparence de l'eau, les montagnes tout autour : encore un endroit magnifique où Dame Nature montre ses plus beaux atours. De quoi avoir des regrets de ne pas être équipé autrement, avec de bonnes godasses de randonnée et un sac à dos avec le pique-nique pour passer des heures à se balader ...


Au retour, j'ai croisé mes amis qui n'étaient finalement pas arrivés bien longtemps après moi puisque Solange et Jacques avaient déjà fait une partie du tour du lac mais par l'autre rive, alors que Didier en terminait avec sa promenade.

 

Nous sommes donc repartis ensemble jusque Toblach (Dobbiaco) puis Innichen (S.Candido) et au terme du road-book "a" fixé à Padola où je suis finalement arrivé avec un temps d'avance puisque lorsque je me suis inquiété de savoir si le premier restaurant rencontré, le Comelico, était ouvert, mes amis n'étaient pas encore là.

Il était fermé, le restaurant.

"Perchè ?" ai-je demandé à deux charmantes personnes qui vaquaient à leurs occupations : parce que le cuisinier est en congé ! ...

J'insiste et je demande encore "E perchè ??"

Elles me répondent que c'est son jour de relâche.

Et moi, faisant le dépité de dire : "Ben ça alors ! On vient de Belgique juste pour manger un morceau et le cuistot est en congé, ma parole !!"
Ce n'est pour autant pas pour ça qu'elles se sont décidées à aller voir dans le frigo si elles ne pouvaient pas me faire ... une omelette par exemple, pffff !!
Elles m'ont indiqué une pizzeria : il fallait prendre à droite, juste avant l'église du village.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai tourné en rond longtemps avant de la repérer. Il faut dire aussi que je retournais régulièrement sur la route principale pour guetter l'arrivée de mes acolytes !!

Finalement, ils sont arrivés et, en cherchant un peu, on a fini par la trouver cette pizzeria "Skay" !

 

Il y avait là plein d'habitués, signe que ça devait être bon. Et ça l'était. Et ça l'était plutôt deux fois qu'une.

Si S&J ont persisté à prendre leurs sempiternelles "tagliatelle con porcini", les 3 autres ont fait le même choix que moi à savoir une "sella di maialino", en fait une selle de cochon de lait, accompagnée de petits légumes et de petites pommes de terre sautées, épicées au romarin, exactement comme ma sainte mère les mijotaient : un régal, je m'en lèche encore les doigts rien que d'y repenser.

 

Les plus perspicaces auront noté que nous étions 6 à table et non 4 comme à l'habitude. Les amis qui faisaient le voyage en Ford Focus étaient de la partie également, eux qui d'habitude sillonnent les routes avec la belle Tiger 1050 bleue ...
Au moment de payer, j'ai hérité d'un tas de billets de toutes les couleurs alors que, perso, je n'ai eu qu'à tendre ma carte bancaire ;-)


La serveuse m'a dit avant de partir : "La prochaine fois, réservez une table et demandez le menu découverte : nous avons un tas de petites spécialités dont vous nous direz des nouvelles ..." On voudrait bien chère demoiselle mais on ne reviendra probablement plus jamais ici. Cela dit, il ne faut jamais dire jamais, n'est-il pas ??


On a repris la route, via Auronzo di Cadore où ça tournicotait encore pas mal merci, puis une belle vallée le long d'une rivière au bleu irréel, jusqu'à arriver à Cortina D'Ampezzo.

 

J'étais à nouveau tout seul.

J'ai là aussi vu quelques motards belges qui s'étaient alignés sur un parking légèrement en dehors du centre piétonnier. J'ai commencé à tourner en rond, dans la ville, au point que j'étais à nouveau "bien chaud" et que je m'apprêtais à repartir bredouille tant j'en avais plein ... le casque.

Mais je me suis ravisé et j'ai finalement glissé la Tiger entre deux autres motos, sur le parking où j'avais initialement vu mes compatriotes et compagnons de voyage !

 

En quittant la Blanchette, je me suis rappelé que ma botte droite baillait aux corneilles, la semelle s'étant totalement décollée sur près de la moitié de la plante du pied !
Saletés de bottes : achetées il y a à peine 2 ans, elles n'ont jamais été étanches à 100 % malgré leur nom usurpé d'Aqua Touring et voilà que la droite me lâche, un peu comme elle a lâché Sarkozy lorsqu'il ... prenait l'eau dans les sondages, voyez ?

Entre charentaises, il semble vouloir tenter un retour en jurant ses grands dieux qu'il a changé et mûri, mais ça ne trompe que ... l'oeil !!

A Cortina, la première chose que j'ai faite c'est de me diriger, en clapotant, vers le Bureau d'Informations pour savoir (en italien, ouais !!) où je pourrais trouver de la colle "spéciale pour bottes" !

A 400 mètres, en contrebas, il y avait "La cooperativa di Cortina", sur le Corso Italia, au N°40.

Après m'être un peu égaré dans les rayons, j'ai d'abord acheté une bouteille d'acqua frizzante, puis derrière les caisses, quelques marches plus haut, il y avait un espèce de "brico" où l'on m'a indiqué le rayon "colle spéciale pour bottes" : à 7.10 € le tube, elle pouvait être spéciale la colle !!


J'ai marché un peu, j'ai à nouveau croisé le couple en Ford Focus, tous les 2 une belle glace à la main, puis je suis retourné au parking et j'ai repris la route.


Il ne restait qu'une quarantaine de kilomètres pour atteindre l'hôtel mais quel bonheur d'encore se taper 2 cols, le passo FALZAREGO suivi par le passo VALPAROLA qui culminaient autour de 2100-2150 mètres.

 

Je me suis rangé sur une petite aire de parking, histoire de ne pas être rejoint par d'autres motards ou, bien pire, par l'un ou l'autre horrible mobile home, j'ai gravi un long chemin bien raide pour atteindre "la vue imprenable" et j'ai tiré quelques photos de cette immense immensité et de cette belle beauté sauvage. Il y régnait un calme très calmant et une lumière très lumineuse : voyez, je ne trouve même plus mes mots devant un tel spectacle ... spectaculaire ;-))


Après ça, rapide ^^ descente vers Stern (La Villa) puis retour à Kurfar (Corvara) et direction le garage de l'hôtel Costes.


A peine dans la chambre, j'ai généreusement badigeonné ma botte de colle et je l'ai coincée sous un des pieds de mon lit.


Une fois n'est pas coutume, on est descendus avec Didier et on s'est offert un Campari orange avant d'être appelés à tââââââââble !!

On a encore très bien mangé et à la fin du repas je suis passé à la réception pour demander un code WI-FI pour pouvoir me connecter à nouveau avec le monde entier et par-delà ... Hastières ;-)


La nuit était tombée sur le 6ème jour et il ne restait plus qu'à dormir en attendant le septième ... pendant lequel "Vous-Savez-Qui" ne fit rien, ce qui ne fut pas notre cas, autant vous le dire tout de suite !!

 


Jour 7 !!!!!!!


Comme d'habitude, on commence par les photos du jour : elles respirent encore la joie de vivre, non ? Il faisait bon être là, croyez-moi sur ... images !
Et ... sur parole(s) ! Les voici !!


Je vous passe le petit-déjeuner où l'on se retrouvait généralement vers 8H00 ...

J'interviendrai juste pour dire que le café était bien meilleur qu'à l'hôtel précédent et que je ne me suis jamais départi du menu suivant : petits pains multi-céréales, beurre, jambon et fromage ainsi qu'un bol de fruits frais en macédoine pour se rafraîchir et faire le plein de fibres et de vitamines

Cela n'empêchait pas un petit coup de brosse à dents avant de prendre le départ et, comme ça vous saurez tout, je passais par les toilettes "publiques" plutôt que d'embaumer notre belle salle-de-bains ;-)

 

187 kilomètres au programme du jour, cela peut sembler peu mais, en montagne, même si par moment on a l'impression de rouler comme un malâââââde, la moyenne est généralement ridicule.

Je suis presque sûr que les coureurs du Tour de France (ou du Giro) en tiennent une meilleure !!

Faut dire qu'ils s'alimentent et s'abreuvent en roulant ce qui est loin, très loin même, d'être notre cas, vous l'allez voir tout à l'heure, comme on disait dans le temps ...


On est partis sur Arabba d'abord suivi, 31 kilomètres plus tard et situé à environ 1.535m d'altitude par un patelin appelé Pocol ... A ce propos, le collage bricolé sur ma botte droite semblait relativement efficace, merci !


Après Pocol ça grimpait à plus de 2.200 mètres sur le Passo di Giau, un très beau col cerné de sommets typiques de la région.

 

Encore une fois j'ai planté ma béquille un peu avant d'atteindre le sommet pour éviter les "baraques à souvenirs" et la cohue, à pied, à cheval, à vélo, en voiture ou en camping-car et une fois les 2.236m atteints, j'ai directement plongé dans la descente, sans demander mon reste et sans un regard en arrière, les rétros étant là pour ça !


J'ai rejoint Selva di Cadore 900 mètres plus bas.

Sur la petite place je repère un bistrot et je vois que la Multistrada et la 1200 RT sont alignées devant la terrasse.

Je pile, je me gare en face, je demande si je peux me joindre et je m'installe.

 

On papote. Philippe G. me raconte un peu son parcours qui est bien long.

Imaginez : le gars a 72 ans (on lui en aurait facilement donné 10-12 de moins) et il fait de la moto depuis plus longtemps encore ;-))

Si je me souviens, il a avoué qu'il roulait toujours en mode "100 chevaux", les 50 supplémentaires étant bien inutiles à moins de faire du circuit !

Il a aussi dit que l'ergonomie des comodos était un peu bizarre. C'est ainsi que pour activer les poignées chauffantes par exemple, il semblerait qu'il faille pousser sur le bouton du starter, une fois le moteur lancé ... Bizarre, non ? Toute cette électronique impose qu'on se penche franchement sur le mode d'emploi avant de pencher sur la route !!

Marc et Philippe sont partis et ont cédé leurs places à Didier, Solange et Jacques, un Jacques qui n'a pas prétendu s'asseoir à l'ombre et qui a emporté sa chaise au bord de la route, au soleil, pour en profiter pleinement.


D'ailleurs, plus tard, quand nous sommes arrivés à Agordo qui marquait la fin de la première partie du road-book, j'ai été envoyé en ambassadeur à l'intérieur de la Pizzeria Agordina pour demander si nous pouvions manger dehors.

La serveuse accepta mais un peu de mauvaise grâce, comme lorsque je lui ai demandé si les portions du menu étaient ou non copieuses, ce à quoi elle répondit qu'elles étaient "normales" en me jetant un oeil torve accompagné d'une moue disgracieuse ...

Voyant qu'elle n'arriverait pas à gâcher le bon moment qu'on s'apprêtait à partager entre amis, au soleil, devant un excellent repas, elle se dérida petit à petit, affichant même l'un ou l'autre sourire.


Et donc, Didier et moi, nous avons pris le menu à 12 €, comprenant un bon plat de pâtes, des calamars en sauce, un quart de vin rouge et/ou de l'eau ainsi qu'un café, pendant que Solange optait pour une pizza "braccio di ferro", ce qui signifie "bras de fer" en référence aux épinards qui la garnissaient copieusement et que Jacques jetait son dévolu sur des tagliatelle au gorgonzola et aux noix. Comment je me rappelle très précisément de tout cela ? Parce que j'ai la souche sous les yeux pardi !!


J'avoue que si on m'avait proposé une petite sieste après ça, je n'aurais pas dit non : une belle prairie bien verte, un petit ruisseau clapotant, le chapeau de paille sur les yeux pour masquer les rayons du soleil et rrron zzzzzz, rrron zzzzzz, rrron zzzzzz !!

Au lieu de ça, on s'est traînés jusqu'aux machines qui attendaient au soleil et qui, comme les scouts, sont toujours prêtes à en découdre avec les lacets qui nous attendaient encore.

 

Car oui, mesdames et messieurs, on n'en avait toujours pas fini avec les cols.

 

Après Cencenighe Agordino sur la SR 203, puis Caprile sur la SP 641 et Canazei sur la ss 48, il fallait embrancher la SS 242, que nous avons d'abord loupée Didier et moi pour partir par erreur sur le Pordoi, mais qu'après un demi-tour nous avons rejointe pour continuer sur le road-book, au way-point N°9 précisément !


Et un Pasito par ci et un Pasito par là ;-))


Pasito, pasito ... c'est vite dit ça !

Primo, déjà, il n'était pas si tôt que ça et twingo, en plus, le Passo Sella et le Passo Gardena montaient quand même à 2.200 mètres ce qui, vu de Flandres, en impose drôlement non ??
Et quand je vous aurai dit qu'ils faisaient partie de la Marmolada, histoire d'étaler la confiture de ma culture, je vous en aurai définitivement bouché un coin !!

On s'est arrêtés au sommet de l'un ou l'autre et quand on a vu une affiche qui évoquait un musée dédié à la guerre 14-18, je suis entré dans la boutique pour en savoir plus ...Hélas (?), il fallait revenir à Moena, une trentaine de kilomètres en arrière pour le visiter et, sur le prospectus que me tendit la charmante dame derrière le comptoir, les horaires d'ouverture renseignaient les dates du 13 juillet au 13 septembre ...

C'est donc la mort dans l'âme ^^ que nous entamâmes (pfff, que le passé simple est compliqué !) la descente vers Kurfar (Corvara) et notre confortable hôtel Costes sur la Strada Planac, au numéro 17 ...


Etant donné que pour ceux qui avaient opté pour la formule courte, à savoir sans la Slovénie, il s'agissait du dernier soir avant de prendre la route du retour en 2 étapes vers la Belgique, le Club Moto 80 organisa un petit cocktail à 19h00 en guise d'adieu.

 

Son président, Luc Paquier, y alla d'un petit discours bien sympathique, évoquant la route du retour sans oublier de souligner qu'une camionnette d'assistance allait nous accompagner car, j'ai peut-être oublié de le préciser, il y avait 2 véhicules d'assistance cette fois. Il est vrai qu'avec autant de BMW's dans ... l'assistance (!), cela valait mieux, n'est-ce pas ;-))


Je dis ça mais, en l'occurrence, comme pour me contredire, cette fois se sont des japonaises qui sont restées sur le carreau, ou le pavé c'est selon, notamment une FJR dont la courroie de distribution aurait cédé, entraînant fort probablement une bouillabaisse dans le moteur ainsi qu'une CrossToureur qui aurait goûté du bitume ... mais là, je suis moins sûr comme pour son pilote qui aurait quelque chose de cassé à la main !


Après ça, on est passé à table et ce fut plus bruyant que jamais, sans doute les effets pervers des verres de mousseux qui étaient venus noyer les apéritifs que certains avaient l'habitude d'écluser au bar avant d'aller manger ...


Contrairement à Didier, j'ai commencé mon paquetage dès ce soir-là, histoire de ne pas trop traîner le lendemain avant le "grand" départ : rassemblement des affaires "douteuses" dans un sac gris, moyen mnémotechnique de retenir qu'elles étaient sales, choix de la tenue du lendemain ^^ et mise en sac de tout le reste en prenant soin de plier plus ou moins correctement le tout, histoire que tout retrouve sa place dans le top case Givi Maxia de 55 litres !!


Réveil réglé sur 7h30, as usual, et nuit réparatrice, entrecoupée par des rêves ... plutôt inquiétants de chutes libres dans les montagnes, avec une Tiger qui rebondissait de loin en loin pour atterrir sur une boutique de souvenirs.

 

 

Demain, je serai plus prudent, promis, juré !!

 


Jours 8 & 9 !!!!!!!!(!)



Et voici les photos du retour en 2 jours de ce beau voyage dans les "Dolomountains" ...
Même s'il s'est passé pas mal de choses ces 2 derniers jours, je les ai regroupés dans la mesure où il n'y a pas beaucoup de photos. C'est d'ailleurs souvent le cas lorsqu'on revient de voyage, on flâne moins et on va droit au but ou presque. Je dis "presque" parce que la première étape qui nous faisait rejoindre Finningen après 405 km, nous réservait malgré tout quelques belles surprises.
Mais commençons par le commencement !


Au matin, petit-déjeuner habituel avec les habitués puis il a bien fallu faire ses adieux aux amis qui continuaient sur la Slovénie.


J'avais décidé de voyager seul, sans me lier à quiconque car quand on ne sait pas comment les autres roulent, il vaut mieux ne pas se hasarder à essayer de les suivre s'ils carburent au kérosène ou à ronger désespérément son frein s'ils lambinent à la lambic, voyez ?


Histoire d'assurer l'avenir (?) j'ai fait le plein dès avant de sortir de la ville de Corvara (Kurfar !).

Première belle surprise : à la pompe, il y avait un beau vieux cabriolet Alfa Roméo rouge et 2 Morgan immatriculées au Royaume-Uni.

Pas mal ces Morgan, indeed !

Par curiosité je suis allé voir les tarifs dans le Moniteur de l'Automobile et j'ai vu qu'ils couraient de 34.000 € pour la "Three Wheeler" (drôle d'engin à 3 roues avec le moteur ... devant le capot !) à ... hum ...158.510 € pour l'Aero SuperSports (équipée d'un 4.8L de 367 chevaux).

Le modèle, comme vu sur la photo, se balade de 45.000 à 70.000 € suivant la motorisation et le nombre de places. A ce prix-là, on a droit ... aux regards de tous les passants et à leur sympathie !!


A 9:35 je quittais la station, direction St-Ulrich (Ortisei) puis Klausen (Chiusa) et 37 kilomètres d'autoroute (A22) jusque Sterzing (Vipiteno).

 

Les choses "sérieuses" commençaient alors avec, d'abord le Passo Giovo qui culmine à 2.094 mètres, suivi par une descente vertigineuse sur San Leonardo et une remontée à près de 2.500 mètres cette fois, sur le Passo del Rombo : encore de splendides paysages fixés sur carte SD mais dont le rendu n'est jamais le même qu'au naturel, loin s'en faut. Le meilleur appareil photo du monde ne remplacera jamais l'oeil humain, car derrière l'oeil humain, il y a un cerveau (enfin, normalement, hein ?) qui transforme les millions de pixels en milliards de sensations de plénitude, de sérénité et de bonheur parfait devant un tel spectacle !


Au sommet du Passo Rombo, un court tunnel (+/- 400mètres je dirais) qui fait la frontière entre l'Italie et l'Autriche.

Le road-book papier indique : Attention, il peut y avoir de la glace dans le tunnel ! alors que le Tripy II affiche "Glace possible" ! C'est dire si, malgré des températures certes fraîches là-haut mais tout-à-fait supportables, j'ai malgré tout redoublé de prudence en le franchissant ...

 

De l'autre côté, en effet, c'est la frontière.

Arrêt obligé et acquittement d'une somme forfaitaire de 12 € pour les bonnes oeuvres ou les beaux ouvrages sans doute ?


Je suis arrivé à Sölden où il était possible de "déjeuner à l'Autrichienne" (dixit le road-book).

 

Sans trop chercher, je me suis arrêté à la Pizzeria Milano et j'ai dîné (on est belge ou on ne l'est pas, na !) à l'américaine d'un excellent cheeseburger, frites, Coca-Cola, la !!
J'y étais seul, en tout cas en terrasse, car à l'intérieur il devait y avoir 2 ou 3 personnes. Oui, en terrasse car équipés comme nous le sommes, nous motards, nous pouvons très bien supporter la fraîcheur dès lors qu'il y a un petit rayon de soleil, juste pour faire sa cure de vitamine D ;-)


Je pensais éventuellement voir passer l'un ou l'autre membre du groupe (on devait être une quinzaine à avoir choisi le séjour court) mais si j'ai vu défiler pas mal de motards, je n'ai vu aucun des nôtres ...


Je suis donc reparti après un bon petit café, en route vers Ôtztal, Imst, Nassereith et Reutte que j'ai atteint vers 15h10 et où j'ai refait le plein : 12 litres d'essence et 1/2 litre d'eau pétillante soit une consommation de l'ordre de 4,44 litres au 100 pour la Tiger et de 185 centilitres au 100 pour son dompteur :-))


Après ça, ce fut la frontière allemande et un peu plus d'une centaine de kilomètres d'autoroute avant de prendre la sortie 123 vers Vöhringen.

 

Certains longs tronçons étaient "libres" sur l'A7 et j'ai vu quelques bolides me fondre dessus alors que la seconde d'avant il n'y avait rien dans mes rétroviseurs.

C'est un peu flippant.

Avec le sac de réservoir sous le menton et le gros top case de 55 litres, lourd de 15-16 kg avec lequel il est conseillé de ne pas dépasser les 130 km/h et la platine SW-Motech sur laquelle il repose et garantie jusqu'à 7.5 kg seulement, inutile de dire que je n'ai pas tenté le diable : je ne voulais pas voir le tout s'envoler au vent.

J'ai donc tenu un 130-140 presque constant, avec des pointes à 150-160 lorsque j'étais trop entouré par d'autres véhicules.


Après la sortie, il restait encore une quinzaine de kilomètres sur une route plutôt agréable qui m'a conduit jusqu'à la porte de l'hôtel.


La réceptionniste m'accueille derrière un beau comptoir en marqueterie à la teutonne : je lui adresse la parole dans mon fluent english.

J'apprends que je ne suis pas le premier et de fait, lorsque je rejoins le box 3 qui m'est alloué je vois la Multistrada, la Trophy et la VFR 800 du gars (Pierre S.) qui avait partagé la chambre de Philippe C. jusque là et avec lequel je savais que j'allais partager la mienne à Finningen ...

Comme j'avais largement le temps avant le repas prévu à 21h00 je crois, j'ai été me balader dans le village.

 

Pas grand chose à voir sinon l'église et la ferme voisine.

 

Lors du repas du soir, on s'est tous retrouvés à la même table (facile, on était beaucoup moins nombreux évidemment) et les conversations ont fusé de toutes parts.

 

Le repas était encore une fois excellent et arrosé par une bonne bouteille de vin qu'on a partagée à trois.

 

A un moment, dans l'élan, j'ai renversé mon verre sur la belle nappe. Un italien a besoin de ses mains pour parler, c'est bien connu : liez-les lui dans le dos et il devient muet !!


Fin de repas, retour en chambre, coup d'oeil aux news du monde, petite conversation entre voisins de chambrée et dodo !!

 


Jours 8 & 9 : suite et fin !!!!!!!!!



Dernier jour donc, avec 430 bornes au menu pour arriver à Capellen (Luxembourg) dont +/- 280 km d'autoroute, auxquels il allait encore falloir en ajouter dans les ... pfffff au moins ça ... pour arriver à la maison : autant dire qu'on allait se faire chier grave mais bon, c'est le retour après tout et on a toutes et tous envie de faire au plus vite, n'est-il pas ?


Au petit-déjeuner, j'étais installé face au ... voisin de François, par le biais duquel j'avais obtenu la carte de l'Italie du Nord-Est, David D. de Bousval.

 

Il a raconté sa mésaventure de ... la veille je crois.

Dans un double S, sans doute masqué par des avancées rocheuses, il s'est fait harponner par un motard sur une hyper-sportive qui, plutôt que de suivre les zig et les zag de la route, traçait tout droit, pour aller plus vite ! Résultat : plus de protège-main gauche et surtout, couvercle de la valise arraché avec tout le contenu éparpillé sur la chaussée !!

 

Notre David commence à le ramasser quand le motard revient sur ses "pas" pour se plaindre de sa main gauche.

C'était un suisse-allemand.

Ils se sont fait comprendre en anglais sans doute et ils ont rédigé un constat. J'espère pour notre ami qu'il sera reconnu dans son bon droit, mais je crains que ça dure des plombes et qu'ils soient renvoyés dos à dos ...


Encore une fois, j'ai annoncé que je roulerais seul pour les raisons déjà évoquées et je pense que j'ai bien fait car, sur ces tronçons libres d'autoroutes allemandes, A7, A8, A5 et A65, je me suis laissé dire que certains n'ont pas hésité à se caler à du 220 à l'heure ...

 

Perso, j'ai juste poussé le bouchon , le champignon compteur  un peu plus loin que la veille, en fixant ma vitesse de croisière à 150 km/heure avec une ou deux brèves pointes ... mais du bout des pieds :-))


Vers 10h30 j'ai marqué l'arrêt à une station-service Avia à Niefern Öschelbronn où j'ai ajouté 12,93 L de Super E10 à 1,554 €.

Je sortais du shop en oubliant de payer la bouteille de Coca que j'avais glissée sous mon bras, puis je m'en suis rendu compte et j'ai refait la file pour m'en acquitter.

En sortant, j'ai vu les deux acolytes en DL et en CBF 1000.

Le premier m'a proposé de rouler à trois et, comme un vieux loup solitaire que je suis, j'ai refusé, prétextant je ne sais quelle connerie et que j'étais fin prêt à repartir ...


200 bornes d'autoroute donc avec sortie à Worth am Rhein pour continuer sur Schaidt et la frontière française quelque 9 kilomètres plus loin.


Enfin quelques petites départementales sympathiques dont cette D3 au détour de laquelle je me suis arrêté, pour me dégourdir les jambes en sous-bois et pour me soulager la vessie.

C'est à ce moment que j'ai vu passer la Ducati Multistrada, la Triumph Trophy et, juste un peu avant ou après, je ne me souviens plus, la VRF 800 rouge !!

Un peu plus tard, devant le restaurant Au relais des bois à Sturzelbronn, entre Wissembourg et Bitche, j'ai vu les 3 motos rangées sur le trottoir d'en face.

J'ai d'abord voulu mieux faire, en intégrant le parking plutôt que d'encombrer le trottoir mais, j'ai dû me résigner à faire de même car l'espace était fait de gazon et je n'ai jamais trouvé le "fameux petit caillou plat" à glisser sous la latérale pour assurer la béquille !


Si les serveuses n'étaient plus de première jeunesse, ni même de deuxième jeunesse d'ailleurs, je dirais même qu'elles étaient probablement de plain-pied dans le troisième âge en fait, ce que nous avons mangé était très frais et très bon.


Quel goujat ce mec, dites-donc !! Y s'est déjà regardé avec ses presque 60 balais, là ? Et sa petite taille et son gros bedon ?? Non mais !!!


Ok, ok, ça va mesdames, je retire ma plainte ;-)


J'ai pris une bouchée à la reine "façon grand-mère" (quand je vous le disais !) accompagnée de tagliatelle au beurre pendant que Philippe et Pierre prenaient des rognons de veau émincés à la moutarde ... "à l'ancienne" (et rebelote !!).

Je ne sais plus ce qu'Eric a pris mais je profite de la parole pour lui souhaiter longue, longue, longue vie, lui qui a connu les affres de LA maladie l'an dernier et qui semble s'en remettre parfaitement ...


On a arrosé le repas avec un bon rosé du cru et on l'a bu à notre santé à tous !!


On est donc repartis ensemble, sur Bitche puis Sarreguemines et Farebersviller où nous avons emprunté l'autoroute A4, à quatre !!


Aaahhh, ces autoroutes françaises avec leurs péages à la con !

 

Figurez-vous qu'on s'est arrêtés une fois pour 0,40 €, une autre fois pour 2,40 € et la troisième fois, je me suis gouré et j'ai pris un portique automatique voyez, sans doute de ceux qui détectent votre présence via je ne sais quel système et qui débite votre compte automatiquement, revoyez ??

 

Du coup, j'ai du reculer, et reculer, et reculer encore, obligeant quelques automobilistes à faire marche arrière, pour que je puisse intégrer une autre file.

C'est là qu'on a perdu Eric qui est parti devant et qu'on a plus revu.

 

On a continué à 3 jusqu'à Capellen où on a fait les pleins et où on s'était dit qu'on allait prendre le dernier.

Mais comme l'aire était immense, j'ai perdu mes acolytes de vue. Je me suis garé face au shop, j'ai été me servir un café à la machine, café que j'ai été boire à l'extérieur mais je n'ai plus vu ni Philippe, ni Pierre !!
J'ai traîné là 1/4 d'heure environ puis je suis reparti comme en 40 à 120-130 car c'en était fini de la liberté de circuler ;-))


Je pensais faire "tout autoroute" pour rentrer mais, à hauteur de Rochefort je crois, il y avait un embouteillage monstre.

Je suis donc sorti et j'ai terminé finalement par Givet, Beauraing, etc ... une façon plutôt sympathique de refermer définitivement la boucle en quelque sorte !!

 

 

Et voilà, encore un compte-rendu de fait !!

 

 

Merci pour "l'écoute" et à bientôt peut-être !!


 

Merci au Club Moto 80 pour cette belle organisation en tout cas !!