La Forêt Noire 2014

Du 7 au 10 août

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Back to the past !!

Pour passer le temps, je suis allé voir ce que j'écrivais sur le précédent voyage que j'ai effectué en Forêt Noire. C'était en 2001, je roulais à l'époque avec une Suzuki Freewind que j'avais surnommée "Orange Mécanique" et c'était mon deuxième voyage après la Normandie en avril ...

Pour rappel, si je roule depuis 2000, j'ai démarré ce blog fin 2004, voyez ?
Voici ensuite le lien vers mon compte-rendu qu'Henri avait eu la gentillesse de publier sur son site. L'épilogue est tronqué, sans doute avait-il estimé que ça faisait déjà assez long comme ça ;-)
Il y a quelques fautes d'orthographe que j'ai relevées à la lecture mais que je ne peux matériellement pas corriger hélas 3x !!
A noter que je soulignais déjà le côté peu amène des caisseux allemands ...
Apparemment, ça se confirme car, dans les infos pratiques transmises par Pierre-Yves, on peut lire ceci :
Si les routes empruntées donnent envie d’arsouiller la poignée de gaz, faites tout de même attention. Les Allemands ne rigolent pas avec les règlements et surtout quand ils sont à bord de leur grosse voiture. Le respect des limitations de vitesse ils connaissent et l’appliquent à la lettre. De plus ils n’acceptent pas d’être dépassés par une moto quand il y a une ligne blanche continue et surtout quand ils attendent sagement dans une file. Remonter une file de véhicules à l’arrêt reste interdit chez les Teutons. Si vous le faites c’est à vos risques et périls car ils n’hésiteront pas à vous fermer la porte !
Nous voilà doublement avertis !!

 

Et voici le lien vers les quelques photos de l'époque que j'ai retrouvées sur un vieux CD de FotoLabo ...

 

Schwarzwald : préambule °°°°°

Plus que 2x dormir avant le départ pour la Noire Forêt et le (bon) stress gagne ...
J'ai tout mis à recharger : Tripy, appareil photo et Gsm. Je me suis même rappelé en toute fin de soirée que dimanche, après avoir caressé la Tiger avec quelques chiffons Vulcanet , j'avais lancé le trois pattes pour faire un tour du pâté de maisons, histoire de voir si tout tournait toujours rond. Et bien, au lancer justement, le moteur s'est un peu fait prier, voyez ?
Du coup, je viens de sortir l'Oxford Oximiser et après avoir connecté le fil rouge avec le bouton rouge et le noir avec le bouton noir, j'ai branché le tout au secteur. Et de fait, le chargeur m'est témoin que la batterie avait besoin d'un petit coup de pouce ...
Encore une bonne chose de faite qui me permettra de dormir sur mes deux oreilles !
Après l'Ecosse, les cosses !!

 

L'aller !!

Pour rappel, ça se passe du 7 au 10 août, la Forêt Noire étant une région située dans le sud ouest de l'Allemagne. Il n'est pas vain de s'informer juste un peu sur les endroits vers lesquels on part en voyage, oui Nicole, même s'il ne s'agit pas de régions vinicoles !! Certes, il ne faut pas tout connaître mais un "digest" de type devenu incontournable comme Wikipédia permet d'en savoir suffisamment pour ... étaler un peu de sa culture si on venait à manquer de confiture, voyez ? C'est aussi une manière de respecter les hôtes et les autres !!
Mais commençons, voulez-vous ?
Bon, avec Pierre (Gull) on a échangé quelques SMS la veille du départ afin de déterminer l'endroit et l'heure du rendez-vous. Pour l'endroit, on est vite tombés d'accord. Pour l'heure, entre les propositions suivantes, à savoir 7h15, 8h00, 7h45, on l'arrêta à 7h29 !!
J'étais à l'heure, pas Pierre. Je porte la main à ma poche pour constater ... que j'ai oublié le GSM (portable) sur le capot de la chaudière Buderus ... Impossible de s'en passer ! Je rebrousse chemin. Je plante la Tiger devant la maison, j'ouvre le garage, récupère le Sésame et repars dare-dare. Sur les 4 kilomètres qui me séparent du lieu de rendez-vous, je fais un check-list rapide des choses ... que j'aurais également pu oublier d'emporter. Ni une ni deux, je tombe sur les articles manquants : un peigne et la graisse pour chaîne ! Tant pis !! Je ferai avec ou plutôt sans !!!
Gull est là. Il me file le produit anti-buée qu'il m'avait promis, m'obligeant à ôter le casque pour badigeonner mes lunettes.
Il fait le plein. Pas moi, j'ai fait un complément à la maison à partir du bidon dans lequel je stocke l'essence pour la tondeuse. On prend la route : N5 jusque Philippeville, N40 jusque Givet, puis Beauraing et Wanlin et un petit raccourci qui nous mènera directement sur l'aire de la station service, sans devoir monter sur l'autoroute.
Le tronçon Philippeville > Givet était une fois de plus couvert de brume, comme c'est souvent le cas, le fait d'un micro-climat sur la plaine très probablement. Me suis rappelé au passage d'un épisode lointain où j'ai failli me prendre une bagnole qui arrivait en face, tous feus éteints, une Alfa grise, je m'en rappelle encore. Faut dire que je m'étais lancé dans un dépassement un peu "au pif" mais sans trop me déporter sur la gauche, ce qui m'a sauvé !!
Les participants à ce voyage arrivent les uns après les autres.

En attendant Henri, Pierre, qui était parti sans prendre de petit-déjeuner, s'achète un ou deux croissants et un café qu'il avale en marchant de long en large. Moi, je me contente d'un café. Henri arrive enfin. Il était parti à 8h30 de chez lui, sous-estimant peut-être le temps nécessaire à rejoindre le lieu de départ, à moins que ce ne soit dans l'intention de rouler seul ...
Finalement, si on ne compte pas Pierre-Yves dans sa camionnette, nous sommes partis les derniers.
Pierre (Gull) nous avait annoncé qu'il continuerait sur l'autoroute jusqu'au contournement de Metz alors que le road-book nous faisait sortir à Longwy après 80 bornes sur ce long ruban d'asphalte monotone.
Il a bien essayé de nous convaincre de faire comme lui mais sans succès. Pourtant il n'avait pas tort quelque part car, entre Longwy et Delme sur la N955 où il nous donna rendez-vous par SMS, la route n'avait aucun intérêt ... motocycliste. Des longues lignes droites entrecoupées de ronds-points en veux-tu en voilà, tout cela à travers une région industrieuse sans charme touristique. Mais au moins, il y avait justement quelques ronds-points pour dire de zigzaguer un petit peu ;-))


Comme je n'avais pas pris la précaution de faire le plein à Wanlin, j'ai eu un petit stress au niveau ... carburant : d'abord une station en panne, puis une entorse au road-book pour trouver une pompe et enfin la délivrance alors que l'ordinateur de bord n'affichait plus que quelque 20 bornes d'autonomie : autant dire que j'ai fait le plein à ras bord et par-delà, histoire d'aller le plus loin possible !!


On a donc retrouvé Pierre (Gull) à Delme, à la pizzeria PIZZ-A-DOM. Il était installé en terrasse et taillait une bavette avec le tenancier devant une bouteille de rosé. Lui et moi avons pris une pizza 4 saisons alors qu'Henri grignotait les 2 petits pains qu'il avait emportés avec lui pour le pique-nique économique. On a tranquillement mangé et sifflé la bouteille. Nous avons été rejoints par Pierre-Yves qui a pris un café avec nous et qui est reparti aussi vite : il voulait franchir le col du Donon avant nous pour ne pas être une chicane !!
Entre nous, ne le répétez dès lors pas, le Donon, je ne l'ai pas vu arriver : annoncé par le Tripy à "X" kilomètres, puis à "Y" kilomètres, je ne me suis pas rendu compte que ... j'étais en réalité dessus ! La pente était tellement douce que ce n'est qu'arrivé au sommet que j'ai compris qu'il n'y avait plus qu'à le redescendre !! Et le sommet, je l'ai reconnu. Je me suis rappelé qu'on s'était arrêté là en 2000 et quelque et qu'on avait pique-niqué, adossés au muret qui entoure son monument commémoratif de ... je ne sais pas quoi !!
Vérification faite, c'était en 2007, de retour des Alpes. On y avait d'ailleurs croisé un allemand qui roulait avec une MOTO GUZZI V7 "améliorée", équipée d'un moteur de plus forte cylindrée et qui avait parcouru plus d'une centaine de milliers de kilomètres ...
Allez voir éventuellement lire le récit du retour ... de l’époque (Alpes 2007)

 

L'aller II

La Tiger de Pierre-Yves devant la maison du Dr Schweitzer


Déjà avant d'arriver à Delme, j'avais ouvert un peu grand au point qu'à l'étape, Paul me le fit remarquer. De son côté, il s'est un peu calmé sur les belles départementales françaises depuis qu'il s'est fait "jumeler" si vous voyez ce que je veux dire : les 90 € dont il a dû se délester lui sont restés en travers du gosier. Un de nos amis réserve d'office un petit budget pour ce genre de circonstances, se permettant dès lors de dépasser les limitations de vitesses d'un certain pourcentage ...
Après le Col du Donon, les routes sont enfin devenues plus intéressantes et traversaient des paysages plus bucoliques. J'ai déjà oublié si oui ou non nous avons marqué un arrêt "quatre heures" pour boire et pisser un coup, il est très probable que oui. N'ayant fait aucune photo lors du trajet, je n'ai pas de point de repère : grossière erreur de la part d'un habitué des comptes-rendus fouillés, détaillés, truffés de détails croustillants ou pas !! 
Ce qui est sûr, c'est que nous avons traversé Schirmeck, Rothau, Saint-Blaise-la-Roche, puis Châtenois, Emmendingen et enfin Lörch pour arriver à Suggental et son hôtel vers 18h30 si je ne m'abuse.


Alors que certains utilisèrent les garages, nous avons laissé les motos sur le parking. Nous avons décroché les sacs de réservoir, top-case, valises latérales et amené le tout à la chambre 103, au 1er étage. Belle chambre, entre charentaises : spacieuse, généreusement équipées en meubles de rangement ainsi qu'en prises électriques, dotée d'une large terrasse et d'une grande salle-de-bain aménagée pour des personnes à mobilité réduite.


La journée ayant été chaude, on a pris le temps de se douche avant de gagner la cour intérieure de l'hôtel où nous avons pris l'apéritif. On s'est directement mis au demi-litre de bière pour étancher nos grandes soifs, demi-litre qu'on a bissé pour accompagner le repas.

D'abord une soupe de légumes, puis une salade verte colorée de quelques quartiers de tomates, ensuite des tranches de rôti de boeuf accompagnées de schupfnudel, des pommes-de-terre en forme de nouilles si vous voulez et enfin un dessert à base de fruits rouges, le tout de bonne facture même si pas d'une grande finesse gastronomique, mais on n'est pas là pour ça ...
En fin de repas, on a fait tinter les verres pour faire taire l'assemblée, certaines tables étant bien plus bruyantes que d'autres soit dit en passant, et Pierre-Yves a pris la parole pour son habituel speech de debriefing et de briefing, c'est comme ça qu'on dit en bon français non ?
Il a ensuite distribué les formulaires comportant 10 questions concours dont les réponses étaient à trouver tout au long des 307 kilomètres qui nous attendaient pour notre première boucle en Forêt Noire, la boucle Est avec, au programme, comme "hauts lieux touristiques et/ou culturels"
- la source du Danube ainsi que
- la Simonswald
On a rejoint nos chambres vers 22h30-23h00, munis du code Wi-Fi pour surfer quelques minutes via tablette et smartphone, on a regretté d'emblée ces lourdes couettes qui sévissent maintenant dans pratiquement tous les hôtels. C'est sans doute plus facile et rapide à manipuler mais c'est du "on/off" : trop chaud ou trop froid mais jamais idéal !
Pour la petite histoire, on a appris qu'Henri partageait sa chambre avec un certain Philippe. Celui-ci croyait dormir seul dans la mesure où son cokoteur attitré avait eu un accident qui l'avait empêché de participer au voyage. Il fût plutôt surpris de tomber sur un gaillard qui se baladait à poil dans "sa" chambre et qui allait ronfler comme un troupeau de buffles toute la nuit ...
Bonne nuit !!

 

PS : bon voyage à ceux qui prennent la route demain pour cette même destination !! 

Boucle Est !


Si les albums d'Astérix le Gaulois se terminent toujours par un repas gargantuesque, nos journées commencent toujours par un petit-déjeuner plus copieux qu'à la maison : on a tellement de choix, qu'on ne peut pas s'empêcher de piocher ici et là.
Perso, j'ai toujours gardé la même ligne ... de conduite : jus de fruit, petits pains multi-céréales avec jambon, beurre et fromage, café noir et, pour terminer, un ravier de fruits frais. De quoi vous donner la pêche et la banane pour la journée !!


Une fois n'est pas coutume, Pierre-Gull et Henri sont partis sans trop m'attendre ce matin-là. Il faut dire que je suis rarement prêt le premier et, pour tout dire, quand Didier S. n'est pas là, je suis TOUJOURS le dernier à être prêt !!
Je les ai donc rejoints un peu plus tard sur la route. Pierre-Gull suivait (trop) sagement une file de voitures et, grâce à mon expérience du circuit (pffffffff !), je me suis lancé dans un long dépassement : d'abord Henri, puis Pierre-Gull, puis une, deux, trois, quatre voitures, puis ... la bifurcation à gauche qu'il fallait enfiler mais ... trop tard !!
Quelques centaines de mètres plus loin, il y avait une station service. J'en ai profité pour faire le plein d'Euro 10, un mélange contenant de l'alcool paraît-il, avant de rebrousser chemin pour reprendre la bifurcation loupée à l'aller !
Une splendide côte faite de larges virages s'en suivit : j'étais content de l'aborder seul, histoire de tracer des trajectoires au cordeau, plutôt qu'en guettant les feux stops de l'un ou l'autre motard en goguette voyez ?
On se retrouve un peu plus loin et on marque l'arrêt à un endroit qui semble être le départ de randonnées au fil de l'eau : "Zeller bachteig" signifie, en fait, des randonnées carrément "les pieds dans l'eau" c'est-à-dire qu'on remonte les rivières en se promenant dedans. Voilà qui doit être terriblement sympa en été !


On continue et on arrive à Bad Peterstal-Griesbach. On plante les béquilles devant le Musée de la Distillerie pour répondre à la 1ère question du jeu-concours qui concerne la contenance du gros tonneau (6000 lit.) ...


On poursuit sur la B28 jusqu'à Landtries-Freudenstadt et on s'arrête devant la stèle pour trouver la réponse à la question N°2. Cette question a fait polémique et je suis sûr que les oreilles de Pierre-Yves sifflent encore ...chaque matin, au chant du coq ... de bruyère ;-))


A ce moment-là, je ne sais pas pourquoi mais Pierre n'était plus avec ... comme on dit à Bruxelles.
On est repartis jusqu'à atteindre la jolie bourgade de Wolfach qui invitait à s'y arrêter pour ce qui devait être le pit stop de mi-matinée. On a commencé par une boisson, puis, au vu de la carte, on a décidé d'y "séjourner" et prendre notre repas de midi. J'ai pris une espèce de sorte de jambon reconstitué ... du pays, accompagné de crudités en quantité et de pommes-de-terre accommodées d'excellente façon ma foi, le tout pour quelque 7.50 € si je me souviens bien.
On a levé le camp qu'il était déjà bien tard ! Après 32,5 km et après avoir traversé Lauterbach, Schramberg et Hardt, nous sommes arrivés à la maison du docteur Albert SCHWEITZER (1875-1965) où nous avons retrouvé Paul et Pierre-Yves qui a été le seul à la visiter : il a un passé lié à l'Afrique qui justifie cette curiosité intellectuelle.
J'en profite pour enlever la doublure de mon blouson Boomerang tant la température croit !
On file sur Braünlingen, 43 bornes plus loin : encore une belle bourgade dont plusieurs terrasses nous tendent leurs parasols ... Après avoir répondu à la question N°4 (Schwarzwalder Böte, à vos souhaits !), on choisit la plus accueillante. Je rentre dans l'estaminet, baragouine quelques mots d'anglais à la serveuse, pique une chaise car il n'y en avait plus en terrasse et commande une portion de cheese-cake avec des cherries, chéri, chéri : le régime çà sera pour demain ... peut-être !


Avec le Tripy (grâce ou à cause c'est selon), on repart de plus en plus souvent sans s'attendre et se regrouper. C'est ainsi que je perds Henri de vue. Arrivé à Mundelfingen, je relève la réponse à la question 5 (1912), je continue jusque Bonndorf où je vois Pierre-Gull qui se gare sur le trottoir pour répondre à la "6" que j'ai zappée, car elle n'a fait qu'une très brève apparition sur l'écran du Tripy que les plus distraits n'ont pas vue, et je continue jusque Lenzkirch, 13 km plus loin où je retrouve Henri devant la brasserie ROGG, fondée en 1846.
Je perds à nouveau la trace des uns et des autres et m'arrête au détour d'un virage, m'assieds sur un banc pour profiter d'un joli panorama et d'un peu de silence, juste entrecoupé par quelques passages de voitures et d'autres motards ... Personne à qui parler, parfois, ça fait du bien :-))

J'arrive ensuite à Donauschingen, à la source du Danube. Une polémique fait rage concernant cette source justement. Certains prétendent qu'elle se situe 48 kilomètres en amont, à Furtwangen. Ce qui est sûr, c'est que 2 rivières sont à l'origine du second plus long fleuve d'Europe après la Volga : la Breg et la Brigach (celui qui a dit "du tigre" va au coin !).
On se retrouve devant ce fond baptismal avec Pierre-Yves, Georges (qui fera la route du retour vers la Belgique avec moi), ainsi qu'un sympathique couple, lui "mécanicien réseau", elle institutrice. Les blagues fusent, les bons mots suivent. Je jette une pièce de 10 cents et fais un voeu que je ne révèlerai pas sinon il ne sera pas exaucé ...
Pierre-Yves, qui n'a pas peur de se mouiller pour le club, se déchausse et fait trempette au grand dam des touristes de la mer Noire qui ont quasi immédiatement ressenti une odeur de gouda mi-vieux envahir leurs rivages ...
Avec Paul, on rejoint Pierre-Gull, Henri et d'autres ... "Mouche" (c'est ainsi qu'on la surnomme) se joint à nous qui, entre hommes, continuons sans désemparer à tenir des propos sexistes, en veux-tu, en voilà ! Et elle de souligner chaque grivoiserie par un "Ouille Ouille" qu'on lui a collé comme second surnom à partir de ce jour-là ;-))
Très sympathique au demeurant la Francine (c'est son vrai prénom !). Elle roule actuellement sur une HONDA CBF 1000 et elle assume grave, par tous temps et en tous lieux, comme Dominique-nique-nique ;-))
C'est d'ailleurs elle qui a gagné l'alcool de mirabelle le lendemain soir après avoir répondu correctement aux 10 questions du jour !!
Entre charentaises, il y avait aussi Marie-Paule sur 700 GS (la future moto de Didier S.) : bravo à ces dames qui n'ont rien à nous envier si je puis dire et qui ont même bien plus de mérite que nous !
Dans la descente toute en virages serrés sur Altsimonswald, je me suis retrouvé derrière trois caisseux teutons qui se coursaient, ne laissant que quelques centimètres entre leurs pare-chocs, de sorte que je n'ai jamais trouvé l'ouverture pour les dépasser. Je suivais le dernier à la culotte pour bien lui faire comprendre de lâcher l'affaire mais ... rien à faire. Obnubilé par ce dépassement qui ne vint jamais, j'en ai oublié de taper un oeil à gauche où s'étendait dans toute sa ... euh ... grandiosité la Simonswald !!
Arrivé dans le village, j'ai doublé les 3 automobilistes en klaxonnant comme un dératé. A la réflexion, j'aurais pu m'en abstenir ;-)
Question N°9 relative à l'enseigne de l'hôtel Tannehof et dernière question, 10 bornes plus loin, concernant la hauteur du kiosque panoramique où nous fîmes notre dernière halte avant de regagner l'hôtel.
Avec Pierre-Gull et Henri on s'est concertés pour compléter nos trois formulaires et nous avons gagné ! Il n'y avait que 2 lots, nous avons reçu une grande et une petite bouteille de vin blanc ... que nous avons fait mettre au frigo.
Vous avez le menu du soir sur une photo que j'ai prise. La serveuse (Frau Pröhl) fut très généreuse ce soir là, elle passa et repassa entre les tables pour nous servir à nouveau en viande, chou frisé et pomme-de-terre rissolée ...
Après le traditionnel discours de P-Y on est allé s'installer dehors, au calme, pour siroter nos derniers verres et faire plus ample connaissance avec l'un ou l'autre. Henri a réussi à pousser son cokoteur hors de sa chambre pour finir son séjour en "single", comme il le souhaitait !
La météo ne prédisait rien de bon et un des motards présents, à la base de l'existence d'une application dénommée "Weather Pro", confirmait cela en parlant de 14 litres d'eau au mm2 ou quelque chose du style ;-)))))
On a dormi là-dessus en se disant "ça va d'aller" !!

 

Boucle sud !!

Les hauts lieux touristiques et/ou culturels du jour :
- Mont Kandel
- Sankt Märgen
- Schluchsee
- Feldberg
- Le moulin Hexenlochmülhe
- l'Abbaye Saint Drupert .
Autant dire que malgré un kilométrage relativement faible (241,6), il y avait du pain sur la planche et du beurre au frigo. Je sais, l'expression n'est pas attestée mais on ne va pas pour autant en faire ... un fromage !!
Ce matin-là, 9ème jour du mois d'août de l'an de grâce 2014, il faisait gris, un gris qui n'inspirait pas confiance, un gris sournois qui couvait de noirs desseins ... au point que Pierre-Gull, encore en slip dans la chambre, m'annonça qu'il ne bougerait pas de là. Et de fait après le copieux déjeuner, il commençait à tomber un fin crachin presque d'automne, ce qui, malgré mon insistance amicale, ne le fit pas changer d'avis ...
Bon, je vais dîner/souper de ce pas. Vous pouvez feuilleter l'album complet en attendant !

Petit intermède pour signaler que, sauf oubli ou omission, il n'y avait qu'une BMW 1200 GS sur les 18 motos présentes, un détail suffisamment important que pour être souligné, non ? Il y avait certes d'autres représentantes de la marque bavaroise mais elles n'étaient pas légion : une 700 GS, une 800 ST (celle de Gull), une 1200 RT (l'ancien modèle car le nouveau est interdit de circulation jusqu'à nouvel ordre) et une K 1600 GL, c'est tout.
On dénombrait en outre 4 Honda (2 Pan European, une CBF 1000 et une NC 700 à boîte DCT) et 2 Yamaha (une TDM et une FJR1300 à boite automatique) ainsi qu'une Ducati Multistrada 1200. Triomphe de Triumph avec pas moins de 6 félins : 2 Tiger 955i (Pierre-Yves et Obélix), 2 Tiger 1050 et 2 Tiger 800 (la mienne et celle du cokoteur ad interim d'Henri qui ne pouvait dès lors être qu'un fin connaisseur) !!
Je ne sais pas si tout le monde a pris la route mais ce qui est sûr c'est qu'à peine 16 bornes plus loin, on était plongé dans un épais brouillard au sommet du Mont Kandel où se trouvait la réponse à la première question du jour. Henri fila sans demander son reste ainsi que les 2 Tiger 1050, la 1200 GS et la FJR qui m'avaient dépassé dans la montée ... Je me frottais déjà les mains car cela faisait 5 concurrents de moins pour la victoire du jour. Nonobstant le fait que Paul avait signalé qu'on ne pouvait pas gagner deux fois, quid s'il n'en restait qu'un ... ou deux et que j'étais celui-là ou de ceux-là, mmmhhh ???
J'avais dépassé le sommet. Je pensais retourner en marchant au pas de course jusque là mais j'avais largement sous-estimé la distance. Exténué, je suis revenu sur la moto, j'ai fait demi-tour et me suis planté devant le panneau. En analysant les courbes de niveau, j'ai relevé la hauteur de 1.216,60 mètres que j'ai partagée avec les gars en TDM et en NC700. A l'arrivée j'ai appris que la bonne réponse résidait plus haut, à 1.242 mètres exactement : tous ces efforts pour rien !
Belle descente (j'aime bien les descentes !!) vers Sankt Märgen et Neuhäusle pour aboutir au moulin de Hexenloch et ses grandes roues à aubes. On tourne tout autour du bâtiment, on "descend dans les caves". On questionne la vendeuse au rayon charcuterie mais ... on oublie de "monter au grenier" où se trouvait la réponse à la 2ème question du jour !! La curiosité n'a jamais été un vilain défaut : elle participe de l'apprentissage en toutes choses !!
Via Neukirch, Titisee et son beau lac, Neustadt, Barental, Haüsem et Sankt Blasien et après 79 km de route en solitaire, et un arrêt prolongé à cause d'un accident sur la route (dont je reparlerai si j'y pense) je suis arrivé à Todtmoos où j'ai retrouvé Henri devant le banc de l'hôtel Rossle. Il venait de terminer son pique-nique, fait de biscuits au chocolat et d'une bouteille d'eau (!?!), même pas un Snikers qu'il gardait pour les amis et qu'il proposait à chaque halte ;-) Nous avons relevé la réponse N°3 et sommes repartis, ensemble cette fois pour 13 bornes jusque Geschwend, son église et sa plaque commémorative des guerres 14-18 et 39-45 ...

Henri m'a invité à passer devant pour que je choisisse l'endroit où je voulais manger. Après quelques kilomètres j'ai repéré le "Maxi Döner und Pizzeria" à Schönau, un snack tenu par des turcs. On se présente comme "fransozen". Une gamine lance : "Salut ! ça va ?" Je montre la photo d'un plat sur le panneau à côté de la porte. Je demande quelle viande c'est et le gars pousse un "meuuuuh" très convaincant accompagné d'un large sourire ;-) Ok, je prends ça que j'dis en levant le pouce tandis qu'Henri demande une simple portion de frites et de la mayo.
C'était tout bon, tout frais et copieux et ça m'a coûté 3x rien de sorte que j'ai offert son repas à Henri.
Un court arrêt à Neuenweg (question N°5), un autre que j'ai failli louper à Untermünstal pour la question N°6 (un flash sur le Triipy) et une mauvaise réponse, une : que voulez-vous, en tant que comptable j'ai appris les plus et les moins, j'ai tout oublié des fois et les divisés. Plus loin, long arrêt à l'Abbaye St Drupert qui valait le détour.
Nous nous sommes installés en terrasse, au soleil. C'est Henri qui régalait cette fois. J'ai pris un double expresso (3.90 € - fichtre !) pendant qu'il prenait une espèce de sorte de café liégeois, plein de crème glacée et de Chantilly. Depuis que Bernadette ne l'accompagne plus, il fait encore moins attention à sa ligne. C'est vrai qu'il peut encore prendre 50 kilos voire plus si "affinités", il sera toujours plus léger qu'en duo ... Oh, ça va, c'est pour rigoler quoi : qui aime bien châtie bien, non ?? En même temps, à sa "décharge", il n'avait pas mangé grand-chose à midi alors que je m'étais goinfré de meuuuuuh, de crudités et de frites à ne plus savoir où les mettre ! Je me demande d'ailleurs parfois moi-même où tout ça passe tant ma ligne reste svelte ;-))))
Henri connaissait la réponse à la question sans avoir vu la fontaine. Il est resté devant son café amélioré pendant que je montais à l'assaut des marches de l'abbaye et que je prenais quelques photos de l'intérieur, terriblement rococo, des éléments qui la décoraient pire qu'un sapin de Noël ... Cela ne m'a pas empêché de tremper mes doigts dans le lavabo à la sortie et de me signer : ça me fera peut-être un an ou deux de plus à vivre, qui sait :-)
Une rafale de questions et/ou d'actions s'ensuivirent. Quelle est l'altitude du kiosque panoramique après Obergass, par exemple ? Il fallait ensuite valider le questionnaire à hauteur de l'hôtel Weidener Eck et enfin relever la date inscrite sur l'abreuvoir à Unzenfeld, tout ça sur une distance qui courrait sur à peine 22,5 km. A chaque halte, on en profitait pour enlever nos casques et parfois les blousons pour s'aérer un peu car les températures étaient redevenues estivales au fur et à mesure de notre avancement ...

Boucle sud, sud est, sud ouest !!

Un détail que j'ai oublié de mentionner lors de cette boucle sud en Forêt Noire ... c'est l'accident qui s'est produit sur la route. Une voiture s'est retrouvée sur le toit sans qu'on en connaisse les raisons. Quand je suis arrivé sur les lieux, le gars en TDM et l'autre en NC 700X à boîte DCT étaient sur la place. Ils m'ont dit qu'il y avait de l'ordre d'une demi-heure d'attente. Sans trop y penser, j'ai décidé d'attendre en leur compagnie. Nous étions alors stationnés sur une voie de parking sur la droite de la route. Après 20, 25 minutes d'attente, un pompier me braille un truc au loin. Je lui fais comprendre ... que je ne comprends rien, avec des gestes d'impuissance. Du coup, le gars braille encore plus fort, Raus, Schnell, même pas un Bitte voyez, en disant qu'il faut faire demi-tour, avec force gestes à l'appui. Heureusement mes comparses ont le sang froid d'avancer un peu plus loin sur une aire de stationnement aménagée sur la gauche de la route cette fois. Si j'avais été seul, je crois que j'aurais obéi aux ordres éructés par ce suppôt du Führer ... à la tronche taillée à la serpe. C'est que, la minute d'après, alors que nous avions fait place nette, il a laissé toute une file de voitures s'engager sur cette voie et que, la minute suivante, la route était complètement dégagée, de sorte que nous avons enfin pu continuer le road-book !
Tous les pompiers ne sont pas forcément des héros à admirer, il y a des cons dans toutes les corporations !! Cela dit, on peut être un con ... admirable : c'est d'ailleurs le genre qui représente le gras des "people" qui font la une des médias !!

On était donc arrivé à hauteur de l'abreuvoir à Unzefeld où nous avons retrouvé Marie-Paule et sa GS 700 ainsi que le couple en Pan European.
Il restait une soixantaine de bornes pour boucler la boucle et plus une seule question à laquelle répondre, de sorte qu'il ne restait plus qu'à tracer ... sans se poser de questions ;-))
C'est ce que j'ai fait en savourant chaque virage, chaque montée, chaque descente comme si c'était la première fois, humant les senteurs, reniflant les odeurs, scrutant les paysages souvent verdoyants ... jusqu'à me ranger dans un parking, à l'ombre d'un arbre, tout près des deux clochers de Sankt Peter. J'ai attendu qu'Henri arrive pour lui signaler ma présence et quand il est passé et s'est garé sur le trottoir au croisement suivant, j'ai fait quelques dizaines de mètres à pied et en contrebas pour trouver le meilleur angle de prise de vue, car, comme pour la moto, la photo c'est avant tout une question d'angle ;-))

Je l'ai rejoint quelques minutes plus tard. Il venait de recevoir un SMS ou un appel de Pierre-Gull qui lui signalait qu'il était ... sur la place de Sankt Peter et qu'il nous y attendait !
On a donc enfourché nos montures et sans avoir eu le temps de taper la seconde, nous étions sur la place !!
Nous avons repéré sa 800 ST mais on a un peu dû le chercher du regard vu qu'il s'était installé à la terrasse, à l'autre bout de la place. Il nous a raconté qu'il avait finalement fait une partie du road-book, qu'il avait mangé là le midi et qu'il y était revenu pour boire le dernier tant il avait trouvé les routes environnantes et l'endroit sympas.
C'est sur la table de ce bistrot que j'ai fait une photo de la feuille concours du jour avec l'idée qu'elle me servirait à rédiger ce compte-rendu et je regrettai, dans la foulée, de ne pas avoir eu la même idée avec la feuille de la veille.
Nous sommes restés là un bon moment à siroter nos boissons au soleil et à nous raconter notre journée.
Il restait 18.387 mètres à parcourir pour regagner l'hôtel que j'ai "déroulés" sans flâner, toujours actif derrière la bulle et le guidon, suivi par Pierre et Henri ... Un Henri qui ... n'arrivait pas ... Apparemment, le Tripy I en redemandait car il l'a remis sur le road-book à l'insu de son plein gré, comme pour repartir pour un second tour ! C'est au 5ème way-point qu'Henri s'est rendu à l'évidence qu'il fallait tenter une manoeuvre de diversion pour retrouver le chemin de l'hôtel !! Fichu Tripy I va !!!


Alors que Pierre-Gull transite quelques minutes par la chambre et rejoint rapidement le groupe en-bas, aussi loin que je sois concerné, je prends mes aises : il n'est que 18h15-30 par-là et j'ai tout le temps devant moi !
D'abord consultation des news sur la tablette, puis SMS à ma Douce pour la rassurer, puis douche exhaustive (?), de pied en cap et en péninsule, puis rasage de près, puis nouvelle consultation des news ... des fois qu'il y aurait du nouveau ! Je suis fin prêt, je m'apprête à descendre et je vais dans la poche interne du Boomerang pour récupérer la feuille-concours ... Pas là ! Tiens ? Comment ce fait-il ?? Je l'ai retirée et remise au moins 10 fois dans la journée pour noter les réponses ! Je fouille les autres poches, la chambre de fond en comble, le top-case, litre par litre (il en fait 33), je retourne dans les poches. Vous avez remarqué comment, dans ces cas-là, on vérifie 2, 3 voire 4 fois la même chose, des fois qu'on serait passé à côté alors qu'une poche, merde, ça fait quelques centimètres carrés ... Mais non, on y retourne, pour être sûr de chez sûr ! Je me dis que, peut-être, les copains m'ont piqué le document pour me faire une mauvaise blague. Je descends et les questionne. Mais non, ce n'est pas le genre à faire des mauvaises blagues. Je R-E-M-O-N-T-E et perquisitionne à nouveau ... Je me résigne enfin en me disant que ce n'est pas bien grave après tout ! En bas, je complète quand même un des documents laissé vierge par Pierre ou Henri qui, au moment de rentrer les copies, certifieront que j'ai paumé l'original.
On passe à table : cette fois nous nous retrouvons à côté de Mouche, Marie-Paule, Pascal (le technicien réseau) et sa femme avec lesquels nous faisons plus ample connaissance. Au menu ... je sais pu ! Juste qu'il y avait des croquettes et qu'encore une fois, Miss Pröhl n'a pas été avare et qu'elle est repassée quelques fois pour regarnir nos assiettes !!


Ce soir-là c'est "Mouche" qui a décroché le gros lot : une bouteille d'alcool de mirabelle. Avec Pierre-Gull, on s'est consulté et on est allé en cuisine pour réclamer nos bouteilles, gagnées la veille, et restées au frigo. Nous sommes retournés en salle, en marchant solennellement, lui devant avec la grande bouteille et moi, caché derrière, avec la petite bouteille : effet comique garanti !!
Encore cette fois, nous avons préféré gagner la cour intérieure de l'hôtel pour siroter les derniers verres dans le calme et la fraîcheur du soir ... Même à une vingtaine de motard, ça peut devenir très bruyant, croyez-moi !!! Tout le monde n'a pas de chicane dans son pot d'échappement !!
Quand nous avons rejoint notre chambre avec Pierre, nous avons choisi la bonne option de déjà empaqueter nos affaires : le matin, c'est toujours un peu plus difficile car, avant de rassembler ses affaires, il faut commencer par rassembler ses esprits, ce qui n'est pas toujours aisé. C'est bien plus simple le soir, dans le mouvement !! Il faut juste décider de la tenue et encore, juste pour le haut, car pour ce qui est du bas, mis à part le dernier caleçon et les dernières chaussettes propres (si possible !), il n'y a pas à tortiller !!!
Une longue route nous attendait le lendemain : un road-book qui nous menait aux portes de la Belgique, à Habay-la-Neuve plus exactement après 389 kilomètres auxquels il fallait encore en ajouter plus de 130 pour atteindre la destination finale. On en a vu d'autres certes, la Bretagne en un jour par exemple, mais c'était quand nous étions jeunes, il y a bien longtemps ;-)))

***

Le retour !!!

Vous pensiez peut-être que j'allais passer le retour sous silence ? C'est mal me connaître !!
Henri a été un peu surpris de nous voir arriver en "tenue motard" (sauf le casque hein !) au petit-déjeuner. Si j'ai bonne mémoire on a partagé la table avec nos G.O.'s. Pierre-Yves nous a appris qu'il n'était pas du second voyage alors que Paul avait décidé de laisser sa Pan à l'hôtel pour remonter en camionnette ...
Avant de prendre le départ, j'ai autant que possible essayé de fixer toutes les motos en présence sur pellicule afin d'en faire l'inventaire à l'arrivée : c'est pour les statistiques !


Au moment de partir, Georges, sur la SEULE GS présente lors du séjour, me demande s'il peut nous accompagner. Quel honneur que ce soit à MOI qu'il ait posé la question plutôt qu'à Henri, Pierre ou Paul car, lorsque nous roulons entre potes, il est rare que j'ai droit au chapitre ... Mais il est vrai que ... c'est vrai dans quelque circonstance que ce soit ;-)


Nous voilà donc partis à 4 comme les trois mousquetaires !
Suggental, Alenhäusle, Lörch, environ 50 kilomètres de routes sympas pour arriver au bac pour traverser le Rhin. Il est à quai : Henri, Georges, moi, le gars en TDM et son acolyte en NC700X, nous empruntons directement sa rampe d'accès. Le temps de poser les motos sur la béquille et d'en descendre que déjà il larguait les amarres ... laissant Pierre et d'autres à quai, interloqués ! C'est qu'ils s'étaient rangés sur le parking tout proche et qu'ils ne s'attendaient sans doute pas à ce que le bac fasse la navette aussi rapidement ...
Au sortir du bac, je me suis trompé de route en même temps que les 3 autres, pendant qu'Henri filait dans la bonne direction sans demander son reste. Un moment j'ai cru qu'il était resté en arrière à attendre Pierre mais ce n'était même pas le cas. Il avait ses 6 Snickers dans son top-case et il a probablement prémédité cette escapade en solitaire. Je dis ça parce qu'en fait, on s'est certes trompés mais une ou deux minutes après on était à nouveau sur la bonne trace. Or, on ne l'a plus vu. Il aurait logiquement pu nous attendre, ne fusse qu'une minute ou deux, voyez ?


Bah, ce n'est pas bien grave, on a chacun ses envies et/ou besoins, autant se faire plaisir, non ? Avec les Tripy, on n'a plus besoin de s'inquiéter des autres, n'est-il pas ? Au pire, l'assistance veille après tout !!
Et donc, j'ai continué à mon rythme, sans forcer ni me traîner, quoique ...
On n'avait pas fait 20 bornes de plus (!!!) lorsque j'ai vu une auberge qui me rappelait
quelque chose.  

J'étais sûr qu'on c'était déjà arrêtés là quelques années plus tôt : l'Auberge du Lilsbach à Andlau. Elle ne s'appelait peut-être pas comme ça à l'époque car les tenanciers étaient nouveaux. D'abord on a eu droit à l'historique quasi complet du passé de Madame. Elle avait longtemps vécu à ... Bruxelles, puis à Barcelone et, un jour, en passant par là, elle est tombée sous le charme de cette auberge perdue au milieu de presque nulle part, dont elle s'est portée acquéreuse avec son mari. Un mari qu'on a vu sortir du bois, juste en face, deux chiens en laisse au bout d'une main et un panier rempli de serpolets dans l'autre. Lui aussi, il devenait intarissable et tous les sujets étaient les bienvenus pour alimenter la conversation. On a quand même réussi à passer notre commande et on est repartis en s'arrachant sous l'impulsion de Pierre, qui nous avait rejoints un peu après et qui en avait sans doute assez entendu ;-))

C'est en tout cas une adresse à retenir si vous passez par là.
On repart et 27 kilomètres plus tard on arrive au Mont Sainte Odile . Pierre décide de continuer son chemin. On a beau nous dire que c'est "comme Maredsous mais sans la bière et le fromage", avec Georges on décide de vérifier par nous-mêmes. Là aussi, on s'y est déjà arrêtés mais ça valait malgré tout le coup de se réimprimer quelques beaux panoramas sur la rétine de ce haut lieu perché sur son rocher ! On n'a toutefois pas visité l'intérieur, question de temps !!
D'ailleurs, au sortir du site, nous sommes convenus de rouler "non stop" jusqu'à 13 heures au moins mais, ce ne fut pas le cas, loin s'en faut !!

 

Le retour ... du retour !!

On avait 389 + encore 130 bornes à se taper pour rentrer à la maison mais avec l'arrêt à l'Auberge du Lilsbach et celui que nous avons réservé à Sainte Odile, on n'était encore nulle part alors que les heures tournaient, elles ! Nous avions décidé de tracer mais il était écrit qu'il n'en serait pas ainsi. Nous naviguions entre les way-points 28 et 29, nous avions laissé Niederhaslach derrière nous et nous apprêtions à en faire autant avec Oberhaslach, comme quoi il y a des hauts et des bas en France aussi, quand, à l'entrée du village, le couple en K1600 GL nous fit signe de nous arrêter pour partager leur table. Ils avaient dégoté un chouette resto Les Ruines du Nideck et s'étaient installés en terrasse.

Je ne pouvais décemment pas décliner "l'invitation", ç'aurait été malpoli de passer en faisant mine de n'avoir rien vu.
Avec Georges on a donc essayé de ranger les motos sans trop empiéter sur les trottoirs, c'est qu'on est des gens bien élevés jusqu'au bout, et on les a rejoint.
Le soleil tapait tellement fort qu'on nous a installé deux parasols.

 

Le retour du retour ... du come back !!

Malheureusement, il n'y avait que 2 tables à l'extérieur : la nôtre et celle de "trikers" suisses qui occupaient la table voisine. 
J'ai pris un faux-filet et j'aurais dû en prendre un vrai parce qu'il manquait beaucoup de saveur malgré sa belle garniture plutôt colorée. Il y a des steaks qui sont ... un peu comme le Canada Dry : ça ressemble à de la viande, c’est rouge comme de la viande ... mais ce n’est pas de la viande. Entendons-nous, on n'était pas dans du "reconstitué", loin s'en faut, mais manifestement ça manquait de "pep".

Au moment de vérifier le compte, j'ai remarqué qu'on nous avait compté les consommations des tricyclistes helvètes, une erreur impardonnable !!

Pierre-Yves qui s'était joint à nous pour boire le café m'a aidé à scinder l'addition pour chacun, c'est d'ailleurs lui qui a fait le gros du travail ! Mais où donc avais-je l'esprit ? M'en restait-il encore ne fusse qu'une once ?? Once plus once égale vingt-deux ... ouais, le calcul mental fonctionne encore !


En regardant à posteriori la liste des points d'intérêts qui jalonnaient la route du retour, j'ai constaté qu'on est passé à côté de la Cascade du Nideck sans la voir.

La K 1600 GL est partie en tête, volle gas : faut avouer que c'est beau le souffle d'un 6 cylindres ! Avec Pierre-Yves, on a suivi de loin au début jusqu'à le rattraper et le dépasser au détour d'une bifurcation qu'il a loupée. On est arrivé au Rocher de Dabo après 27 kilomètres à rythme élevé, comme l'est le clocher de la jolie petite chapelle, pointant 30 mètres plus haut.
On n'a pas pris le temps d'escalader le rocher pour visiter ce lieu pieu, faute de temps une fois encore.
On est repartis sur le même rythme endiablé derrière un Pierre-Yves tout feu tout flamme, au guidon de sa fringante Tiger, qui a dû faire toutes les guerres, pour nous arrêter 13 kilomètres et demi plus tard au plan incliné Saint-Louis , un ascenseur à bateaux de type transversal unique en son genre en Europe. Il remplace à lui seul non moins de 17 écluses et offre une sensation unique

Du parking où nous avons planté les motos, nous ne voyions rien. Nous avons donc continué un peu plus loin et nous sommes alignés en bord de route pour prendre quelques photos. J'ai dû trottiner sur quelque cent mètres pour trouver un meilleur angle de prise de vue. Il y avait là un couple de français à bord d'une splendide Honda CB 1100 que je n'ai pas pu m'empêcher de photographier et ça leur a fait plaisir à ... tous les 3 vu le sourire qu'ils ont affiché.
A ce moment-là la K1600 n'était plus avec nous. Je ne sais pas si c'était dû au rythme imposé par Pierre-Yves mais j'avoue qu'il fallait drôlement s'accrocher !! 

A un moment, au niveau d'un feu rouge, il s'est rangé sur le trottoir et s'est mis à trifouiller les notes qu'il avait dans sa sacoche de réservoir. Il nous a fait signe de continuer d'un geste de la main. Georges a hésité un instant mais il a finalement emboîté ma roue. Et là, on a bien roulé pendant près de 170 bornes sans s'arrêter sauf une fois, lorsqu'il a fallu enfiler les plastiques, la pluie, fine au début, devenant de plus en plus soutenue au fil des kilomètres. Je ne résiste pas à vous citer toutes les villes et villages que nous avons traversés. Les voici dans l'ordre d'apparition au générique : Lutzelbourg, Phalsbourg, Oberhof, La Petite-Pierre, Frohmuhl (magique ?), Diemeringen, Domfessel (non ce n'est pas nom du curé qui a inventé cet excellent fromage !), Herbitzheim, Sarralbe, Puttelange-aux-Lacs, Macheren, Longueville-lès-Saint-Avold, Boucheporn, Boulay-Moselle, Rémelfang, Freistroff, Kédange-sur-Canner, Koenigsmacker, Cattenom, Roussy-le-Village, Zoufftgen et, enfin, Dudelange, tous des noms qui pour la plupart fleurent bon la Dure Germanie plutôt que la Douce France, non ??
A Dudelange on a fait les pleins d'une euro super 95 à 1,313 € le litre : pays béni !! Ce n'est pas comme en Italie où Moto 80 nous l'annonce à 1,811 € dans les premières infos reçues concernant le prochain voyage. Mais de cela, nous reparlerons un peu plus tard si vous voulez bien ...
Il était autour de 17h30-18h00 à ce moment là et alors que nous nous apprêtions à redémarrer, nous avons vu arriver Pierre-Yves qui s'est arrêté et avec lequel nous avons échangé quelques mots encore. En ce qui nous concernait, Georges et moi, nos routes se séparaient +/- là : nous allions monter sur l'autoroute et filer au plus vite à la maison, en respectant les limitations de vitesse cela va sans dire. P-Y, lui, allait faire un crochet par Habay-la-Neuve, histoire de voir s'il y avait l'un ou l'autre motard du groupe qui s'y serait arrêté en attendant de boire le dernier en compagnie des G.O.'s.


Question "boire le dernier", j'ai bien été servi après cet arrêt ravitaillement et je ne me suis pas rincé que le gosier !! Un premier orage de Dieu le Père m'est tombé sur le râble à peine avais-je posé les roues de la Tiger sur l'autoroute. Soixante bornes plus tard, à hauteur d'Habay-la-Neuve, un second orage de Dieu le Père, le Fils et le Simple d'Esprit, que même Noë se serait empressé de reconstruire une arche avec les moyens du bord, je dirais même plus du tribord, a pris le relais du premier pour finir d'achever de me tremper jusqu'à l'os et par-delà. J'ai hésité à m'arrêter mais, je ne sais pas trop pourquoi, dans ces cas-là, mon idiot de côté jusqu'au-boutiste me pousse à persévérer et comme j'étais déjà "percé", j'ai "véré", ah ah ah !!!
Faut dire qu'au fil de l'eau des kilomètres j'ai pris confiance, au point de maintenir un 120/130 contre vents et marées, dépassant même quelques caisseux timorés par la même occasion et malgré un pneu avant bien usé que je viens d'ailleurs de changer, mais cela aussi fera l'objet d'une note future !
Au bout d'un certain temps, celui qu'il faut au canon pour refroidir une fois que l'obus est sorti, voyez, j'en avais marre de cette autoroute et je suis sorti à Wellin. J'ai ensuite continué sur Beauraing, puis Givet, Philippeville et la N5, une belle manière de boucler ce périple, en le terminant exactement par les routes empruntées à l'aller. Les esprits logiques me diront que c'est très souvent comme ça et je ne pourrai qu'acquiescer !
Que dire en guise, en guise, en guise, d'épilogue : que ça m'a bien plu ... surtout sur la fin ;-))


Encore plus de seize cents bornes au compteur de la Tiger
Et autant de souvenirs supplémentaires au conteur Albert ...


Bye-bye forêt noire, bonjour pays noir !!