Champagne : "Remise en Forme" aux Ecuyers

Préambule °°°°°

1. Nous étions censés quitter la Belgique, Pierre et moi, en embrayant sur le road-book à hauteur d'Hestrud (WP33 sur les 143 qu'il comportait au long de ses 308,898 km).
2. SMS de Pierre le vendredi soir pour nous informer, Pierre-Yves et moi, de sa très probable défection dans la mesure où il est malade depuis mercredi, qu'il se soigne mais que ça ne va pas, qu'il a peu d'espoir d'être capable de prendre le départ dimanche matin. Il demande d'ailleurs à PYM d'essayer de trouver quelqu'un pour le remplacer au pied levé et évoque son assurance annulation ...
3. Samedi matin, j'ai un message de François dans ma boîte vocale. Il me demande si j'ai vu l'e-mail de PYM, me dit qu'il y répond de suite et m'invite à en faire de même ...
4. Je lis l'e-mail de PYM : il demande si François et moi voyons un quelconque inconvénient à partager la chambre. Cela permettrait de réduire les frais de réservation et, ainsi, de faciliter le remboursement de Pierre !

Ainsi donc, François s'était inscrit "à l'insu de notre plein gré" et comptait nous faire l'agréable surprise de sa présence à Beuvardes : effet complètement raté pour le coup ;-).
J'étais par contre bien content de retrouver mon "cokoteur" attitré, Pierre m'ayant posé un lapin, contraint et forcé !!
Du coup, j'ai modifié mon plan de départ. Si j'avais rejoint Hestrud comme prévu initialement, il y avait de fortes probabilités pour que je roule TOUT SEUL jusqu'en Champagne. Cette perspective ne me réjouissant pas, j'ai décidé de rejoindre le point de départ prévu à Le Roeulx, à la station Q8 le long de l'autoroute entre les sorties 21 et 22.


Voilà pour le long préambule qui n'avait comme autre objectif que de planter le décor tout en justifiant de l'absence de Pierre. Entre nous soit dit, il va beaucoup mieux depuis, j soupconne une maladie diplomatique, au point d"ailleursqu'il a été participer mercredi, sous la neige, le vent, la pluie et la grêle, au "Track Day" à Mettet avec la prés ence de Xavier SIMEON, Didier de RADIGUES et de Livio LOI même si Pierre ne mentionne pas ce dernier dans le court e-mail qu'il nous a envoyé.

Jour 1

Le rendez-vous étant fixé entre 9h00 et 9h30, j'ai quitté la maison vers 8h45, j'ai fait le plein et je suis monté sur l'autoroute que je n'ai quittée qu'à l'arrivée ^^. Baraki de conscience, j'ai fait le complément d'essence à la station Q8, une station où il faut payer avant de se servir : j'ai donc "prépayé" 5 € pour recevoir en retour 3,08 € si j'ai bonne mémoire, soit l'équivalent de +/- 1,5 litres de précieux liquide pouvant, le cas échéant, éviter la panne sèche !!

En effet, les road-books de Cap Moto évitant soigneusement "toute civilisation" pendant parfois plus de 150 bornes et la France profonde étant ce qu'elle est, deux précautions valent toujours mieux qu'une ;-)

Après un bon café, histoire de se réchauffer (2°C ce matin-là !), on est parti François et moi en direction de Thieu, Maurages, Bray, Estinnes-au-Val pour marquer un bref arrêt devant le
Collège de Bonne Espérance à Vellereille-les-Brayeux.
Je pensais que François voulait lui consacrer une brève visite où quelques photos mais en fait, non, il voulait juste laisser passer quelques motards du groupe qui nous avaient rattrapés. Sans doute ne voulait-il pas leur imposer son faux rythme : hum, c'est d'ailleurs un peu pour ça que je suis reparti devant au moment de quitter le parking. Non que cela me dérangea mais je voulais juste aller quelques hectomètres-heure plus vite, guère davantage, histoire de rester un peu plus "aware".
Mal m'en pris car la pluie se mêla de plus en plus au voyage et, malgré un ciel plombé, plus gris qu'une souris morte, le pin-lock chromatique de mon Shoei s'assombrissait incroyablement !! Etait-ce le fait des gouttelettes et de la réverbération pourtant quasi nulle ? Reste que j'ai été obligé de rouler visière presque complètement relevée en prenant la pluie en pleine poire. J'avais beau ralentir, faisant parfois des signes d'impuissance, François restait sagement derrière, ce que je ne peux décemment pas lui reprocher ...


Nous avons roulé ainsi pendant près d'une heure trente et avons hésité à nous arrêter à un café où nous avions repéré plusieurs motos appartenant au groupe. L'heure n'était alors propice qu'à l'apéro et nous avons donc continué sans désemparer sur un road-book toujours aussi "chevrotant" (allusion aux "chemins de chèvres" dont on parle parfois).


A un moment, alors que nous avions atteint une intersection, François s'est porté à ma "hauteur" et m'a demandé si j'étais d'accord de filer jusque Laon pour trouver de quoi manger, ce à quoi je répondis par un hochement de tête de bas en haut. Entre les WP's 62 et 63, nous avons donc quitté le r-b et via la N2, nous avons foncé tout droit sur le
McDonald's de Laon , avenue Romanette !! 

Cet endroit est à recommander C-H-A-U-D-E-M-E-N-T, oui, oui : nous étions frigorifiés en y arrivant et la douce chaleur dégagée par les radiateurs et les friteuses nous a énormément réconfortés. La carte était par ailleurs très fournie et j'ai eu du mal à faire mon choix. Finalement j'ai opté pour un Royal Bacon, une Grande Frite et un Coca Cola Long Drink On Iceberg, le tout pour 8,10 €.


Pendant que nous devisions joyeusement la météo semblait se remettre petit à petit et, au moment de quitter ce lieu béni, il ne faisait certes pas grand beau mais les éléments s'étaient un peu calmés, le soleil perçant même timidement par endroits me semble-t-il. 

De nouveau, je n'aqu'apprécier la manière dont François s'y entend pour se remettre sur un road-book quitté auparavant. Perso, je reviendrais bêtement au WP abandonné. Au lieu de ça, gauche, droite, tout droit, boussole, est, ouest, petite et grande Ourse, sextan à l'appui, François nous a amené jusqu'au WP 74 pour embrayer sur le tracé à nouveau !


Nous avons donc repris la route, François devant, moi à belle distance derrière, en passant par Landricourt, Vauxeillon, Terny-Sorny, Bucy-le-Long, Venizel, Chacrise, Droizy, Launoy et Beugneux jusqu'à arriver sur un site impressionnant appelé "Les Fantômes". Plutôt que de donner un sempiternel lien vers un article de WikiWiki, voici
les impressions de quelqu'un qui a pris le temps de détailler le monument et de s'en imprégner ! 

Si François est resté au bord de la route pavée en exploitant au mieux les service du zoom, en ce qui me concerne, je suis allé jusqu'aux pieds des fantômes, histoire de me dégourdir les jambes et de leur montrer que je n'avais même pas peur ;-)
Nous avons été rejoints un peu plus tard par Pierre-Yves et quelques autres qui roulaient de concert mais nous sommes repartis avant eux. Plus tard nous sommes passés devant le site du circuit des Ecuyers mais François a continué sa route sans aller sur le site. C'est vrai que l'heure avançait, que la météo restait incertaine et qu'il valait sans doute dès lors mieux gagner l'hôtel sans plus tarder et puis, nous savions que nous aurions toute la journée du lendemain pour faire plus ample connaissance avec le circuit ! 


Nous sommes finalement arrivés à l'hôtel "Prim Hôtel Bagatelle" vers 18h30 ce qui nous a donné le temps de prendre une douche, de se faire un petit Nescafé et d'envoyer des nouvelles à nos chères et tendres avant de descendre et rejoindre les autres au bar ...
Les bières belges ne manquaient pour une fois pas à l'appel et c'est avec une excellente
Delirium Tremens , offerte par François, que nous avons tué le temps, en flinguant tous azimuts, avant de passer à table. 

La formule "buffet d'entrées", plat à table et "buffet fromages et desserts" en sortie était d'application, comme dans l'hôtel auquel nous étions auparavant habitués d'aller.
Toutefois, la qualité était ici bien meilleure avec plus de choix aux buffets et un plat autrement plus coloré et goûtu que ce qu'on nous servait à Château-Thierry. 


Il était temps (petit navire) que Cap Moto se mette en chasse d'un autre hôtel car les commentaires négatifs amplifiaient concernant le précédent ...
Mention très bien donc avec, paraît-il, je dis "paraît-il" car je ne l'ai pas expérimenté personnellement, un bar "nocturne" autrement plus chaleureux. D'ailleurs, si je me souviens bien, il n'y avait PAS DE BAR de l'autre côté ... un peu comme à Notre-Dame de Laus, n'est-ce pas les amis ;-))) 

Ne comprendront ici que mes éternels compagnons de route !
Tiens, tant qu'on est sur "Notre-Dame", on s'est marré comme des bossus à table. On était avec Paul et Bob mais aussi avec Philippe G., vétérinaire (Yamaha Super Ténéré) et Olivier F. , venu incognito (en B12). Philippe n'arrêtait pas de secouer le pauvre Paul qui a pris quelques fous rires. Faut dire que les conversations ont beaucoup tourné autour des chattes, des chiennes et ... des femmes à lunettes !

On a évoqué notre expérience du circuit de l'an dernier et j'ai bien compris qu'ils étaient tous les 2 chauds comme des baraques à frites à l'idée de poser les genoux et les coudes.

Si Olivier a été obligé de s'inscrire chez les bleus (débutants) pour sa première participation, Philippe G. lui a conseillé de doubler de tous les côtés pour être puni ^^ et ainsi passer sans tarder chez les verts (confirmés) l'après-midi.
Certains ont prolongé au bar, m'invitant à faire de même, mais j'ai refusé car je me connais : j'avais déjà éclusé pas mal de verres de vin blanc et le "pousse" m'aurait définitivement achevé. D'ailleurs, pendant la nuit, j'ai dû me lever pour prendre un Alka Seltzer en espérant que ça suffirait pour me remettre d'aplomb pour le réveil prévu à 7h15.
Si j'étais pratiquement frais et dispo le lendemain matin, ce n'était pas le cas de Philippe : couché tard, le véto, ce n'est pas la meilleure chose à faire avant une journée INTENSE de circuit !!
On a tous pris le petit-déjeuner dans un calme relatif et, avec François, on est parti pour les 46 km de route vers 8h15, direction Beuvardes et le Circuit des Ecuyers !!

 

Jour 2

46,884 km pour se rendre au circuit, essentiellement parcourus sur la N3 (34,175 km), à allure légale, puis les D3 et D85, au même rythme voire plus, pour arriver à Beuvardes et pénétrer dans le saint du saint, le Circuit des Ecuyers ou les Ecuyères (à café ou à soupe, c'est vous qui voyez !) sont les bienvenues également.
Elles étaient bien moins nombreuses que les 2 éditions précédentes me semble-t-il. J'ai souvenir de photos sur lesquelles elles étaient toutes rassemblées et la belle brochette était bien plus fournie que cette année : pas de Muriel, pas de Virginie (l'autre, la femme à Philippe P.) ni de Giovanna, la plus assidue d'entre toutes ... Par contre Sarah est là accompagnée de son papa.


Les groupes avaient été constitués la veille. Pour info, lorsque Pierre-Yves m'avait tendu mon autocollant R-O-U-G-E après le souper, j'ai eu comme une hésitation, puis j'ai demandé à "revenir" chez les verts, par modestie sans doute ^^, mais aussi et surtout parce que je ne voulais pas foncer d'emblée comme un malade à la poursuite des "vrais rouges", ceux que j'avais "côtoyé" (ouais, j'étais pas à côté mais loin derrière, c'est pour ça que j'ai mis les guillemets) lors de 2 ou 3 runs l'an dernier, le temps de constater qu'il y avait encore du chemin à parcourir ... avant de leur arriver à la cheville, au genou et au coude ;-)


Les bleus (débutants) comme les rouges ont été mis directement à l'épreuve, les premiers sur une portion du circuit longue de 1,2 km, les seconds sur l'autre partie de 2,3 km. Quant aux verts, dont j'étais, pendant que les rouges nettoyaient la piste, nous avons pu prendre le temps de déjà goûter au bon café préparé par Geneviève  en même temps que nous écoutions notre instructeur nous distiller les premières recommandations concernant notamment le comportement à avoir vis-à-vis des autres pilotes et les trajectoires à dessiner. La course ^^ étant déclarée "wet", il insista lourdement sur cet élément à garder à l'esprit AVANT TOUT.

1er run à 9h20 donc, 

sur les 2,3 km que comportait la partie réservée aux rouges et aux verts en alternance et ...en matinée.
Autant dire que nous sommes tous partis sur des oeufs, à la queue-leu-leu, sagement, en file indienne derrière l'instructeur, loin devant moi. Car comme d'habitude, je suis parmi les tous derniers à me mettre en branle, l'âge n'aidant pas, les bouchons à enfoncer soigneusement dans les oreilles, le souci que tout est bien en place ^^ et, du coup, je ne vois pas les trajectoires qu'il emprunte ... 

J'essaie déjà de viser les cônes, et je constate que devant moi ce n'est pas trop le cas, les pilotes se plaçant un peu n'importe où sur la piste. Voilà qui promet des dépassements compliqués souris-je dans mon fors intérieur ;-)))
Deux ou trois tours au ralenti puis on lâche les fauves, la Tiger n'étant pas la dernière à monter dans les tours, son pilote au diapason ... 

Bon, on appréhende quand même, on fait dans l'approximation parce qu'on voit quelques filets d'eau par ci et des raccords étrangement luisants par-là, toutes choses qui tempèrent un peu l'ardeur, même des Ardennais !! Quelques tours plus tard, c'est déjà l'heure de rentrer au paddock pour le debriefing avec échange des impressions/sensations et les précieux conseils de l'instructeur.

2ème run à 10h00 :

on est déjà un peu plus franc et un peu moins conscient des dangers : là je parle essentiellement pour moi qui ne met pas longtemps à m'allumer tout en débranchant quelques fils dans les hémisphères gauche et droit, fils qui concernent essentiellement l'instinct de conservation j'imagine ... 

Le plaisir est déjà au rendez-vous, celui de lécher ses trajectoires tout en évitant les pièges cités supra ainsi que celui de saisir le bon moment pour dépasser aussi proprement que possible, comme recommandé par le moniteur !!


3ème et 4ème runs :

entrecoupés par une petite gaufre et un café, histoire de ne pas se déshydrater, ils permettent de mettre en pratique les nouveaux conseils prodigués avec de plus en plus d'acuité et qui notamment insistent sur le fait de bien décomposer les 3 phases de la prise d'un virage, de bien prendre les freins au bon moment, de travailler le filet de gaz pour maintenir une certaine traction, de sorte que les chronos tombent, que je vous raconte pas comme ils tombent ;-))

Midi approche déjà et c'est l'extinction obligatoire des feux jusqu'à 14 heures.


Au menu, il y avait toutes sortes de sandwiches garnis. Les jeunes aux dents longues se faisant rares dans le "club", les organisateurs ont même prévu un pain à la texture molle, histoire de ne pas péter des prothèses ;-)
Il y avait aussi des crudités et différents sodas également.


Nous avons mangé sous le préau en épiant et priant le ciel pour qu'il fasse beau. On a cru un moment au miracle tant il se dégageait laissant percer de chaleureux rayons de soleil mais ça n'a duré qu'un temps et les nuages ont repris le dessus, si je puis dire !!
L'après-midi, la piste était entièrement ouverte. Entendez par là que chacun des groupes à son tour avait accès aux 3,5 km du circuit. Les rouges ont ouvert le bal, suivi des verts et enfin des bleus.

1er run P.M.,

après le repas faut pas chercher les meilleurs chronos : on serait plutôt à l'heure de la sieste en fait !

Et comme le revêtement n'a pas véritablement séché, la faute à la couverture chauffante nuageuse, on y retourne pareil qu'au matin, presque comme des débutants, en recalibrant les paramètres et en montant progressivement dans les tours ... 

Car les paramètres ont bien changé dans la mesure où entre midi et quatorze heures, la piste s'est allongée de 2,3 km pour les uns et de 1,2 km pour les autres, suffisant pour chambouler tous les repères pris au matin. La ligne droite par exemple : elle s'est allongée de, pffffff, 300 mètres facilement et, alors qu'on coupait les gaz à 120/125 km/heure, on peut franchement les tenir bien plus longtemps. Le problème c'est qu'elle dessine une cuvette cette ligne droite et qu'on n'en voit pas trop le bout, voyez ? Du coup, au début, on réouvre en grand pour reprendre de l'élan et on sait plus trop quand il faut couper. Déstabilisant !! 

Pareil pour les autres courbes : on croit qu'on est dans l'épingle (N°5) mais non, on est dans le double (N°2) et alors qu'on attend la parabolique (N°6), on arrive rechtdoor dans le pif-paf (N°3). On prend quelques tours à redessiner le truc dans sa tête et à prendre ses nouveaux repères, le circuit paraissant alors bien bien long !!

Entre deux runs, 

je me suis placé près du muret et je me suis évertué à essayer de prendre quelques clichés de François au zoom, ce qui ne fut pas une mince affaire pour stabiliser les images. Le résultat n'est pas extraordinaire mais, au moins, il a le mérite d'exister. 


Lors d'un run, qui ont été 4 dans l'après-midi pour peu que le timing ait été respecté, je me suis fait courser par un gars en GS rouge. On avait pratiquement le même rythme. J'allais un chouia plus vite à certains endroits du circuit mais il me revenait dessus à d'autres, notamment au virage N°5 (L'épingle) où je me suis trainé lamentablement quasiment à chaque fois, ne sachant précisément comment le négocier, nondidju !! Par contre j'y allais plus fort dans "Le S" (N°11) et "Le droit des Stands" (N°12) qui conditionnaient la vitesse dans la ligne droite. Du coup, malgré ses 30 chevaux supplémentaires, il n'arrivait pas à recoller. 

A l'arrivée, il est venu me trouver pour en parler. Un jeune et grand gars, dont j'aurais pu être le père, voire le grand-père en poussant un peu. Voilà qui fait plaisir : pourrir un jeune gars sur une bécane plus puissante et dont le centre de gravité est très bas et la maniabilité réputée au plus haut ;-)
J'avoue qu'à un moment j'ai failli m'écarter pour le laisser passer car j'étais quand même sous pression et le voir une fois à gauche une fois à droite dans mes rétros m'a servi de leçon pour le dernier run de la journée.
Mais avant, encore une petite gaufre et un gobelet de café, pour le petit coup de fouet sucré et caféiné et un ou deux jokes pour enlever la pression ;-)


Si je ne me trompe pas, le dernier run était libre c'est-à-dire, que toutes les couleurs étaient les bienvenues. Autant dire que seulement quelques "furieux" ou ... égarés sont montés en piste.
Les premiers à se rendre au point de départ n'étaient autres que Philippe G. et Olivier F., les deux compères avec lesquels ont s'étaient fendu la gueule le dimanche soir. Quand je suis arrivé derrière eux, Philippe a insisté pour que je parte devant lui. Je ne voulais pas, je ne le sentais pas bien voyez ? PYM nous a souvent dit que les chutes survenaient lors du dernier run, celui où on veut tout donner en jetant ses dernières cartouches ...
Tant pis PYM, il y a des défis qu'il faut relever, m'fi : je retourne les rétros et je me lance derrière Olivier et devant Philippe !
Je crois qu'on a fait un tour dans cet ordre histoire de mettre les boudins à température puis on a mis du gaaaazzzzzzz pour activer le bbq !
Et c'est quand on s'applique le plus, qu'on se met peut-être un peu plus de pression, qu'on fait la petite faute. 

Au N°10, "Le bois des Ecuyers", Olivier écarte un peu trop et qu'est-ce qu'ils font les 2 lascars juste derrière, ils le passent et ouvrent un peu plus grand pour rester devant.
J'arrive dans les N°11 et 12 que j'apprécie assez, je redresse la Tiger dès que possible et je lâche la cavalerie. Un coup d'oeil furtif au compteur, j'accroche 163 km/h dans la ligne droite avant de soulager et je suis encore devant, ouaiiiiiiiiiiiiiiisssss !!! 

J'y crois presque pas ;-))
Je m'applique, je m'applique, je tiens encore un ou deux tours devant (pas sûr, pas sûr, à voir avec les acolytes anacoluthes) et puis j'arrive à nouveau dans ce foutu bord.. de mer.... de N°5 que je loupe au point de me retrouver sur le vibreur et, pas le temps de comprendre, je me fais passer à gauche par Philippe et à droite par Olivier : ouate de phoque !?!?!

Autant dire qu'après je n'ai pas essayé de les recoller car
1/ je n'suis pas fou comme on dit chez Media Markt;
2/ je n'oublie pas que j'ai bientôt 60 balais, pûûûûût... (ouais là je fais la "gallina vecchia" façon ROSSI, hi hi)
3/ on est arrivé sur les "retardataires" que les 2 loustics devant moi ont avalé sans tenir compte de la bienséance (et toc !)
4/ ils étaient définitivement plus vite que moi : ben oui, la vérité est parfois dure à dire mais elle doit être dite, qu'on se le dise !!
J'ai fini le run en mode "cool pépère" pour ne pas me mettre par terre et suis rentré au stand en attendant qu'on me chambre un p'tit coup mais ça ne fut pas trop le cas, merci les gars ;-)


Il ne restait dès lors qu'à regagner l'hôtel par le même chemin qu'à l'aller. Après quelques kilomètres, on s'est fait rattraper par nos deux amis ce qui a eu pour effet de donner des ailes à François qui a mis du gaz entre les vignobles en tenant un excellent rythme que j'ai suivi de loin tant j'avais beaucoup donné sur le circuit.  J'avoue qu'au détour du chemin on a même vu la maison Moët et Chandon et c'est vrai qu'elle aurait mérité qu'on s'arrêta pour lui tirer le portrait : ce sera pour l'an prochain tiens !!
Arrivés à l'hôtel, François avait envie de descendre une bière au plus tôt tandis que moi, j'avais envie d'une bonne douche et d'un peu de relaxation.
A propos, j'en profite pour ouvrir une charentaise que j'ai déjà eu envie d'ouvrir sans en avoir véritablement eu l'occasion. Etant donné l'âge moyen des participants aux activités, que ce soit de Cap ou d'Europa Moto, je pense qu'il serait opportun d'avoir dans l'équipe au moins un kiné, un médecin urgentiste, un spécialiste en prothèses et un défibrillateur ... Ah oui, et pourquoi pas affubler la camionnette d'une belle et grande croix rouge, hein ??


J'ai rejoint François et les autres au bar. J'ai de nouveau succombé à une Delirium Tremens. Un excellent saucisson a tourné entre les tables, comme la veille.
On s'est retrouvé à table avec les mêmes ainsi que Virginie et Didier avec lesquels on s'est tout autant marrés. Voilà un couple extraordinaire quelque part. Ils roulent TOUS LES DEUX sur la même moto, une KAWASAKI Z 1000, verte pour elle et bleue pour lui. Je dirais même plus : ils roulent tous les DEUX sur LES MÊMES MOTOS, car en plus de leurs Z1000 ils ont récemment acquis deux TIGER 955i. Bon, ils nous ont avoués que, du coup, toutes les "priorités normales" de la vie passaient ... après les voyages et les balades à moto mais au fond, c'est quoi les priorités dans la vie à part se faire plaisir, mmmhhh ???

Aujourd'hui on est vivant, demain peut-être plus, donc, "carpette dilemme" comme on dit !!


On a regagné les chambres vers 23h00 par là et là, avec François, on a débriefé jusqu'à presque minuit. 

Il m'a raconté son expérience du jour et j'avoue que j'étais assez content. Je craignais en effet qu'il se soit ennuyé ou senti mal dans ses pompes entourés par des cinglés avides de vitesse, pas à sa place avec ses 47,8 chevaux, etc. Et bien non, il était heu-reux de l'expérience vécue et j'ai lu quelque part ;-) qu'il était prêt à la renouveler l'an prochain, plutôt en août, période supposée plus propice ... même si on est toujours à la merci des intempéries sauf à l'abri d'un parapluie ;-)
Ah oui, à ce propos, les gens de Cap Moto, une autre revendication : des umbrella girls ne seraient pas de trop avant qu'on prenne la piste !
Bon, Frankie, il est tard : demain faut se lever plutôt tôt nan ? Allez, fais des beaux rêves !!

Putain, il est bougrement dur ce coussin, bizarre !!

A 3 heures du mat, je vais dans l'armoire et j'échange les coussins ... Ah, c'est mieux !!
Plus que 4 heures dormir, pffffffff !!

 

Jour 3,  le retour

"Aller, tours de circuit et retour, vite fait bien fait", c'était le programme au départ, on le savait, c'était écrit dessus, comme le Port-Salut et on n'allait par conséquent pas en faire un fromage !!


Là on était le 3ème jour synonyme donc de retour !


Réveil à 7h15, petit-déjeuner en tenue civile, passage à la réception pour payer ma conso de la veille : 4,50 € pour une Delirium Tremens, c'est pas cher qui paraitrait que. Vous auriez mis 181,50 francs belges sur le comptoir pour boire une bière, même spéciale il y a à peine 15 ans de ça, vous ? Délirant, non ??

 
Deux aller(s)-retour(s) pour charger le mulet garé dans le parking. Avec le top-case, le sac de réservoir, le cuir et le casque, difficile de faire autrement. 
Paul nous a dit qu'il allait rouler avec Virginie, Didier, Sarah et son papa de sorte que nous ne l'avons pas attendu et sommes partis avec François aux alentours de 9h02 ...
La question fut posée de savoir si on mettait les plastiques ou pas et, comme il faisait sec, la décision fut prise de défier les éléments ! Même pas peur, na !!
On avait intelligemment fait les pleins la veille, on pouvait donc partir sereins ...

On est passé par Ay, patelin très connu des cruciverbistes, Bouzy, je savais pas que le pote à Souchon avait donné son nom à un village, Ambonnay-due-Forme bien entendu, Val-de-Vesle, Juniville, Pauvres où toutes les sociétés off-shore devraient installer leur siège social, puis Coulommes-et-Marqueny, Chuffilly-Roche et Voncq où nous avons marqué le premier arrêt, après 86,665 km exactement, afin d'admirer le panorama qui s'offrait à nous.
A ce moment, nous avons été rejoints par un groupe de 5 motards, des "rouges" montés sur Multistrada, FJR1300, Versys 1000, ZX10-R (je crois) et GS 1200, il en faut toujours une, n'est-il pas ? Après quelques clichés +/- réussis, nous sommes repartis et avons ensuite joué à l'élastique avec nos "poursuivants". Ils recollaient, puis se laissaient distancer, puis revenaient en trombe pour disparaître à nouveau de mes rétros. François roulait devant, à bon rythme et imperturbablement, comme à son habitude. D'autres patelins au hasard pour vous montrer que je suis bien sur le road-book ? Semuy, Lametz, Flize, Nouvion-sur-Meuse, Donchery, Sugny et ... arrivée à Bohan où, plutôt que de continuer sur Les-Hautes-Rivières, François, qui avait repéré une belle place ensoleillée semée de bistrots et restos en tout genre, bifurqua à droite et se rangea face au trottoir. J'en fis autant et les 5 gaillards à nos trousses ;-) firent de même.


On s'est donc retrouvés à 7 dans le restaurant "Au petit chaudron" et nous n'avons pas tardé à passer notre commande. Si j'ai bonne mémoire, après s'être inquiétés de ce qu'il y avait exactement dans la sauce, elle fut constituée de 5 "boulettes liégeoises", une pizza végétarienne pour Ali et un tagliatelle "du chef" pour moi.
Des bons vivants aussi ces 5 gaillards, ça sent le long vécu, c'est sûr : l'année prochaine, si l'Autre-là-haut me prête vie, peut-être irai-je frotter mes carénages aux leurs sur le circuit, cui cui !!

...

Jour 3, le retour et l'épilogue

On s'est penché chacun sur l'addition et on a sorti des billets et des pièces de toutes les couleurs. On se serait cru dans une partie de Monopoly. Tous comptes faits, c'était juste avec peut-être quelques cents en trop ... pour le personnel !


A ce stade, on devait avoir parcouru dans les 153 km et 488 mètres. Il en restait un peu plus de 105 pour rallier la ligne d'arrivée fixée, pour rappel, à Naninne.
On a été plus prompt à se préparer et on a démarré quelques instants avant nos compagnons du jour.
François est une fois de plus parti devant et ... euh ... moi derrière.


Tiens, une petite charentaise en passant pour signaler un truc que j'ai remarqué. Autant avec les copains habituels, on laisse une importante distance entre chacun d'entre nous, de l'ordre de la centaine de mètres parfois, autant quand je vois les autres rouler, je trouve qu'ils se collent souvent de bien trop près. Cela me parait plutôt dangereux et il y a grand intérêt à ce que celui qui vous colle soit particulièrement attentif. Si, sur circuit, ça se justifie dans le mesure où on guette la moindre petite erreur pour faire l'intérieur par l'extérieur et vice-versa, autant sur la route, avec tout ce qui peut se passer, notamment une poule qui sort de son nid comme un diable surgirait de sa boîte, une distance "suffisante" me semblerait appropriée. Mais bon, chacun fait, fait, fait, c'qui lui plaît, plaît, plaît, surtout en ce début de mois de mai, mais mais ... autant réviser le chapitre "distance de sécurité" et "temps de réaction" pour se faire une opinion et surtout une raison !!


Après Bohan, on a pris la direction de Willerzie, puis Bourseigne-Neuve. A un moment, François me fit un geste pour me montrer l'état du ciel à l'horizon, un ciel qui n'annonçait rien de bon, prêt qu'il était à nous tomber sur la tête, le râble et le reste ! Et, de fait, un peu plus loin, à l'entrée de Felenne je crois, on a juste eu le temps de se ranger sur le trottoir et d'enfiler nos plastiques qu'une grosse giboulée de ... mars (?) venait nous fouetter de plein ... fouet, ouais !!
Mais qu'est-ce que c'est que ce binz ? On avait beau être plus ou moins avertis, ça fait un choc malgré tout.
Si ça c'est calmé un temps, entre Fromelennes et Givet, que dire un fois qu'on est arrivé sur Gochenée où les éléments se sont déchaînés avec une tempête de neige qui recouvrait la visière en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire et un vent latéral d'une grande violence. Autant dire que je regrettais déjà d'avoir poussé jusque là alors qu'on aurait pu rentrer par une voie bien plus rapide nous faisant gagner pas loin de 100 bornes ...


Autant dire aussi qu'après avoir traversé la N97 après Morville, fatigué par les éléments et un peu déprimé par le rythme presque trop prudent de François, je l'ai dépassé en espérant qu'il s'accrocherait à ma roue, et en me convaincant que je n'allais pas pousser la plaisanterie jusqu'à Naninne. Arrivé au grand rond-point, je ne l'ai pas attendu et plutôt que de continuer sur Namur, j'ai pris à gauche pour foncer vers Mettet et rentrer au plus vite à la maison.
A peine arrivé je lui ai envoyé un SMS pour lui signaler ma "désertion" afin qu'il ne s'inquiète pas de ne pas me voir à Naninne. J'avoue que je m'étais douté qu'il ne ferait pas non plus le crochet et qu'il avait continué sa route pour rentrer pareillement !


Je pense d'ailleurs que personne n'a été jusque Naninne au vu de la météo de chiottes à laquelle on a eu droit cet après-midi là !


A l'heure du bilan, je dirai juste que, même si la météo n'a pratiquement jamais été de la partie, je ne garderai que des bons souvenirs de cette sortie : de nouvelles connaissances, se mêlant aux anciennes, toujours aussi sympathiques, un bon hôtel, le circuit redécouvert sous la pluie, permettant de rouler presqu'aussi vite (ouais, bof !) mais de façon bien plus coulée, rien à dire, ce fut parfait, si si, parfait, y a pas d'autre mot et ce n'est pas la météo qui me fera dire autre chose !!


Si je ne me retenais pas je signerais d'ores et déjà pour la session d'août mais ... hum ... j'ai hélas épuisé mon capital ... de congés.


Je terminerai en donnant les liens vers :
- le compte-rendu de François (avec celui du Touring Moto Day en cadeau Bonux)
-
les photos du stage
sur le site de Cap Moto (3 diaporamas après le texte d'intro)

Merci à toutes et tous pour cette nouvelle belle tranche de vie !!