Les Grandes Alpes - Avant propos

Bien rentré, sans problème mécanique et physique, le mental ayant, lui, été "remonté" à bloc, normal avec tous ces sommets, me direz-vous !
Trois-mille cent quarante-sept kilomètres et trois-cents mètres se sont ajoutés au compteur de la Tiger qui affiche maintenant 60.119 kms.
Comme d'habitude, quelques chiffres pour planter le décor :
- 54 heures effectives de moto : sur 9 jours, cela représente pile poil 6 heures par jour, l'équivalent d'un 4/5ème temps, à peu de chose près ;-)
- 4,8 litres, c'est la conso moyenne au cent : c'est à la fois peu et beaucoup, car si le moteur est sollicité dans les ascensions, c'est moins le cas en descente ^^, quoi que ... là ... c'est le "frein-moteur" qui fait qu'on reste dans les tours !
- 62,8 c'est la vitesse moyenne "tout compris" et je ne vois pas quel commentaire je pourrais tirer de ce chiffre si ce n'est que c'est à la fois peu et beaucoup, hou hou !!!
- 421, c'est le nombre de photos que j'ai ramenées et, croyez-moi sur parole, il y en a qui vont vous faire rêver !!
En fait, on pourrait remettre les Alpes au menu de chaque programme annuel, je signerais probablement les yeux fermés !!!
La première étape du travail de compte-rendu consiste à couper/coller les photos en les transférant du Sony au PC, de les mettre d'équerre, de tenter de toutes les resituer et de les légender : c'est déjà en soi un travail de bénédictin ...
Tiens, je me demande si les bénédictins brassaient la bière ;-))))))


Les Grandes Alpes, Jours 1 & 2

1ère photo de l'album de ce samedi 3 septembre 2016 : il est 7h50, la Tiger est dans l'allée, équipée de sa bagagerie et ma Douce me salue et me rappelle d'être prudent.
Comme on le voit sur la photo, j'ai opté pour le sac de selle (un "OXFORD deluxe tailpack black") que j'ai acheté il y a très longtemps, au début de la DL si je ne me trompe pas. Bon, ça ne facilite pas l'accès à la machine car on ne sait pas "lancer" la jambe par dessus la selle, mais comme déjà signalé, ça augmente la capacité d'emport et ça n'obstrue pas la vision du tableau de bord ...
Je suis passé par le bureau pour déposer un document à l'attention du boss et j'ai vérifié la pression des Trail Attack.
Il manquait presque 500 grammes à chacun des boudins. On ne soulignera jamais assez l'importance de la pression des pneus et, si elle n'était aussi chère, je conseillerais vivement d'acquérir l'option "TPS" (Tyre Pressure Sensor) de Triumph sur cette machine notamment. Faut bien penser que ce ne sont que ces quelques centimètres de gomme qui nous rattachent à cette bonne vieille terre et, par conséquent, à la vie ^^


N5, N40, Givet où il fait très très brumeux, mais ça se dégage déjà sur Beauraing avant de filer sur Gedinne, Bouillon et puis Florenville où est fixé le rendez-vous pour le départ.
J'arrive, je croise François qui me signale qu'il va faire le plein, je le suis à la station et on revient sur la grand place pour boire le second café du jour !
Avec lui, Didier, Jacques et Willy on a marqué un premier arrêt à la Basilique d'Avioth.
J'ai un souvenir ému de cette basilique dans la mesure où c'est là que j'ai été, en quelque sorte, baptisé en tant que motard : c'est au retour de cette virée que j'ai essuyé, le mot est faible, un orage qui aurait même effrayé l'ami Noé qui, comme chacun sait, n'a pas construit un caNoé mais une arche, aaarrrggghhh !! 


Entre charentaises, ce joyaux du patrimoine français est en train de partir en sucette, c'est le moins qu'on puisse écrire ...


Peu après, nous sommes entrés dans la Citadelle de Montmédy par un étroit pont-levis gardé par un feu rouge, ce passage insolite valant à lui seul le détour.


Plus tard, nous sommes arrivés à l'ossuaire de DouaUmont , un site planté d'innombrables croix et d'une tour à la forme oblongue indigne, ceci enlevant un peu du solennel de l'endroit.
Nous pensions y retrouver Henri qui avait signalé qu'il rejoindrait le road-book au WP 11 mais il n'était pas là. Il est vrai que nous avons un peu traîné en chemin et qu'il aura logiquement renoncé à nous attendre, une fois encore ...
Le road-book signalait un restaurant à Saint-Maurice-sous-les-Côtes . De prime abord, il semblait fermé mais, en le contournant, on a vu que ce n'était pas le cas. Dans la mesure où il était près de 13 heures et qu'on sait qu'en France, dans l'Horeca, on n'aime pas trop les clients qui se pointent après 12h30, on a envoyé Willy en éclaireur pour savoir s'il était possible d'avoir encore un truc à becqueter. Il a sorti la tête en demandant si "Un steak frites en vitesse" convenait à tout le monde et, même si on avait plutôt envie de caviar, de foie gras, de homard et autres délicatesses, on n'a pas fait la fine bouche et on a tous opiné du chef, même le chef !!
Pas de carte donc, juste le choix de la cuisson, de bleu pour Willy, à " à point " pour Didier en passant par saignant pour les autres.
Selon ce qui devient une (bonne) habitude, j'ai demandé s'il y avait une bière locale au tarif et j'ai eu droit à une bonne "Bière de traditions Meusiennes". Les frites, bien que fort pâles, n'en étaient pas moins bonnes alors que la tendreté du steak était juste comme il fallait.
On a bien mangé, on a bien bu, on est parti de là la (la !) peau du ventre bien tendue, merci petit Jésus !


Chemin faisant, comme dirait Michel Lebb, on s'est retrouvés sur une portion de route tapissée de fins graviers et, alors qu'on marquait tous le coup en réduisant drastiquement notre vitesse, j'ai vu Willy me fondre dessus comme un vautour sur sa proie. Reste qu'il en est resté là en se contentant d'emboîter ma roue. Faut dire que le Willy a un sacré fichu bagage de baroudeur avec pas moins de 15 "TransTu" à son actif (Trans TunisiA pour les nouveaux !) du temps où les participants dormaient encore sous la tente voire à la belle étoile et où l'eau courante et l'électricité étaient choses rares dans le fin fond des déserts !! Tenez-vous bien, ce gars affiche 77 ans au compteur et, franchement, de une, il ne les fait ABSOLUMENT pas et, de deux, je donnerais carrément 17 ans de ma vie pour être comme lui quand j'aurai son âge ... (Hein?)
Son UNIQUE regret c'est qu'il ne pourra plus lire les albums de TINTIN dans 2 mois !!

S'il est resté derrière moi ce jour-là, c'est parce qu'il préfère se concentrer sur son pilotage plutôt que de se laisser distraire par les indications des GPS, c'est en tout cas ce qu'il m'a avoué.


Au hasard de la route, je me suis retrouvé avec Alain et on s'est arrêtés dans un petit village animé par une fête foraine.
On a été rejoints un peu plus tard par Jacques et Willy qui ont fini de compléter la tablée devant des Perrier menthe et de la limonade. J'ai fait un petit tour dans les baraques foraines et j'ai pris quelques photos des bâtiments entourant la petite place.


Comme souvent lors des jours qui suivront, nous sommes arrivés dans les tous derniers à l'hôtel (
Les Vallées à La Bresse ) et cela ne nous a pas beaucoup laissé le temps de nous "refaire une beauté" avant de rejoindre le restaurant.
Particularité du lieu, le parking souterrain : avec une hauteur maximum "sous plafond", enfin sous poutrelles de soutènement, d'à peine 1m85, certains participants ont dû "watcher à leur head". Pas de souci à "mon niveau", j'aurais presque pu rouler debout sur les cale-pieds ;-)

Pour se faire de la place, il a fallu pousser un peu de mobilier. C'est ainsi que la Tiger s'est retrouvée coincée entre quelques bancs et des vieux frigos hors d'usage, ce qui a fait dire à certains que je n'avais pas lésiné sur la bagagerie ... Ben ça, quand on prévoit de pique-niquer, faut pas lésiner sur la glacière !


Rien de particulier à signaler au cours de la soirée sauf peut-être le discours de Paul qui s'est attaché les services d'un ampli et d'un micro : on est professionnel ou on ne l'est pas !! Il a aussi refait la déco de sa camionnette : fini "Radis Au Secours" .
Tout au long du séjour, à DEUX exceptions près, mais j'y reviendrai, j'ai partagé la chambre avec Didier et, dans l'ensemble, cela s'est très bien passé : ses ronflements m'ont parfois un peu dérangé mais je suis convaincu qu'il l'a été aussi par les miens. Un prêté pour un rendu en quelque sorte ;-)


Les Grandes Alpes, Jours 1 & 2 : suite !

 

1ère étape : Florenville -> La Bresse (300 kms)
2ème étape : La Bresse ->Scionzier (entre Genève et Chamonix en Haute-Savoie) : 407 kms
Voici d'entrée de jeu les photos de ce dimanche 4 septembre ...
Au programme, la route des crêtes, le Grand ballon des Vosges, l'Alsace, le Jura et la Suisse avant le "retour" sur la France.

La Suisse, on aime ou on n'aime pas, la peur des radars et des amendes salées participant du second sentiment mais, si on en fait abstraction, on ne peut pas nier que les paysages qu'offre (FORT bien sûr) ce pays sont exceptionnellement beaux et propres et verdoyants et propres et beaux !!

On a fait plus de 120 kms pour atteindre la frontière helvétique en arpentant déjà des routes bien sympathiques et on en a encore parcourus 34,5 avant de marquer le premier arrêt à la ferme de la fromagerie Tête de moines où on s'est attablés et attardés pour déguster du fromage et de la charcuterie maison arrosés d'un café venu à point.
Entre charentaises, quand on voit le nombre de tonsures qui chapeautent les participants au voyage, on se dit qu'il y en a beaucoup qui auraient pu poser pour la postériorité devant l'entrée du site visité ;-)

44 bornes et un cheveu plus tard, nous nous sommes arrêtés à Le Landeron où nous avons rejoint un groupe de motards qui étaient déjà installés à l'ombre des parasols sur la place du village, parmi lesquels Didier (Ducati Srambler) et Marily, qui étrennait une toute nouvelle et bien jolie SV 650 rouge en remplacement de sa précédente Gladius ...
Après avoir fait mon choix dans la carte (un spaghetti bolo) j'ai fait le tour de la place, appareil photo au poing et j'ai mitraillé presque toutes les façades et les statues qui ornaient l'endroit, comme l'envers d'ailleurs. Etant donné que François, comme Henri également, avaient préalablement acheté de quoi pique-niquer, ils nous ont rejoint à table au moment des desserts : quand ils ont une carte de restaurant en main, ils commencent par taper un oeil gourmand à cette rubrique ! C'est leur péché mignon à ces deux-là, les desserts ! Perso, j'ai fait l'impasse sur ce plaisir superflu, une fois n'est pas coutume ^^

...

28 CHF, soit 28 francs suisses, c'est ce qu'ont coûté le plat de pâtes et la bière Feldschlösschen : avec un franc suisse à 0,9 €, on ne peut pas dire qu'on ait fait une affaire mais, comme il est bienséant de le dire et de le seriner, "quand on aime, on ne compte pas" et pour le coup, c'était tout à fait comestible et buvable !
Nous étions les derniers à quitter la table, mais ce n'était que normal vu que nous étions arrivés après le premier groupe.
Je ne sais plus trop ce qui s'est passé mais, si je ne me trompe pas, certains ont fait l'école buissonnière et sont sortis du road-book pour aller voir je ne sais plus quoi, l'idée étant venue de Jacques me semble-t-il.
Je me suis donc à nouveau retrouvé seul et j'ai roulé ainsi une petite centaine de kilomètres jusqu'à arriver à Semsales où j'ai planté la Tiger en face d'un bistrot à 2 ou 3 longueurs duquel se trouvait une station-service "Mini Prix". J'ai poireauté là quelques minutes avant de voir arriver François, Didier et Alain. Ils ne s'étaient apparemment pas bien entendus avec Jacques sur l'itinéraire "bis" qu'il avait proposé et seuls Willy et Henri l'avaient suivi.
On s'est attablés au bistrot qui ne payait pas trop de mine avec notamment un store solaire carrément dégueulasse.
Au moment de payer, on a parlé franc suisse et euro et, comme la serveuse proposait une parfaite parité (1 CHF = 1 €), qu'elle m'a dit qu'il y avait un distributeur de billets à 200 mètres, j'ai finalement cédé et payé en euro. Elle m'a rendu 5,5 CHF avec lesquels j'ai repris un second café et j'ai offert un second Ice Tea à Didier, fin de l'histoire !! Vive la monnaie unique en tout cas !!!
Arrivés à Vevey, on a contourné le Lac Léman jusqu'aux portes de Thonon-les-Bains sur des routes encombrées. Si je ne m'abuse, seul Claude a poussé le perfectionnisme jusqu'à se rendre au "kilomètre zéro" de la "vraie" Route des Alpes et même qu'il a utilisé un itinéraire différent tout au long de la journée ...
J'ai le souvenir d'un (trop long) passage où je me trouvais derrière une ROLLS ROYCE Wraith et plutôt que de serrer à droite pour m'offrir les quelques centimètres qui auraient suffi à me céder le passage, le "pilote" ou le chauffeur, s'obstinait à naviguer à du 20 km/heure en prenant toute la voie disponible : finalement, entre les "gino" qui roulent toutes vitres ouvertes et sono à donf sur le boulevard Tirou à Charleroi et les parvenus qui paradent en RR autour du lac Léman, lesquels sont le plus à fustiger ??

L'hôtel qui nous accueillait ce soir là était L'Inter Hôtel de Faucigny situé Rue César Vuarchex 170 à 74950 SCIONZIER-CLUSES.
L'hôtel manquant de chambres "twin", Didier et moi, nous sommes vus offrir une "single" sans supplément. Même si la cohabitation avec Didier fut une réussite, le mot étant un peu fort il faut bien l'admettre, j'avoue que rien ne remplace le confort d'une chambre single. On peut étaler ses affaires comme on veut, on peut se balader dans la tenue que l'on veut, on peut péter tout son saoul sans soulever la rumeur et les hauts-les-coeurs, on peut laisser quelques courts cheveux au fond de l'évier sans provoquer le dégoût du chauve de service avec lequel on partage la chambre,  tout cela ayant bien entendu un prix : le supplément exigé pour ce voyage en particulier était de 245 €, alors à chacun de faire ses comptes. Cela dit, il faut également voir les disponibilités dans chacun des hôtels. Je rappelle, à l'occasion, que nous avons changé d'hôtel TOUS LES JOURS lors de ce périple.

Nous avons pris le repas du soir au restaurant "Le complexe" situé à 200 mètres de l'hôtel. Cette fois-ci je n'ai pris AUCUNE PHOTO des repas du soir et je ne serai dès lors pas à même de vous en faire le détail par le menu. Cela n'intéresse finalement personne et c'est tant mieux. 

Je dirai juste qu'en général on a plutôt bien mangé. De toute façon je ne suis pas du genre "fine bouche" et dès lors que la quantité suffit, cela me suffit ,-) 

Sachant qu'on a systématiquement eu 3 services, au mieux tout était bon, au pire l'entrée trop légère était compensée par un excellent dessert et Lycée de Versailles, voyez ?
Ce qui a un peu changé par contre, c'est qu'auparavant, je prenais souvent du vin à table : Didier choisissait et on partageait la bouteille à 2, 3 ou 4 avant d'en prendre une seconde.

Là, depuis l'an dernier en gros, je suis passé à la bière ! Si elle me "gonfle" plus, elle est généralement plus digeste et ne me laisse aucune aigreur et autre acidité nécessitant Gaviscon, Rennie et autres Alka Seltzer !
Pour le coup, ce soir-là, j'ai descendu TROIS Mont-Blanc . Je confirme que je préfère définitivement les descentes et j'avoue que je ne me voyais pas l'escalader qu'elle que soit la face, nord, sud, est ou ouest !!

Ce soir-là, Paul a ressorti l'ampli et le micro et, après nous avoir briefés sur le programme du lendemain, il a refait les présentations en pointant d'abord l'arrivée de quelques petits nouveaux et en faisant ensuite l'appel général. Lorsqu'il a cité mon prénom, certains m'ont demandé de monter sur la chaise, ce que j'ai fait de bonne grâce, et d'autre ont demandé un discours, ce derrière quoi je suis resté coi !!

Petit bilan du jour :
- Alain a oublié son "camel bag" à Semsales : il n'a même pas voulu qu'on y retourne ou qu'on appelle pour voir ce qu'on pouvait faire pour le récupérer;
- Claude a failli perdre son appareil photo : il l'a posé sur la selle et est reparti comme ça. Au moment où il y a pensé il a freiné des 3 disques et a vu passer l'appareil devant lui. Même pas cassé, juste l'étui déchiré : il s'en sort bien;
- François, dont le Tripy I ne chargeait plus a demandé le sien à un copain (?) qui s'est avéré aussi défectueux puisqu'il ne tenait que 2 ou 3 heures. 

Fin du 2ème jour !!

 


Les Grandes Alpes, Jour 3 !!!

Les photos !!!
Journée du 5 septembre marquée sous le s(c)eau d'eau !! Il en fallait une, n'est-ce pas ?? Ce sera celle-là, et ce sera la seule tout au long du périple : un sacré morceau de chance comme on dit chez les insulaires qui en connaissent un rayon, mais pas de soleil, sur la question, eux qui vivent la moitié du temps dans le fog et le smog ...


Ce matin-là donc, il pleuvait comme vache qui pisse, il pleuvait des chats et des chiens, des cordes et des hallebardes ...
Il fallait être motivé pour prendre le départ. Probablement que s'il c'était agi d'une boucle, certains seraient restés au sec, ou pas d'ailleurs car il y avait une piscine chauffée à disposition (je ne sais pas si elle était couverte). Je n'ai entre charentaises jamais profité de cette commodité offerte dans (probablement) chacun des hôtels dans lesquels nous avons logé. D'une part parce que je ne sais pas nager ou seulement là ou j'ai pied et encore, je suis du genre à me noyer dans un verre d'eau sans qu'il y ait tempête à l'intérieur ^^, et d'autre part, parce que je préfère me laver sous la douche ;-)
Et donc, on a pris notre courage à deux mains et le guidon des deux autres et on s'est lancé dans la tourmente !


Il ne s'est pas fallu longtemps avant que Claude et moi ne prenions le large sur une troupe qui naviguait autour des 20 noeuds à peine à l'attaque du premier col, le col de Romme. Nous sommes arrivés les premiers au sommet de celui de "La colombière" et avons planté, non pas un drapeau, mais nos béquilles latérales. Nous avons vu passer Didier, puis les autres mais sommes restés un peu à attendre, inquiets de ne pas voir arriver Alain qui n'était pourtant pas le dernier quand nous avions remonté le peloton. Il est enfin arrivé et nous avons dès lors pu plonger dans la descente pour leur coller aux trousses et sans doute les repasser une seconde fois dans les Aravis ou les Saisies ...


Je ne sais pas pourquoi, mais la pluie ne me fait vraiment pas peur, ou presque pas, sans doute la faute au chromosome en plus que j'ai dans la case en moins. Je ne vais pas dire que je roule au même rythme que sur le sec mais, franchement, la route luisante ne m"effraie pas ou peu. 

Par contre, entre la visière qui s'obstrue, qu'on relève, les lunettes qui prennent l'eau au point que, finalement, on les descend sur le bout du nez pour encore distinguer quelque chose et que la pluie finit par fouetter directement les yeux ... j'avoue que je finis par demander grâce.
Et ça tombait à pic car j'en étais là quand nous avons atteint le barrage de Roselend sur lequel on aurait pu aller taper un oeil mais, lorsqu'on est arrivé à la bifurcation, Claude est venu à ma hauteur et m'a suggéré qu'on reparte directement sur la gauche car il connaissait une petite auberge quelques hectomètres plus bas où nous pourrions marquer l'arrêt histoire de manger une petite tarte aux myrtilles et boire un café chaud !!


C'est donc au bar Les lanches que nous avons débarqué, totalement trempés et que nous avons été accueillis par l'adorable responsable (ce n'est pas moi qui le dis, c'est un des visiteurs qui a laissé son commentaire dans TripAdvisor !). 

Si Claude était plutôt là pour la tartelette et le café, lorsque j'ai vu l'heure j'ai proposé qu'on y campe et qu'on prenne notre repas du midi. 

Du coup, on a commencé par un café, suivi par un plateau de charcuterie et de fromage Beaufort, puis une Mont-Blanc ^^, puis une tartelette puis encore un café !! Entretemps, François est passé avec d'autres sans s'arrêter, puis c'était le tour de Jacques et Willy qui ont reconnu ma monture et qui nous ont donc rejoints pour se laisser tenter par les mêmes bonnes choses que nous. Enfin, Paul est arrivé à son tour qui a fait pareil ! On le voit sur la photo qui nous montre qu'il s'était arrêté là également lors de la reco et qu'il faisait un temps SUPERBE.  Nous sommes convenus que lors du prochain voyage, on ferait la reco TOUS ENSEMBLE et qu'il ferait le voyage TOUT SEUL !! 

Par contre, Claude était tout heureux de ... ne rien voir : il est déjà venu maintes fois dans la région sous le soleil et c'était la première fois qu'il "la voyait" comme ça !! Bon, on peut faire l'effort de comprendre ;-)


Pour la petite histoire il y avait là un couple de bretons qui, comme pour nous narguer quelque part, ont certifié que la Bretagne était la région de France qui avait, cette année, souffert de la plus forte sécheresse : comme quoi, il faut de plus en plus mettre toutes nos idées reçues au placard !!


Nous sommes donc restés là un long et bon moment et lorsque nous sommes repartis, s'il pleuvait un peu moins, il faisait toujours aussi gris et aussi frais, voire plus frais encore au sommet de l'Iseran que nous avons atteint vers 15h15. 

Si j'ai bonne mémoire, y a "quelqu'un qui m'a dit" qu'il y faisait 6,5°C, autant dire que nos plastiques étaient les bienvenus pour couper le vent qui fouettait nos visages rougis par le froid !


Une demi-heure plus tard, le temps s'était remis comme on dit et nous sommes arrivés tous les 4 à Bonneval-sur-Arc que nous avons arpenté de long en large et même en travers. Il y avait là un groupe de joyeux septuagénaires voire octogénaires qui faisaient comme nous. A un moment, je vois une personne du groupe, qui semblait être la guide, et je l'entends dire qu'elle attendait que je "sorte du cadre" pour qu'elle puisse prendre une photo du groupe. Il n'en fallait pas plus pour que je me fige et reste ostensiblement dans le champs en arborant mon plus beau sourire :-)


Plus tard, j'entre dans l'église du village et je croise un gars que je prends pour le bedeau ou le sacristain, je sais pas, qui me dit qu'il est chauffeur d'autocar et qu'il accompagne un groupe de petits vieux, les mêmes que tout à l'heure. Je me confonds en excuses pour ma méprise et continue ma séance de photographies ...


Plus tard encore, au moment de récupérer nos montures, le petit groupe était à nouveau dans les parages et on a échangé "quelques" mots pour finalement apprendre qu'ils étaient belges comme nous et que la sympathique guide était originaire de Bouffioulx soit une commune toute voisine de celle qui m'a vu grandir. Ouais bon, elle ne m'a pas beaucoup vu grandir puisque je suis resté tout petit mais c'est une expression voyez ?
Autant dire qu'on s'est tous congratulés et qu'on s'est souhaité plein de bonnes choses à venir !!!


Nous avions pensé manger une bonne crêpe mais la crêperie était fermée, comme tout le reste d'ailleurs : ça sentait déjà l'arrière saison ...


Au moment de reprendre les motos, mes gants n'étaient plus mes gants, mon casque n'était plus au guidon comme il l'est d'habitude et après un petit vent de panique, chacun a retrouvé ses billes et on a clairement soupçonné le grand Yves (Goldwing blanche) d'être le responsable de ce joyeux bordel. Et bien, ce n'était pas lui : je l'apprendrai le dernier soir mais ... c'est une autre histoire !!


Une fois n'est pas coutume, nous sommes arrivés à l'hôtel Le relais des 2 cols qu'il était à peine 17h30 environ.
Certains ont un peu ramé pour trouver le parking qui se trouvait à l'arrière de l'établissement dans une rue à sens interdit qu'il fallait emprunter sous peine de tourner en rond semble-t-il. Pourtant le road-book Tripy y menait directement sans passer par la case prison ;-)
Vu qu'il était tôt, que nous n'avions pas eu "notre 4 heures", on s'est retrouvés dans un bistrot en face de l'hôtel et si certains se sont contentés d'une boisson, Claude et moi nous avons craqué pour une bonne crêpe au sucre. Pour le coup, c'est une bonne bière "Hors Piste" (6,5% vol.) qu'on a descendue goulument : après ça, on pouvait passer à table !!

Au repas du soir on s'est retrouvé à table avec T@z et Marc, autant dire qu'on a passé un bon moment avec ce "couple comique".

Dasvidania tovarich !!
Dobranoc ! Tak, Nie !!

Les Grandes Alpes, Jour 4 !!!!

 

Pour rappel, nous sommes le mardi 6 septembre 2016 et c'est le 4ème jour du périple dans les Grandes Alpes !
Et on commence, comme d'hab avec les photos du jour !!


La journée a particulièrement bien commencé : avant d'aller prendre le petit-déjeuner, je suis allé arrimer les bagages sur la Tiger. J'ai croisé Philippe et Noëlle en maillot de bain qui revenaient de la piscine.

Plus tard c'est ma Douce qui m'envoie un petit message : " Bon annif !! 60 ans et toutes tes dents ... :-) Passe une très belle journée !! Gros bisous "
S'en suivent trois smileys avec des lèvres bien rouges et bien pulpeuses ...
Quoi, me dis-je ! Mais elle se trompe !! C'est demain mon annif !!! On est le 5, pas le 6, pffffff !!
Un peu plus tard : "60 ! La vitesse à ne plus dépasser dorénavant. Bon anniversaire. Michel (un collègue de bureau).
Un peu plus tard encore, c'est le tour de ma cousine de Brescia : " Buongiorno, auguri per i tuoi primi trent'anni per gamba. Un bacione Lucia e compagnia stringhini
Puis c'est le tour de Patrick M(erlin), puis Cécile T. (une autre collègue ...)
Mais alors ? Ce serait donc vrai ?? On est le 6 ?!? J'ai donc 60 balais, ça y est ! Putain, c'est donc le début du commencement de la fin.


J'entre de plain-pied dans le troisième âge alors qu'intellectuellement parlant je n'ai pas encore quitté le premier !!
Rien ne sera plus jamais pareil. Je suis un "senior" maintenant.
En même temps, peut-être que les "jeunes" auront plus d'égard pour moi. Je pourrai me cacher derrière mon grand âge lorsque j'aurai un peu la flemme ...
Et finalement, ça change quoi ? Car l'âge, c'est quand même bien dans la tête, n'est-il pas ?? Oh, bien sûr, ça se loge aussi de plus en plus sournoisement dans les articulations, mais on fait d'autant plus facilement "avec" dès lors qu'on atteint un âge respectable. Autant s'en faire une raison et espérer atteindre le quatrième, toujours bon pied bon oeil, non ??


Les premiers kilomètres du road-book du jour étaient sans grand intérêt puisque nous avons roulé en fond de vallée, celle de la Maurienne en passant par Modane. Il y avait parait-il de bien belles routes à arpenter un peu plus haut sur les versants. Reste qu'on a finalement quitté le fond pour enfin attaquer d'abord le Télégraphe (1566m) et ensuite le Galibier (2645m) au détour du sommet duquel nous nous sommes arrêtés, qui pour prendre un café, qui un chocolat chaud.
Nous sommes restés là un long moment à regarder passer les motards qui montaient et descendaient inlassablement.
On a même vu un gars en Dax sans complexe qui faisait l'extérieur à un mobile home, qu'on se demande encore comment il est passé le bougre !! On a vu un troupeau de vieilles Porsche aussi ... qu'on a revu un autre jour. Sans doute faisaient-elle également la route des Grandes Alpes.


Ensuite ce fut au tour du Lautaret (2058m) et, plus tard, celui de l'Isoard (2360m).
Lassés par tous ces lacets, et en dépit des velléités d'Henri qui tenait "coûte que coûte" à choisir une pizzeria quelques hectomètres plus haut, on a trouvé refuge Chez Marius , où nous nous sommes installés en terrasse. On a bien fait gaffe en rangeant les motos sur le parking d'en face vu l'importante pente que dessinait le terrain : on n'avait pas envie de revivre le coup des dominos vécu lors du voyage en Slovénie ...
La patronne n'avait pas l'accent du Queyras mais celui plus chantant du sud, de la Provence, du côté de Marseille peuchère. 

La plupart d'entre nous a choisi une crêpe, complète pour les uns, paysanne pour les autres et c'était ma foi fort bon. La bière, une "Artisanale du Queyras", n'était pas mal non plu avec un petit arrière goût de miel ...

Les copains n'ayant pas manqué de rappeler que c'était mon anniversaire,
j'ai eu un petit cadeau : un paquet de "Croquettes des Alpages", des biscuits artisanaux fabriqués à Château-Ville-Vieille, non loin de là.


Lors du repas, il a encore été question de faire une infidélité au road-book en poussant jusqu'à Saint-Véran, commune qualifiée de "plus haute d'Europe" même si ce n'est pas exactement le cas mais n'épiloguons pas !
A noter qu'au moment de passer à la caisse, j'ai eu la bonne surprise d'apprendre que Claude avait pris ma bière à son compte : merci Claude !!
Henri était parti devant et je le suivais de loin. Arrivé en bas, à l'intersection, il s'est posté à gauche comme pour aller à Saint-Véran justement, alors que le Tripy indiquait de prendre à droite pour continuer le tracé "originel". Tout en prenant à droite, j'ai hésité un instant, puis lorsque j'ai vu que François et, derrière lui Willy, emboîtaient mes roues, j'ai poursuivi ma route. 

On a donc continué à trois en passant par Guillestre, puis le Col de Vars (2108m) et lorsqu'on est arrivés à Jausiers, j'ai fait des signes pour demander à mes deux acolytes si on se tapait "La Bonette".


On s'est arrêtés au bord de la route et, après un petit conciliabule, Willy a déclaré forfait, pendant que, la banane sous la visière, François et moi, nous attaquions la Bonette. 

On y roulerait sur la plus haute route asphaltée d'Europe mais on laisse ça au conditionnel pour ménager les susceptibilités dans la mesure où il semblerait qu'il y ait plus haut encore, en Autriche notamment.


Cela ne nous a pas empêchés de prendre plaisir à grimper là-haut et à nous photographier pour la postériorité au côté de la stèle plantée là : se trouver à 60 balais pile poil au sommet de la Bonette, pour un motard, c'est définitivement "the place to be", nan ??
Pour ne pas trop s'écarter du road-book on est revenus sur nos traces, François devant, menant un excellent rythme dans la descente. Il n'a absolument rien à m'envier de ce côté-là et ma réputation d'excellent descendeur me parait bien surfaite pour le coup ! Entre charentaises, il semble avoir bien pris la mesure de sa seconde monture et, en tout cas, grâce aux 4 cylindres, il ne souffre plus d'aucune douleur au poignet et/ou à l'épaule dont il se plaignait et se plaint encore avec les bicylindres italiens ...
On a continué sur Barcelonette et sommes arrivés à Pra Loup vers 17h40-45 me semble-t-il.
L'Hôtel du soleil - Les Bergers fait partie de ces hôtels qui s'intègrent dans un grand complexe hôtelier de sports d'hiver.
Le parking était immense, l'accès par des escaliers métalliques n'était pas des plus aisés du fait des nombreuses marches à gravir. Le réceptionniste n'était pas des plus accueillants mais on a vu pire. Je me permets de dire ça parce que nous sommes arrivés en même temps que Jacky et Brigitte, qui voyagent avec leur petit chien, et le réceptionniste de leur dire que les chiens étaient refusés dans les restaurants "partout en France" d'un ton assuré, alors que manifestement ce n'est pas le cas. Un peu plus tard, j'ai vu le couple remonter sur sa moto pour aller voir ailleurs si on les acceptait pour le repas. Cela dit, ils auraient pu laisser le toutou en chambre, juste le temps de manger, non ? Enfin, j'dis ça, hein ...

Allez, la suite au prochain numéro !

 

A pile poil 60 balais, au sommet de la Bonette !


Les Grandes Alpes, J4 fin et Jour 5 !!!!!

Si je reviens sur le "Jour 4" alors que le récit de la journée était en fait terminé, c'est parce que le soir, à l'hôtel, on m'a fait une très belle surprise ! Paul avait averti le patron de l'hôtel que c'était mon anniversaire et, à la fin du repas, on a ouvert une dizaine de bouteilles de Mousseux dont on a versé le contenu dans une quarantaine de gobelets qu'on a distribué à toutes les tables. Un serveur est ensuite arrivé avec un gâteau planté d'une seule bougie avec le N°5 (c'est tout ce qu'ils avaient en magasin ^^) et tout le monde a entonné le traditionnel "Happy birthday to you, Alberto !!"

A un moment j'ai entendu Yves lâcher : "Alberto il va chanter ou alors il va nous la montrer " ...
Je n'ai fait ni l'un ni l'autre rassurez-vous même si, j'ai un bel organe ... de baryton !!
Avec Paul, nous sommes ensuite allés remercier le sympathique patron pour la belle attention. On a terminé la soirée en buvant l'une ou l'autre bière et si je ne me trompe pas, par une bière "artisanale" au génépi qui a fini de m'achever ;-)
Autant dire que j'ai passé une nuit plus blanche que blonde ou ambrée et qu'au matin, lorsque j'ai croisé Paul sur le parking, il m'a proposé une dose de Gaviscon que j'ai absorbée avant même d'aller prendre le petit-déjeuner !!
J'ai trainé ce "brûlant" quelques heures encore mais après le "bonheur" de la veille, ce n'est pas cette petite aigreur qui allait entamer mon moral de tout nouveau sexagénaire ;-)

Et ainsi donc, commençait le cinquième jour de ce périple : on était le 7 septembre et le programme du jour comportait 231 kms qui nous faisaient quitter Pra Loup pour Castagniers. Je présume que ce nom évoque quelque chose à tout le monde, non ? Non ?? M'enfin !! La famille de "rouquins" qui sévit dans le film "Le petit baigneur" avec Louis de Funès en tête de gondole !!! Un film à voir et à revoir entre charentaises ...
Voici donc les photos du jour : une bien belle journée comme vous l'aller voir tout à l'heure !


Ce matin-là, comme souvent, je suis parti devant. Pour vous dire que j'avais quand même un peu "la tête dans le cul" comme on dit vulgairement, je n'avais pas fait trois kilomètres que je me retrouvais dans un parking. On parle souvent de "solidarité motarde" mais c'est de la foutaise : personne ne m'a suivi et, au contraire, tout le monde a poursuivi son chemin en m'ignorant superbement. J'ai donc fait demi-tour et j'ai pris sur moi.  Alors que j'aurais pu retourner à l'hôtel et me recoucher en les ignorant à mon tour, je me suis raccroché au convoi en tenant modestement la dernière place ;-)
Voilà qui me changeait de l'habitude et qui m'a permis de batifoler un peu en me laissant décramponner puis en revenant en trombe, façon élastique, voyez ?
On roulait ainsi depuis, pffffffff, pas longtemps, qu'on attaquait déjà le Col de la Cayolle et croyez-moi sur parole, ce n'est pas une petite Cayolle puisqu'elle pointe à 2.326 mètres et que son sommet représente la frontière naturelle entre le département des Alpes-de-Haute-Provence et celui des Alpes Maritimes : autant dire que ça commençait tout doucement à sentir la mer ...
Vers les 10h30 par-là, on est arrivés dans le joli village de Guillaumes dont la rue principale était blindée de terrasses de cafés. Autant dire que le va-et-vient de motards faisait penser à un essaim d'abeilles.
Je me suis un peu enfoncé dans les ruelles mais pas trop, histoire de prendre quelques clichés et, comme souvent, j'ai aussi poussé la porte de l'église pour jouir un peu du silence qui règne toujours dans ces lieux de perdition ;-)
Je suis retourné m'installer à la terrasse et, peu après, une dame s'en est approchée et a demandé à la collégiale :
"Est-ce qu'Alberto est ici, parmi vous ?"
Moi, interloqué et déjà un peu inquiet, je ... lève timidement la main pour signifier que ... c'est moi !!
Et la sympathique dame de balancer : "Faudrait voir à bouger votre moto là parce que vous vous êtes garé comme un sac !!"
Moi, doublement interloqué et presqu'en m'excusant, je fais : "Ben, vous savez, quand je me suis garé, il y avait une ou deux autres motos devant la mienne ... qui sont parties depuis"
Elle : "Pas de souci, peuchère, mais vous pouvez venir la bouger pour que je parque la Twingo ?"
A mon tour : "Mais pas de souci, je vous suis !"
Et donc, j'ai avancé la Tiger pour faire place nette !!
Je retourne, penaud, à ma terrasse et v'là t'y pas qu'elle repasse quelques instants après et dit :
"Oh, j'allais oublier : bonne anniversaire, Alberto !!"
Là, parole, j'étais sur le cul !!
Bon, c'est vrai que je commence à être mondialement connu grâce à ce blog entre autre mais jusque Guillaumes, là, je l'aurais pas cru !!

A suivre ... pour l'explication ;-)


Les Grandes Alpes, Jour 5, suite !!!!!

Et alors ?
J'ai ouï dire qu'un colloque s'est tenu, qui accueillait Sherlock HOLMES, COLUMBO, Hercule POIROT, BARNABY, Miss MARPLE, BOURREL, MAIGRET et Harry CALLAHAN, et qu'il n'en est rien sorti ? Le mystère de "GUILLAUMES" n'aurait pas été élucidé ??
Pffffffff ...
Tout simple pourtant :
1. la dame arrive en Twingo et s'adresse à la terrasse la plus proche pour demander où est le proprio de la Tiger;
2. sans savoir apparemment que c'est ma moto qui dérange (?), le copain CARMELO dit qu'elle appartient à Alberto (que tout le monde connait depuis la veille, puisqu'on a fêté son anniversaire en grandes pompes);
3. la dame pousse jusqu'à la terrasse suivante ... où je me trouve.
CARMELO me voit passer et déplacer la moto. La dame repasse devant "sa" terrasse et il lui glisse que c'était ma fête la veille. Arrivée à ma hauteur, elle me souhaite un Joyeux Anniversaire !
Bon sang, mais c'est bien sûr ! Elémentaire mon cher WATSON !!
N'empêche, c'était encore une bonne tranche de vie, non ???

On quitte GUILLAUMES et, pas le temps de souffler, on attaque directement les Cols de Valberg et de la Couillemolle Couillole qui plafonnent tous les deux autour des 1670 à 1680 mètres.

 Dans un "creux" on voit le panneau indiquant le village de ROUBION et on voit aussi qu'il est possible d'y manger. A l'initiative de Claude, on prend l'option d'y aller. Je le suis donc, ainsi que Didier et Alain alors que François, qui n'était pas loin derrière, nous voit mais continue son chemin dans la descente ... 

C'est vrai qu'on n'avait quitté GUILLAUMES que depuis une petite trentaine de kilomètres, c'est vrai aussi qu'il n'était que midi environ, c'est vrai que nous étions plus ou moins convenus de manger vers 12h30 ou plus, mais qu'importe ? Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis dit-on !


Et on n'a absolument pas regretté notre choix : le village recelait de biens belles choses car outre les panoramas qu'il offrait, ses maisons présentaient la particularité de posséder des portes peintes et il y avait l'une ou l'autre curiosité architecturale datant de siècles passés ...
Pour ce qui est de la bouffe, on a choisi ("?" point d'interrogation parce que je ne sais pas s'il y avait un autre choix possible) l'Auberge de Moulin, un "bistrot de pays" et on a évité le menu du jour pour se concentrer uniquement sur son plat de résistance : un hachis parmentier accompagné d'une salade rafraichissante et, pour moi, d'un Coca Cola artisanal, histoire de garder les idées claires : chat échaudé craint l'eau froide, n'est-il pas ?

On est repartis sur Rimplas, puis Valdeblore et La Bollène-Vésubie pour ensuite attaquer le col du Turini qui marque apparemment la fin de la Route des Grandes Alpes. 

Lorsqu'on est arrivés au sommet, plutôt que de nous installer à la terrasse de "l'Hôtel des 3 vallées" pour siroter un truc, on est partis sur des chemins de traverses pour faire le tour du massif de l'Authion .
C'est un circuit de +/- 20 kilomètres sur une petite route au revêtement très dégradé qui zigzague entre 1700 et un peu plus de 2000 mètres d'altitude et qui, en plus de son intérêt historique lié aux forts qui ont été construits aux gnègnème et gnègnème-plus-un siècles, offre des panoramas fantastiques et une quiétude absolue. La rencontre avec un petit troupeau de vaches et un petit veau y fut un moment mémorable dont je garde un souvenir particulièrement ému ...
A la fin de la boucle, on s'est arrêtés à l'Hôtel des 3 vallées et on a bu un petit coup ...
Quelques beaux clichés sont venus s'ajouter à l'album au moment de la descente du Turini.

Pour arriver à Castagniers, notre destination du jour, Paul avait prévu un bout d'autoroute A8 pour quelques kilomètres seulement. Claude étant totalement allergique à ce ruban d'asphalte soporifique, aussi court fut-il, nous y a conduits par des routes bien plus sympathiques mais qui ont ajouté encore une centaine de lacets au millier qu'on avait déjà négociés auparavant ... chinois !! 

J'ai le souvenir que je lui collais au train non pas pour le pousser à rouler plus vite mais parce que j'étais épuisé et qu'en restant tout tout près je ne me concentrais que sur sa roue arrière, ce qui est plus simple que de regarder loin et d'anticiper, voyez ?


J'avoue qu'au terme de l'étape "j'en avais soupé" comme on dit chez nous et j'étais bien content de franchir l'entrée du parking de l'hôtel !
Celui-ci étant pratiquement complet, avec Jacques et Claude on a rangé les motos un peu à l'écart, sous des pins et à côté d'un jet d'eau. Claude s'est ravisé rapidement car il craignait que les pins ne rejettent de la sève qui aurait pu atterrir sur sa belle GS et ainsi la maculer ^^, nan c'est pas grossier mais c'est sale et il est difficile de s'en débarrasser !

Le repas a été servi au restaurant "Servella" situé au fond du parking de l'hôtel mais ce n'est pas ça qu'on a mangé.
Lors du repas, il y en a sans doute encore quelques uns qui ont demandé que je pousse la chansonnette au point que j'ai cru que je devrais m'exécuter mais finalement ça c'est tassé et j'y ai échappé, merci Seigneur ! Je dirai 3 Pater et deux Ave avant de me mettre au lit ce soir, je Te prie de me croire !!

Demain ce sera le jour 6 avec une courte étape de 192 km mais beaucoup de choses ... et d'autres à voir et à visiter !
La suite au prochain numéro !!

PS : à noter pour la "petite histoire" qu'il y avait un road-book "bis", genre "bison fuité" pour ceux qui voulaient éviter le Turini. D'après François, à sa connaissance en tout cas, personne ne l'aurait emprunté et l'ami de dire dans son excellent compte-rendu du voyage qu'il aurait pu économiser quelques efforts pour son élaboration.
Car, oui, François a mis une sérieuse main à la pâte pour ce voyage en assistant Paul dans l'élaboration des r-b Tripy : qu'il en soit une fois encore remercié publiquement !!!


Les Grandes Alpes, Jour 6 !!!!!!

 

Jour 6 donc, soit le 8 septembre de l'an de grâce deux mille seize ...
D'emblée voici les photos du 6ème jour , légendées hier, car oui, derrière la diarrhée de mots il y a toute un travail de macération préparation, n'est-il pas ?
Bon, z'avez vu les belles zimazes ? Pouvez zapper les bons mots mais ze zerait domaze ;-)
Ce matin-là, certains imprévoyants ont dû commencer par faire le plein : j'en étais et cela a eu pour effet de directement splitter le groupe. Alors qu'au départ je pensais qu'on faisait un aller-retour station-service > hôtel, "au retour" on a bifurqué sur la gauche pour embrayer sur le road-book ...
Celui-ci "filait" d'abord plein sud vers Cagnes-sur-Mer pour remonter ensuite sur SAINT-PAUL-DE-VENCE où nous avons marqué le premier arrêt après seulement trente-deux kilomètres et six-cent-septante-huit mètres exactement !!
Inutile de préciser que, jusque là, les routes n'ont pas présenté un intérêt particulier et que la région traversée, très urbanisée et très touristique, en a échaudé plus d'un, au propre comme au figuré d'ailleurs, avec un trafic dense, une température déjà à la limite du supportable pour un motard normal (28-30°c) et ... un trois cylindres qui, dans ces conditions, dégage assez rapidement une forte chaleur !
On a flâné dans Saint-Paul-de-Vence dont le centre est truffé de boutiques d'art sur le contenu desquelles je n'émettrai aucun avis, les goûts et les couleurs ne se discutant pas, n'est-ce pas et, au hasard des rues, Claude, François et moi avons atterri sur la terrasse ombragée du restaurant Le Tilleul où j'ai offert les boissons rafraichissantes.


On récupère les motos qu'on avait plantées autour de la statue d'une Très Grosse Femme qu'on se demande si l'artiste ne s'est pas vengé d'une "ex" qui l'aurait plaqué sans crier gare sinon pourquoi aurait-il sculpté une chose aussi disgracieuse ? A moins qu'il n'aime tout simplement pas les femmes. L'artiste de génie s'appelle Théo TOBIASSE et la Très Grosse Femme s'appelle Vénus, la TGV en somme ...


On est repartis, sous un soleil de plus en plus chaud et on fait quoi, une trentaine de bornes tout au plus, en passant par les Gorges du Loup (et la confiserie Florian où, sauf erreur Didier s'est arrêté) et le Saut du Loup qu'on a snobé au passage pour y être déjà passés dans ... le passé et on est arrivés à GOURDON où nous avons marqué le deuxième arrêt du jour.
Là aussi, le même trio a déambulé au hasard des ruelles, toujours aussi touristiques mais ici, les boutiques d'art avec un grand "A" ont laissé la place aux boutiques de produits artisanaux locaux tels les savons et les confitures ...
Cela dit, comme c'est écrit dessus, la Place forte Sarrazine est forte, le panorama grandiose est grandiose et le monument historique l'est pareillement ;-)
On a terminé la visite et décidé de manger à L'Auberge de Gourdon, juste en face du parking où on avait rangé les motocyclettes. Si je ne m'abuse, j'avais utilisé mon anti-vol pour attacher le casque et la veste au guidon de la Tiger, ce qui m'avait permis de me promener léger ...

Il y avait là (notre) Didier, Jacques et Willy à une table et le groupe avec Marily et Didier à une autre.
Je ne sais plus trop ce qu'on a mangé (poisson en entrée et volailles en plat je crois) mais, ce dont je me souviens parfaitement par contre c'est que je me suis laissé tenter par un calorifique café-gourmand au dessert : paaaaaaaaaaaaas bien !!!

A suivre ... le temps de la digestion et de sieste étant venu ;-))

 

Les Grandes Alpes, Jour 6, suite !!!!!!

 

Café gourmand à Gourdon, forte chaleur, pas plus envie que ça de reprendre la route ...
Et pourtant, pourtant, on n'avait pas le choix (une chanson d"Aznavour ça, non ?)  car elle était encore relativement longue pour atteindre Les-Salles-sur Verdon sans compter qu'il y avait les gorges entre Gourdon et Les-Salles et qu'on allait inévitablement s'y arrêter à maintes reprises pour y plonger le regard !! Par ailleurs, il était déjà 14h15 lorsqu'on a quitté l'auberge ...
On a fait un premier arrêt "pano".


S'il était agréable à l'oeil, il y avait là une odeur qui fouettait grave et, si j'ai bien compris, car je n'ai pas trop osé regarder, il y avait un cadavre d'animal en décomposition tout près de la glissière de sécurité : peut-être était-ce la dépouille d'une pauvre bête qui avait été percutée par un automobiliste et qu'il l'avait ensuite balancée là ...


Vers 15h15, on est arrivés à Comps-sur-Artuby qui se situe pile poil entre les rives droite et gauche des Gorges du Verdon. Il y avait là un bar-restaurant (L'Artuby or not Tuby, je sais plus ...) et quelques motos et, quand un motard voit quelques motos devant un bistrot, il est attiré comme le marin l'est par le chant des sirènes, voyez ? 

Ou plutôt, entendez ?? 

On y a rejoint Noëlle, Philippe, Alain, Xavier et Laurent et on a eu la bonne surprise de constater qu'il était possible de boire des bières rares, en ces endroits reculés de la France profonde s'entend !
Pour vous dire, il y avait une pub pour "La Chouffe" notamment. A l'intérieur, il y avait quelques vieux objets.
Finalement, sur le conseil de Claude, brasseur ... dans l'âme, j'ai choisi une "Pietra", une bière corse à la châtaigne qui m'a bien goûté, j'avoue ! Il n'en fallait pas plus pour me remettre en selle ;-)


On est partis par la rive gauche des gorges et on s'est arrêtés au niveau des balcons de la Mescla. Il n'y avait pas beaucoup de monde aux balcons et on a pu profiter de l'instant pour descendre les escaliers et s'approcher un peu plus jusqu'à donner le vertige en photographiant les sillons creusés par la rivière. 


Avec Claude, on avait décidé de revenir sur nos "pas" et de se faire les gorges par la rive droite, plus belle d'après certains alors qu'un local avait dit au G.O. que la rive gauche l'était d'avantage. On ne va pas débattre là-dessus car de toute façon, la droite, la gauche, c'est pareil non, on le sait tous, autant s'abstenir ;-)
Ainsi donc, avec Claude, on est repassés devant le bistrot et on s'est tapé la rive droite des gorges du Verdon. 

A un moment, on a embrayé sur la route des crêtes, une route semée de belvédères à tous les tournants et où nous nous sommes arrêtés à plusieurs reprises à la chasse aux images car il n'est pas rare d'y voir des aigles planer dans ces gorges profondes. On en a vu un seul mais je n'ai pas réussi à le mettre dans la boîte à images.


On était parmi les derniers à arriver à l'hôtel, les autres se prélassant encore dans la piscine ou bien buvant l'apéritif dans des fauteuils disposés en terrasse. J'ai planté la Tiger dans le grand parking dont la surface en petits graviers n'était pas des plus "bikers friendly" et, après le passage obligé par la réception, j'ai gagné la chambre qui se trouvait au 1er étage dans un bâtiment annexe.


J'ai pris tout mon temps pour décompresser un peu et, si je ne me trompe pas de jour, je n'ai rejoint mes coreligionnaires qu'au restaurant sans passer par la case apéro.


Je pense aussi que c'est ce soir-là que Paul a cédé le micro à Yves, le grand castard à la Goldwing blanche, qui nous a briefés sur la journée du lendemain. Ce gars est un sacré rigolo qui déborde d'humour et qui nous a bien fait rire tant il a mis du coeur dans son discours : chaque phrase faisait l'objet d'une interprétation ou de sous-entendus et même ses silences en disaient long, c'est vous dire  !

On a tous applaudis des deux mains, même d'autres clients qui étaient dans la salle du restaurant en même temps que nous !!


Ce soir-là, encore une fois, sans certitude absolue, on s'est un peu baladés autour de l'hôtel, d'abord avec François qui nous a montré une "app" pour smartphone qui permet de repérer les étoiles dans le ciel, puis avec le couple comique, Marc et T@z, avec lequel on a parlé de choses et surtout d'autres. Il y avait là un troupeau de Goldwing avec remorques qui appartenaient à des hollandais : vous croyez qu'ils y mettent aussi leurs boîtes de conserve, comme le font les caravaniers juillettistes et aoûtiens qui traversent notre plat pays en saison ??


Lorsque j'ai gagné la chambre, Didier ronflait bruyamment ce qui a couvert les bruits que j'ai pu faire avant de me glisser sous les draps.
Ah ben non justement, pas de draps, mais, comme d'hab, une foutue couette insupportablement chaude et qu'on s'empresse de balancer par dessus bord !! Je ne sais pas s'il y avait la clim, en tout cas, je ne m'en suis pas préoccupé.
J'ai sans doute sorti la tablette avant de tomber dans les bras de Morphée mais, comme c'est arrivé régulièrement, ça ne captait pas fort et après quelques jurons et autres grognements, je l'abandonnais sur la table de nuit en attendant des ondes meilleures ...
Pour le lendemain, fini de rigoler, on allait tracer : 375 bornes entre Les-Salles et Sassenage (dans la périphérie grenobloise) avec encore de belles images en perspective !!

 


Les Grandes Alpes, Jour 7 !!!!!!!

 

Allez, parce que vous m'êtes sympathiques, je vais lever un coin du voile sur cette journée du vendredi 9 septembre 2016, septième jour de notre périple.
Voici donc l'album du jour pour vous faire patienter.


C'est vrai qu'on y est allé chacun un peu à son propre rythme.
Dès lors que certains se lèvent avec les poules et ont terminé leur petit-déjeuner alors que vous pénétrez seulement dans la salle du restaurant de l'hôtel, dès lors que certains décident de rouler en tandem, dès lors que chacun a des points d'intérêts différents, autant ne pas trop se concerter et partir lorsqu'on est prêt. 

Cela devient la politique du groupe et, finalement, je m'y plie de bonne grâce. Avec mon Tripy sous le bras, je n'ai plus besoin de personne, pas même d'une Harley-Davidson !!


Et de fait, après quelques kilomètres, c'est tout seul que je me suis retrouvé dans les Gorges ou Clues de Barles, ce qui M'a permis de chercher LE cadre que J'estimais idéal pour prendre les premières photos du jour (après celles du parking de l'hôtel avant le départ).
Magnifiques gorges, assez méconnues du grand public !!


L'arrêt suivant, c'est au barrage de
Serre-Ponçon que je l'ai fait. 

J'y ai retrouvé le sympathique gars qui roule avec un scooter HONDA Integra : c'est lui qui a insisté pour me tirer le portrait devant le lac plus bleu que le bleu de tes yeux comme dit la chanson !?! 

En soi, d'après les connaisseurs en Génie Civil, le barrage ne présente pas d'intérêt particulier et ils ont été jusqu'à le qualifier de "bête barrage". Le gars en Integra m'a raconté son expérience de la visite d'un barrage autrement plus "intelligent" quelque part en Autriche si j'ai bonne mémoire.


Jacques et Willy nous ont rejoints sur l'esplanade qui surplombait le barrage et c'est ensemble que nous avons repris la route. Nous avons ainsi roulé tous trois de concert, à une allure plus modérée que celle que j'ai l'habitude de tenir lorsque je roule seul, et je surveillais régulièrement mes rétroviseurs pour ne pas les semer. Finalement, c'est tout aussi agréable de rouler "un peu en dedans", même si l'attention s'émousse un peu ...


Au "way-point" 31, alors qu'il fallait prendre à gauche pour filer sur Die , j'ai continué tout droit, provocant la réaction de Jacques qui klaxonna pour me rappeler à l'ordre. Il ne savait pas que j'avais vu qu'à quelques hectomètres de là il y avait un bar-restaurant et que mon intention était d'y aller : après tout, il était 12h30 et il me semble que Jacques ne tient pas au-delà de 12h30 sans manger !


Lorsque je suis arrivé à hauteur de la "Taverne et pub du Jocou", j'étais occupé à regarder dans mes rétros pour voir s'ils suivaient et lorsque j'ai traversé la route pour me ranger dans le parking, j'ai failli me faire emboutir par une voiture qui venait en sens inverse, voiture que je n'avais pas vu arriver : pour un peu, je finissais en crêpe sous les essieux d'une bête caisse !!   Et ç'aurait été de ma faute car je lui coupais la route. Heureusement, le gars avait pressenti la manoeuvre et il avait fortement ralenti, oufti ! Comme quoi, deux secondes d'inattention et c'est le carton !!
Et à propos de "finir en crêpe" c'est ça qu'on a commandé. J'ai pris une "forestière" ce qui explique le champignon cru posé dessus (voir la photo). J'avoue ne pas en avoir gardé un souvenir imputrescible :-) tant elle était sèche et la bière est venue à point pour humidifier le tout ...


15 kms plus loin, il y avait le village de Glandage et si certains s'y sont arrêtés pour poser pour la postériorité ^^, d'autres, dont je fus, continuèrent la route sans désemparer.


Un peu plus loin encore, c'est au Col du Rousset qu'on s'est attaqué avec un plaisir certain, comme si c'était le dernier col du voyage, voyez ? Arrivé au (presque) sommet, endroit où l'on s'arrête généralement pour engranger quelques photos panoramiques, j'ai été surpris par le fait qu'il était percé par un tunnel et j'ai loupé le tout petit parking aménagé sur le côté. J'ai appris plus tard que Jacques et Willy s'y étaient arrêtés, eux !
J'ai donc poursuivi encore et encore, tout seul et, lorsque j'ai vu au way-point 41 qu'il y avait la possibilité de visiter le " Mémorial de la Résistance " à Vassieux-en-Vercors, je me suis engagé dans le parking de ce lieu de mémoire. Quelle surprise de voir un troupeau de FERRARI rangées là comme à la parade ...
Pas le temps de décider si, oui ou non, j'allais entrer dans le musée que Didier S. arrivait sur sa fringante TDM rouge.
Il m'a dit qu'il avait déjà visité le musée et qu'il ne comptait pas le refaire. J'ai donc décidé ... de faire comme lui.

Il a un peu disserté sur la présence de ces Ferrari appartenant à des millionnaires suisses qui faisaient un peu tache en un tel lieu dans la mesure où l'argent des juifs déportés lors de la seconde guerre mondiale par l'armée nazie a fini dans les coffres de ce beau pays, aussi neutre que désintéressé ... 

Mais bon, je ne polémiquerai pas là-dessus vu mon manque total de connaissance en la matière !! Je reste persuadé malgré tout que tous les peuples, sans distinction, ont du sang sur les mains et que si on remuait toutes les pages de l'Histoire avec un grand "H", l'Humanité toute entière n'en sortirait pas grandie ... Après, il est clair que certains peuples ont les mains bien plus rouges que d'autres !!


Entre Vassieux-en-Vercors et Saint-Jean-en-Royans on a traversé les fabuleux paysages des gorges de Combe-Laval . Plutôt que de s'arrêter n'importe où, avec Didier, on a planté les motos sur un dégagement aménagé et on a arpenté à pied les gorges sur quelques hectomètres : c'était extrêmement impressionnant car, entre nous et le vide presque sidéral, il y avait juste un petit parapet d'une cinquantaine de centimètres au-dessus duquel il valait mieux ne pas se pencher !!

C'est là qu'on a été rejoints par Jacques et Willy et avant de reprendre la route, on a nous sommes convenuS de déguster une bonne glace dès qu'on trouverait ... un glacier ! C'est naturellement à Saint-Jean-en-Royans qu'on a abandonné les motos sur la place pour investir la terrasse du "Bistrot" d'en face : on s'est régalés comme des gamins ! Pour rappel, le benjamin d'entre nous venait d'atteindre la soixantaine (oui, Benjamin c'est moi !) alors que l'aîné flirtait ... avec les 78 balais.
Hein ? Quoi ?? Rien : je dis que l'âge c'est dans la tête ... et qu'on peut être vieux à 20 ans !!


A ce stade, il restait quelque chose comme 60 bornes pour atteindre Sassenage en périphérie grenobloise et l'hôtel "Le Relais" où nous allions loger.
Alors que Jacques et Willy roulaient devant et que nous avions été rejoints par Claude et d'autres motards du groupe, Jacques est parti sur la droite à un rond-point alors que le Tripy indiquait la 2ème sortie. J'ai cru qu'il s'était trompé et j'ai continué ma route, suivi par l'un ou l'autre. En fait, il était sorti sciemment du road-book pour aller prendre de l'essence et il a bougrement bien fait car, entre les 375 kms du road-book et la presque quarantaine de kilomètres supplémentaires que nous avons dû faire suite à 2 routes barrées (avec notamment l'ascension du Col des Garcinets en option gratuite), je suis arrivé à Sassenage qu'il ne me restait plus que 9 kilomètres d'autonomie au compteur !!!
J'ai fait un petit tour du zoning où nous nous trouvions mais je n'ai point vu de pompes à l'horizon ...
Cela allait me jouer un sérieux tour le lendemain matin mais ... suivant la formule désormais consacrée, ceci est une autre histoire que je vous conterai un autre jour.


Sachez également que la chambre twin était bien trop exigüe à notre goût et que Didier est allé se renseigner pour savoir s'il y avait une single disponible pour lui ce qui était heureusement le cas.
Alors que j'étais tout-à-fait d'avis de partager le supplément, il a tout pris à sa charge, et de dire que c'était mon cadeau d'anniversaire : encore merci pour cette gentille attention. Faites-moi penser à ce que je demande au G.O. de prévoir S-Y-ST-E-M-A-T-I-Q-U-E-M-E-N-T un voyage au début du mois de septembre !!!!


Ce soir-là, on a mangé en terrasse. J'ai souvenir d'un pavé de saumon en plat principal.
J'ai également souvenir d'une soirée qui s'est presque terminée en "tournée générale" de ma part (ouais, c'est un peu exagéré vu qu'ils étaient 2 ou 3 à s'être invités à notre table) avec Laurent (Multistrada) et le couple qui roule en Tiger 1050 blanche (elle) et en VFR 800 (lui). On a aussi parlé circuit et sensations sur circuit ... de quoi me donner envie d'y retourner mais ça sera pour l'an prochain.
A moins que ...
Il y a les Ecuyers le 6 octobre et ... aussi Mettet avec la Mertens School le 3 ...
Pffffffff ! Faut pas que j'y pense !!

 


Les Grandes Alpes, Jour 8 !!!!!!!!

 

Allez, au diable les varices, ça nous fera une belle jambe, voire deux, voici les photos du 8ème et avant-dernier jour de cet aller-retour dans les Alpes, les Grandes !!
Pour info, on quittait Sassenage pour Couches , entre Autun et Châlon-sur-Saône, en région Bourgogne-Franche-Comté, département de Saône-et-Loire, voyez ?

Ce matin-là, comme presque tous les autres matins, personne n'a attendu personne et personne ne s'en plaindra et c'est comme ça !
J'ai donc quitté l'hôtel "Le Relais" à Sassenage, avec pour tout potage, 9 kms d'autonomie soit probablement un peu moins d'un demi-litre d'essence dans le fond du réservoir.
Il fallait sortir de la périphérie grenobloise ... 

Déjà exaspéré par la crainte de la panne sèche, l'important trafic et les innombrables feux rouges finirent de faire bouillonner mon hémoglobine !
Way-points 1, 2, 3, 4, 5, 6,
pas de station service,
7, 8, 9, 10, 11,
pas l'ombre d'une pompe.
J'étais sur le point de m'arrêter au bord de la route et d'appeler les secours. Way-point 12, rien, way-point 13 : direction le Col de la Porte !! 

Ah, là, non, ce n'est pas possible : tant que j'étais en ville, j'aurais pu facilement trouver une bonne âme pour me ramener un litre d'essence dans n'importe quel récipient mais si j'embrayais sur un col, je pouvais faire une croix dessus.
C'est là que j'ai vu un panneau qui indiquait "Carburant à 10 minutes" ...
J'ai donc poursuivi ma route en mode "economy run", toujours en agglomération et donc avec des feux tous les 250 mètres en moyenne, jusqu'à un nouveau panneau qui indiquait "Pompes à 2 minutes", puis plus loin, un autre panneau avec "Pompes à 2 minutes", (c'est vrai en plus !), comme que dans ces moments-là, le temps ne passe pas ou paraît si long !!
Finalement j'y suis arrivé et j'étais tellement soulagé que j'ai mis de la Super 98 et que j'en ai fait déborder le réservoir !!!


Demi-tour donc pour retrouver le WP13 et attaquer ce fichu Col de la Porte, que le diable l'emporte.
Tiens, me serais-je tromper au retour ? Je ne suis pas passé par ce rond-point que je sache ?!? Re-demi-tour ! Ben non, je ne suis pas passé par ici.  Là, je me suis dis que ça allait de nouveau finir comme lors du Cap Moto Tour en 2015 où j'avais parcouru 100 bornes de plus que la distance normale ... et puis j'ai juste un peu réfléchi.
Je vais demander au Tripy de me ramener au départ du road-book et je me retaperai la route, tant pis !


Heureusement, ce faisant, après quelques w-p "à l'envers" je me suis rappelé être passé là et j'ai refais demi-tour pour me mettre enfin sur le droit chemin : avec tout ça, j'ai perdu 3/4 d'heure au bas mot et du coup, j'ai attaqué le Col de la Porte en sortant de mes gonds ;-))) 

En même temps j'étais soulagé et me sentais maintenant unstoppable, en français dans le texte !


Inutile de dire que je n'ai rattrapé personne et que j'ai roulé ainsi, tout seul, des heures durant et durant (à ne pas confondre avec les Dupond et Dupont, n'est-ce pas !) ...
Comme je m'attendais à passer toute la journée en solitaire, lorsque je suis arrivé au bord du Lac du Bourget, je me suis convaincu d'arrêter de courir et de prendre ENFIN mon temps. 

J'ai donc marqué quelques pauses entre 11h00 et 11h30, le temps de trouver le meilleur angle pour prendre LA photo "carte postale" du Lac du Bourget, voyez ? Celle qu'on punaisera dans son bureau, en face de soi, pour pouvoir s'évader de temps en temps, entre deux additions ou soustractions ...


Après ça j'ai enfilé les D18, 921, 904, 31m, 69d, 8, 21, 1504, 77 et à nouveau 904 et j'ai traversé Vions, Culoz, Artemare, Belmont-Luthézieu, Hauteville-Lompnes, Tenay, Tenay (?), Argis, Saint-Rambert-en-Bugey, Bettant, Amberieu-en-Bugey, Saint-Denis-en-Bugey. De mémoire, les départementales choisies étaient très plaisantes à rouler, jamais monotones et agrémentées de changements opportuns de direction, histoire d'aller chercher les petites routes secondaires, voyez ? Très bien, très bien !!


Au détour d'un village, j'ai vu Alain qui traversait la rue : il m'a fait signe et, presque sans que je lui demande, la Tiger a rejoint la DL d'Henri, la GS de Claude et la GSA d'Alain dans le parking en face de l'Auberge de Gévrieux. Il y avait là aussi le gars en Tiger 800 XRx bleue (Rudi de son prénom !) mais il mangeait seul à une autre table me semble-t-il ...
Quant à mes acolytes du jour, ils étaient déjà installés en terrasse mais venaient apparemment d'arriver.
Nous avons dès lors pu commander ensemble et nous avons tous pris un "moules/frites", une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, adjugé !!!! Je pense qu'on s'est également payé un dessert et j'aurais pris une île flottante que ça ne m'étonnerait pas ...
A ce stade, on avait parcouru un peu plus de la moitié de l'étape du jour qui comportait 355 kilomètres.


Les Grandes Alpes, Jour 8, suite !!!!!!!!

 

On était restés à l'Auberge de Gévrieux, sur mon île flottante ... en plein désert dessert !


J'allais oublier : en fin de repas, un gars qui venait d'en terminer avec le sien, nous a pris à partie et nous a félicités, nous les belges, considérant que nous étions un peuple bien plus avancé que ses concitoyens (en un mot) bien qu'il ait insisté pour qu'on divise le mot en deux, voyez ? Il a ajouté qu'il considérait que nous étions loin devant eux en bien des matières et notamment en ce qui concernait l'euthanasie par exemple. Et moi d'en rajouter sur le mariage pour tous et la possibilité d'adoption pour les couples homosexuels comme autre exemple, des matières qui heurtent encore une "bonne" moitié des français qui hurlent leur désapprobation jusque dans les rues et qui sont par contre acceptées dans notre petit pays depuis plus d'une décennie, sans que ça gêne quiconque d'ailleurs, sauf peut-être quelques déracinés du keffieh et autres bigots !!
Mais je dérape, je dérape, pardonnez-moi ...
Le gars nous a presqu'invités à passer par chez lui, à Chalamont, pour boire le pousse mais on est passés outre !
Moules/frites, dessert et bière pour 19 €, on est bien en deçà des tarifs pratiqués chez nous par contre, on ne peut pas tout avoir, on a plus de "libertés" mais on les paie plus cher ;-))

Nous sommes repartis ainsi, à quatre, et nous avons traversé Marlieux, Châtillon-sur-Chalaronne, Guéreins, Belleville, Saint-Jean-d'Adrières, Corcelles-en-Beaujolais, Villié-Morgon non loin de Chiroubles, des noms qui parlent à tous ceux qui ne savent pas mettre d'eau dans leur vin, puis Avenas, Trambly, Clemain et Sainte-Cécile jusqu'à arriver à Cluny où il était proposé de visiter l'abbaye.
Alors que nous sommes entrés dans le parking avec Claude devant qui cherchait à mettre les motos à l'ombre, Henri a fait mine de suivre, puis il a fait un tour gratuit du parking et il est ensuite reparti pour d'autres aventures.  Ciao !!
On l'a regardé partir et on a planqué les motos sous des saules pleureurs puis on a accroché nos affaires avec les anti-vols et les cadenas ... 

On est allés au guichet de l'information mais il fallait compter plus de deux heures pour la visite du site tout entier. Il nous a été conseillé alors de faire un tour dans la vieille ville en suivant, au sol, les clous en bronze représentant l’agneau pascal et la flèche indiquant le sens du parcours.
On a bien commencé en restant scrupuleusement dans les clous mais, au hasard des rues et ruelles, on a fini par suivre notre flair qui nous a conduits tout droit à la "grand place" et à la terrasse semée de parasols d'un bistrot ...


A défaut de bière de l'abbaye du coin, qui n'était plus proposée à la carte depuis un certain temps sans qu'on apprenne le pourquoi par la bouche de la serveuse, j'ai pris une Dûûûûûûûûûvel et Claude de soupirer et de trouver malheureux de boire une telle bière à 150 lieues de sa région natale : oh, hé, hein, bon !!

La route nous menait ensuite à Montceau-les-Mines, Saint-Martin-la-Patrouille, Germagny, puis un autre Saint-Martin, celui d'Auxy jusqu'à arriver à Ecuisses (nan c'est pas à côté de Jambes, m'enfin !) et les écluses du Canal du Centre.

Claude s'est arrêté à l'une des premières. J'ai compris ensuite pourquoi : c'était la même que celle où s'était arrêté Paul lors de la reconnaissance et il voulait sans doute faire la même photo. Entre charentaises, il y avait un jeu-concours lors de ce périple avec, justement, pour objectif de retrouver les endroits où le "reconaisseur" avait pris des photos lors des 4ème et 5ème jours si je ne m'abuse. Il fallait ensuite les lui renvoyer ou simplement d'indiquer les coordonnées GPS exactes de chacun d'eux. A gagner à la clé de 12, il y avait une place pour le souper annuel qui aura lieu, pour rappel, les 19 et 20 novembre, ces dates restant à confirmer.

Je me suis arrêté à mon tour à la énième écluse pour prendre les dernières photos "en décor naturel" avant d'arriver, une vingtaine de kilomètres plus tard, à l' Hôtel des 3 Maures .


Lorsque je suis arrivé sur le parking, que François m'a courtoisement indiqué après m'avoir briefé sur les lieux, il n'y avait plus de place disponible et je me suis rabattu sur une arrière-cour intérieure où j'ai pu glisser la Tiger entre deux autres motos en prenant garde de bien l'assurer sur sa béquille ;-)


Manifestement, les tenanciers, plus tout jeune tout jeune, étaient un peu débordés par l'arrivée massive d'un troupeau de belges assoiffés et il a juste fallu faire preuve d'un peu de patience et d'amabilité pour être servi car, oui, après une douche rapide et une mise en charge des Tripy, GSM et autre tablette, j'ai vite gagné la salle du bar pour étancher une vilaine soif de bière ;-))
A un moment, de ma fenêtre du 1er étage j'ai entendu un des membres du personnel discuter avec quelques motards et j'ai cru comprendre que la Tiger empêchait presque le passage vers une salle qui se trouvait en sous-sol dans une annexe de l'hôtel. Je suis donc rapidement allé la changer de place et cela m'a permis de découvrir en avant-première, avec quelques autres dont Marily, Didier, Carmelo et Anne-Marie, la très belle cave, extrêmement fraîche entre charentaises, qui allait nous accueillir pour notre dernier repas. Les tables rondes étaient dressées avec goût et les lumières indirectes achevaient de donner un cachet tout particulier à cet endroit.
Lorsqu'on s'est réparti à table, on s'est rapidement retrouvés à 8 et comme Didier avait tardé à se pointer dans la salle du restaurant, il a dû s'installer ailleurs.

Pas de souci toutefois, il s'est retrouvé en bonne compagnie à une table voisine : comment aurait-il pu en être autrement vu que tous les motards sans exception, ou alors elles sont très rares, suivez mon regard, sont extrêmement sympathiques !!
En fin de repas, j'ai été "cpincé" par Philippe d'un côté et Noëlle de l'autre, qui m'ont pris à partie pour me dire que j'avais indûment soupçonné le grand Yves d'avoir mélangé nos gants et nos casques à Bonneval-sur-Arc et qu'il nous avait quittés prématurément, offusqué qu'il avait été par cette accusation injuste !!


Et la petite marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu ...


Autant je n'ai pas mordu à cette histoire autant j'ai bien dû reconnaitre que je m'étais fourvoyé, voyez, car les VRAIS COUPABLES de cette machination diabolique, n'étaient autres que les deux personnes qui m'encadraient étroitement ce soir là : au temps pour moi, on ne m'y reprendra plus à accuser sans preuves formelles !


Plus tard, on s'est retrouvé à un petit groupe sur la place du village à se demander s'il n'y avait pas un truc ouvert pour terminer la soirée autour d'un verre mais apparemment il n'y avait rien à des kilomètres à la ronde.
On s'est donc salués et j'ai rejoint une fois encore Didier qui avait gagné la chambre un peu plus tôt.
La wi-fi étant ce qu'elle était, je ne l'ai pas faite très longue ce soir-là et j'ai plongé rapidement dans un sommeil réparateur qui m'a conduit jusqu'au lendemain, dernier jour du voyage.

 


Les Grandes Alpes, le 9ème et dernier jour !!!!!!!!!

 

Pour l'instant, pas de mots, juste les quelques photos de la dernière étape du périple : elle devait relier Couches à Paliseul et comportait 445 kilomètres ...


Comme on dit dans les milieux chevaleresques, de préférence autour d'une table ronde, "ça sentait l'écurie !!"
On avait 8 jours derrière nous, loin de nos pénates et de nos Dulcinées, et ça commençait à bien faire comme on dit dans un autre milieu, celui des affaires ;-)
D'ailleurs, certains étaient déjà partis :
-Yves nous avait quitté, non que je l'ai outré par mes soupçons injustifiés, mais tout simplement parce qu'il avait prévu de continuer sur les Pyrénées;
-Georges était également parti prématurément pour des raisons ... personnelles (autant dire que je ne sais pas pourquoi!);
-Jacques et Willy avaient filé à l'anglaise pour rejoindre leurs compagnes quelque part en Bourgogne je crois.


Une fois de plus, chacun y est allé à son rythme pour charger son destrier, prendre le petit-déjeuner, se laver les dents et prendre ensuite la route et, une fois encore, je suis parti seul sans qu'on m'attende et sans que j'attende bien entendu.
Au règne du chacun pour soi, l'égoïste est roi et vous savez quoi, au risque de me répéter, c'est aussi bien comme ça.


Perso j'avais juste mis la chemise molletonnée sous le blouson ventilé et sans doublure et après ... un certain nombre de kilomètres j'ai été bien obligé de m'arrêter car il faisait plutôt frais ce matin-là.
J'ai longtemps suivi un couple, lui qui roulait sur un vieux modèle de BMW genre RT et elle sur une blanche 800 ST, une des 4 motardes présentes lors de ce voyage : ils tenaient un bon rythme et si je les ai dépassés une fois, je me suis fais repasser lors de l'arrêt pour enfiler la doublure du blouson et les gants mi-saison. Autant dire que lorsque je suis revenu sur eux, je n'ai pas refait le coup et j'ai attendu qu'ils s'arrêtent, à la recherche d'un coin tranquille pour pique-niquer sans doute ...


J'ai roulé ainsi près de 200 kilomètres et, à un moment, autour de Vendeuvre-sur-Barse environ, j'ai été rejoint par Henri qui, profitant d'un arrêt à un feu rouge, s'est porté à ma "hauteur" pour me dire qu'il connaissait une bonne sandwicherie à Brienne-le-Château, qu'on pourrait s'y arrêter pour grignoter un truc. Il m'a demandé s'il pouvait passer devant, ce que j'ai accepté sans sourciller !


Au hasard des dépassements on s'est un peu perdus de vue, il faut dire qu'il avait comme qui dirait le feu au cul ce matin-là, et lorsque je suis arrivé à l'entrée de Brienne-le-Château, alors qu'il fallait bifurquer à droite, j'ai donc continué tout droit pour pénétrer dans le centre-ville. Là j'ai cherché Henri désespérément : il y avait pas mal de gens attablés ici et là à diverses terrasses mais point d'Henri. J'en ai profité pour béquiller la Tiger sur la place, face à la Mairie je suppose et en jetant un regard circulaire j'ai remarqué que notre image se reflétait dans la vitrine d'une agence bancaire : du coup, j'ai zoomé, plus ou moins cadré, et tiré le portrait au couple mythique mi-raisin mimolette que nous formons, la Triumph et moi ;-))


Il n'était pas encore midi et j'avais déjà 215 kilomètres et 498 mètres derrière moi, autant dire qu'on avait bien cravaché.
J'ai quitté Brienne et j'ai repris le road-book en direction de Louze puis MoNtier-en-Der, une ville bien connue pour son festival de la photo animalière du 17 au 20 novembre, n'est-ce pas T@z ? 

Non loin de là se trouvait le Lac de Der et j'en suis venu à regretter de ne pas avoir pris un pique-nique, car j'aurais bien volontiers poussé une pointe jusqu'à ses rives pour m'y restaurer et profiter ensuite d'un petit repos dans l'herbe par exemple ...


Mais je n'avais rien prévu de la sorte et je continuai donc ma route. Quelques minutes plus tard, j'ai vu la DL d'Henri devant une pizzeria mais je suis passé outre. Finalement, autant continuer en solitaire dès lors qu'on vous y invite, non ?


En plus je venais de faire une relativement longue pause à Brienne et je voulais, en quelque sorte, rattraper le temps perdu : nous ne sommes pas de la race des motards qui s'arrêtent toutes les demi-heures voyez ? Quand on démarre, c'est pour rouler deux heures minimum, revoyez ??
Pour vous dire que j'avais une espèce de besoin de naviguer en solitaire : à un moment j'ai vu passer Philippe, Noëlle et Didier (lorsque je me rééquipais d'hiver ^^) et quand je suis reparti j'ai d'abord ouvert en très très grand pour les rejoindre mais lorsque j'ai raccroché le convoi ils se sont arrêtés à une station-service. Faut dire que Didier avait des soucis de perte de pression à l'arrière ... Etant donné que j'ai vu que Didier était entre de bonnes mains, j'ai décidé de continuer ma route.
Pour vous confirmer définitivement que je n'avais plus envie de causer à personne mais juste de rouler c'est qu'une petite centaine de kilomètres plus tard, alors que je me faisais rattraper par deux GS et que je n'avais pas envie de me faire doubler (ouais, je sais c'est puéril !) j'ai fait semblant de sortir pour faire le plein à la station de Givry-en-Argonne . J'avais fait le plein à Moutier-en-Der soit à peine 70 bornes plus tôt, c'est pour dire que je n'en avais vraiment pas besoin !! Et bien devinez sur qui je tombe à la pompe ? L'ami Claude qui remplissait le réservoir de sa GS !! : le hasard fait parfois bien les choses, n'est-il pas ? Et bien, vous savez quoi ? On a échangé quelques mots, genre "ça va twa ? Et twa, ça va ??" et je suis reparti comme j'étais arrivé, seul !! Fallait pas "s'attendre" à autre chose finalement !!


Après Givry-en-Argonne et en passant par Sainte-Menehould je suis enfin arrivé à Vouziers et là, n'en pouvant plus de faim, j'ai quitté le road-book et me suis garé sur l'énorme place, en face d'un bistrot où se trouvaient quelques membres du groupe.
Il était 14 heures par là et on n'y servait plus (ou pas ?) à manger, juste à boire. J'ai hésité une fraction de seconde mais le serveur m'a dit que je pouvais manger un peu plus loin. J'ai donc fait les quelques mètres qui me séparaient de l'autre bistrot et j'ai demandé si on m'acceptait encore. Là aussi il y avait deux gars du groupe, Laurent avec sa Multistrada et l'autre gars en GS dont je ne connais pas le prénom.
Je me suis installé, on a bavardé un peu et quand mon plat est arrivé, ils avaient terminé les leurs et sont repartis de sorte que je me suis retrouvé seul face à mon assiette, enfin ;-))))
Je plaisante !! De toute façon, la solitude ça n'existe pas, pas plus que la sollicitude d'ailleurs ...
Pffffffff ....

 


Les Grandes Alpes, 9ème et dernier jour, suite !!!!!!!!!

 

Vouziers, vous y étiez ?
Moi oui ! Et j'en terminais avec mes pâtes "carbonara", accompagnées d'une salade verte et de deux tranches de tomate, bizarre non, mais rafraîchissant finalement ... comme le Cola pour arroser le tout.
Avant de reprendre la route, j'ai été me soulager. Le lieu d'aisance était tout au fond de la salle, une très grande salle qui aurait pu accueillir le bal du bourgmestre (du maire si vous préférez) et de tous ses électeurs !
Retour sur la terrasse où je me rééquipe après avoir payé mon dû. Re-retour aux toilettes pour donner un petit coup à la visière du SHOEI maculée de tripes d'insectes divers d'été !!
Je salue définitivement, remercie, rejoins la machine plantée sur la place, remplace les gants mi-saison par les gants d'été et redémarre.
Je me suis longtemps demandé si j'allais pousser jusqu'à Paliseul comme proposé par le road-book, histoire de boire le dernier au "Pali" et d'échanger impressions et anecdotes et, à ce moment-là, j'hésitais encore.


J'ai dès lors demandé à mon fidèle Tripote (c'est "l'ami Tripy", voyez) combien il restait pour rejoindre cette destination et, après de savants calculs ^^ il m'a affiché quelque 80 kilomètres.
Je savais qu'il fallait y ajouter +/- 140 bornes pour arriver à domicile soit, après quelques savants calculs ^^, un peu plus de 45 lieues au total, Al !!


Je lui ai ensuite demandé : "Quid si je pars d'ici et que j'emprunte les voies rapides pour rentrer à la casbah, fissa ?"
Je précise pour ceux qui ne connaissent pas le Tripy, I ou II, que contrairement à ce que pourrait laisser croire la phrase qui précède, il ne réagit pas à la commande vocale ...
Il m'a répondu : "Faut compter dans les 140 bornes, l'ami !"
Dois-je préciser que si le Tripy est indéniablement convivial au regard du motard, il ne lui manque toutefois que la parole ?


Les comptes étaient faits : pourquoi se taper une rallonge de 80 bornes pour échanger quoi et avec qui puisque j'ai déroulé cette journée tout seul ? A croire que le motard n'est pas aussi grégaire qu'on se plait à le dire ...
En plus, de cette manière, je serai à la maison sur le coup des 17heures et je pourrai encore profiter de la soirée en famille !


Ainsi donc, même si je n'aime pas faire des infidélités aux organisateurs en court-circuitant les ... circuits qu'ils ont mitonné avec amour et professionnalisme, j'ai finalement opté pour le court circuit ou le circuit court, c'est selon !!

Aaaahhhh, le circuit : faut pas que j'y pense ! Petite digression : hier j'étais à deux doigts d'ouvrir PayPal et de payer les 99 € pour le trackday du 3/10 à Mettet avec la Mertens School et puis, à la dernière seconde (last minute en anglais) j'y ai renoncé et vous savez pourquoi ? Parce que je me suis dit qu'en compensation je ferais la sortie du 9/10, "Les Ardennes bleues" !

Suis parti sur Le Chesne, comme prévu par le R-B, mais au lieu de continuer sur Sedan par la D977, j'ai pris la D12 en direction de Sauville puis de Vendresse

Il y avait là une course de motocross et je me suis arrêté sur le bord de la petite route pour faire l'une ou l'autre photo. J'ai vite été rappelé à l'ordre par un des jeunes responsables de la sécurité qui m'a invité à rejoindre le parking car j'encombrais la chaussée. Il semblerait que la Maréchaussée soit très pointilleuse à ce niveau et le gars de me dire qu'il est déjà arrivé qu'elle interrompe l'évènement parce que des badauds gênaient la circulation !
Comme il insistait, sans doute pensait-il que je n'avais pas bien entendu, j'ai vite levé le camp et suis foutu le camp, cancan !!


Vendresse, Villers-le-Tilleul, puis Flize et puis, "bor... de mer ..." direction Charleville-Mézières et le centre ville avec son trafic, ses feux rouges à tous les coins de rues ! 

On dirait que le Tripy aime musarder dans les villes, non ??


Après ce calvaire avec respect absolu de la limitation à 50 km/heure (je me suis fait flasher à Warcq il n'y a pas bien longtemps), j'ai embrayé sur les N43 et les N51 avec, comme il fallait s'y attendre, un "comité d'accueil" à Gué-d'Hossus composé d'un combi-panier-à-salade et d'au moins 3 schtroumpfs patibulaires mais presque !!
Bien inspiré je fus de respecter d'abord le 110, puis le 90, puis le 70 et enfin 50 dans le goulot avant le passage de la frontière franco-belge !


J'ai remis un peu de gaz avant d'atteindre Couvin et ses travaux, puis la N5 et là aussi des travaux jusqu'à arriver ENFIN chez moi.


Bonjour Charleroi et son folklore : au Bultia (Gerpinnes) j'ai rejoins deux "motards", un sur un gros scooter et l'autre sur un chopper dont le guidon lui imposait de rouler les bras tendus, en l'air !! Quand il a ouvert en grand, mes bouchons d'oreilles ont littéralement sauté !
J'ai suivi d'un peu plus loin mais, évidemment, lorsqu'il est arrivé au rond-point suivant, il a presque dû descendre de sa machine pour le négocier, c'est là que je suis revenu comme une flèche pour me le payer : re-ligne droite, re-gros coup de pétoire et voilà que les deux lascars me dépassent par la droite ...


J'ai levé le pied et rendu la main, trop fatigué pour jouer au plus con : faut pas oublier que j'avais plus de 3.000 kilomètres dans les bottes, hein !!


Home sweet home !! Madame pas là, au cinéma avec les copines, monsieur a procédé au tri des linges et déjà échangé les top-cases (remplacement du grand 55L par le petit 33L) et des clés qui vont avec.
Après quoi, douche et puis le MotoGP de Misano en différé : une belle façon de clôturer le voyage en point d'orgue !!

 


Les Grandes Alpes ... after the flag !!

"After the flag", c'est une rubrique qu'on retrouve sur le site MotoGP.com et qui dit bien ce qu'elle veut dire pour peu qu'on connaisse ... trois mots d'anglais !


C'est ce que j'appelle d'habitude "Epilogue" ou "Happy log" et qui constitue l'espèce de sorte de conclusion pour définitivement fermer le chapitre consacré à un voyage.
Même si ça se trouve ailleurs dans le récit, voici le récapitulatif des liens vers chacun des albums photos.
Il y en a neuf, comme le nombre de jours qu'a duré le voyage :

- JOUR 1 : Florenville - La Bresse : 300 kms

- JOUR 2 : La Bresse - Scionzier : 407 kms

- JOUR 3 : Scionzier - Lanslebourg : 220 kms

- JOUR 4 : Lanslebourg - Pra Loup : 220 kms

- JOUR 5 : Pra Loup - Castagniers : 231 kms

- JOUR 6 : Castagniers - Les Salles s/Verdon : 192 kms

- JOUR 7 : Les Salles - Sassenage (Grenoble) : 375 kms

- JOUR 8 : Sassenage - Couches : 358 kms

- JOUR 9 : Couches - "Domicile" : +/- 520 kms

Je ne ferai pas comme François qui raconte également son voyage et dont l'épilogue est, à peu de chose près, aussi long que le compte-rendu journalier ;-) 


Entre charentaises, et que ça ne sorte pas d'ici, il se pose de bien drôles de questions en roulant, non ?


La lapidation n'étant pas mon sport favori, je ne jetterai pas la pierre à tous ceux qui voyagent avec de supers appareils photos à l'objectif aussi long qu'un road-book, ou des caméras plantées au dessus de leur casque, avec des passagères qui filment tout ce qui bouge et qui ... gardent aussi jalousement qu'égoïstement toute cette moisson d'images pour eux seuls. Après tout, cela ressort de la vie privée de chacun et chacun est libre de ne pas l'étaler sur la place publique.


Perso c'est mon choix et j'estime que c'est le bon choix madame, bon choix mademoiselle, bon choix monsieur !!
On pourra me reprocher d'aller beaucoup trop loin dans le(s) détail(s) mais je trouve, personnellement, que cela participe de la ... véracité d'un récit en le rendant plus "proche" du quotidien, voyez ?


En même temps, je me rends compte que je suis passé à côté d'une kyrielle d'anecdotes et je suis certain, que parmi mes très chers lecteurs, il s'en trouvera qui m'en voudront ou qui, à tout le moins, estimeront dommage que j'en ai passées certaines sous silence. Qu'ils sachent que ce n'est pas à dessein, mais tout simplement parce qu'elles ne me sont pas venues à l'esprit au moment où je rédigeais ...
Encore une fois, libre à chacun de mettre son grain de sel, la possibilité de laisser des commentaires étant aussi là pour ça !!


En attendant les programmes de l'an prochain, il y aura "Les Ardennes Bleues" le 9/10 et "L'Automnale" le 23/10 : la Tiger sera prête car je vais la récupérer demain après l'entretien des 60.000 kilomètres !!


Encore merci aux organisateurs et, bien sûr, aux participants sans qui tout cela n'aurait pas été possible.