Champagne, Écuyers, 2017

Préambule

Newsletter de Cap Moto qui mentionne, sauf erreur de ma part, qu'il reste quelques places disponibles !


Vous aimez le circuit mais sans vous faire peur? sans être entourés de furieux en GSX-ZX-R-SR-RRrrr mais uniquement par des moniteurs soucieux de votre sécurité et de vous apprendre les bons gestes ?


Ceci est pour vous !! et ça se passe les 23,24 et 25 avril sur le Circuit des Ecuyers en Champagne ... et qu'importe votre monture, elles sont toutes (ou presque) les bienvenues.
Surfez sur le site, téléchargez le formulaire et/ou contactez l'organisateur : il n'est peut-être pas trop tard.
Une chose est sûre : vous ne le regretterez pas !!!

 

1er jour : l'aller !

Pour celles et ceux qui s'inquiéteraient de ma petite personne, qu'elles et qu'ils sachent que je suis bien revenu, en forme, de ce stage en Champagne !
Voici les photos du premier jour qui consistait à rejoindre l'hôtel "Bagatelle" à DIZY.

Si je ne m'abuse ça doit faire la 4ème fois que je participe aux stages de remiseS en formeS organisés par CAP MOTO en début de saison motocycliste, un stage qui, pour rappel, consiste en une première journée de balade pour se rendre à l'hôtel, une deuxième journée toute consacrée au stage proprement dit sur le circuit des Ecuyers et une troisième pour rentrer à la maison.


Il est aussi possible d'opter pour la seule journée sur circuit (avec plantage de tente sur le paddock) ou pour deux journées au lieu de trois, avec retour le soir.


Perso, comme à chaque fois, j'ai joint l'agréable à l'agréable en optant pour la formule "longue", histoire de prendre les choses à la cool, voyez ?
J'avais donc rendez-vous à 9h30 devant le Château d'Acoz (WP 8 du road-book qui démarrait de Genappe) avec Pierre alias Gull et Jean-Marc, un gars avec lequel il avait sympathisé lors de son précédent stage en août 2016 je crois.


J'étais au poste à l'heure et j'ai fait connaissance avec lui avant l'arrivée de l'ami Gull. Il m'a raconté qu'il a rencontré un problème de mise en route de sa 1200 RT ce matin-là suite à des soucis de connexions électriques : il a réparé une partie du faisceau sous la selle à cause de coupures intempestives et pensait avoir tout réglé mais apparemment la machine faisait encore quelques caprices ... Cela dit, sa monture a parfaitement fonctionné tout le reste du voyage !


Pierre est arrivé, il a avalé un croissant, m'a demandé si je voulais rouler devant et on est partis comme ça, lui derrière, Jean-Marc au milieu et moi devant.
En pièces jointes à un e-mail, il nous avait envoyé des road-books modifiés, pour l'aller ainsi que pour le retour.


Après examen du tracé originel, il a remarqué qu'à l'aller, il passait tout près de 2 sites touristiques qu'il nous proposait de visiter, qu'on s'arrête ensuite pour boire le coup sur la Place Ducale de Charleville-Mézières et qu'on termine la matinée autour du Lac de Bairon pour y casser la croûte au resto du lac, s'il était ouvert ... 


Ces crochets rallongeant le tracé de 24 bornes et des poussières, il avait même prévu un raccourci entre les WP 62 et 83 pour rattraper les kilomètres perdus si on le désirait !!


On est donc partis pour un trajet de 324 kilomètres au total en passant par Morialmé, Florennes, Corenne, Rosée, Romerée, Gimnée, Mazée, Oignies-en-Thiérache, Fumay, Revin, (Gazzzzzzz) Deville, Sécheval (cabré) jusqu'à arriver à Charleville-Mézières où nous avons quitté le road-book pour se diriger sur la Place Ducale qui vaut le détour pour son histoire, son architecture et ... ses terrasses.


On a pris quelques photos et on s'est installés à celle du restaurant "L'Entrecôte". Pierre a pris une bonne bière pendant que Jean-Marc et moi avons préféré un grand café car si le soleil était de la partie il faisait bien froid en ce milieu de matinée, de l'ordre de 5 ou 6° tout au plus, une boisson chaude étant dès lors la bienvenue ! 

On a  repris la route pour un peu plus de 37 kilomètres vers Villers-Semeuse, Les Ayvelles, Flize, Chémery-sur-Bar et plutôt que de continuer sur Le Chesnes on est parti sur Stonne et sa célèbre butte par la D24 pour voir le mémorial 1940.


Pierre ne connaissait pas l'endroit mais, perso, j'y étais déjà venu à l'une ou l'autre occasion avec les copains. Depuis ma dernière visite, l'escalier qui mène au sommet de la butte a été entièrement refait "en dur", par contre la croix qui était plantée au sommet est dans un sale état et est apparemment en chantier. 

On y a vu deux parapentistes qui, telles des marionnettes, défiaient le froid et le vent au bout de leurs ficelles.


Sept kilomètres et demi plus loin, on s'est arrêtés au site de la Chartreuse du Mont-Dieu, un endroit que je ne connaissais pas ... si ma mémoire ne me trahit pas ! Pierre nous a avoué qu'il rêvait d'acquérir un tel endroit pour y organiser des festivals de musique qui réuniraient des milliers de motards auxquels il proposerait le camping et quelques chambres d'hôtes dans la très grande bâtisse centrale. C'est beau d'avoir encore de tels rêves ...

A ce propos, je crois que je vais en rester là pour aujourd'hui et que je vais tomber dans les bras de Josée !
A+ ?

 

On quitte la Chartreuse du Mont-Dieu et 10.744 mètres plus tard, on rejoint les rives du Lac de Bairon.
Le restaurant "Le Panoramic" est ouvert et on s'installe en terrasse.
En cherchant des renseignements sur cet établissement, je suis tombé sur un fait divers qui remonte à 2013 et qui avait vu les gérants (mère et fils) condamnés à 6 mois de prison avec sursis pour travail au noir (9 personnes sans contrat de travail) et détention/utilisation de denrées alimentaires périmées (viande, boudin, yaourt, ...) avec 44 x 50 € d'amende par produit avarié !


Bon, si j'ai trouvé un goût "étrange" à mon américain (steak tartare Outre-Quiévrain) ce n'est pas pour cette raison. D'ailleurs, Pierre qui a pris la même chose n'a rien trouvé à redire et Jean-Marc, qui ne mange plus de viande, a fait l'effort de le goûter et n'a rien relevé non plus. Il y avait sans doute juste un assaisonnement "exotique" par rapport à mes habitudes, toutes simples !!


En milieu de repas, un groupe de joyeux quinquas, sexas, voire septuagénaires, s'est mis à jouer quelques compositions de leur cru ainsi que l'un ou l'autre standard français. J'ai essayé de faire un petit film mais n'y suis jamais parvenu, j'en reviens toujours pas d'ailleurs !!


Comme souvent, j'ai ponctué le repas par un café serré, pour éviter de m'endormir au guidon pendant la digestion, encore un effet secondaire de l'âge qui avance sans se préoccuper du temps qui passe : ah ah, encore une phrase qui dit bien ce qu'elle veut dire, c'est-à-dire rien.


On est repartis, toujours dans le même ordre et on n'a pas coupé le road-book qu'on a donc respecté au pictogramme près.
Comme d'habitude, les traceurs se sont évertués à emprunter des toutes petites routes mais contrairement à notre pauvre pays, les routes françaises, même les plus reculées, restent tout-à-fait roulantes. D'ailleurs, c'est symptomatique : juste avant la frontière, on était secoués comme des pruniers sur des tronçons pourris et puis est apparu le panneau "France" et tout est rentré dans l'ordre : Vive la France !! 

Bon, on est un peu secoué, c'est pas non plus le billard, mais ... les boules et la queue restent en place et ne sont pas envahies par les fourmis ;-)


Le Chesne, Tannay, Les Petites Armoises, Belleville et Châtillon-sur-Bar puis Boult-au-Bois, Thénorgues, Champigneulle, Saint-Juvin, Cornay, Autry, Bouconville, Séchault, Ardeuil et Montfauxelles. On est passés devant l'ossuaire de Navarin sans marquer l'arrêt et on a continué, sans désemparer, sur Saint-Hilaire, Mourmelon-le-Grand et -le-Petit, Ambonnay (dont on dit qu'il faut ABSOLUMENT le voir "by night", Ambonnay de Nuit, voyez ?)
Ouais, bon, on peut pas toujours être au top, genre "Ambonnay due forme"!


A partir d'un moment, on s'est mis à chercher après un bistrot mais les villages qui se succédaient à cadence régulière n'en comportaient pas. 

A quelques encablures de l'arrivée, Pierre m'a doublé et s'est engagé dans le parking d'une station-service. Ce n'était pas pour faire le plein mais plutôt pour faire le vide, voyez ? On s'est soulagés derrière une haie et, tant qu'à faire, j'ai proposé qu'on fasse l'appoint d'essence. On n'était plus qu'à une douzaine de bornes de l'hôtel et je trouvais logique qu'on ne s'arrête pas à nouveau alors qu'on avait ce qu'il fallait, là, sous la main !


On est arrivé à l'hôtel à 18h30 environ : chambre 44, 3ème étage (sans ascenseur), un grand et un petit lit. 

Vu nos gabarits respectifs, l'affaire était pliée. Et bien non : Pierre a besoin de brancher son "respirateur" et, faute de rallonge suffisante, il a dû prendre le petit. En même temps, petit ou grand, la longueur est la même, non ?

On est descendu au bar et, bonne surprise, il y avait de bonnes bières à la carte : des Rochefort et de la Chouffe entre autres.
On s'est retrouvé sur la terrasse et on a discuté avec 3 motards qui venaient de l'autre côté de la frontière linguistique mais qui s'exprimaient presque parfaitement en français, en tout cas, autrement mieux que moi qui baragouine quelques mots en néerlandais ... mais avec un très bon accent !!


A table, je me suis retrouvé avec l'ineffable Philippe (le véto de l'an dernier - YAMAHA 1200 Ténéré - que j'ai retrouvé lors de la sortie "Offrez-moi la lune") et d'autres. 

La formule buffet d'entrées, plat à table et buffet de desserts était de mise, comme l'an dernier, et on a pu se féliciter de la qualité de l'offre. 

Les vins (blanc, rosé et rouge) étaient également compris dans la demi-pension. En fin de soirée, c'est BOB qui a essayé de prendre la parole mais il a eu un peu de mal à s'imposer : n'est pas Pierre-Yves qui veut. Reste qu'il n'y avait pas grand chose à dire si ce n'est insister sur l'heure d'arrivée au circuit.


Sachant qu'il y avait un peu moins de 47 kms à faire et qu'il fallait bien entendu déjeuner, nous sommes convenus de faire retentir le clairon à 6h15, mazette !! Que suis-je venu faire dans cette galère !?!
En plus, avec les Chouffe et les vins de toutes les couleurs que j'ai descendus, je n'en menais pas large quand je me suis réveillé à 2h30 mais, heureusement, l'Alka Seltzer que j'ai bu m'a permis de replonger dans le sommeil du juste, juste ce qu'il fallait !


Pour compenser tout ce blabla ... INDIGESTE finalement, voici en cadeau les photos du deuxième jour .
On en reparle !!!

 

2ème jour : le circuit, oui !

Lundi, 24 avril, 6h15 : on l'a pas fait sonner un chouia trop tôt ce put... de bor... de mer... de réveil de mes deux ... aiguilles !!
Quand j'vais bosser, il sonne une bonne heure plus tard, ouais une Trrrrrrès Bonne heure plus tarrrrrrrrd et là ...
Je le sens pas !
Faut vraiment y aller ?
Bah, on va commencer par prendre le p'tit déj, cool, et puis, pareil, on fera les 46 kilomètres 918 mètres qui nous séparent du circuit, cool, en respectant tous les panneaux, limitations, agglomérations, circonspection, concentration, le pétage de plomb ça sera pour plus tard ... ou pas ;-)


Petit-déjeuner avec l'incontournable Philippe (le véto couché tard) ainsi qu'avec Philippe-Le-Grand qui adore que je le cite dans mon blog ;-) et de Virginie, son épouse, sans oublier aussi Sarah et son papa, la gamine (HONDA CBf 600) appréhendant le moment car elle est tombée l'an dernier. 


Entre charentaises, Virginie (BMW 800 R) était tombée également sur le circuit mais l'année d'avant.
Finalement, ces demoiselles et ces dames y vont fort en piste, n'est-il pas ? Chaudes-boulettes les nénettes, hein ??
Bon, bon ...


Après quelques bornes pour sortir du centre commercial et du centre ville, on a embrayé sur les N51 et N3, toutes deux surnommées "Route historique du Patrimoine Québécois", chose que je découvre avec vous, en visionnant la carte qui accompagne le road-book sur le logiciel "Road Tracer" livré avec le Tripy. Je n'ai vu ni caribous, ni murs de neige, ni tabernacles, ni Charlebois, ni Céline et René-Charles, ni érables (quoi que ?) sur le bord de la route et ... finalement je ne demande pas mieux qu'on m'explique cette "curiosité" géographico-historico-exotique.


La N3 était bien chargée ce matin-là, notamment en camions plus ou moins longs et plus ou moins dans le rythme, et dans ces cas-là, il ne m'en faut pas beaucoup pour me "chauffer". 

A ce petit jeu, seul Jean-Marc est resté dans ma roue mais peut-être était-ce parce qu'il n'avait pas pris son Tripy. Il devait l'économiser parce qu'il avait oublié le câble pour le recharger ...
Mareuil-le-Pont, Troissy, Vincelles, Trelou-sur-Marne, Courthiézy et Varennes puis, droite sur la D330, gauche sur la D3, re-gauche sur la D4 jusque Mont-Saint-Père, petite prière et petit signe de croix, le circuit n'étant plus qu'à 4 bornes (le père, le fils et le saint, Esprit !), puis D85, Route de Beuvardes et arrivée dans le Saint du Saint, le paddock des Ecuyers !!


ROUGE, impair et passe : les jeux sont faits, rien ne va plus !!


Et oui, on était à peine arrivés, on avait échangé quelques boutades ou autres avec l'un ou l'autre et puis, chacun à son tour, on s'est dirigés vers Ambie, le Maître des Couleurs, qui m'a tendu un bout de papier autocollant rouge. J'ai hésité à le prendre, je lui ai fait part de cette hésitation, il m'a demandé si je voulais "revenir en arrière" et j'ai finalement répondu : "Bah, on va essayer d'assumer !!"


Pendant que les verts et les bleus se partageaient la boucle de 1.2 km du circuit, nous avons utilisé l'autre boucle, longue de 2.3 km, deux runs au cours desquels je me suis fait déposer par presque tous les autres rouges, plus vifs que moi, et pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé de tenir le rythme : la Tiger raclait de partout, un coup à gauche, un coup à droite et même qu'au deuxième run, entre "Les Chicanes" et le "Grand gauche sans fin", je sais pas si c'est la latérale ou la centrale qui a frotté, mais la moto s'est soulevée pour faire un écart d'au moins 15-20 centimètres, provoquant immédiatement un lâcher de gaz et une frayeur ... qui n'a duré que le temps d'arriver au "Grand gauche" où j'ai repris mes esprits mais en assouplissant le poignet droit !


Quand on est arrivé au paddock, un des monos qui roulait sur une YAMAHA MT-03 (un 300cc de 44 chevaux SVP !), et qui avait tourné avec nous en suivant l'un ou l'autre a dit : "Ce n'est pas catastrophique, le rythme n'est pas mauvais, ça va, ça va MAIS, toi, toi (moi quoi !) et toi, si vous continuez comme ça, c'est la gamelle assurée cet après-midi, les gars !! C'est pas la machine qu'il faut incliner, faut bouger le haut et le bas du corps !!!. Pas le temps de se concentrer là-dessus qu'on échange les pistes : les verts et les bleus sur la boucle longue et les rouges sur le tourniquet de 1.2 km.
Attention, il est beaucoup plus rapide, le tourniquet donc ... faites bien gaffe !!
Et là, si presque tous les rouges m'avaient déposés sur la "boucle moyenne", ici ils m'ont tous dépassé.
Franchement les gars, merde quoi ! Un peu de respect pour les rouges pâles que diable !! Faut pas se jeter ainsi à gauche, à droite et pourquoi pas par-dessus ?? Même Philippe qui étrennait sa Tracer 900 "pelle à tarte" pour la première fois et Olivier qui n'était pas peu fier de sa Z 1000 avec les durites aviation et le reste, m'ont fait l'intérieur ou l'extérieur ou les deux, j'sais plus. J'étais à deux doigts (d'honneur) de rentrer chez moi en pleurant et en pestant comme un enfant qu'on lui a piqué son jouet ou un adulte à l'ego piétiné, voyez ??


Cela dit, j'ai quelques excuses, jugez plutôt :
-déjà, la Tiger, toute vaillante qu'elle soit, n'a "que" 94 valeureux chevaux à côté de machines ... rouges ou pas qui en avançaient 115, 125, voire 150 et ça, dans la ligne droite, ça compte;
-lors de l'entretien des 60.000 km, mon concess m'avait dit qu'il fallait surveiller les plaquettes avants et qu'il faudrait les changer dans +/- 3.000 kilomètres. Et là on y était presque, du coup j'osais pas trop ouvrir pour après plonger sur les freins alors que les plaquettes étaient au bout du rouleau, voyez ? Ah ah, l'excuse de la loose qui perd ;-)
Ouais ben, en attendant, sans chevaux et chanfrein (comme on dit chez les limeurs de béquilles ^^), ça le fait qu'à moitié ...


Bon, trêve de considérations à la "mord-moi le disque", c'est l'heure de becqueter et là, j'ai pas beaucoup de concurrence !!


Entre 12h00 et 14h00, silence radio : 120 minutes de silence en mémoire aux riverains qui, entre nous, ne doivent pas être nombreux tant la surface dévolue au circuit et à ses dégagements est conséquente et tant les environs semblent déserts ...
La Loi c'est la Loi, personne ne s'en plaindra et, finalement, le temps est vite passé.
A souligner, la quantité et la variété des sandwiches, leur fraîcheur, idem pour les oeufs, les crudités, les boissons fraîches et chaudes, les fruits frais, franchement rien à dire : plus simple à préparer qu'un BBQ géant et finalement plus sain et plus léger !!


Il est déjà 14 heures et on est plus ou moins tous prêts à répondre à l'appel de la piste. Presque tous car Pierre a de plus en plus mal au dos et, si je ne me trompe pas, il a fait l'impasse sur tous les runs de l'après-midi et je pense que d'autres aussi ont renoncé pour l'une ou l'autre raison, bonne ou mauvaise, en tout cas qui ne regarde qu'eux.


Différence notable et de taille par rapport au matin, on profite chacun à son tour de toute la longueur du circuit : on additionne les 2,3 au kilomètre 200 pour un total, bonjour le calcul mental, de 3,5 bornes si je ne me trompe pas.
Et croyez-moi, ça change la donne.

On met au moins un run complet à reprendre ses marques car, si chacun des virages reste "familier", c'est leur succession et leur enchaînement qui ... déroute : on croit qu'on peut ouvrir en grand mais on arrive dans l'épingle, on coupe les gaz alors qu'on a encore 300 bons mètres de ligne droite. On se rend compte que ce circuit, mine de rien, est vachement technique et que sans les cônes, il y a quelques virages qu'on serait bien en peine de négocier correctement. Je pense aussi au "pif-paf" qu'on ne devine justement que grâce aux cônes !!


Tout l'après-midi j'ai essayé de faire abstraction des autres rouges, définitivement plus rapides que moi. Je me suis plutôt appliqué au mieux pour travailler les trajectoires en essayant d'éviter de frotter les cale-pieds et ce n'est que lorsque j'essayais désespérément de suivre un autre motard que je gaffais et me loupais. Il y en a 4 ou 5 qui se sont tirés la bourre et, si je suis sûr que ça doit être excitant, ça doit aussi être relativement dangereux et sans doute qu'on est amené à faire un peu n'importe quoi ... 

Bah, on remettra ça à une autre fois quand j'aurai gagné du gallon et quelques chevaux ;-)
Le dernier run "normal" terminé à 17h20, je rentre en léger décalé par rapport aux autres furieux et j'entends Philippe qui dit que tous ceux qui le veulent, toutes couleurs confondues, peuvent repartir "direk" pour une dernière salve.


Hélas, je suis en réserve depuis pas mal de tours déjà et je crains la panne sèche : c'est qu'à ces rythmes endiablés, la Tiger descend près de 7 litres au cent je pense ... Mais Philippe, encore lui, me dit qu'Olivier a amené un gros bidon d'essence avec lui (il est venu en camionnette le matin même) et que je n'ai qu'à lui demander. J'hésite. Je pourrais très bien en rester là, raisonnablement, non ? Mais le petit diable ne l'entend pas de cette oreille. 

Je fonce jusqu'à la camionnette et, sans trop oser, ajoute un ou deux litres tout au plus. Je remonte sur la piste et profite des derniers tours de cet excitant circuit jusqu'au dernier moment, merci Olivier, merci tous mes sponsors et tout le team du staff ;-)
Merci maman, merci papa !! Tous les ans, on voudrait qu'ça r'commence, oukaidi, ouikaida !!


Avec Pierre et Jean-Marc on ne s'est pas éternisés et, juste le temps de récupérer le top-case, qu'on prenait la route du retour vers l'hôtel. A une intersection, je me suis porté à la hauteur de Pierre (il mesure pourtant 30 centimètres de plus que moi !) et je lui ai demandé qu'on s'arrête pour faire quelques photos des vignobles environnants. Passe devant ! qu'il m'a dit, ce que j'ai fait sans sourciller. Un peu plus loin, on a planté les béquilles et complété l'album. 

Ils sont repartis un peu avant moi qui ai pris mon temps pour profiter du panorama et du silence qui régnait là.
Je les ai rejoint un peu avant l'hôtel et, contrairement à eux, j'ai fait le plein à la Station Leclercq du centre commercial en même temps que Marc et Alain sur FJR et Multistrada.


Le soir, au bar, le patron était de retour : un gars extrêmement jovial qui nous a fait des prix sur les consos et qui a fait tourner du saucisson dans les rangs ...
A table, comme la veille, excellente ambiance, nourriture de très bonne facture et vins de toutes les couleurs, une fois encore.
Rideau sur un deuxième jour parfait en tous points, point !
Y a plus qu'à dormir en espérant que la météo sera avec nous car les prévisions ne sont pas bonnes pour le lendemain ...

 

3ème jour : le retour !

On commence par les images du jour.
Entre charentaises, encore une nuit courte perturbée par un excès de boissons alcoolisées : va falloir que je ménage ma pompe à proton et/ou que je l'inhibe !!
Ce matin là, mardi 25 avril 7h00, au travers des Velux, le ciel était gris, les nuages ayant pris le dessus ou les devants suivant la position qu'on occupe ...
Au petit-déjeuner j'ai essayé de me montrer raisonnable : deux bouts de baguette, deux tranches de jambon, un bout de fromage blanc et un mug de café et ... point barre. Sain et léger, comme ceux de Jane Birkin, pffffff !


La veille nous étions plus ou moins convenus de rentrer en compagnie de Virginie, Philippe et son frère Michel, Georges le kiné ainsi que de Sarah et son père, même si elle avait prévenu qu'elle roulerait pépère.


Au final, le moment venu, la pluie s'étant invitée au départ et l'enfilage des combis plastiques s'imposant comme une évidence, nous étions prêts bien avant eux de sorte que nous sommes partis comme les trois mousquetaires : on voyage plus léger à trois plutôt qu'à 8 ou 10, la logistique est bien plus simple et il est plus facile de se caser dans un restaurant et/ou un bistrot !
Bleu,Vert,Rouge, Gris : et donc, le gris c'est la couleur du jour car il pleut ce matin du mardi 26 avril : le positif c'est qu'on aura pas emporté les plastiques pour rien !!
Gouverner c'est prévoir et rouler au sec, c'est pareil !!


Une fois encore, j'ai listé les patelins qu'on a traversés, les voici, les voilà, dans l'ordre d'apparition : Hautvillers, Nanteuil-la-Forêt, Vrigny, Gueux, Châlons-sur-Vesle et Chenay où j'ai marqué l'arrêt devant le monument en hommage à la Résistance Française. On y avait une vue panoramique sur les environs avec un viticulteur qui bichonnait ses ceps et pas ses cèpes qui est l'affaire du myciculteur, comme quoi un "e" muet et un accent grave, ça vous change le monde : vous imaginez la Champagne championne du champignon ?


On a vu passer Philippe, Virginie, Michel et Georges qui ont continué leur chemin jusqu'à ce qu'on les rattrape et ... qu'ils s'arrêtent à leur tour !
On a poursuivi notre route en les snobant ;-) via Courcy, Fresne-lès-Reims, Sault-Saint-Rémy, Saint-Loup-en-Champagne, Avançon, Château-Porcien, Condé-lès-Harpy, Chaumont-Porcien, Rocquigny, Saint-Jean-aux-Bois, Marlemont, Flaignes-Havys et Maubert-Fontaine, WP 43 où, telle une oasis miraculeuse dans un désert aride, sous nos yeux ébahis et assoiffés, est apparu un bistrot providentiel, le "Bar National" qu'il s'appellait. 

Au lieu de tourner à droite comme l'intimait le Tripy, j'ai filé tout droit et planté la Tiger devant l'estaminet, suivi par Pierre et Jean-Marc. 

Il faisait soleil et même si les températures restaient largement en dessous des normales saisonnières, je décidai d'enlever les plastiques alors que mes acolytes hésitaient.


On est entré, on a passé commande et, chacun à son tour, on a défilé aux toilettes avant de s'installer.
Nous avons été rejoints quelques minutes plus tard par les 4 précités et c'est finalement Michel qui a gentiment payé la tournée alors que je m'apprêtais à le faire.
On a discuté le coup et nous sommes convenus de nous arrêter pour manger un morceau à Couvin qui n'était qu'à 25 bornes environ.


En d'autres temps et sans cette belle compagnie, j'avoue que j'aurais foncé tout droit et que je serais rentré à ma maison ;-)
Rouilly, Régniowez, Cul-des-Sarts, Bruly-de-Pesche et arrivée à Couvin où il ne restait plus qu'à choisir le restaurant car il y en a 2 ou 3 sur la place. 

C'est finalement à "La Ruche" qu'on a mangé et ... s'il n'y avait pas d'abeilles à l'horizon, il y avait des fourmis qui ont envahi mon casque que j'avais posé dans un coin sur l'appui de fenêtre.
Tout le monde a pris des boulettes/frites sauf Jean-Marc et moi qui avons opté pour une salade thaïlandaise me semble-t-il qui ne nous aura pas laissé un souvenir "imputrescible" surtout à Jean-Marc qui, en sortant de l'établissement, s'est retourné pour vérifier l'enseigne et ne plus y revenir.


Avec Pierre on a embrayé sur la N5 et comme il traînait bizarrement, je l'ai dépassé, me suis calé à 126 km/h au compteur et j'ai filé tout droit jusqu'à la maison. Ce n'est qu'après que j'ai ... réfléchi. Ben ouais, je suis comme ça moi : je fonce et puis je réfléchi !! 

Je me suis dit, après coup, que j'aurais dû suivre gentiment Pierre et qu'on aurait pu aller boire le dernier en suivant le road-book jusqu'à Spy par exemple plutôt que de rentrer, bêtement, à 14h30 à la maison ...

A suivre pour l'épilogue !!

 

Epilogue

Dans épilogue il y a "happy" et "log" mais tout n'a pas toujours une fin heureuse, vous l'allez voir tout à l'heure ...

Et oui, parce que, pendant que je filais tout droit sans jeter un regard en arrière, Pierre, lui, a continué son petit bonhomme de chemin en empruntant les méandres dessinés par le road-book en passant par Nimy, Dourbes, Villers-en-Fagne, Merlemont, Villers-le-Gambon, Vodecée et Florennes où il s'arrêta pour boire un coup (sans doute) et attendre les autres pour le partager (certainement). 

Mais, le problème, c'est qu'il est resté là une bonne demi-heure et que, tel Frère Pierre, cousin de Soeur Anne, il n'a rien vu venir. Considérant qu'ils avaient entre temps modifié leur route, il est finalement rentré chez lui.


Ce n'est qu'un peu avant 19 heures que nous avons reçu un e-mail de Jean-Marc qui avait pris la route avec eux au départ de Couvin, vu qu'ils remontaient tous vers le Brabant Wallon et Bruxelles. Voici l'email de J-M qu'il a complété ensuite avec la photo qui sert d'enluminure à la présente note :

A déplorer cet aprèm, un petit accident de la Bmw F800 dans une petite boucle très serrée à droite avant Florennes. il y un mur en belles pierres du pays à l'extérieur opposé de la boucle qui lui faisait de l'oeil et la pilote n'a pas pu refréner son irrésistible envie de s'y frotter..
Patatras!, en moins de deux Madame s'est retrouvée la jambe coincée sous la moto.[...] on l'a dégagée, le luxembourgeois (NDLR : frère de Philippe P.) et moi ainsi qu'un voisin compatissant. Madame x (NDLR : Virginie en fait, épouse de Philippe P.) aura moins souffert que la belle (moto) dont la bulle et le cadran sont out ainsi que la poignée de frein. Finalement, elles (belle & X) ont repris la route tant mal que bien. Pas facile pour la dame qui se prenait désormais tout le vent glacial et les grêlons- en pleine poire. [...] Je les ai quittés à l'approche de Gembloux . Welcome at home à 16h10


Pour être précis, outre la photo, J-M nous a envoyé les coordonnées exactes du lieu où s'est produit l'incident :

suivant la trace46 de mon tripy, l'accident a eu lieu à Merlemont, Rue du Baron Nothomb (printscreen de la boucle en question ci-joint - voir photo) : latitude N 50°10'20.62191 - long. E 4°36'16.48197

Comme quoi, hein, la route reste définitivement plus dangereuse que le circuit : ça pourrait, quelque part, être la morale de cette histoire !