TOSCANE 2017

J'y suis presque : y a plus qu'à regrouper les médicaments et le nécessaire de toilette !

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps

Tu auras deviné que c'est bien en Toscagne ^^
Que dès demain matin le grand départ je prends !!

Hein ? La "Toscagne", ça n'existe pas ?? C'est de la poésiiiiiiiiiiiiiiiiiie les gars, faut faire des concessions si on veut de la rime riche !!
A+


P.S. : le texte en bleu, c'est du Victor HUGO (extrait du recueil "Les Contemplations"), les 2 derniers vers sont de mon cru, lustucru ?


Toscane, le compte-rendu ...

... tant attendu ;-)
Et oui, j'en suis revenu !
Repu,
tant j'en ai vu !!
3.637,80 kilomètres parcourus,
57 heures et 6 minutes le cul
sur la selle de la Tiger ...
Conso moyenne de 4,9 litres au cent,
A peu près ma conso journalière
De soda, de café et de bières !


Un voyage rondement mené puisque l'ordinateur a calculé une vitesse moyenne de 70,5 kilomètres à l'heure.
Entre Habay-la-Neuve, lieu de départ, Pontarlier, 1ère étape, Alessandria, seconde étape et Montecatini, ville située entre Lucca et Pistoia en Toscane, lieu d'arrivée, j'ai parcouru quelque chose comme 1.250 kilomètres, en "traversant" la Belgique, le Luxembourg, la France, l'Autriche et en "transperçant" (tant il y a plu), la Suisse pour enfin atteindre le soleil d'Italie.
Deux heures et demie d'avion pour 3 jours de moto ;-)
Voici donc, livrées pour vous, les photos de ces trois premiers jours :
- 1ère étape : Habay-la-Neuve > Pontarlier
-
2ème étape : Pontarlier > Alessandria
-
3ème étape : Alessandria > Montecatini
Vous l'avez remarqué, la moisson de photos est bien maigre mais c'est pas ma faute comme disait l'autre : c'est le Sony qui a fait des siennes et qui fonctionnait façon clignotant, un coup oui, un coup non, puis, plus grave, un coup oui, deux coups non, puis, pire encore, plus dans le coup du tout au point qu'excédé, j'ai finalement acheté un petit Nikon à 89.90 € à Ponte All'Abate (Pescia) le troisième jour. Je me voyais mal faire la visite de Florence le lendemain sans ramener la moindre photo, voyez ?


J'étais d'autant plus motivé à le faire suite à la mésaventure que j'avais vécue il y a quelques années de ça en visitant cette même Toscane mais ... j'y reviendrai en début de note suivant.

 


L'aller, en 3 jours !!! (3,4 & 5 juin)

Le rendez-vous était prévu au Truck Stop d'Habay-la-Neuve.

Certains avaient pris l'option d'y dormir pour être frais comme des gardons à l'heure du départ estimé entre 9H45 et 10H30.

Certains, plus frondeurs, avaient opté pour un point de départ plus éloigné, histoire de mieux répartir la distance qui nous séparait de la première étape fixée à Pontarlier : ceux-là (dont Pierre, François et Jean-Marc) dormirent à Toul, 170 bornes plus loin.

Certains enfin, dont votre serviteur, se levèrent dès potron-minet pour être à Habay dans la fourchette recommandée.


"Potron-minet" est une expression très galvaudée en la circonstance puisqu'en réalité, tout ayant été soigneusement bouclé la veille au soir, je me suis levé royalement à 7 heures du matin pour finalement prendre la route vers 8H00.

Comme il y avait 160 bornes à se taper sur autoroute, je suis arrivé, tranquille, sans forcer l'allure, à 9H30.


Petite remarque en passant. 

Avant de prendre la route, entre autres réflexions qui m'avaient traversé l'esprit, je m'étais bien recommandé d'être attentif à la fermeture de mon top-case GIVI Maxia (55 litres). Combien de fois en effet, lors de précédents voyages, ne m'avait-on pas signalé cet oubli !

Et bien, figurez-vous qu'à un moment, alors que je naviguais sereinement à 125-130 compteur, la passagère d'une voiture qui me dépassait, me fit comprendre par signe qu'il y avait un problème à l'arrière de la moto.

J'ai attendu une aire de stationnement pour m'arrêter et, comme vous l'aurez deviné, le top-case n'était pas fermé !!

J'ai ensuite accéléré l'allure pour rattraper la voiture en question et remercier ses occupants pour le signalement.


Arrivé à Habay-la-Neuve, je pensais prendre mes aises en buvant un café par exemple mais je n'ai pas eu le temps : mes potes bruxellois (Didier, Jacques & Solange) étaient là depuis quelque temps déjà et ne pouvaient plus attendre.


On a filé plein sud et ce n'est qu'au way-point (Wépion en français) 37, à hauteur de l'Auberge Lorraine à Colombey-les-Belles, un peu après Toul justement, que nous nous sommes arrêtés pour casser la croûte.


On n'était là parmi les premiers, mais suivant le phénomène connu qu'un motard à l'arrêt en appelle d'autres, on s'est vite retrouvés là avec beaucoup d'autres dont Virginie B., Didier et Gilles, Virginie R., Philippe et son frère Michel, Xavier, Jean-Marc D. et d'autres encore, de sorte que, sur les recommandations de Didier, on s'est dépêchés de choisir dans la carte, histoire d'être servis sans retard. 

Perso, j'ai opté pour une excellente et copieuse salade landaise, faite de noix, tomates, magrets, toasts de mousse de canard et gésiers confis. D'après l'intéressée, la salade nordique de Solange était tout aussi savoureuse. Voilà un premier repas en excellente compagnie qui augurait du meilleur pour la suite du séjour !


C'était toutefois sans compter avec un orage d'abord et une pluie continue ensuite qui nous obligèrent à enfiler, défiler et enfiler à nouveau les plastiques sur la route. 

A noter qu’il y en a de plus doués que d'autres dans la pratique de cet exercice, certains réussissant à les revêtir en sautant à cloche-pied voire à pieds joints dedans, d'autres ayant nécessairement besoin d'une assise stable : je me situe quelque part à mi-chemin ;-)


Au Way-point 37 on prenait le repas de midi, au way-point 74, soit pile poil 37 WP plus loin, on s'arrêtait à Frétigney-et-Velloreille pour boire le pot de 16-17 heures. C'était à "La bonne auberge", un estaminet qui affichait l'emblème de la bière Grimbergen. Récemment acquis (nan, j'ai pas "écrit accroc" !) à la cause des bières belges, j'ai demandé ce qu'ils avaient en stock mais, après que madame se fut enquise (de parasol bien entendu !) auprès de son tenancier de mari, il s'avéra qu'ils n'avaient rien à me proposer. Dépité, je me rabattis sur un Perrier menthe, asteblif !


C'est là que nous avions remisé les plastiques mais nous avons dû marquer l'arrêt un peu plus tard tant le ciel à l'horizon était menaçant et jusqu'à ce que nous essuyions les premières gouttes qui ne nous lâchèrent finalement plus, me semble-t-il, jusqu'à l'arrivée à l'hôtel Ibis (pas le "Budget", l'autre, on a les moyens ou on ne les a pas !) de Pontarlier où nous avons retrouvé tout le reste de la troupe : à noter que l'arrivée était fixée au WP 111 soit 37 + 37 + 37, c'est dingue, non ?


Pour votre gouverne, sachez que le "rooming list" affichait 43 personnes pour 31 motos, que cela ne présume pas du nombre de couples et de motards solitaires car certains couples roulent chacun sur leur moto, alors que d'autres qui devaient venir en moto se sont finalement pointés en voiture (la faute à un nerf sciatique récalcitrant), que certains inscrits à deux ... "sont venus tout seul", que certains qui devaient venir à deux motos sont venus sur la même ...

Comme quoi, dans ce genre de voyage, rien n'est jamais définitivement écrit et/ou acquis ce qui, manifestement, n'est pas fait pour faciliter la tâche aux organisateurs.

Le souper ne m'a pas laissé un souvenir "imputrescible:, pour info il était fait d'une terrine Campagnarde et petites feuilles de saison, d'une blanquette de dinde aux champignons et ses légumes et, enfin, d'une tarte aux poires Bourdaloue.

Le moral s'est dégradé lorsqu'on a vu le ciel dehors. Je pense d'ailleurs qu'on a enfilé les plastiques avant de prendre la route qui ralliait Pontarlier à Alessandria dans la plaine du Pô, que nous n'avons pas atteint plein pot, pfffffff.
On n'a pas vraiment profité des jolies routes suisses au revêtement impeccable ni des splendides paysages helvètes dans la mesure où nous avons traversé cette confédération polyglotte sous la drache pour l'essentiel.


On s'est arrêté (fort tardivement vu qu'il était pas loin de midi d'ailleurs) dans un patelin où nous avons pris le café.
On a vu défiler toute une fanfare, qui avec d'énormes tubas, qui avec des grosses caisses, qui avec des trombones à coulisses, qui avec des cymbales, tout ce petit monde devant se "reconstituer" quelque part dans le village pour faire la fête à la musique. Le plus sympa fut de voir les derniers membres du cortège trimbaler des tas de casiers remplis de fendant ;-)


On est repartis en direction du Grand Saint Bernard. On en avait discuté la veille. Pierre et Paul, qui avaient fait la reconnaissance du voyage en mai, n'avaient pas pu y grimper dans la mesure où il était encore fermé.


Pour info, "fermé" se dit "chiuso" en italien et se prononce "kiouzo". "Aperto" signifie "ouvert", ainsi vous savez tout ou presque.


Certains n'ont apparemment pas compris et se sont engouffrés parfois à l'insu de leur plein gré, dans le tunnel, long de 5,798 kilomètres. D'autres, comme nous, qui suivions Jacques religieusement, sommes partis à l'assaut de cette montagne qui culmine à 2.473 mètres si j'ai bonne mémoire. Courte ascension mais impressionnante malgré tout : des routes bien dégradées, des gardes-fous ... absents et des murs de neige omniprésents, au point qu'au détour d'un virage, l'un de ceux-ci s'était effondré sur une moitié de la chaussée ! Ouvert le Saint Bernard ? Entrouvert en réalité ;-)
Au sommet, certains se sont amusés à se bombarder de boules de neige : les motards sont définitivement de grands enfants. Je crois avoir entendu qu'il faisait 7°C là-haut ...


J'ai plongé le premier dans la descente jusqu'à rencontrer une "Enoteca" dont je me souvins. Nous nous y sommes arrêtés, il y a une dizaine d'années de cela, avec Henri, Bernadette, Didier, François et Philippe C. du temps où il roulait encore avec nous. On s'était gavés d'une belle assiette de charcuteries et de fromages locaux. Je me souviens même d'un couple qui était à la table voisine et qui roulait en Ducati Multistrada. J'avais demandé au gars s'il avait un "pilote automatique" sur sa brêle car, avec sa compagne, ils profitaient du moment pour déguster quelques nectars du cru !

Là, le bâtiment semblait désert, même s'il y avait 2 ou 3 voitures stationnées devant.


On a continué et, quelques lacets plus bas, on est arrivé "Chez Elio" à Praz d'Arc.
A noter qu'une fois le Grand Saint Bernard derrière nous, le soleil italien, dans toute sa splendeur, nous a accueillis les rayons grands ouverts ! On s'est donc installé en terrasse, à l'ombre pendant que Jacques se dorait la couenne au soleil.
A la carte, outre les traditionnels plateaux de charcuteries/fromages, il y avait "polenta", polenta concia, "polenta concia è salsicce" et puis c'est à peu près tout, autrement dit, "polenta", "polenta au fromage", "polenta au fromage et saucisses" !


François et moi avons opté pour la totale pendant que Didier et Alain par exemple jetaient leur dévolu sur un énorme plateau de "salumi è formaggi" ...
Et comme boissons ? Vous avez de la bière belge ?? Pfffffffffff ! Et des bières artisanales ???
Et la serveuse de nous parler des bières à la couche (?), au Genepi, etc ...
Voyez par vous-mêmes !
Il faut savoir que "couche" en patois du Val d'Aoste signifie "zucca" et donc "courge" en français !!
C'est peut-être de là que vient l'expression "J'en tiens une fameuse couche" pour dire qu'on est "bitu mort" ?

Cet arrêt dans le Grand Saint Bernard fait partie de ces moments du voyage à marquer d'une pierre blanche et vous verrez qu'il en est parsemé, un peu comme si le Petit Poucet était de la partie, voyez. Au fond, c'est peut-être moi le Petit Poucet, même si je n'ai eu ni frères ni ogres comme parents que je salue au passage et au demeurant !


Et donc, après la belle descente du GSB et le passage, moins drôle, dans un tunnel de plus de 7 kilomètres, on est monté sur l'autoroute pour 124 kilomètres de "somnolitude", au cours de laquelle j'ai pu remarquer que, contrairement à ce qui se passe en France par exemple, où tout le monde roule +/- à la même vitesse en occupant parfois les 3 bandes (!!!) beaucoup d'automobilistes italiens ne respectent pas les limitations de vitesses, surtout ceux qui roulent à bord de grosses ... allemandes d'ailleurs. Cela a le mérite de rendre le trafic plus fluide, non ?
Il y aurait beaucoup à dire sur les automobilistes italiens ainsi d'ailleurs que sur les scootéristes mais j'y reviendrai sans doute, plus tard ... ou pas !


Sortie au péage de Monteferrato où j'ai eu un peu de mal à comprendre ce qu'il fallait faire pour que la barrière se lève.
On pouvait soit payer en "moneta" auquel cas il fallait balancer le compte juste (je crois) dans un tiroir oscillant, soit par carte ("tessera" en italien comme le signalait la voix "off" du bidule) mais encore fallait-il trouver l'endroit précis où l'insérer car la fente était bien trop large. Heureusement qu'il n'y avait personne derrière moi sinon j'aurais plus que probablement eu droit à un concert énervé de klaxons !! 

J'ai enfin pigé, j'ai glissé la carte à l'endroit ad hoc, j'ai été débité de 15 € (sans recevoir de ticket-reçu) et j'ai pu repartir en direction de Turin ...


Une fois encore, j'étais seul à ce moment là, comme cela se reproduira souvent, les autres me ... faussant compagnie en ... traînant loin ... derrière moi !!  45 bornes plus tard, j'arrivais à l'hôtel.


J'ai d'abord raté l'insignifiante petite route à gauche qui permettait d'entrer dans l'espèce de zoning commercial au milieu duquel s'érigeait l'énorme hôtel DIAMANTE **** et du coup, comme il y avait un échangeur un peu plus loin, j'ai fait quelques "tours gratuits" avant de me repérer et d'enfin rejoindre le parking situé au -1, parking qui avait été balisé par des banderoles blanches et rouges.


La réceptionniste,  rapidement débordée par l'arrivée "massive" d'un troupeau de motards patibulaires mais presque, fut un peu soulagée d'entendre que, dans le lot, il y en avait un qui parlait la langue de Dante.
L'annonce que la piscine était fermée (depuis plus d'un an d'ailleurs) en énerva plus d'un qui espérait faire un petit plongeon avant le repas du soir, histoire de se rafraîchir : et une étoile en moins au DIAMANTE, une !!


Pour le reste, et c'est finalement l'essentiel voire le superflu pour un hôtel "étape" la chambre était parfaite : luxueusement équipée, spacieuse à souhait, carrelée et décorée avec goût, équipée d'un frigo bar et d'un coffre-fort pour ranger le précieux Tripy :-)

Passage au bar avant le passage à table : une bière Moretti (660 ml) suivie d'une seconde au repas, c'est qu'il fait chaud et quand il fait chaud, il fait soif ! Le vin ne me réussissant pas toujours, aigreurs et compagnie s'ensuivant généralement, j'ai souvent opté pour cette Moretti  !! A noter qu'à part les boissons au bar, toutes les consommations étaient comprises à table, ce qui est suffisamment rare pour être souligné !
En fin de soirée, notre curiosité nous a poussé à grimper à l'étage d'où provenait de la musique (uniquement des tangos) et des applaudissements. 
J'ai rejoint Pierre (Gull) qui, heureusement comme moi, est un nocturne. Faut savoir que j'ai parfois partagé ma chambre avec des gars qui se pieutent à 21h30 et qui ne supportent même pas la loupiote de veille du téléviseur et encore moins celle de votre tablette ou smartphone, voyez ?


Depuis quelques voyages maintenant, faut avouer que je commence à me "dévergonder" et que je suis souvent présent lorsqu'un l'un ou l'autre dit : "Allez, on prend le petit dernier !". A ce petit jeu, c'est "l'autre Pierre", "Petit Pierre" en fait qui a souvent le ... dernier mot !!


Voyager en groupe implique des concessions qu'il faut être prêt à faire sinon autant voyager seul.
A ce niveau il y a eu quelques problèmes de chambres, single, pas single, avec ou sans supplément, mais tout est rapidement rentré dans l'ordre via l'intervention de Paul notamment et de RST Travel, l'agence agréée qui chapeaute dorénavant les voyages d'Europamoto. C'est ce soir-là d'ailleurs, si je ne me trompe pas, qu'on a reçu un leaflet qui résumait les 12 jours du voyage avec les coordonnées complètes de tous les hôtels ainsi qu'un bouquin (19,5 x 10.5 x 1 cm) fort de 219 pages avec l'essentiel à savoir sur la "Dolce Italia" en général et la Toscane en particulier.


Demain, 5 juin, on arrive enfin à destination, à Montecatini, séparé d'Alessandria par 288 kilomètres, une paille après les deux journées précédentes !

 


Le temps passe et les souvenirs s'effacent ...
Et ce ne sont pas les quelques notes éparses
Qui me permettent de faire face !
Bah, je vais broder et rajouter de la farce !!


Quelques noms de patelins pour commencer ? Bosco Marengo (comme le veau ?), Pozzolo Formigaro, Serra Valle Scrivia, Arquata Scrivia, Busella, Casella, Montaggio, Tasso, Carasco, Cogorno ...
Tous des patelins qui sonnent bien mais, si je me souviens, plutôt "tristounets" comme me le fit remarquer, à un feu rouge, Jean-Marc W. avec lequel j'ai souvent roulé en tandem, les autres ne voulant pas suivre mon rythme effréné ;-) 

C'est vrai que j'effrène beaucoup, surtout dans les virages !!!!!!!!!!!!!!!!!!!


L'option d'éviter la "Riviera Ligure" était sans doute bonne car quoi de plus chiant que de rouler sur une route côtière bondée et hyper-urbanisée mais le fait de serpenter sur la deuxième, voire la troisième "corniche", nous a privés de la vue de la mer d'une part, et de certains joyaux de cette Riviera d'autre part, tel le splendide village de Portofino par exemple.
En 1979, on y a séjourné avec Ma Douce lors d'un voyage de noce avant la Noce, voyez ? A Alassio plus précisément. Du coup, je connaissais le décor et, finalement, je n'ai pas trop regretté le choix des organisateurs.


Au WP 32, j'ai pris le ticket avant de monter sur l'autoroute pour une excursion de 70 kilomètres.
A la sortie "Carrara", je suis arrivé à un péage "humain", avec une demoiselle qui s'exclama : "Fino in Irlanda è andato con la moto ?" ce qui signifie "Jusqu'en Irlande vous êtes allé avec la moto ?"
Elle nous a ensuite recommandé un restaurant à Carrare.


On y était quelques kilomètres plus tard. Impressionnant site avec de la poussière blanche partout et un incessant ballet de camions de toutes sortes qui montent et descendent dans les rues étroites du site.
Une fois encore, je n'ai pris que quelques photos, le Sony affichant un désespérant display noir et/ou refusant de fonctionner.
J'ai sorti le vieux GSM pour, quand même, ramener quelques images mais c'est très maigre, j'en conviens.
Au bout de cette route, il y avait un tunnel très étroit que nous devions emprunter mais, juste avant, il y avait aussi un restaurant sur la gauche qui nous faisait de l'oeil ...


A ce moment là, nous avons été rejoints par Xavier (RS 1200), Jean-Marc D. (GS 1200), Philippe G. (idem) ainsi que Raphaël (FJR 1300) et c'est donc à six que nous avons investi les lieux, Il poggio.
Une table près du feu ouvert (aperto, souvenez-vous) surmonté d'un téléviseur qui allait beaucoup trop fort ...
Pas de carte, juste une serveuse qui nous a proposé divers plats (primi, secondi ...) et dont j'ai traduis les propos au fur et à mesure : on a commencé par supplier pour avoir une grande bière (Moretti 660 !) puis on a pris des "papardelle" aux champignons (funghi), au sanglier (cinghiale) ou, plus simplement, à la sauce tomate (pomodoro).
J'ai demandé également si on pouvait goûter au fameux Lardo di colonnata et l'autre serveuse de nous apporter une belle assiette commune de ce que, probablement, le cochon a de meilleur en ce monde : très riche mais d'une finesse divine, mais très riche ...


En toute fin de repas, Didier S., Jacques et Solange sont arrivés mais ils n'ont pas offert le dessert :-)
On a laissé partir les "jeunes" et on s'est ensuite enfoncés dans cet incroyable tunnel, très étroit, aux murs bruts de décoffrage, celui-là ayant le mérite d'être très bien éclairé. Et on s'est tout de suite perdus car, par erreur, j'ai fait "un tour gratuit" pour finalement repasser devant le resto. Du coup j'ai gazé pour essayer de rattraper mes collègues mais j'ai appris, après, qu'ils avaient fait la même erreur et qu'ils étaient finalement ... derrière !! Cela arrive assez souvent en définitive, vous avez remarqué ?


Plus loin, on est encore tombé sur des tunnels tout aussi étroits mais pas éclairés du tout au point qu'on avait l'impression d'aller tout droit dans le mur jusqu'à ce qu'on l'atteigne presque et que la trajectoire s'incurve pour laisser la place à un autre mur, et ainsi de suite, jusqu'à rejoindre la bienfaisante lumière du jour : flippant !


J'ai noté qu'on a fait un arrêt à 16h00 pour boire le café mais ... sans plus de précision !
Arrivés à Pont All'Abate, j'ai visé un magasin de TV-AUDIO-HIFI et j'ai quitté la route, suivi par J.M., pour planter la Tiger devant la vitrine. J'ai expliqué que je venais de Belgique, blablabla, que demain on visitait FLORENCE blablabla et que mon appareil photo était en rade, tout cela pour justifier l'achat d'un truc pas cher mais au rapport qualité/prix suffisant. Je suis sorti avec un NIKON Coolpix S2900 à quatre-vingt-neuf euros quatre-vingt-dix, 20.1 megapixels, wide 5x zoom et dynamic fine zoom 10x, ça fait pas cher du pixel, croyez-moi sur parole ou bien sortez votre calculette si vous êtes sceptique !


On est arrivé à Montecatini (Terme) au Grand Hôtel Panoramic, situé Viale Mario Bustichini, 65 et on a rejoint le parking souterrain.

 

Après la douche, on a pris l'apéro au bord de la piscine et puis on a rejoint la salle de restaurant aux tables rondes bien dressées et très conviviales ! Au menu : des pâtes, de la longe de porc et du pudding, le tout de fort bonne facture m'a-t-il semblé.


Trois soucis ce jour-là :
1/ l'appareil photo mais ça vous le saviez déjà et la solution était déjà trouvée;
2/ J.M. qui m'est "rentré" dedans au sortir d'un parking : porte-plaque égratigné et ... top-case ouvert, bizarre !
3/ j'éteins le Tripy en quittant le parking souterrain, le rallume dans la chambre pour le mettre en charge et pour constater que l'écran reste désespérément blanc. Après le display du Sony désespérément noir, avouez que ça contraste, non ?
Une journée noire à marquer d'une pierre blanche ? Que nenni : il en faut plus pour entamer mon moral.
Comme disait je ne sais plus qui : "Mille solutions pour un même problème", alors vous imaginez avec trois problèmes ... en supposant logiquement que ça pourrait être exponentiel !!


De toute manière, pas besoin ni du Tripy ni du top-case le lendemain puisqu'on visitait FLORENCE et qu'on y allait en autocar climatisé ! On aviserait donc en temps utile ...
Bonne nuitée !!

PS1 : je vous invite à visionner quelques vidéos du travail que réalisent les hommes sur le site de Carrare, notamment les prouesses des chauffeurs qui doivent acheminer d'énormes blocs sur les flancs des montagnes dans des lacets qu'on n'oserait même pas envisager de franchir en trail : voyez cet exemple !
PS2 : après le souper, Paul a proposé qu'on regarde le Moto GP du Mugello (grâce à mon abonnement à MotoGP.com, faut-il le rappeler) mais lorsque j'ai demandé s'il y avait VRAIMENT des intéressés, seuls deux pelés et un tondu ont levé la main, de sorte qu'on a renoncé à l'idée Johnny !

 

Florence ... (le 6 juin)

Une fois n'est pas coutume, et personnellement je ne m'en plaindrai pas, les motos sont restées au garage ce mardi 6 juin 2017.
En effet, le programme du jour prévoyait la visite de la ville de Florence, véritable musée à ciel ouvert, sans compter tous ceux qui y sont à visiter de l'intérieur ;-)
C'est donc en autocar que nous avons effectué le déplacement (+/- 80 kilomètres je crois) entre Montecatini et la capitale de la Toscane.
Voici les photos de cette excursion culturelle.

 

Et alors ? Que dire de cette expédition du "troisième type" pour ne pas dire du "troisième âge" car, quand on parle d'excursion en car, on ne peut s'empêcher de faire le lien, n'est-ce pas ? Une bande de motards en autocar ça n'en fait pas des tocards ...


Déjà, on a pu profiter de nos tenues de ville ce qui est bien plus agréable que de déambuler dans les cuirs ou les textiles renforcés, surtout quand le soleil tape et c'était effectivement le cas ce jour-là.
A l'arrivée dans la ville, on nous a présenté notre guide, Alessandra, et on nous a remis des audio-guides, ce qui est bien pratique car on entend parfaitement les commentaires de la guide.


Piazza della Repubblica, Cathédrale Santa Maria del Fiore, musée des Officines, Ponte Vecchio, la Fontana del Porcellino, Palazzo Pitti, Piazza della Signoria, Basilique Santa Croce, Palazzo Vecchio et Piazzale Michelangelo, Baptistère Saint Jean, Basilique Santa Maria Novella, Statue de David ... je crois qu'on a tout vu, en tout cas, l'essentiel avec, à chaque fois, des explications et des anecdotes livrées avec entrain par Alessandra.


A midi, sur son conseil, la plupart d'entre nous, sommes allé manger chez GIANNINO in San Lorenzo : plus de place en terrasse, on nous a casé en fond de salle, à une table ronde, le garçon se confondant en palabres pour justifier de nous avoir installés là plutôt qu'à une table de 8 vu qu'on était que 5, voyez ? Cette soudaine affluence le perturbait sans doute ... J'ai pris des "pici", des gros spaghetti roulés à la main (nan, pas sous les aisselles, ne pas confondre avec les doubitchous !) à la sauce tomate, qu'ils étaient aussi bons, ou presque, que ceux que ma sainte mère faisait avec tout l'amour qu'elle mettait dans sa cuisine !


L'après-midi, au cours de la visite on s'est arrêtés sur la "Piazza della passera", une place relativement insignifiante mais dont l'origine du nom reste un mystère. "Passera" pour "passe" au sens "bordélique" du terme dans la mesure où le coin était connu pour quelques lieux de débauche, mais aussi "passera" pour "passereau femelle" : l'histoire dit que des enfants avaient recueilli un petit oiseau qu'ils pensaient blessé par un chat, pour le soigner mais qu'en fait, celui-ci était malade et qu'il fut à l'origine d'une grande peste qui emporta 40.000 florentins sur les 96.000 qui peuplaient la ville en 1348 ...
Cette triste histoire ne nous empêcha pas de prendre d'assaut la "gelateria" de la place, considérée par Alessandra, comme la meilleure de la ville, autant dire qu'on lui a fait confiance !


Fin du circuit, retour dans le car et à l'hôtel.
Petit cocktail sympa dans les fauteuils en bord de piscine : l'est pas belle la vie les gars ?
Repas copieux et excellent, ponctué par une scène d'anthologie. La bande à Philippe P. a fait un cadeau surprise à Paul : un tablier de cuisine avec, sur le devant, ben voyons, un morceau "choisi" de la statue de David, le cornetto avec les deux boules, voyez ?

Bon après "ça" on a fait une descente dans Montecatini "by night", Pierre, François et moi.
Faut dire que Pierre n'était pas venu à Florence avec nous. Il connaissait déjà. Il avait mis la journée à profit pour inviter un ami italien qui vit non loin de là pour visiter la ville avec lui. 
On s'est attablé à un bistrot qu'il avait repéré l'après-midi et on a écouté Cristiano qui jouait de vieux airs sur son orgue électrique : Gull nous a fait une pole dance sur parasol et a invité l'une ou l'autre dame présente à danser !!

Lucques et Pise (le 7 juin)

Une boucle de 167 kilomètres : je vois la moue des gros rouleurs d'ici.
Quand vous mettez deux villes de ce calibre touristique au programme, il faut faire des concessions, à défaut de quoi, ça devient un marathon et pas un "rallye touristique" !!
Voici l'album photos du jour, riche de 57 images, pieuses ou pas !


Si vous avez feuilleté l'album, vous aurez remarqué d'emblée que l'épisode du "tablier, cornet deux boules" s'est déroulé ce soir-là et non pas la veille comme raconté. Voilà que je fais également dans le récit d'anticipation, ah ah ah !!!


Bon, déjà, mon Tripy II n'a pas prétendu afficher le moindre pictogramme. Paul m'a donc prêté le sien.
Ensuite, les amis m'ont attendu longtemps, car je suis de ceux qui mettent un temps bête à démarrer la journée.

 

Je pensais dès lors qu'ils me laisseraient l'initiative de partir le premier mais Jacques voyait les choses différemment. Tellement différemment d'ailleurs qu'au sortir du parking de l'hôtel, alors que les GPS indiquaient de prendre à droite, il est parti à gauche. J'ai klaxonné et suis parti à droite, suivi par les autres. Il s'est peut-être trompé en chargeant le r-b, rien n'est impossible avec le fantasque ami Jacques ...


On est arrivé au Parc/Musée Pinocchio à Capannori après une quinzaine de kilomètres et on s'est limité à prendre une photo de l'énorme marionnette plantée à droite de la route.
Un peu plus loin, on est passé sous les "portes" de Lucca où nous avons soigneusement rangé les motos avant de nous lancer dans la visite de la ville. Nous avons appris plus tard que quelques participants au voyage ont été verbalisés pour stationnement sauvage. Ils discutent sans doute encore aujourd'hui de savoir s'il faut ou non payer l'amende. S'ils veulent pouvoir encore retourner en Italie sans finir dans les oubliettes des cachots, je leur conseille vivement de s'exécuter ;-)


On est arrivé sur la "Piazza dell'anfiteatro" et on s'est installé à la terrasse de "La Grotta". 


Y a des mauvais esprits qui, voyant arriver la serveuse, potelée mais mignonne mais ... potelée, l'on surnommée "Gros Tas" : paaaaaaaaaaaaaaas charitable du tout, voire d'une goujaterie sans nom ! Autre détail croustillant ? A un moment, Gull a eu un besoin pressant. Il a dû demander la clé des toilettes qu'il a eu du mal à ouvrir et ... une fois dedans, il ne savait plus en sortir. Il y a des mauvais esprits, les mêmes que tout à l'heure ^^, qui ne le voyant pas s'en sortir, ont proposé qu'on l'y laisse : paaaaaaaaaaaas charitable du tout de laisser ainsi un copain dans la merde, nan ?? Devinez qui c'est qui s'est levé de sa chaise, alors qu'il y était si bien pour libérer son ami dans le besoin ??? Bibi, bien entendu !!


On s'est ensuite dirigé comme on a pu dans les rues étroites de la ville. On a vu le Duomo di San Martino, la tour Guinigi avec ses arbres au sommet. Pour expliquer la hauteur de ces nombreuses tours érigées en ville, celle-ci se justifierait par la fabrication d'étoffes à une époque où plus le morceau était long plus il avait de valeur, ceci expliquant cela ...
J'avoue que ça ne m'a convainc qu'à moitié mais je n'ai pas envie de contrôler la véracité de cette assertion dithyrambique (?).
Au moment de quitter les lieux, on s'est un peu éparpillés et j'ai finalement repris la route avec Jean-Marc W.


Après quelques kilomètres, il a profité d'un arrêt dans le trafic pour me signaler que mon top-case bougeait beaucoup et, au détour d'un rond-point, il a repéré un "Brico" et m'a fait signe de le suivre. J'ai acheté une sangle (5,90 € à 12h46 précisément) et on a essayé, comme on a pu, de fixer la platine plastique qui supporte le top-case, à l'alu-rack fixé au porte-paquet de la Tiger. Faut dire que suite au léger accrochage de l'avant-veille, on avait remarqué qu'une des trois vis qui fixait la platine au rack était cassée.
Voilà donc la Tiger affublée d'un Tripy jaune et d'une sangle vert fluo : une moto si classieuse à l'origine, une moto de clown maintenant, plus à l'image de son propriétaire diront certains ;-)
Ce passage par le Brico et le ... bricolage qui s'ensuivit nous fit perdre pas mal de temps et c'est à la limite de l'inquiétude, avec un "Qu'est-ce que vous avez foutu ?" que Paul nous a vu arriver, au WP 43 du road-book, sur la SS12, au ristorante-pizzeria-gelateria "Da nonno Mariano", à San Lorenzo a Vaccoli.


Nous nous sommes joints à la table de Paul, Gilles, Virginie B. et Didier. J'ai demandé à ce dernier ce qu'il avait dans son assiette et j'ai pris comme lui, des tripes !! J'aime bien les tripes et tous les abats en général, pour peu que l'assaisonnement suive, voyez ?
Une Moretti 660 ml, un café et 12.705 mètres plus tard, on arrivait à Pise.
Petit cafouillage pour trouver à se garer dans une rue perpendiculaire.

 

Des marchands de breloques, plus utiles les unes que les autres, arpentaient les lieux et vous faisaient de grands signes pour vous indiquer des emplacements libres. Moyennant une thune ou un achat négocié, ils vous garantissaient une surveillance rapprochée de votre véhicule. A vous de voir car ce n'est pas moi qui vous mettrai en garde contre ces pratiques qui ne font de mal à personne !


Pise !!

Sa tour penchée, son baptistère Saint-Jean et puis ... c'est tout, enfin, pour ce qu'on en sait et ce qu'on nous donne à voir ...

Après, sans doute, en déambulant dans ses rues, peut-être y découvre-t-on d'autres joyaux, mais, aussi loin qu'on soit concerné, c'est tout ce qu'on en a vu. Faut avouer que c'est beau et qu'une visite intérieure de l'un comme l'autre des édifices s'impose plus que probablement mais on n'avait matériellement pas le temps !!
D'ailleurs, on est repartis fissa, Jean-Marc, Paul et moi jusqu'à atteindre "Marina di Pisa", 12 bornes plus loin où le spectacle d'une mer particulièrement agitée s'offrit à nous.

On s'est installé, face à la mer, à la terrasse du bistro "Il barrino" où j'ai offert la tournée générale faite de ... 3 bouteilles d'eau pétillante !

Pierre et Elisabeth avaient planté la tente béquille latérale de leur Explorer 1200 un peu plus loin et on s'est retrouvé un moment pour tailler une bavette !

Ils sont restés là pendant que Jean-Marc et Paul décidaient de rentrer par les voies rapides. Je me suis donc retrouvé seul pour faire le reste du road-book qui longeait d'abord la mer pendant quelques kilomètres avant de traverser un grand zoning industriel dans la périphérie de Livourne et se terminer par un très beau parcours à l'intérieur des terres, traversant Collesalvetti, Casciana Terme Lari, Ponsacco, Pontedera, Calcinaia, Bientina, Castelfranco di Sotto et Chiesina Uzzanese où j'ai fait le plein.


Petit paragraphe au sujet des stations-services en Italie.

Pas toujours simple de s'approvisionner en essence dans ce pays européen ! Déjà, dans une même station, il y a parfois des pompes où l'on vous sert et d'autres où vous devez vous servir vous même.

Pour un étranger, ce n'est pas toujours facile de faire le distinguo avec des "Service + (piu) " ou pas. Cet écueil franchi, reste à payer et là, une fois sur deux au moins, nos cartes MasterCard ou Visa ne passent pas. Il est aussi parfois possible de glisser des billets dans les pompes mais pour peu qu'ils soient froissés, ça ne passe pas.
Il m'est arrivé une fois de mettre dix euros dans le juke-box et, suite à une erreur de compréhension, qu'il profite à celui qui a fait le plein après moi : heureusement qu'il s'agissait de Jean-Marc et qu'il m'a remboursé sinon j'étais de la revue !
Franchement, peuvent mieux faire nos amis italiens à ce niveau surtout que les carburants y sont à un prix exorbitant en plus, parmi les plus élevés d'Europe !!


J'ai continué sur Ponte Buggianese, Massa è Cozzile et suis arrivé vers 19 heures à l'hôtel.
Petit cocktail autour de la piscine, comme d'habitude et repas du soir avec l'épisode tablier déjà "évoqué" dans la note précédente. Excellente cuisine encore une fois avec, en entrée, des pâtes aux fruits de mer riches ... en animaux marins avec une sauce à lécher l'assiette si on n'était pas en société ;-)
Vu qu'on changeait d'hôtel le lendemain, lorsqu'on a regagné nos chambres, on a rassemblé nos affaires plutôt que de le faire à la hâte le lendemain matin.


Vu le poids embarqué de mon top-case (pas loin de 16 kilos me semble-t-il), j'avais déjà prévenu Paul que je le mettrais sans doute dans la camionnette, car je craignais que les supports ne résistent pas aux contraintes provoquées par l'état du revêtement des routes.


Oui, étonnamment penseront certains, ce n'était pas le billard qu'on aurait pu espérer. Non qu'elles fussent criblées de nids-de-poule comme dans notre pauvre et plat pays qui est probablement aussi le tien, cher lecteur, mais, comment dire, le revêtement n'était pas parfait, laissant des dénivellements, des ondulations, des saignées obliques, voyez, de sorte qu'il valait mieux être prudent et ne pas ouvrir en grand !!


Une petite anecdote plus ou moins à ce propos. Je ne sais pas si ça s'est produit ce jour là mais peu importe, n'est-ce pas ?
J'arrive le premier sur des travaux en cours avec un feu en bord de route qui autorise une circulation alternée. Le feu passe au vert. Du côté gauche on a une belle bande de circulation au macadam noir de geais et, du côté droit, une bande en terre battue qui n'invite pas à s'y engager. Vous faites quoi vous ? Comme moi, vous empruntez la bande de gauche, non ?

 Le truc c'est qu'arrivé au bout, il y a des ouvriers qui travaillent et qui vous gueulent dessus en gesticulant : en fait, le macadam était tout frais et ... on a tous roulé dessus, moi, mes compagnons de route et les quelques voitures qui faisaient la file au départ. Ce n'est qu'après coup que j'ai compris la méprise. En même temps, c'était très mal signalisé et je pense qu'on aurait tous fait pareil ! Il y a donc une route avec les empreintes de mes Continental Trail Attack quelque part en Toscane, comme il y a celles des paluches de quelques stars à Hollywood ;-))


Bon, c'est pas tout ça, demain "Jour 6", courte étape de liaison (149 km) entre Montecatini et Poggiobonsi avec quelques visites au programme : Vinci, village natal de Leonardo, Voltera, jolie ville piétonne et San Gimignano, joyau de la Toscane !

Montecatini > Poggibonsi (8 juin)

Et si on commençait par l'album photos histoire de d'emblée planter le décor, mmmhhh ?
On a traversé quelques villages, dont Pieve a Nievole, Monsummano Terme, Larciano, Lamporecchio, non moins d'une trentaine de way-points sur les 32 kilomètres qui nous séparaient ... DA VINCI , ville natale du célèbre Leonardo, non, pas celui qui a sombré anonymement avec le Titanic, l'autre !!
Si l'un peut être considéré comme un grand acteur contemporain, l'autre qui vécut entre 1452 et 1519
, est un sacré cumulard, puisqu'il était peintre, sculpteur, homme d'esprit universel, artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain : un touche-à-tout de génie.
La ville toute entière lui est consacrée et, si je ne m'abuse, le forfait de ... € comprenait la visite de 2 musées et de sa maison natale, le tout disséminé sur quelques kilomètres. On s'est longtemps attardés au Musée Leonardiano, Palazzina Uzielli où était concentré l'essentiel de ses travaux et des nombreuses et ingénieuses machines qu'il a inventées et esquissées.
J'hésite à souligner l'incrédulité de Gull face à ce qu'il n'a pas hésité à qualifier d'élucubrations d'un vieil illuminé.
Ce ne sont pas les termes exacts qu'il a employés mais, ce qui est sûr, c'est que les propos qu'il a tenus n'étaient pas du tout, mais alors pas du tout, dithyrambiques à l'égard du vieil homme !! Il estimait, peut-être à juste titre pour certaines machines, qu'elles n'étaient pas du tout réalistes et/ou réalisables ...
N'ayant jamais été très doué en "Meccano" je ne jugerai pas et me contenterai d'une petite anecdote anodine mais, euh, sympathique.
Je me trouvais à côté de l'espèce de sorte de scaphandre imaginé par le Grand Génie (GéGé pour les intimes) que je comparai à "Elephant man", le scaphandre pas Leonardo (!), en ajoutant des grimaces évocatrices de ce pauvre hère difforme et injustement rejeté (nan, ce n'est pas de moi dont il est question ici !). Il y avait là deux gamines qui se mirent d'abord à pouffer puis à rire franchement. Elles parlaient parfaitement le français et étaient d'origine antillaise. Et me voilà parti avec un vieux truc chanté par la Compagnie Créole :
Ba moin en tibo
Deux tibo, trois tibo doudou
Ba moin en tibo
Deux tibo, trois tibo d'amou
Ba moin en tibo
Deux tibo, trois tibo,
Ba moin tout ça ou lé
Pou soulagé cœu moin.

Elles connaissaient pas les gamines, normal, ça remonte au siècle dernier !! En plus, j'ai bredouillé les paroles car le "Ba moin" est devenu "Donne-moi", voyez ? Ouais, bon, j'aurais mieux fait de ne pas évoquer cet épisode d'une haute portée culturelle qui n'aura échappé à aucun mélomane averti !!
Tiens, je ne sais plus qui m'a posé la question, lors du voyage, de savoir comment on disait "Gilet de sauvetage" en créole haïtien ... Et bien, si on demande à notre père à tous, après Dieu bien entendu, j'ai nommé Google, ça se dit :"Vès pou pwoteje lavi" : vous y croyez vous ? En même temps, plus clair que ça tu meurs, surtout si t'as pas le gilet et que tu te trouves sur le Titanic ... On y revient !!
 

On s'est attablés à la terrasse du bistrot juste à la sortie du musée et j'ai pris un "americano" qui est en fait un café allongé : c'est comme ça qu'il faut demander un café en Italie si on ne veut pas un dé à coudre avec un fond de marc dedans !


Au moment de repartir, ma TIGER était littéralement coincée entre deux autres motos. Il y avait juste une vingtaine de centimètres de chaque côté, voyez ? J'étais déjà en train de maudire tous les motards italiens sur trois générations au moins et puis j'ai vu les plaques des deux deux roues (nan, ça n'en fait pas des quatre roues, pfff !!) : des allemands figurez-vous, un en Ducati et l'autre en BMW Funduro ! J'ai réussi à me glisser agilement (^^) entre les brêles et à m'extirper de ce traquenard sans l'aide de quiconque, en faisant toutefois pivoter l'allemande sur sa béquille centrale.
A noter, dans ce même ordre d'idée, que les emplacements de parkings réservés aux deux roues en Italie sont très très étroits et on se demande comment ils arrivent à se ranger ainsi, quasi les uns contre les autres.

Certes, un scooter, on monte dessus et avec un bon coup de rein on le descend de sa béquille centrale mais tout de même ...
On a ensuite roulé une quarantaine de kilomètres en cherchant un endroit sympa pour becqueter et on est arrivé à MONTAIONE devant le restaurant "Il caminetto" (qui signifie "Le petit feu ouvert" ou "La cheminée" ) à côté duquel il y avait un parking ombragé où nous avons laissé les motos.

Quelques autres motards nous ont rejoints ainsi que Patrick et Nathalie qui faisaient le voyage en Mercedes Classe E, la faute au nerf sciatique de Nat' qui s'est rappelé à son bon souvenir quelques jours avant de prendre le départ du périple. C'était l'annulation pure et simple ou la Mercedes : ils ont fait le bon choix madame, bon choix mademoiselle, bon choix monsieur ;-)


Comme l'endroit semblait à priori fermé, j'ai d'abord poussé la porte en gardant le casque sur la tête, ce qui n'eut pas l'heur de plaire au tenancier qui me le fit remarquer deux fois plutôt qu'une mais sans rancune ;-)
En attendant notre commande, à l'instar de Jean-Marc notamment, on a mangé du pain arrosé d'huile d'olive et parsemé d'un peu de sel : il n'en faut parfois pas plus pour atteindre le 7ème ciel, surtout à nos âges ^^
J'y ai mangé un excellent (petit) plat de calamars frits ... sans aucun accompagnement : une feuille de salade et deux tomates cerises par exemple auraient été les bienvenues mais bon, l'essentiel y était ! Au moment de payer, tout le monde y est allé de ses petits calculs tout en posant de gros billets sur la table. Finalement, je retiens deux, je reporte un, je demande de la monnaie sur 50 € et ... le compte est bon !
On repart sur les SP 75, SP 4 et SP 15 en traversant Spillocchi, Boscotondo, Montigroso, droite vers Vicarello, Montebradoni jusqu'à arriver à VOLTERRA, jolie ville piétonne qui mérite l'arrêt, surtout si la chaleur est au rendez-vous ! Ruelles étroites typiques ombragées, terrasse et grand parking moto au bord d'un superbe panorama, dixit le dossier de présentation fort de 14 pages, riches en photos, encore bravo à l'organisateur !!.
Pour ce qui était du parking, il était vaste mais ... interdit aux deux roues alors que celui d'en face était réservé aux riverains.
On a pas mal tergiversé devant la machine à sous et finalement, perso, j'ai mis 1 € dans le bastringue puis, à l'aide d'un bout de tape, j'ai collé le ticket (valable 1/2 heure) sur le Tripy.
Dans la ville, sur l'insistance de Didier, je suis allé trouver un "carabiniero" qui était de faction devant le commissariat, pour lui poser la question.

Le gars a souri quand je lui ai dit qu'on avait pris des tickets (!) en ajoutant que ça ne le concernait pas mais qu'on ne risquait pas grand chose. Dans le cas contraire, lui dis-je, on vient vous trouver alors ? Il a souri à nouveau et en regardant l'heure a dit : "Vous êtes trop nombreux (genre, on lui faisait peur ?!?) et de toute façon ma journée est terminée ..."
VOLTERRA : ses ruelles étroites, sa Piazza et son Palazzo dei Priori, son baptistère, son "duomo è campanile", sa via Bonparenti, ses maisons-tours ... Classique finalement mais toujours agréable à arpenter !
Il ne restait plus que SAN GIMIGNANO au programme du jour et nous y étions un peu avant 18 heures.
Après Vinci et Volterra, on a fait de San Gimignano une formalité : un gelato au départ de l'artère centrale, un aller retour dans cette même allée, un second "gelato" pour J-M pour goûter la soit-disant meilleure glace du monde, un arrêt à la terrasse d'un café et un retour aux motos après deux ou trois photos ...
Allez, on rentre !! On a loupé, sans vraiment le faire exprès, l'invitation lancée par le Tripy de s'arrêter pour le dernier à "La marronaia, Sosta alle Colonne".

Je viens de faire un petit détour sur le site de "Tripadvisor", on est passé à côté de quelque chose mais bon, on ne peut pas tout avoir, le beurre, l'argent du beurre, le sourire de la crémière et le Chianti de la Marronaia !
18 bornes plus tard on atteignait l'hôtel : pas de parking souterrain, juste un parking au bas de l'hôtel AMBASSADOR de Poggibonsi où se mélangeaient les voitures et les motos.

Encore une réceptionniste qui a salué la qualité de mon italien ... et moi de raconter (toujours) la même histoire de parents issus de régions différentes, aux patois aux antipodes l'un de l'autre, qui se sont rencontrés en Belgique, etc, etc


Chambre 508 au 5ème étage avec un ascenseur déjà récalcitrant ...
Gull nous avait prévenus : finie la "Dolce Vita", le bar cosy au bord de la piscine, la salle de restaurant aux belles tables rondes, la convivialité, bonjour les tickets de rationnement (?), les bruits, la cantine ...


Oui, il nous avait aussi prévenu du fait que la salle de restaurant, située au sous-sol était extrêmement bruyante.

Comme pour aggraver son cas, l'hôtel recevait une ribambelle d'enfants "di espressione francese" comme dirait François (le Pape, pas le pote de route !).

J'ai là aussi le souvenir d'une anecdote cocasse qui s'est passée dans l'ascenseur qui montait au 5ème. J'étais avec Alain et une gamine qui faisait partie de la ribambelle en question.

Je ne sais pas comment c'est venu mais la gamine a cru qu'Alain était toubib et elle a dit qu'une de ses copines avaient des problèmes aux yeux, genre allergie voyez. Vous savez ce que l'ami Alain lui a conseillé : "Une bonne petite baffe et ça ira mieux !"

J'ai moi-même été surpris par la répartie du "toubib imaginaire" et, dans ma charité chrétienne, j'ai rassuré la fillette en disant que, d'une part il n'était pas docteur et que, d'autre part, j'en parlerais au médecin qui nous accompagnait car, si je ne m'abuse, dans la quarantaine de participants, il y en a bien un, n'est-ce pas ? Il DEVRAIT en tout cas, car avec tous les petits vieux qui font le gros des troupes du club EuropaMoto, ce serait la moindre des précautions, non ?

Avec un défibrillateur et un kinésithérapeute !
Cela dit, entre charentaises, s'il y en a effectivement un, il aurait tort de le faire savoir. J'ai en effet le souvenir de notre voyage en Écosse (en autocar celui-là) avec Ma Josée et tout un groupe dans lequel il y avait un médecin à la retraite. Et bien, sachez que, régulièrement, on le prenait à partie pour ... bénéficier d'une consultation gratuite, voyez le genre ??

En fait, il ne reste pas grand chose à dire si ce n'est que, le soir, on passait par le bar pour prendre l'apéro, certains s'installant en cercle devant celui-ci, tels des piliers, alors que d'autres prenaient leurs boissons et allaient à la terrasse couverte qui jouxtait le parking.

En face il y avait un "dog wash" que certains ont considéré comme une idée extraordinaire à importer chez nous mais, si je ne m'abuse, ça existe déjà ...

 

On est ensuite descendus au -1 et là, effectivement, les conversations allant bon train, le bruit devint rapidement insupportable au point qu'une fois rassasiés on est vite remontés pour finir la soirée là où elle avait commencé, à savoir au bar ou à la terrasse !

J'ai noté qu'on a mangé du "tacchino" (de la dinde) et des haricots ce soir là, en plat principal, l'entrée étant certainement constituée de pâtes et le dessert d'un truc sucré, hé hé !!
Les "tickets de rationnement" dont j'ai parlé c'est juste parce que, à chaque commande qu'on faisait, le serveur prenait un énorme "cahier" dont les feuilles étaient constituées de dizaines de "coupons", vous savez, comme ceux qu'on trouve sur des actions au porteur ou pas, qu'il faut découper pour en obtenir le produit, voyez, et qu'on signait : un moyen incontestable pour porter vos consommations en compte mais relativement archaïque car encombrant et contraignant !


Vu qu'on passait 3 nuits dans cet hôtel, on a vidé les top-cases et autres valises pour ranger nos frusques et autres brols !
Gull a pesté contre l'insuffisance de cintres et est allé s'en plaindre à la réception, non mais !!
Pour le reste et pour le souvenir que j'en ai, la chambre était spacieuse.

Un problème récurrent par contre c'est la différence de calibre de nos prises électriques par rapport aux leurs : nos multiprises ne rentrent pas ou alors en forçant, ce que j'ai fait une fois dans un hôtel mais du coup je me suis retrouvé avec le tout en main lorsque j'ai essayé de l'extraire. Dans un autre, j'ai aussi malmené une porte coulissante d'armoire qui, du coup, restait bloquée ...
Totou riquiqui le Toto mais maousse costo !
Ouais, plutôt maladroit en fait !!
Là-dessus, bonne nuit.
Et toujours ces couettes trop chaudes pour la saison ! A quand un retour aux bons vieux draps et couvertures légères en appoint au cas où, hein ??

 

La boucle autour du Chianti (9 juin)

Allez, on commence par les images ainsi les plus pressés pourront rapidement passer à autre chose :-)


Pour ceux qui veulent "plus", voici le récit du jour, sans supplément !


Petit déjeuner : déjà plus de jambon ou plus de pain ou plus d'assiettes pour ceux qui se pointent à 8 heures dans la salle au sous-sol, avec l'attente qui commence. Un quatre étoiles, ça ???? 

Ouais, bon, faut pas non plus en rajouter, hein ? 

On est en vacances oui ou non peut-être  ?? 

On n'est pas aux pièces non plus au fait !!! 

Ben voilà, tout arrive à qui sait attendre ...
Passé une bonne nuit ? 

Oui, oui, pas de souci si ce n'étaient ces couettes, blabla ...


Et donc, aujourd'hui, on fait le tour du Chianti : espérons que ça ne soit pas un fiasco, oh oh oh ...


Tiens, Didier "La Science" n'est pas de la partie ?
Mon Seigneur est fatigué et a décidé de se reposer. Il dormira entre 10h30 et 14h00. 

Respect pour son âge, pas canonique mais presque : pas sûr que je serai encore en mesure de me taper 4.000 bornes à moto en quelques jours dans plus de deux lustres !!


Cela dit, une boucle de 164 bornes avec de nombreux arrêts prévus, ça ne devait pas être la mer à boire et on n'allait pas déguster ! Ben si justement ... Mais j'y reviens, j'y reviens !!


Premier arrêt après 20 kilomètres à peine afin de fixer le paysage, fait de vallons, de vallées, de collines, d'adrets, d'ubacs et partout, partout des vignes : une terre qui chante dès le matin, comme la femme ou l'homme heureux dans la salle-de-bains !
Sympa l'image, n'est-elle pas ?

 

24 kilomètres plus loin, on emprunte la route du vin, la "Strada del vino".

 

On passe par Castelnuovo Berardenga puis on embraye sur un "chemin non revêtu" qui nous mène tout droit (?) vers le Château de Brolio.

On se place à l'endroit précis marqué par quelques pierres superposées ... posées là par Super Pierre himself lors de la reco et on essaye de prendre la même photo que celle qui se trouve à la page 395 du Guide Vert de Michelin !! (Tiens, y avait un concours de photos ? Maiiiiis non !)


On continue avec prudence (j'aime pas les chemins non revêtus, tu saisis !) et on arrive au château suivant, celui de Meleto ou je me fais engueuler parce que j'ai l'audace de faire demi-tour sur un bout asphalté qui n'est pas prévu pour supporter le point d'une moto ! Vous arrivez seulement à concevoir un truc pareil, vous ? Comment est-ce possible ?? Bon, je n'ai pas épilogué, j'ai fait celui qui ne comprend pas l'italien et me suis garé un peu plus loin, sur la terre battue ... en brèche ;-)


Direction la salle de dégustation ou j'ai d'abord hésité et puis, pour faire compagnie à Gull, j'ai choisi la dégustation des vins modernes, parce que je vis avec mon temps moi monsieur !
Pour 4 € je m'attendais à quelque chose de léger et vite expédié mais ce fut tout le contraire.
D'une part, cela a duré une éternité avec à chaque fois une explication détaillée du produit proposé à la dégustation et, d'autre part, chaque verre de vin faisait largement 60 ml. Je ne sais plus si j'ai préféré le bianco, le rosato ou le rosso mais ils étaient tous trois bien dosés, servis à bonne température et très agréables au palais. On a eu droit à quelques quignons de pain nappés d'huile d'olive et lorsque Jacques et Solange nous ont rejoints, on a redemandé du pain. On était arrivés là avec Xavier, Raphaël, Philippe, Jean-Marc D. et W. et d'autres encore et au final, on est repartis après tout le monde, Pierre et moi. En repartant j'étais un peu plus optimiste dans mes déplacements et pour un peu je me retapais le chemin non revêtu, juste pour le fun en restant debout sur les cale-pieds ;-)))


On a marqué l'arrêt quelques minutes à Badia al Coltibuono, le temps de tirer un ou deux clichés.


Après ça, on a fait le plein (logique !) d'abord des destriers en s'arrêtant à la station AGIP à Radda in Chianti (20.50 € de Super) et ensuite des chevaliers au restaurant "Bar-Ucci", Piazza della Torre, 9 à 53017 Volpaia-Radda in Chianti dont voici le site : http://www.bar-ucci.it.


S'il vaut pour sa cuisine, l'endroit vaut aussi pour sa patronne, une femme de tête assurément.
Au moment de prendre notre commande, elle s'est installée à notre table et, vu sa corpulence, elle n'a pas hésité à pousser le frêle Jean-Marc d'un coup de hanche dont il se souvient encore.
Elle parlait, haut et clair, avec un accent qui m'a rappelé celui de la région lombarde, mais en plus compréhensible.
Ouais car l'accent de Brescia c'est quelque chose : imaginez de l'italien mais auquel vous ôtez quelques consommes (les "s", les "c", les "ch") que vous remplacez par des "h" aspirés en rajoutant par contre des diphtongues ou des voyelles composées, c'est vous qui voyez, du genre "in", "on", "en", "eu" qui n'existent PAS en italien et vous obtenez un charabia que même les hackers qui sévissent pour le moment dans le monde entier n'arriveraient pas à décrypter !!
On était trop bien : on a pris un "primo" déjà trop copieux, puis "un secondo" pour nous achever ! Encore une fois, simple mais succulent, merci Seigneur et surtout merci Paola BARUCCI !!
Paul s'est joint à nous au moment du café alors qu'entretemps l'addition était tombée. Une fois l'argent rassemblé, lorsque je suis allé payer, j'ai signalé la chose et Paola m'a dit "Va bene cosi, ve lo offro per l'onesta !!"
Comme quoi, on gagne parfois à être honnête : il faudrait le susurrer à l'oreille de quelques uns de nos élus ...

Après la longue dégustation et la copieuse ripaille, j'avoue que j'ai zappé tout le reste.


Je ne me suis pas arrêté à Greve, sa place triangulaire et son immense boucherie-charcuterie près d'un ancien camion italien.
Je ne me suis pas arrêté à l'abbaye de Badia a Passignano.
Je ne me suis pas arrêté non plus aux caves Antinori où, parait-il, on venait vous chercher en navette de luxe pour vous mener au "magnifique bâtiment contemporain" pour la visite et ... la dégustation : j'ai déjà donné, merci !!
Pas arrêté enfin dans le tout petit et charmant village de Montefioralle où se trouverait la maison natale d'Amerigo VESPUCCI
, autre navigateur au long cours à l'instar de son voisin Christophe Colomb.  Le perron est identifié par la guêpe ("vespa") et le V, signe distinctif de la famille Vespucci.


Petite digression au sujet des espèces de triporteurs qui sillonnent encore les ruelles italiennes. Quelqu'un me demandait comme s'appelaient ces petits engins, au dessous de vespa pour l'avant surmonté d'une cabine fermée et équipés, à l'arrière, de deux roues (motrices) surmontées d'une benne, voire d'un espace fermé. Un jour je me suis quasi jeté sous les roues d'un de ces engins pour questionner son conducteur-pilote. Le gars m'a balancé que c'était un "APE 50 de Piaggio".
A ce stade, on est tous restés sur notre faim car on s'attendait à autre chose.
Cela étant dit, il faut savoir que si "Vespa" signifie "Guêpe", le mot "Ape", prononcé "A paix" signifie ... roulement de tambours ... "Abeille", mais oui !! 

Génial non : sachant que ces engins sont de véritables utilitaires il n'y a qu'une métaphore à saisir, l'abeille étant une ouvrière hors pair, voyez ? La Vespa pour le loisir et l'Ape pour le travail : malins ces italiens !!


Et donc, pendant que Didier dormait, que Jacques et Solange étaient retournés voir San Gimigniano, que François était rentré à l'hôtel depuis belle lurette pour y laver et sécher son linge de corps, Jean-Marc et moi, nous avons tracé entre le "Bar-Ucci" jusqu'à l'hôtel Ambassador sans plus tortiller, en mettant gros gazzzzzzzzzzzzzzzzzzzz ;-)

Bar et apéro en terrasse et repas en compagnie d'Hanneke et Guy qui nous ont raconté leur expérience nippone. 

En fait, après un échange d'étudiants entre leur fille et une jeune japonaise, ils ont été invités par cette famille sur l'île du soleil levant, famille avec laquelle ils ont vécu une semaine environ.

Il faut l'entendre pour le croire : ces gens sont perclus d'us et coutumes ancestraux et stricts et, alors qu'on imagine ce peuple à la pointe (voire au-delà) en matière de progrès, la femme n'y tient qu'un rôle effacé et est à mille lieues d'obtenir l'égalité à laquelle elle a droit. On parle souvent de l'Arabie Saoudite mais force est de reconnaître qu'il y a du chemin à parcourir là aussi : I-N-C-R-O-Y-A-B-L-E. Le roman d'Amélie Nothomb, Stupeur et tremblement n'est pas du tout une caricature en définitive !!


Ce soir-là, à table toujours, François et Gull ont fait tourner des bouteilles de vins qu'ils avaient achetées avec leurs propres deniers : un grand merci à eux deux pour cette charmante attention qu'on doit juste ... à leur générosité !
Belle ambiance prolongée au bar, puis en terrasse. Paul s'est démené pour choper une chaîne radio et la diffuser via son haut-parleur, le tout avec l'assistance de la jeune roumaine qui servait au bar.
Finalement il a réussi à nous passer le même morceau, trois ou quatre fois : un truc en ... espagnol dans lequel il était question de "Pasito par ci" et de "Pasito par là" ! Cela a suffi pour que Gull soit repris par ses démons et qu'il nous commence une espèce de danse du ventre mélangée avec du "pole dance" dont il a le secret.
Puis Paul Ghetta, c'est comme ça que certains l'ont surnommé ce soir-là, a chargé une play-list qui a débuté avec "Voyage, voyage" de Desireless, puis "Il est libre Max", avec un petit concours à la clé pour trouver le chanteur, concours que j'ai gagné, puis "Les Géants de papiers" de Jean-Jacques Lafon (??) puis la scie du couple mythique, mi-raisin, Peter et Sloane , "Besoin de rien, besoin de rien", voyez ??
Ouais, ben, besoin d'un petit digestif, genre Fernet-Branca, puis une petite ligne de bicarbonate de soude et puis Dodo !!!!

 

Deux boucles au choix (10 juin)

Des fois je me demande si quelques photos ne pourraient pas suffire à faire NOTRE bonheur ...
Mais, réflexion faite, en ce qui me concerne en tout cas, faire un voyage sans le raconter, c'est me priver de quelque chose d'important : le plaisir d'écrire et de partager ma vision des choses. Et ce n'est pas, comme certains le disent, pour vous raconter ma vie, en long, en large et en travers.
Sachez juste toutefois que mes parents sont d'une région différente d'Italie, qu'étant donné leurs patois différents, ils ont été obligés de communiquer  dans un Algemeene Beschaafd Italien, etc, blabla, etc, blabla ...


Je crois que c'est ce matin-là que les 2 machines à café ne débitaient que de l'eau légèrement brunâtre et il a fallu une plombe, et pas un plombier n'est-ce pas, pour que les préposés s'aperçoivent qu'il fallait juste ajouter des grains ! En attendant, on poussait la porte des cuisines et une aimable serveuse préparait tasse après tasse ...
Pour le reste, pas trop à se plaindre du petit-déjeuner, il y avait notamment quelques fruits frais, ce qui change de ces macédoines plus ou moins artisanales qui baignent dans un jus plus ou moins sirupeux ...


On avait donc le choix entre deux boucles de longueurs différentes, la courte qui se concentrait sur Sienne et la longue qui poussait jusqu'à Arezzo, l'une longue (?) de 127 kilomètres et l'autre de 209 : on n'a pas tortillé, on est des gros rouleurs oui ou merde !!
Ce matin-là, c'est le Tripy de Jean-Michel, le compagnon de chambrée de François, qui refusait tout service et de nous demander s'il pouvait se joindre à nous.


Après 14 bornes tout au plus, on est arrivé à Monteriggioni, son château et ses remparts. Si nous nous sommes garés dans le parking en contrebas, Pierre et Alain notamment, avaient franchi le porche et s'étaient postés sur la place de laquelle on a fait le tour en prenant quelques photos ainsi qu'en admirant le panorama tout autour.
Au moment de repartir, on a perdu Jean-Michel. Sa moto était toujours sur le parking mais, lui, pas ... Comme j'étais posté plus haut, lorsque j'ai vu redémarrer François, j'ai cru qu'on pouvait y aller ! Sans lui finalement mais, je vous rassure tout de suite, on l'a retrouvé le soir à l'hôtel, du moins si je me souviens bien ;-)
Entre Monteriggioni et Arezzo, c'est François qui a mené le trio qu'on formait avec Jean-Marc. C'est reposant de rouler deuxième parfois. On a traversé Fornacelle, Colonna di Grillo et ses champs de coquelicots, puis Monte San Savino jusqu'à arriver à Arezzo.


A l'entrée de la ville, on est tombé sur les motos de Jacques et de Didier. Les places étaient comptées mais un gars fort serviable sortit la tête de la boutique juste à côté pour nous signaler en français qu'il n'y avait aucun problème à se garer là.
Jacques, Solange et Didier avaient réservé des billets via Internet pour voir les fresques de Piero della Francesca exposées dans la Basilique Saint François.
Nous on était là pour voir Linda ROSSI.
Explication : lors de la reco, Gull et Paul avaient mangé une pizza à l'entrée de la ville et avaient sympathisé avec une serveuse, fan absolue de Valentino ROSSI, au point qu'elle a fait tatouer le 46 à un endroit que l'honnêteté et la décence m'interdisent de préciser d'avantage, Votre Sérénité, à savoir la partie postérieure ... du bras ! 

Ce jour-là, le duo comique m'avait envoyé un SMS qui essayait de me faire croire qu'ils avaient rencontré l'ex de ROSSI au Mugello ...
Et donc, on a trouvé la trattoria mais elle ne servait pas à manger le samedi, juste à boire et Linda n'était pas là. En même temps, il n'était que 11h30, 11h45 tout au plus. Du coup on a entrepris d'arpenter la ville à la découverte de ses beautés architecturales.
 
Avant d'aller plus avant (!), je me suis souvenu d'un truc concernant Pierre et Alain qui ont roulé de concert ce jour-là.
Au matin, ils m'avaient demandé de questionner la réceptionniste de l'hôtel afin de savoir s'il y avait des endroits de baignade dans les parages. Par ces chaleurs, il est vrai qu'un coin sympa, en pleine nature, où se baigner aurait été le bienvenu, pour certains en tout cas, qui savent nager par exemple, voyez ?
Apparemment, à part des parcs aquatiques et des piscines publiques, il n'y avait rien. Et ces deux-là sont partis, par monts et par vaux via des chemins de traverses, guidés par leur seule boussole (?), dans les ornières et la caillasse, pour finalement rebrousser chemin et revenir bredouille, les orphelines au sec !

Et, pendant ce temps-là, nous, on traversait Arezzo via une de ses artères principales.
On n'a pas vu la "Piazza Grande" qui a servi de décor à une des scènes du film "La vita è bella" de Roberto BENIGNI, sans doute parce qu'il aurait fallu aller jusqu'au WP 45 du road-book qui zigzaguait dans la ville jusqu'à nous y mener, mais, on n'a par contre pas loupé la Cathédrale San Donato, la Loggia Vasari, l'Église La Pieve ainsi que l'immense esplanade au sommet de la ville et qui surplombe la région tout autour. Il y avait d'innombrables collégiens là-haut qui se livraient à une bataille d'eau : ils étaient tous armés de bouteilles, petites et grandes, qu'ils remplissaient à la fontaine, et qu'ils écrasaient pour asperger leurs adversaires ;-)
Sans doute fêtaient-ils la fin des cours et peut-être des examens : on a questionné la serveuse du restaurant où nous sommes allés manger et elle ne nous a pas donné plus d'explications.


Entre charentaises, au restaurant, si mes acolytes ont pris une salade, Jean-Marc faisant même son marché en demandant qu'on ne lui mette pas de ceci mais plutôt de cela, perso, pas difficile pour un sou, j'ai pris du baccalà (repeat after me !) avec des pommes de terre en salade, des tomates et des câpres qui m'ont bien, mais alors là bien goûté, le tout dans un aquarium de Moretti !!
On est retourné tranquillement aux motos (celles de D et J/S étaient toujours là) et on est reparti en direction de Sienne, à une soixantaine de kilomètres d'Arezzo, en empruntant la SS438 à partir de Poggio Pinci.

C'est sans doute vrai que, comme le signale le descriptif du voyage, c'est la plus belle et la plus typique route de Toscane : on est tenté de s'arrêter à tout bout de champ pour fixer la beauté des paysages qui s'offrent à nos yeux, sans compter que, si le revêtement reste imparfait, les belles courbes qui découpent le paysage, ne gâchent rien à l'affaire !!

On ne s'est arrêté qu'une fois, à la vue d'un petit point d'eau d'ailleurs, chose rare dans les environs.


On est arrivé à Sienne vers 15 heures 30 par là.

On s'est posté au milieu d'autres engins à deux roues de tous poils, sur un trottoir, non loin d'un poste de carabinieri si j'ai bonne mémoire et, d'un signe de la tête, un de ceux-ci m'a fait comprendre qu'il n'y avait aucun problème à stationner là.


Sienne ! Encore une ville qui laisse pantois d'admiration devant ses richesses patrimoniales, le Duomo et la Piazza del Campo en étant les plus connus.
C'est demain justement qu'a lieu le "Palio", la célèbre course de chevaux qui se déroule sur cette immense place.
Nous on a fait la course au "gelato" ce samedi-là et le plus rapide à le terminer fut François !! Il en avait le droit divin vu que c'était lui qui régalait :-)

On a continué dans Sienne jusqu'au Duomo puis on est revenu par d'autres ruelles toutes aussi empreintes de caractère avec, à chaque croisement, un émerveillement : ok, ok, j'en rajoute mais c'est l'Office du Tourisme qui me paie, vous saviez pas ??


On essayait tout doucement de s'orienter pour retrouver les motos et, fort heureusement, François a un septième sens pour ces choses-là.

Faut savoir qu'au hasard des ruelles, on avait retrouvé Paul qui curieusement était seul à ce moment-là et qui, aidé par son smartphone nous conseillait de le suivre car il avait garé la camionnette tout près d'un tas de motos. Le truc, c'est que dans le tas en question, les nôtres n'y étaient pas et ça, François en était certain.
Et de fait, le flair aux aguets, il a abandonné Paul et nous a recommandé de le suivre. Trois ou quatre croisements plus loin on y était et pas mécontents d'y être ;-) car, sans lui, on serait probablement encore en train de les chercher aujourd'hui, Jean-Marc et moi !


C'est là qu'on a retrouvé Solange, Jacques et Didier qui arrivaient seulement. Ils nous ont parlé des fresques qu'ils avaient vues à Arezzo en nous signalant qu'ils auraient très bien pu y aller sans réserver tant la foule ne se bousculait pas aux portillons.
Ils nous ont aussi demandé d'avertir Paul qu'ils seraient sans doute en retard pour le repas du soir à l'hôtel.


Nous sommes repartis pour les quelque 30 kilomètres qui nous en séparaient. J'ai remarqué que la chaîne de la Tiger faisait pas mal de bruit... Est-ce possible ? Elle a été tendue juste avant mon départ ...


Ce soir-là, plutôt que d'aller encore m'en jeter un au bar, j'ai fait un petit tour du quartier jusqu'à trouver un distributeur bancaire et lorsque je suis revenu, il était temps de passer à table, au -1, dans le brouhaha, ah ah ah !!
Au menu, outre l'entrée, il y avait une énorme dinde mâle, un dindon donc qui, au dire du père de la directrice de l'hôtel qui était occoupé à le décuper (et vice versa), pesait dans les 15 kilos, soit de quoi nourrir allègrement, goulou goulou, la quarantaine de goulus que nous étions.

Il y avait aussi quelques patates sautées et de bons légumes.

J'ai offert la bouteille de vin, c'est à souligner tellement c'est rare diront certaines mauvaises langues ;-)


Encore une fois, ça s'est terminé en terrasse.

"Un petit dernier ?" Pfff, non merci : demain on quitte l'hôtel pour entreprendre la remontée vers la Belgique et j'aimerais commencer le paquetage, histoire de ne pas me mettre la pression dès le matin, car je ne suis pas trop du matin, okeille ?
Quand j'ai gagné la chambre, Pierre avait justement commencé le tri et le rassemblement de ses effets.
J'en fis autant et il était une fois encore pas loin de minuit quand nous avons éteints les feux !
Comme d'hab, le réveil allait retentir à 7h15 : quand je pense qu'il y en a pour croire qu'on est en vacances ...

Le retour : Poggibonsi > Peschiera (11 juin)

Cette étape qui constituait le premier jour d'un retour prévu en 4 (!) nous voyait passer sur les pieds du Circuit du Mugello.

Voici les photos du jour.

373 kilomètres au programme de ce dimanche 11 juin qui constituait la 1ère étape des 4 qui nous ramenaient en Belgique, un parcours qui nous voyait rejoindre Peschiera (del Garda) au sud du Lac de Garde.
Ce matin-là, les machines à café fonctionnaient mais c'est l'ascenseur qui était aux abonnés absents !
Dans ces cas-là, quand on loge au 5ème il faut bien planifier ses déplacements car entre le petit-déjeuner (au -1 s'il-vous-plaît), le rechargement des mules (on quittait l'hôtel et donc, il fallait tout descendre) et le reste (casque, blouson, gants,Tripy, etc ...), il n'était pas exclu qu'on fasse l'aller-retour 3 ou 4 fois !!


Ce matin-là aussi, vers 7h30 je crois car le réveil venait de sonner, mon attention a été attirée par des bavardages et des rires à l'extérieur.

Je me suis penché à la fenêtre et là j'ai vu un groupe de chinois et de chinoises, ils devaient être une petite dizaine, qui tournaient autour des motos dans le parking, certain(e)s posant à leurs côtés, les autres les photographiant et ainsi de suite.
Ils s'affranchissaient petit à petit d'abord juste en saisissant les guidons et en faisant vroum vroum sans doute (je sais pas comme ça se dit là-bas ^^) puis, j'ai vu une nénette qui grimpait sur une moto, puis une autre sur une GS et là, bien entendu, l'alarme s'est mise à sonner !! S'ensuivirent quelques petits cris de surprise et le groupe de disparaître rapidement :-)


Ce matin-là enfin,
on devait tous faire le plein et comme Alain nous avait dit la veille qu'il avait trouvé une pompe "conviviale et compréhensive", je lui ai demandé de nous y conduire. Et de fait, on a réussi à faire le plein sans trop de difficultés sauf ... François dont aucune carte bancaire ne passait. On a essayé de réutiliser une des nôtres pour le dépanner mais il n'y a rien eu à faire !
Quand je regarde mon ticket, je vois qu'il était 8h56, que j'ai payé 21,31 € pour 15,45 litres à la pompe 6 de la station ENI de Poggibonsi, jusque là, okeille, rien à dire, mais à côté du "Prodotto" il est mis "Diesel" ! De quoi faire peur rétrospectivement, n'est-il pas ? La Tiger accepterait-elle ce carburant lourd sans broncher ??
Rassurez-vous, c'est la pompe qui s'est méprise !! Fichues pompes italiennes !!
François était parti devant, un peu dépité, mais nous l'avons rejoint rapidement et sommes restés sagement derrière car nous le savions à l'affût d'une station-service.
Castellina in Chianti, Radda in Chianti, Greve in Chianti, è tutti Chianti !


À un moment, François s'est arrêté et un gars lui a signalé qu'il fallait continuer sur la droite pour trouver ce qu'il cherchait. Le road-book intimant de continuer tout droit, j'ai fait ce qu'il disait, certain qu'on se retrouverait après.
60 kilomètres plus tard, on est arrivé à Loppiano où se trouve le sanctuaire de Maria Theotokos sur lequel je ne m'étendrai pas sauf à dire que, pour une fois, on avait là une espèce d'église qui fait profil bas, voyez ? Rien d'ostentatoire, une toiture telle une rampe entre ciel et terre, et un endroit qui appelle vraiment au rassemblement, amen !!
Par contre, quitter l'endroit fut un chemin de croix !!


Après quelques enchaînements dans le village, on est arrivé sur une toute petite route, très étroite, qui montait hardiment, avec quelques épingles très serrées qui en ont fait suer plus d'un(e) !


Un peu plus loin, à Palazzolo (WP 25), il y avait un bar où se trouvaient déjà les frères Parys notamment et d'autres encore. A notre arrivée, ils nous ont laissé la place qu'on a prise de bonne grâce. On y a siroté une boisson au calme.
C'est là qu'on a reçu le SMS d'Henri L. qui disait ceci :
"Beau temps au circuit de Catalunya 27 à l'ombre Pedrosa en pole. Rossi en 14eme. Ambiance de ouf. A+"
Didier S., qui n'en rate pas une, a soufflé la réponse suivante à Pierre qui lui a envoyée, je crois :
"29° en Toscane, Alberto en pole, excellente ambiance !!


Puis on est reparti via Casenuove, Rignano sull'Arno, Sant'Ellero, Carbonile, Colognano, Pontassieve, Rosano, Le Case San Romolo, Olmo jusqu'à arriver au way-point 50 (voir vue aérienne ci-dessus) à un autre "sanctuaire", le Circuit du Mugello !!!


Renseignements pris auprès du gars qui était sorti du casque intégral qui lui sert de bureau d'accueil, je décidai de pousser plus loin la visite, uniquement suivi par Pierre V. et Elisabeth, les autres faisant une moue dédaigneuse, continuant de considérer les circuits comme une espèce de sorte de roupie de sansonnet et continuant leur chemin : chacun ses valeurs, indeed !!
Perso, passer devant le Circuit sans pénétrer dans l'enceinte m'a semblé plus qu'un sacrilège : pour peu, j'aurais trempé mes doigts dans un bénitier s'il y en avait eu un !!

On a planté les Tigers dans le parking à l'arrière des paddocks.

On a pris l'ascenseur pour monter au second puis au troisième étage, on a pris la passerelle qui traverse le circuit et on a arpenté les tribunes face au podium. Il y avait un track-day ce dimanche et des amateurs s'évertuaient à jouer les cadors sur cette piste mythique aux courbes dithyrambiques ;-)
Apparemment, pas de limite en terme de décibels : chaque passage nous arrachait les tympans, ou presque. Pour assister aux grands prix, il faut impérativement se protéger les portugaises, même si on est en Italie !!


Avec Pierre et Elisabeth on a décidé de manger là : on a pris des sandwiches (prosciutto, formaggio, bruschetta) et, sur le conseil de la serveuse, on est allé dans une salle annexe, plus au calme.

A un moment, des médecins de piste sont venus manger également, ce qui a donné cette photo en forme de gros, gros clin d'oeil : à gauche Pierre, à droite Elisabeth et, au milieu et de dos, "le doctor" himself !! Comment pouvait-il être là et en Catalogne simultanément : on le sait très doué mais pas d'ubiquité que je sache ...


18 bornes plus tard on montait sur l'autoroute pour un peu moins de 120 kilomètres avec sortie prévue à Reggio.


Deux charentaises à ce stade :
1. juste après le péage, il fallait choisir entre la direction de Bologne ou de Florence, toutes deux vers la droite. N'ayant pas même ouvert une carte jusque là, j'ai pensé qu'il fallait partir sur Florence, le Tripy n'affichant qu'une flèche vers la droite mais, sauf erreur, sans l'indication de la ville à suivre ... Évidemment, j'ai dû attendre 18 interminables kilomètres pour pouvoir m'extirper de ce traquenard et repartir dans la bonne direction après un demi-tour et un burn-out ^^ devant la station de péage ;-)
2. l'ami Jacques n'a, quant à lui, pas payé le moindre Euro pour ses déplacements autoroutiers en Italie. A chaque station, il prenait la bande à l'extrême droite et se faufilait entre la demi-barrière et l'espace qui restait libre. On lui a expliqué en long, en large, en travers, en lui prouvant par A + B qu'il avait tort, en questionnant même les motards italiens, car il était tellement convaincu qu'il arrivait à en faire douter certains, il n'a pas baissé pavillon ce pirate d'eau douce !!!


Une fois sur le droit chemin, j'ai eu beau cravacher, je n'ai jamais rattrapé le couple en Tiger Explorer.
Ce n'est qu'une fois sorti à Reggio et après une quinzaine de kilomètres, au WP 77 à Cadelbosco di Sotto exactement, que je les ai retrouvés en compagnie de Virginie, Didier et Gilles entre autres. Là je me suis goulûment jeté sur une Moretti 660 ml. Ensuite, Jacques et Solange, Didier ainsi que François sont arrivés et on s'est raconté nos derniers faits d'armes.


Si je me suis grossièrement trompé lors du choix entre Bologne et Florence, il y en a d'autres qui se sont aussi engouffrés dans des tunnels où ils n'avaient rien à y faire ... De quoi ne pas se sentir seul en définitive face aux aléas de la route ;-)


Deuxième SMS d'Henri à 14h53 :"1 dov 2 mar 3 ped"
Merci Henri d'avoir ainsi cassé le suspens car, en effet, on ne voulait PAS LE SAVOIR et regarder le GP le soir, tu vois ?

Tu l'as fait exprès ou quoi ??

On a quitté le bar Gemmi autour de 16 heures pour prendre la direction de Brescello
, village qui abrite la célèbre maison communale de Peppone et la non moins célèbre église de Don Camillo, personnages éminemment charismatiques incarnés sur le grand écran par Gino CERVI et FERNANDEL ...

Il est où l'bonheur, il est là !!

Petit village, place ensoleillée, les statues sur pied de Peppone et Don Camillo, l'église proprette et toute bien décorée et colorée à l'intérieur, des gens qui discutent aux tables des cafés et, last but not least, une magnifique Moto Guzzi de 1954, mieux conservée que la plupart d'entre nous, que le gars a accepté de mettre en route, pour me faire plaisir, et faire entendre le pompom du 250cc qui l'animait.


En fait, il y avait justement eu une randonnée le samedi et le dimanche : on apprend ici qu'un "Motoclub Peppone Don Camillo" existe bel et bien et qu'on est tombé pile poil sur la fin d'une rando. 

Certaines personnes m'ont d'ailleurs pris à partie pour me demander si on venait d'aussi loin pour participer à l'événement et moi de préciser qu'il s'agissait d'une pure coïncidence, voyez ?


Une fois encore, je suis reparti de là en décalé et, sauf erreur, j'ai fait seul les quelque 90 kilomètres qui me séparaient de l'hôtel Confine
de Peschiera del Garda.


Dans les halls, une déco que d'aucun pourrait qualifier de "kitsch", avec un bric-à-brac de vieux brols bien restaurés, qu'on aurait pu se croire sur une brocante ou chez Troc International, bien que là, c'est un peu méchant ;-)


Après la douche, j'ai exposé (entre autres) mes chaussettes au balcon, même qu'à un moment, j'ai failli faire la blague de les laisser tomber auquel cas elles auraient fini leur course sur une table où étaient disposés des apéros et des motards autour ...
Pas bonne l'idée, n'est-il pas : j'ai donc laissé tomber ;-)


Pas de Radler à Peschiera mais, à la demande, le barman vous en confectionnait une sur mesure, avec un fond de limonade gazeuse et de la bière pression : mais que ça m'a semblé bon les gars ! Désaltérant, frais et léger et tant pis si je passe pour un béotien aux yeux des puristes qui ne jurent que par des bières artisanales d'abbayes cisterciennes du XIème siècle, suivez mon regard ;-))

Ce soir là, à table, ce fut gargantuesque !

Du risotto, en veux-t en voilà, en veux-tu encore, en revoilà, des pâtes t'en veux plus, en revoilà quand même et puis de la fine "bistecca" avec des "contorni" que tu savais pas où les mettre, t'en veux encore, mais si voyons, et puis ... le dessert, une pâtisserie qui prenait la surface de l'assiette !!


Dans la salle du restaurant il y avait un téléviseur grand écran.

Paul s'était encore une fois mis en tête de regarder la course de Moto GP et, cette fois, il y avait de la demande.

Avec beaucoup de mal, au point qu'on a failli décrocher l'écran du mur, il a réussi à brancher son portable via HDMI mais lorsque j'ai ouvert le site de MotoGP.com et que j'ai rentré mes codes d'accès, ça n'a jamais voulu fonctionner : jamais je n'ai réussi à envoyer la vidéo qui comportait la "full race". Du coup, petit à petit, la salle s'est vidée ...


J'ai fait part aux copains de mon stress avec la chaîne de la Tiger qui émettait régulièrement des claquements intempestifs et ils m'ont promis d'y regarder le lendemain matin, de sorte que j'ai bien dormi cette nuit là ;-))
L'étape suivante, longue de 313 kilomètres, nous verrait quitter définitivement l'Italie (Snif !) pour atteindre Nauders en Autriche et l'hôtel Tirolerhof, Dr. Tschiggfrey strasse, siebenundzwanzig !!
Achtung, baby !!

 

Le retour, Peschiera > Nauders (12 juin)

Voici déjà les photos de cette deuxième étape de retour, direction l'Autriche, destination Nauders !
Mais que tout cela est loin !

"Heureusement", il y a les quelques photos et les road-books que je revisite mais pour le reste ... 


Les choses sûres comme on dit chez "Clarks" :
- on a pris le petit-déjeuner au rez de l'hôtel Confine;
- vu le problème de platine de porte-bagages, j'ai remis mon top-case à Paul qui l'a mis dans la camionnette en me demandant pour la gnègnème fois qu'est-ce que j'avais pu mettre dedans pour qu'il soit aussi lourd;
- Jacques s'est occupé de retendre ma chaîne. J'ai constaté que la clé pour desserrer l'écrou de roue manquait dans ma trousse à outils. Sans doute l'ai-je perdue mais je me demande bien dans quelle circonstance ! Aux mauvaises langues qui estiment que j'aurais pu faire cette opération moi-même, qu'ils sachent que c'est JUSTE POUR FAIRE PLAISIR à Jacques que j'ai fait appel à ses compétences. Cela étant, il a dû s'y reprendre à deux fois car, après le premier réglage, c'est d'hypertension que souffrait la Tiger, au point que la roue ne tournait quasi plus ! Le deuxième essai fut le bon;
- on a fait le plein à Desenzano del Garda et, pour un peu, je partais avec une bouteille de limonade sous le bras sans la payer. Un ticket de 2.50 € que j'ai ramené du voyage est là pour le prouver !
- on n'a pas longé le lac de Garde alors que, pour y être allé lors de vacances familiales (j'ai de la famille du côté de ma mère près de Brescia, Collebeato exactement), j'ai pourtant le souvenir d'une très belle rive gauche avec, en point d'orgue, la ville de Riva : des routes trop chargées (en population, en ronds-points et en radars) ont convaincu les organisateurs de s'en écarter;
- on a semé les autres apparemment et perdu Didier dans un tunnel à un WP imprécis et mal dessiné, où j'ai d'ailleurs failli me faire choper par un 30 tonnes fort pressé, et c'est à deux, François et moi, qu'on est arrivé au WP 36, après 60 bornes, sur les bords du lac d'Idro. Le picto du Tripy invitait à prendre à droite et à s'arrêter pour manger et/ou boire. On a fait ni l'un ni l'autre mais, l'endroit était tellement charmant, que j'ai eu l'idée de pousser plus loin sur la petite route qui le longeait, pensant pouvoir retomber sur le road-book plus loin : petits bourgs de Ventone, Parole et puis ... Vesta où il n'y avait plus de routes carrossables et où il fallait continuer en Pédalo ou faire demi-tour !


A noter que si l'endroit était bucolique, j'ai lu quelque part que le lac, d'une superficie de 11 km2 et d'une profondeur maximum de 122 mètres, était victime d'eutrophisation : et pan, encore un mot savant ;-)
- un peu de mal à retrouver mon chemin après le demi-tour mais François m'a laissé me démerder, ce qui est une bonne chose, car il faut apprendre à ne pas toujours compter sur les autres, n'est-ce pas ? 
- on a continué notre remontée vers le nord longtemps encore, dans les 120 bornes à peu près, jusqu'à arriver à Romeno où nous nous sommes arrêtés au restaurant "Villa Nuova" : on avait retrouvé Alain, Jacques et Solange et c'est donc à 5 qu'on a investi les lieux. 

Certains n'étaient intéressés que par un plat de pâtes, (François et Alain) alors que d'autres avaient envie d'un peu plus et de goûter un peu à tout, voyez ? Un "mixte" de pâtes et de vrais gnocchis en entrée et une grande mais fine mais grande "bistecca" accompagnée de patates sautées et de légumes, encore une fois, presqu'aussi bons qu'à la maison !!

Autant dire qu'on aurait tous bien volontiers piqué un petit roupillon avant de reprendre cette foutue route qui nous attendait ;-)
"Foutue route" oui mais non car, petit à petit, elle devenait de plus en plus intéressante au fur et à mesure qu'on s'approchait de l'Autriche au point qu'une fois encore on a largué nos compagnons de route et qu'on ne s'est retrouvé qu'à deux pour un ... caprice : une bonne grasse glace "Forêt Noire" comme petit quatre heures !
Plus loin on a longé le Lac de Resia (et son clocher submergé que j'ai complètement zappé mais qu'on avait déjà vu au moins à deux si pas trois reprises lors de voyages précédents), puis la frontière autrichienne, puis le village de Nauders où on a bien galéré pour trouver le petit garage ^^ qui devait abriter notre groupe ainsi que quelques motards allemands en goguette qui encombraient avec leur remorque, scheize !

Ils nous ont assurés qu'ils partaient tôt le lendemain matin, goed !!
 
Passage par la case "douche" avant tout autre chose, on n'est pas des bêtes.
Gull était arrivé avant moi, comme souvent. En fait, c'est l'histoire du lièvre et de la tortue, voyez ? Sauf qu'ici, la tortue emprunte des itinéraires alternatifs, plus courts et plus directs ...
Gull ! Ineffable Gull !! Il emporte avec lui tout un fourbis de brols dont des élastiques et des pinces, de sorte qu'il peut étendre son linge en l'accrochant aux rideaux par exemple. C'est pour ça que j'ai fait une photo dans la chambre où on voit son pantalon, son tee-shirt et ses gants notamment, pendus aux tentures ...
Voyez comment il prend soin de ses "petites" affaires : ça s'appelle le "Mousty care". Drôle celui-là, hein ?


On a dit que la prochaine fois qu'on voyage ensemble, on prendra une petite foreuse avec laquelle on percera des trous pour tirer des cordes à linge dans la salle-de-bain ;-)
Quoi ? Pas d'état des lieux que je sache lorsqu'on prend possession de la chambre, non ?


Belle terrasse garnie de sofas à l'arrière de la salle de restaurant où la plupart des participants se sont retrouvés pour l'apéritif.
Puis, on a rejoint le restaurant pour un buffet froid en entrée, puis un plat dont je ne me souviens plus la composition, puis un dessert pareil. Ce dont je me souviens c'est qu'on s'est retrouvé entre gens sérieux pour une fois puisqu'on était que 4 à une table de 8 (moitié banquette, moitié chaises) : Solange, Jacques, Didier et moi !!


Ensuite, on est monté dans le village, jusqu'à l'église et on a bien profité de cette fraîcheur qu'offrent les villages de montagne, le soir. Certains ont renoncé rapidement pendant que Jacques, Solange et moi, grands marcheurs devant l'Eternel, continuions notre balade digestive.

Le retour, toujours : Nauders (A) > Kandel (D) in the wind ... (13 juin)

Comme d'hab, voici les cartes postales de cette 3ème étape de liaison, longue de 470 kilomètres !

 

Avant même de prendre un bon et copieux petit-déjeuner, on s'est empressé de sortir les motos du garage car nous étions parmi les derniers rentrés la veille au soir et nous ne voulions pas bloquer les lève-tôt ce matin : il y en a en effet qui prennent la route dès 7h-7h30, notamment pour rouler dans la fraîcheur.
Après ça, on est parti en cortège, Pierre (Gull) devant, puis François, puis moi, puis ... les autres dont Jacques, Solange et Didier.
Pierre avait manifestement envie de flâner le nez au vent et plafonnait à 75-80 kilomètres heures, le genre de "plafonnage" qui me gave ... très très vite.

Je viens à la hauteur de François et lui fais comprendre que j'aimerais qu'il prenne l'initiative. En effet, je me rends compte que c'est souvent moi qui double les copains et je suis persuadé que ça doit aussi les gaver, irriter quelques fois, voyez ? François, qui est un garçon très bien élevé, continue de suivre stoïquement l'ami Gull qui persiste dans sa flânerie.


Bon, pas besoin de vous faire un dessin, j'ai passé la première, me suis mis en wheeling et j'ai salué tout le monde d'un grand coup de gazzzzzzzzzzzzzzzzzz, sans plus me retourner ... ou presque ! 

Il paraît que François a fait (à peu près) la même chose quelque temps plus tard mais il ne pas jamais rattrapé, enfin ce n'est pas vrai, puisqu'il a fini devant !!!!


Explication : après 120 bornes en Autriche, le Tripy rappelait qu'il n'était pas inintéressant de faire le plein avant de passer en Allemagne vu que l'essence était bien moins chère du côté autrichien. Et de fait, deux kilomètres avant la frontière, il y avait une station-service à laquelle je me suis arrêté. Bon, c'était un peu idiot en même temps vu que j'ai à peine réussi à mettre 5,43 litres d'essence pour 6,56 € : vous imaginez l'économie !?! J'en ai profité pour acheter un "rauch eistee pfirsich", un ice tea pèche, pour ceux que le teuton effraie !
Et qui est arrivé au moment où j'en terminais : Gull la Tortue ! Comme quoi, rien ne sert de courir, etc ... alors que François, lui, me courrait toujours derrière, du moins le croyait-il ;-))


Vingt kilomètres après la frontière, je suis arrivé au Lac de
Forggensee.


Sont arrivés ensuite Jacky et Danuta, puis Philippe W., Philippe P. et son frère Michel, puis Paul et Virginie (ça ne s'invente pas). Oui, une petite charentaise concernant Virginie, la femme de Philippe P.

 

D'accompagnante qu'elle était, à bord de la GS de son grand et extrêmement sympathique mari (s'il ne met pas un commentaire dithyrambique après ça, je ne lui parle plus !), elle a fini dans la camionnette avec Paul. Victime d'une chute (que je vous ai racontée) lors d'une sortie avec Cap Moto, sa cheville, pourtant remise, s'est rappelée à son bon souvenir, au point qu'elle ne supportait plus le voyage en moto. Que soit ... Elle nous a raconté sa cohabitation avec Paul mais je garderai cet épisode pour moi.


On s'est donc retrouvé là, au bord du lac, à manger des frites et des saucisses jusque là, arrosées de bière jusqu'à plus soif mais modérément bien entendu !
A un moment, on a vu passer Jacques, Solange et Didier qui ont continué leur chemin en nous ignorant totalement. Je me demande parfois ce qui leur passe par la tête : l'endroit était parfait pour Jacques qui adore les clapotis de l'eau, le cui-cui des oiseaux, etc ... et là, non, on passe sans même jeter un regard. Il faut parfois renoncer à essayer de comprendre !
Avaient-ils déjà mangé quelque part, ce qui pourrait si pas justifier du moins expliquer cette rock'n roll attitude.
Ensuite les merveilleuses routes de Bavière, toutes au plus douces et sinueuses, sans trous, propres, magnifiques. : ça s'est le descriptif qu'on a reçu qui le dit.

Et on ne peut pas le taxer de "publicité mensongère" : F-O-R-M-I-D-A-B-L-E, F-O-O-O-R-M-I-D-A-B-L-E !!! Des routes S-P-L-E-N-D-I-D-E-S sur lesquelles les amateurs de grandes courbes et de vitesse pure (dans le sens écologique du terme ^^) s'en sont (et Dalila) donné à coeur joie !!!!


J'ai le souvenir que j'ai "coursé" un gars en BMW Série 5 qui roulait très très fort et duquel j'ai emboîté les roues. C'est qu'on a quand même un peu peur des radars et qu'on se dit que pour rouler comme ça le gars est du coin et sait pertinemment bien qu'il n'y en a pas, ou alors il est ... euh ... dingue !! C'est là que, pour la seconde fois je crois tout au long du voyage, j'ai doublé Henri et Josiane (sur GS) et qu'il me l'a reproché à l'étape ;-))


Après une petite portion d'autoroute on traversera le Langlauf Schwäbische Alb (à vos souhaits !) où coule le Danube (Donau) que nous traverserons pas loin de Ehingen. A partir de Reulingen des routes rapides à 4 bandes puis des autoroutes nous ferons avancer plus vite vers Stuggart, Pforzheim, Karlsruhe pour sortir à Kandel où l'hôtel nous attend.


J'avoue que j'ai juste recopié le dernier paragraphe du dossier nous remis avant le départ, parce que, en réalité, je n'ai plus beaucoup de souvenir de la suite, après l'épisode BMW Série 5 ... 
J'ai fait le plein à Kandel, à 17h19, en même temps que Marily (SUZUKI SV 650) et Didier (qui a troqué (?) sa DUCATI Scrambler contre une BMW 700 GS orange). il me semble qu'il a dit : "Quel road-book de merde !" mais je n'en suis pas sûr et je dois dire que, généralement, je ne prête pas attention à ce genre de réflexion, fuyant les gens qui se plaignent? 

Je suis là pour me changer les idées et autant que possible m'amuser.

Cela dit, il est possible que sur les 470 bornes du jour, le final ait été un peu chiant, et alors ? Gull ajouterait : "Si ça te plait pas, t'as qu'à le faire toi-même le road-book" et il ponctuerait le propos d'un quelconque nom d'oiseau !


A l'hôtel on a rangé les motos dans le parking sur le côté.

Il fallait se montrer prudent et bien assurer les motos car le sol était par endroit inégal et garni de graviers. On a suffisamment de mauvais souvenirs que pour être particulièrement vigilant à ce niveau ...
Il y avait une (trop) petite terrasse sur ce même côté de l'hôtel où nous avons pris l'apéro. Il fallait pratiquement faire le tour du bâtiment pour aller chercher ses consommations au bar derrière lequel officiait un serveur pas trop doué : plus de mousse que de bière avec le défaut majeur de faire tremper le bout du robinet de la pompe dans la mousse. Il parait qu'hygiéniquement parlant, c'est dégueulasse. En plus, la pompe débitait vraiment pépère au point que la bière était chaude une fois que le verre était rempli, j'exagère à peine ;-)


Nous n'avons pas pu manger en terrasse et la salle du restaurant était très, très bruyante. On voit Gull porter des vases à ses oreilles pour essayer de réduire les nuisances sonores. J'ai aussi essayé ces "bouchons" et c'était très drôle comme effet d'ailleurs car on avait l'impression d'entendre des voix comme si on était au fond d'une piscine ... avec ou sans pull marine.


Au menu, il y avait ce que vous voyez sur la carte mais mon allemand étant Rudy Mentaire, je serais bien incapable de vous la traduire !


En fin de repas, VERBOTEN de sortir : le même serveur qu'au bar est passé entre les tables pour encaisser en liquide toutes les consommations. Même comportement irascible qui évoquait la police allemande d'une époque qui se situe entre 40 et 45, voyez ? Nousse affons les moyens te fous vaire payer !! DE MOI VOUS OSEZ VOUS FOUTER !!


François qui était venu avec son Tripy I, son Tripy II et son Garmin m'a gentiment proposé de me prêter son Tripy II pour faire la dernière étape du lendemain. Cela me permettrait de ne pas courir à Wavre dans les jours qui suivraient pour ramener à Paul celui qu'il m'avait loué gratuitement jusque là.
Par contre, j'avais décidé de reprendre mon gros top-case (un peu pour les mêmes raisons) en espérant qu'il tiendrait sur la platine défectueuse ...
Et bien voilà, les gars, ça sent l'écurie. Demain, 14 juin, dernière étape jusqu'au Truck Stop d'Habay-la-Neuve : 288 kms via la Sarre et la Moselle ...

 

Le retour, enfin : Kandel > Habay-la-Neuve (14 juin)

On commence par les quelques photos de la dernière étape de ce périple toscan ... du Plantier ;-) (celui-ci pour les cinéphiles avertis).
En préparant cette note, préparation qui consiste à
-regarder les photos
-charger le fichier ".trb", suivre la trace et prendre note des patelins traversés
-à l'aide des pictos, essayer de se remémorer l'un ou l'autre des "hauts-lieux" du parcours;
-essayer aussi de repérer les endroits précis où l'on s'est arrêtés pour la vue, le 10 heures ou le 4 heures ...
je me suis rendu compte, normal pour un compte-rendu, qu'il n'y avait pas grand grand chose à dire ;-)
Voilà la raison pour laquelle j'ai tartiné ce long préambule !


Du coup, je ne vais pas me gêner et je vais vous bassiner avec des noms de patelins allemands qu'on a traversés, de quoi vous dégoûter définitivement de la langue de Goethe sans doute, voyez plutôt : DRUSWEILER, GLEISZELLEN-GLEISHORBACH, MÜNCHENWEILER AM KLINGBACH, WERNERSBERG et RINNTHAL, voilà un premier jet qui sert d'amuse-gueule.


Au WP 14, le TRIPY ne se sent plus : "Youpie" qu'il dit en affichant une route ondoyante et des sapins. C'est Noël.
Il faut dire qu'en effet, les routes sont presqu'aussi roulantes que la veille par endroit, traversant d'immenses forêts et, dès lors, baignées dans une ombre rafraîchissante.


On continue direction TRIPPSTADT, puis KARLSTAL, WEILERBACH, SCHWEDELBACH, REICHENBACH-STEEGEN, je n'invente rien, vous n'avez qu'à suivre sur une carte si vous avez le moindre doute, OBERSTAUFENBACH, FÖCKELBERG, MÜHLBACH AM GLAN, ALTENGLAN, RATHSWEILER, BAUMHOLDER, HEIMBACH; NEUBRÜCKE, NONNWEILER et NEUMEHING : ça suffit là ?

J'en parlais tout à l'heure à table avec le gamin et deux images/idées me sont venues :
-parfois les noms sont tellement longs qu'ils dépassent du panneau, avec des lettres qui pendouillent et qui s'accrochent l'une à l'autre au bout de la flèche;
-parfois aussi, on a juste le temps de lire le début du nom du patelin en y pénétrant et la fin en sortant !
Ce qui est tout-à-fait vrai, c'est que les caractères sont souvent petits (pour rentrer dans le panneau) et d'autant plus difficiles à lire au passage !!

J'ai cherché désespérément à retrouver l'endroit exact où nous nous sommes arrêtés, certains pour se gaver de pâtisseries, d'autres juste pour boire un café où une boisson fraîche, mais je n'ai pas pu mettre le doigt dessus : boulangerie-pâtisserie Muller apparemment, mais des "Muller" il y en a autant en Allemagne que de Dupont ou Durant en Belgique et en France.
En attendant et quoi qu'il en soit, cet arrêt fut le bienvenu puisqu'il précédait une séance d'autoroute, toujours antipathique aux yeux d'un motard ... normal ... blanc ... comme dirait Coluche !


Et donc, au WP 40, on est monté sur l'autoroute, chacun à son tour, chacun à son rythme, comme cela arrive de plus en plus souvent et on est parti pour une petite centaine de kilomètres jusqu'à la sortie Luxembourg Centre.
Là, il y avait une station-service Q9 (c'est pour éviter la pub !) où nous nous sommes plus ou moins tous retrouvés et on a fait les pleins : la 95 y était à 1,138 € le litre. Je suis reparti derrière Jacques qui s'est trompé au premier picto : au lieu de prendre à droite vers WILTZ, il s'est enfoncé dans le centre ville !


On a encore eu droit à 5 bornes de routes +/- sympas avant de remonter sur l'autoroute pour sortir 36 kilomètres et 91 mètres plus tard à HABAY et rejoindre le Truck Stop, 790 mètres plus loin..


J'ai fait la queue au self, comme tout le monde, et j'ai jeté mon dévolu sur un burger de boeuf et un Caco full calories, un menu bien de chez nous, le boeuf étant très probablement un blanc bleu et le Caco à base de sucre de Tirlemont, non ?
J'ai rejoint François, Didier, Jacques et Solange à table en attendant ma commande.

J'ai rendu le Tripy II à François, on s'est tous salués, embrassés, accolés, étreints à grande vitesse (TGV), et on est repartis chacun de son côté.

Perso j'ai pris l'option de rentrer par l'autoroute car je n'avais plus envie de tortiller ...

Voilà, je suis arrivé au bout de ce compte-rendu. 

J'ai balayé les 12 jours, un par un, en essayant de me rappeler d'un maximum de choses que je tenais à partager avec vous. Je sais, c'est très long à lire mais c'est encore plus long à écrire !!
Je ne referme pas définitivement le livre sachant qu'il y aura très probablement un épilogue ...
SLC, salut les copains !!

PS : pour revoir toutes les photos, voir le bandeau de gauche, tout au fond, les liens y sont, jour par jour !

Epilogue

Ben non, je n'avais pas tout dit !!
Par exemple, je terminais la dernière note en disant que je n'avais pas tortillé et que j'étais rentré DIREK à la maison.
Et bien, ce n'est pas vrai ...

Faubourg DE BRUXELLES, N°320, 6041 GOSSELIES, c'est quoi ???

Le siège social de la S.A. TRIPY, ben oui !!
Tripy, vous connaissez pas ? Trippa, vous connaissez pis ?
C'est le GPS, et encore GPS n'est pas le mot à moins de le traduire "Grandement Plus Supérieur" à tout ce qui existe sur le marché comme Global Positionning System.
Grandement et globalement supérieur, mais parfois le Tripy vous lâche, et souvent sans prévenir ...
Ce fut le cas en Toscane 48 heures après une journée très très arrosée lors de la traversée de la Suisse.
Au retour, plutôt que de "procrastiner" j'ai décidé de faire directement le crochet par Gosselies pour le déposer.


Je l'ai récupéré le lundi d'après et, malgré ses cinq ans et plus, j'ai eu l'excellente surprise d'apprendre que tout était pris sous garantie. En plus de régler le problème d'étanchéité, ils l'ont entièrement vérifié et reconditionné en blanchissant par exemple les boutons de commande. BRAVO à cette équipe de passionnés et de presque bénévoles ;-)


De quoi me conforter dans mon choix de continuer avec eux et de ne pas céder aux sirènes des Tom Tom et autres Garmin, affublés des nouvelles technologies de transmissions avec ou sans fil, micros et autres écouteurs.


Entre charentaises, au risque de passer pour un vieux réac, je suis CONTRE toutes ces choses qui n'aboutissent qu'à une seule, la distraction du pilote.

A la limite, si on se ... limite aux injonctions de la voix qui, elle même, se limite à vous dire "Faites demi-tour dès que possible !" et qu'ensuite on n'en fait qu'à sa tête et qu'on refuse de le faire parce qu'on a pour principe de NE JAMAIS FAIRE DEMI-TOUR, là, ok !

Par contre si on "profite" de cette connectivité pour embrayer sur la téléphonie, le multi-média avec playlist, etc ... là, je dis non, non non non non ! C'est la porte ouverte à toutes les fenêtres et la sortie de route vous guetta comme dirait David !!! Hélène s'égara et David guetta, faut choisir ...


Bon, le problème du Tripy étant réglé, je me suis attaqué à celui de la platine de top-case. Il ne fallait qu'une vis pour le régler, le problème. Une vis qu'il fallait commander chez SW-Motech, une vis à 5,95 € + frais de port à 11,50 € je crois.


Vu l'état de la platine sur laquelle il manquait quelques cales en caoutchouc que j'avais remplacées par du bric et du broc, j'ai finalement décidé d'acheter tout de neuf : les frais de port n'ont pas augmenté et "pour quelques dollars de plus", j'ai la platine, trois vis, des cales en caoutchouc de deux dimensions et des attaches métalliques de réserve en cas que : pas beau çaaaaa !!


Ne restait plus qu'à s'occuper de l'appareil photo ...
J'avais acheté le petit Nikos à Ponte dell'Alba, la veille de notre visite à Florence, parce que le Sonya fonctionnait de façon erratique. Je pensais le déposer chez le vendeur (Mediamarket) en espérant le récupérer ... un jour !


Mais depuis mon retour, il fonctionne à nouveau parfaitement ! Je pense qu'il n'apprécie pas le séjour dans le top-case : faut croire que le traitement qui lui est infligé perturbe son bon fonctionnement. C'est vrai qu'il doit être méchamment secoué !!
Du coup, je ne sas pas trop quoi faire ...

Le compact Nikos, je le glissais tranquille dans la poche du blouson mais le Sonya est bien plus volumineux et plus lourd.
J'ai parfois roulé avec l'appareil autour du coup et si généralement ça se passait plutôt bien, j'ai quand même parfois dû vérifier qu'il était toujours là lorsque le vent soufflait latéralement par exemple : pas très rassurant en fait.
Il faudra lui trouver une place plus confortable et plus sûre pour un prochain voyage. Pour cet usage, le sac de réservoir est tout indiqué mais cette fois je lui avais préféré le sac de selle, plus volumineux. Devrai-je me résoudre à prendre les deux ? 

Quand je vois la promo actuelle sur les Tiger 800 avec les 2 valises offertes, je me dis que je pourrais peut-être faire d'une pierre deux coups ... mais, bon, ce n'est pas (encore) le moment et puis j'attends une Tiger 900 ;-)
Que dire encore ?

Plus rien, ça vaut mieux !


!! THE END !!