Les Cévennes, du 2 au 10 septembre

Ouane, tout, tri, fort, faïve, sixe, Cévennes ...

On avance, on avance, on avance,
C'est une évidence on n'a pas assez d'essence
Pour faire la route dans l'autre sens, alors on avance ...


La TIGER est prête. Petit crochet chez mon concessionnaire préféré ce matin pour qu'il jette un oeil averti (qui en vaut deux) sur la machine qui va me transporter d'aise pour les neuf prochains jours : tension et graissage de chaîne, appoint niveaux, huile et lave-glace ;-), alles in orde, tout est en ordre.
Il y avait là un couple qui était à la recherche d'une moto de substitution à leur TRIUMPH Rocket de 2009. Pour des raisons de santé, madame n'est plus en mesure d'accompagner monsieur dans ses balades et du coup, il cherche quelque chose de plus petit. Si vous êtes intéressé par ce modèle (une version à valises et à pare-brise forte d'un 3 cylindres de 2.3 litres, dois-je le rappeler ?), n'hésitez pas à contacter la concession.


Bon, là, j'ai commencé à rassembler mes effets, peinard, tranquille, tout doucement, histoire de ne rien négliger, en espérant ne rien oublier : les godasses sont casées, les vêtements de pluie, le gilet fluo (pour la France), les couverts à pique-nique, l'antivol "vélo" pour le casque et la veste à fixer au guidon, la petite plaque à glisser sous la béquille latérale sur terrain meuble, les bonbons et les mouchoirs. Y aura plus qu'à empiler les chaussettes, slips, tee-shirts, shorts et pantalon dans le Maxia 55 ... sans compter les médocs pour le "tamalou"que je deviens, l'âge N'AIDANT pas !!

Voilà, la boucle est bouclée et les bagages aussi !
Une courte nuit suivra, puis une longue route :-)

 

2 septembre, jour 1

Et ouais, je m'y mets, "enfin" diront certains.
Sachez pourtant que je ne suis pas resté les bras ballants depuis dimanche 10 septembre 17 heures, date et heure auxquelles je suis revenu de ce périple d'un peu plus de 3.107 kilomètres.
Déjà, à peine arrivé, j'ai directement vidé le top-case et le sac de réservoir et j'ai remplacé le Maxia de 55 litres par le plus petit "balluchon" de 330 décilitres. A noter que, dans l'aventure, j'ai perdu 22.000 millilitres de capacité d'emport mais, s'agissant du dernier grand voyage de l'année, je n'en n'aurai (normalement) plus besoin !


En outre, j'ai passé les soirées de dimanche et de lundi à transférer les quelques 400 photos du petit Nikon sur le vieux PC Packard Bell, à les saucissonner (pour un futur pique-nique ?) en 9 jours équivalent au nombre de jours qu'a duré le périple et, last but not at all least, à les visionner en les améliorant de façon +/- automatique et en les recadrant : un taf de bénédictin, croyez-le bien ou non ! 

Dernière étape : transfert dans "Google+ Albums photos" pour les partager !!
Il faudra par ailleurs et autant que possible, que je trouve le temps de les légender, pour resituer chacune d'elle.
A ce stade, j'en connais déjà quelques uns qui auraient lâché l'affaire, certains se contentant par exemple de balancer le tout, en vrac, sur Picasa ou Google+ ou encore dans DropBOXON, dans l'état bien connu de l'acheteur ...


Et puisqu'on en parle, voici les photos du premier jour de ce voyage, première étape qui nous voyait quitter WANLIN en direction de CHAUMONT.


Le rendez-vous était donc fixé à la station d'essence de Wanlin entre 9h00 et 9h30, le long de la E411 en direction du Luxembourg.
J'y étais à 9h15 après environ 75 bornes d'autoroute ...
J'y ai retrouvé quelques membres du groupe, mais pas tous, certains ayant prévu d'autres points de chute, en ligne plus directe par rapport à leur domicile ...


J'ai payé le café et la mignardise à Xavier et j'ai pris la route derrière François qui étrennait cette fois la HONDA CB600F plutôt que la MOTO GUZZI V7 II, la japonaise étant plus adaptée aux longs voyages.


On a marqué le premier arrêt à Montfaucon-d'Argonne, au pied du Monument Américain érigé là pour commémorer la victoire américaine au cours de l'offensive Meuse-Argonne, durant la Première Guerre mondiale.
Impressionnant le monument, indeed !  Certains on prit l'escalier en (large) colimaçon, qu'on pourrait décrire avec des mots en utilisant le qualificatif "hélicoïdal" plutôt que de brandir un index tournoyant vers le ciel (n'est-ce pas François et Xavier ?), escalier fort de 228 marches pardi ! Perso, je me suis contenté de tournicoter, jusqu'à franchir la barrière du cimetière qui bordait les lieux pour trouver l'angle insolite, l'angle mort en quelque sorte, s'agissant d'un cimetière, ah ah !!
Nous étions convenus avec Paul (qui n'était jamais très loin derrière - ou devant d'ailleurs ! - avec sa camionnette) de s'arrêter pour manger à Varennes-en-Argonne et c'est ce que nous fîmes.
Nous avons planté les béquilles face à "L'hôtel-restaurant du Grand Monarque" et j'ai partagé la tablée avec Philippe et Virginie, Michel, Olivier, François, Paul et Xavier. La plupart a choisi une salade, composée par le chef avec ce qui lui restait en cuisine. Perso j'ai pris une bavette, frites, salade, une Orval et un totalement dispensable café gourmand, non qu'il n'était pas bon, mais il était ... totalement dispensable. Un effort certain est à faire côté gourmandise, c'est sûr et ... trop sucré à la fois ;-)


Certains ont préféré la formule pique-nique. C'est ainsi qu'au travers de la fenêtre du premier étage où nous mangions, j'ai vu Gull entrer dans un petit magasin sur la place et en sortir avec une baguette-sauciflard sous le bras et une bouteille de rouge dans la main et, comme il commençait à pleuvoir, je l'ai vu ensuite s'engouffrer dans l'église en face. J'ai su plus tard, qu'il avait laissé le fond de la bouteille de pinard sur l'autel de l'édifice religieux. Le sang du Christ, Amen !!

Au sortir du restaurant, la pluie s'était arrêtée de tomber et les rayons de soleil dardaient à nouveau malgré une couverture nuageuse encore bien épaisse. Tellement épaisse d'ailleurs, qu'il ne fallut pas attendre bien longtemps avant qu'une nouvelle ondée ne s'épanche sur nous. 

On s'est arrêté "plic ploc" sous la pluie "plic plac" et, du coup, on s'est perdu de vue dans la mesure où Pierre s'est arrêté avant moi et est reparti pareillement, alors que François et Xavier notamment s'étaient déjà "étanchéifiés" au moment de quitter Varennes. J'ai donc fait le reste de la route seul, sans plus voir personne. Comme je n'avais pas fait l'appoint à Wanlin, j'ai fait le plein à Velaines (FR-55000) qui se situe pile poil entre Tronville et Ligny-en-Barrois, dans une station AVIA qui n'est manifestement pas la moins chère mais au diable l'avarice et la varicelle, qui est aussi une maladie entre charentaises !


Il restait quelque 90 bornes pour atteindre CHAUMONT (FR-52000) et j'y suis arrivé autour de 17 heures. 

Malgré les explications du descriptif du voyage, j'ai fait un tour gratuit du pâté d'immeubles avant d'emprunter le sens interdit ... mais autorisé aux riverains (?) pour trouver l'entrée du parking situé à l'arrière de l'hôtel en sous-sol. Il n'y avait encore que peu de monde, à peine 4 ou 5 motos me semble-t-il.
Arrivé pratiquement en même temps que moi, Xavier décida de chercher un "bike wash" pour que sa splendide ^^ 1200 RS retrouve ses belles couleurs ! J'avoue que j'ai préféré gagner la chambre pour passer sous la douche et retrouver mes belles couleurs !

On a bu le coup en terrasse, juste à côté de l'hôtel puis, avec François et Xavier, on est parti pour faire une petite visite de la ville. Intéressante visite avec quelques remparts, quelques belles demeures ainsi que des maisons comportant une excroissance dans la façade, abritant des escaliers en colimaçon, histoire de ne pas perdre trop de surface intérieure. Serait-ce typique de la ville car nous en avons dénombré au moins une demi-douzaine ?
Au retour, j'ai croisé Gull et j'ai appris qu'on aurait chacun une chambre. En effet, la nôtre possédait certes deux lits mais ils étaient matériellement inséparables, à moins d'utiliser force outils. Après discussion avec la préposée, il a obtenu que je reste dans la 64 pendant qu'il occuperait la 73. On s'est donc retrouvé en "single" pour le même prix. Il faudrait définitivement que les hôteliers fassent bien la différence entre une chambre "twin" et une chambre double !!
La salle du restaurant était très chic. J'ai le souvenir d'un problème avec la bouteille de Pinot Noir qui était de 2013 et 2014 (?) et qui, au moment de la payer, oscillait entre 19,50 et 25 € ...
En fin de repas, Paul a fait l'appel (et pas Pelle a fait la pole, ce qui n'est pas pareil avouez !) afin que tout le monde voit "qui est qui", "who's who" comme on dit par-delà le Channel, tout en nous présentant quelques nouveaux venus.
Avec François toujours et Gull cette fois, on a de nouveau fait un petit tour en ville mais il n'y avait rien d'ouvert pour se jeter le dernier..
On a dès lors regagné nos chambres pour profiter d'un repos bien mérité d'autant qu'une longue étape de 411 kilomètres nous attendait le lendemain ...

 

3 septembre, jour 2

On embraye direct, shifter ou pas, boîte auto ou pas !!
Et on affiche derechef les images de cette étape longue de 411 bornes qui nous voyait quitter CHAUMONT pour rejoindre ISSOIRE (FR-63500) sans histoire !!
Des routes roulantes et souvent rectilignes d'abord empruntées à un train de sénateur au point que je commençais à somnoler derrière ma bulle trop courte et derrière François, mais l'ami Gull nous depassat, me réveilla en sursaut car il "ouvrit" alors bien plus que de raison : c'est clair, la K1200 aime les grands espaces et, bien menée, elle est inaccessible ! A un moment il a d'abord mis son clignoteur à droite, puis à gauche. J'ai cru qu'il me signifiait juste que j'avais oublié de couper le mien mais, en fait, il voulait aller visiter l'Abbaye de Fontenay
mais ... trop tard, on est passé trop vite ;-)
Nous aurions pu faire demi-tour me direz-vous mais c'est oublier l'une de nos devises !!
Tiens, vous vous souvenez d'un slogan qui disait "La vitesse, c'est dépassé !"
Suffit d'un "ER" au lieu du "é" et ça change complètement le sens et, perso, c'est ce dernier que je préfère !!
A ce train-là, on était à SAULIEU avant d'avoir eu le temps de dire oufti ...
On a vu Jacky et Danuta à la terrasse du "Café du Nord" et on a rangé les brêles à côté de la grosse RT.
Nous ont rejoints ensuite les frères Parys et d'autres encore, certains ayant poussé la curiosité jusqu'à aller voir les tarifs pratiqués par l'hôtel restaurant Bernard Loiseau situé en face, des tarifs prohibitifs pour certains ou justifiés pour d'autres, ce qui n'est pas dichotomique mais fonction de l'avertissement-extrait de rôle de chacun ou des valeurs ... morales ! Par ailleurs, intrinsèquement, les avis des critiques ne sont pas forcément dithyrambiques et de rappeler ici que l'homme Loiseau s'est donné la mort pour une histoire d'étoile dans un célèbre guide gastronomique ... qui d'habitude nous aide à trouver le bon chemin !!


Après ça, pendant que les autres poursuivaient sur le road-book normal, nous étions 3 à suivre Gull qui nous emmena à LA BOULAYE (FR-73120) où se trouve le Temple des Mille Bouddhas . Comment cet énorme "complexe" se trouve-t-il là ? Je vous invite à lire le contenu du lien pour tout savoir ou presque. J'ai moi-même posé beaucoup de questions à Gull, qui l'avait déjà visité auparavant et on a également dévié sur le bouddhisme en se rendant compte qu'on ne savait pas grand chose. Même la réincarnation qu'on évoque parfois, n'a pas le sens que le commun des mortels lui donne. Là aussi, je vous invite à vous pencher sérieusement sur cette religion qui est d'ailleurs tout autant une philosophie. On n'en sort pas plus bête, croyez-moi !

Après cette visite aussi instructive qu'étonnante, nous avons repris la route et sommes arrivés dans le petit village de Toulon-sur-Arroux

Il y avait déjà là quelques motards du groupe qui s'étaient installés à une terrasse. Hélas il n'y avait plus de place mais nous avons eu la bonne surprise d'apprendre qu'il y en avait une autre à l'arrière du restaurant "Le Méridien". C'est là que nous nous sommes installés, à l'abri des parasols.
On a passé commande et on attendu et on a attendu et on a attendu ... Un premier panier de bouts de pain, nos boissons puis on a attendu et encore attendu. On serait presque partis siffler sur la colline, zaï zaï zaï zaï, pour aller cueillir un petit bouquet d'églantines, pendant que le cuistot s'affairait (probablement) en cuisine, zine, zine, zine, zine puis, enfin, le miracle est arrivé : mon filet mignon de porc était à tomber, baignant dans une sauce comparable au meilleur nectar et le second et plus grand panier de pain qu'on nous avait apporté pour patienter ne fut pas de trop pour bien racler le fond du fond de l'assiette. Après vérification sur TripAdvisor, les divers avis confirment que voilà bien une adresse à recommander chaudement si vous êtes de passage dans le coin ! Seul regret et encore, on a raté un convoi de vieilles voitures qui ont défilé sur la place du village, mais du coup on a épargné nos poumons des rejets massifs de Co2 !


L'arrêt suivant fut marqué au bas du Château de La Palice où je suis arrivé seul alors qu'on était parti ensemble du Méridien me semble-t-il !?!


J'ai planté la béquille latérale de la Tiger bien loin, une fois encore pour tenter de trouver le meilleur angle pour tirer le portrait au château qui, d'en bas, n'est pas particulièrement visible. Il y avait, paraît-il, un point de vue plus haut sur la route mais je suis passé outre manifestement ! 

J'ai été rejoint plus tard par François et Pierre notamment ... et nous avons bu le coup en terrasse. Sur conseil de la tenancière, Pierre (Gull) a goûté à "La Trouille" une bière locale brassée à une cinquantaine de kilomètres de là, à Pouilly-sous-Charlieu exactement, "Trouille" dont il n'a pas dit grand chose par peur de décevoir la patronne qui lui fichait la trouille peut-être !
Il restait plus ou moins 110 kms pour rejoindre Issoire et le Géo avait prévu un bout d'autoroute, histoire de se voir avancer ! Bizarre ce choix car, après avoir pris le ticket et à peine monté dessus, 10 bornes plus tard tout au plus, on s'est retrouvé devant une très large station de péage où la plupart des aubettes étaient interdites aux motos. Avec d'autres on s'est "discrètement" intercalé dans les très longues files de voitures et tout ça pourquoi ? Pour payer 0,80 € ! Pour le moins incompréhensible, n'est-il pas !?! L'objectif était sans doute d'éviter de traverser le centre de Clermont-Ferrand, auquel cas je dis bravo ! 


N'empêche, les péages sont une source d'accidents et d'embouteillages en même temps qu'une source ... de revenus !!

 

Une fois sortis de l'autoroute, il nous restait 2 kilomètres à parcourir pour atteindre l'hôtel Le Pariou où nous avions déjà séjourné, il y a deux ans, lors du Cap Moto Trophy en Auvergne.


J'ai poireauté un "certain temps" avant d'avoir droit à une boisson rafraîchissante de bienvenue ;-), le réceptionniste faisant également fonction de barman. Or, il y avait là un client, planté au comptoir de la réception pour un problème de réservation de chambre et qui ne lâchait pas le morceau. 

Le moment venu j'ai pris une "Fée de l'Effet", une cervoise artisanale aux céréales d'Auvergne (du miel du Cantal, non ?). 

Après, ce fut passage à la douche, puis l'apéro en terrasse. J'ai encore réussi à me faire remarquer en m'asseyant sur le bord d'une table qui a cédé sous mon poids pourtant plume : des photos de ce grand moment de solitude tournent certainement ... sous la table ! 

Je ne me suis pas trop inquiété de savoir si je devais indemniser l'hôtel pour les dégâts occasionnés mais, s'il le faut, je suis prêt à mettre la main au portefeuille.


Après le repas du soir (terrine maison, carré de porc, pdt grenaille, etc., rondelles d'ananas caramélisées, chips de pain d'épice, bouloum bouloum !!) nous nous sommes répandus en ville et sommes allés se jeter quelques bières.
On n'a pas dû nous mettre dehors mais presque, les serveurs commençant à empiler les chaises en bout de terrasse.


Voilà bien de saines fin de journées : après le plaisir de la selle et le plaisir de la bouffe, vient celui de boire de bonnes choses, juste avant de regagner la chambre et de dormir du sommeil du juste !


Bien longues toutefois ces journées et le lendemain matin, le réveil sonne inexorablement et cruellement dès 7h30 !
Courage, on touche au but : demain on en fait une courte (269 kms) et on atteint Florac où nous nous poserons pour 3 jours et 4 nuits. Ok, ok !

 

4 septembre, jour 3

On commencerait pas par les photos du jour, hein ?
Voilà qui est fait !

Petit préambule avant de nous lancer sur les (petites) routes pour préciser qu'en matière de petit-déjeuner je ne me suis jamais départi du "menu" suivant : pain baguette, jambon cru et/ou cuit, beurre, café et fruit(s) frais et "Pi c'est tout" ! Pas de mignagnagnardises et autres "graisseries sucrotées" ...

Seul hic : les quantités !!

Un matin Jacky a fait les yeux ronds quand il m'a vu arriver avec une assiette qui débordait de partout. Pas d'inquiétude : j'ai de la place dans le top-bide !!


Et donc, on est entré dans le vif du sujet assez rapidement ce matin-là avec des petites routes qui serpentaient au travers du Parc Naturel et Régional du Livradois-Forez. Premier panorama au WP 15, à Vinfaud avec, d'un côté, une vue imprenable sur la ville de Peslières et, de l'autre, sur un petit troupeau de jolies vaches brunes et blanches qui nous faisaient de l'oeil ...


Un peu plus loin, c'est à Lavaudieu que nous avons marqué l'arrêt. Le village vaut essentiellement pour son
abbaye de Saint-André mais je n'ai pas pu la visiter à moins d'attendre la visite guidée suivante. J'ai bien essayé de me glisser dans le petit musée (la preuve avec les photos publiées) mais j'ai vite été repéré par la préposée qui m'a prié, sans ménagement, de quitter les lieux ! 

Il ne restait plus alors qu'à déambuler dans ses vieilles rues et s'imprégner de l'odeur des vieilles pierres ... ce que je fis pendant près d'une heure en discutant ensuite avec les uns et les autres avant de reprendre la route en passant sur le petit pont qui enjambait La Senouire ...


On a continué, toujours sur le même type de petites routes, étroites mais au bon revêtement et donc roulantes, pendant encore +/- 75 kilomètres en passant par Vieille Brioude, Saint-Just-près-Brioude, Blassac, Aubazat, Ferrussac, Besseyrolle et Saint-Privat-du-Fau jusqu'à atteindre Le Malzieu-Ville où les divers GPS se sont un peu affolés pour traverser le village. Tant mieux sans doute car sans cela peut-être que nous aurions été trop nombreux à nous arrêter au restaurant Le Margeride
, au WP 39.


Au lieu de cela, je me suis retrouvé en fort bonne compagnie puisque j'ai mangé avec Paul, Daniel, Michel, Olivier, Philippe & Virginie ainsi que Xavier, alors que Anne et Yvan n'étaient pas loin, à une autre table. On nous voit sur TripAdvisor, vous avez remarqué, Philippe P. y ayant même laissé un avis ! Perso, comme d'autres aussi d'ailleurs, je me suis limité à une salade, une bière et un café. Je ne porterai dès lors aucun jugement pointu, une salade ne pouvant décemment pas décevoir ... sauf à cacher une limace, voyez ?


Une chose à ajouter concernant le moment passé là : à la table d'à côté, il y avait deux motards français, originaires du sud de l'Hexagone, avè l'assent du midi peuchère, qui circulaient dans la région et avec lesquels Philippe, Virginie et Michel se sont beaucoup entretenus. Il a été question de belgicismes avec les "Oui mais non !" et les "Non, peut-être" entre autres joyaux nationaux mais également de leur périple dans la région. 

Ils ont brandi des catalogues dans lesquels on trouvait des tas de road-books très bien faits avec force explications et couleurs, de quoi rendre jaloux notre guide spirituel ...


Je continue dans les détails superfétatoires voire oiseux, que cela plaise ou non, quitte à broder voire inventer des petits trucs croustillants ...


On a quitté le resto et on est passé par Serverette que les copains connaissent bien pour y avoir séjourné avec Eric D. qui y possède un pied-à-terre, puis Marjerols, Palhers, Chanac et plongée vers Sainte-Enimie où je suis arrivé, seul, une fois encore. Je dois manifestement rouler sur un autre rythme que la plupart des participants : trop vite pour certains et trop lentement pour ... Yvan, ah ah ah !!

Temps mort et petite charentaise ici pour justifier ce que d'aucun pourrait prendre pour de la prétention ou que sais-je encore. Lorsque je roule à moto, je suis généralement "à fond dedans" : j'aime piloter, prendre les moins mauvaises trajectoires, tenir un certain rythme qui implique autant de concentration. Lorsque je "dois" suivre quelqu'un de plus ... pausé, toute cette concentration s'envole et je commence à devenir dangereux pour moi et pour les autres. Et comme le soulignait François dans un compte-rendu récent, j'ai tendance à rouler de plus en plus vite. Je constate par contre que mes "habituels copains" auraient plutôt tendance à se laisser aller de ce côté là : les suivre m'ôte au moins 25 voire 50 % de mon plaisir de conduite et l'ennui s'installe ... rapidement.
Voilà donc pourquoi, finalement, je les "évite" sur la route.
A l'inverse, lorsque je tombe sur moins ... lent que moi, je n'essaye pas à tout prix de m'accrocher et je rends rapidement la main.
Enfin, comme c'est arrivé l'une ou l'autre fois, je n'apprécie pas qu'on me colle. Si on veut rouler plus vite on dépasse et si on veut juste suivre le rythme on respecte une distance de sécurité suffisante. C'est pourtant simple me semble-t-il ?


Et donc, cette fois, j'ai pris plaisir à rouler avec aussi énervé que moi. Cela n'empêche pas que je ralentis régulièrement pour souffler un peu et flâner au gré des paysages qui s'offrent au regard.
Voilà une petite mise au point que j'estimais utile cette fois !


Je n'ai peut-être pas été assez attentif mais je n'ai vu personne aux terrasses des cafés de Sainte-Enimie avec lequel partagé le dernier avant l'arrivée au Grand Hôtel du Parc à Florac et j'ai donc continué pour les vingt-six-mille sept-cent-soixante-six mètres qui m'en séparait, en passant par Montbrun et Quézac.

Et donc, une fois encore, je suis arrivé bien tôt à l'hôtel. De là à dire que les étapes sont trop courtes, il n'y a qu'un pas à franchir mais je ne le ferai pas, histoire de ne pas soulever une polémique qui ne mènera nulle part : chacun campera sur ses positions et chacun aura raison.

Très belle impression en arrivant dans l'allée de l'hôtel : à gauche, un grand appentis pour mettre les motos à l'abri, à droite les jardins (un vieil homme était occupé à arroser les rosiers) ainsi que la belle piscine flanquée d'une bâtisse de caractère aux volets bleu ciel et en face un double escalier majestueux qui menait à la réception. On dit que c'est souvent la première impression qui compte et celle-là était bonne. J'ai gravi les quelques marches et je me suis retrouvé en compagnie d'une (très) vieille dame qui essayait de s'occuper du comptoir pendant qu'en face se trouvait un gars, plus tout jeune non plus, entre cinquante et quatre-vingts ans, son fils probablement (?) qui, lui, s'occupait de la caisse et de la gestion des chambres.


Je ne me souviens plus si Gull était déjà là. Faut dire qu'on n'a pratiquement jamais roulé ensemble d'autant qu'il a mis tous les road-books à sa sauce soit pour éviter les routes trop difficiles, soit pour aller vers un spot touristique qui se trouvait non loin des routes empruntées, soit encore pour raccourcir certaines étapes ... 

Il avait parfois 4 ou 5 road-books différents pour une même journée et il choisissait en fonction de ... je ne sais quoi !


Lorsque j'ai vu la chambre j'avoue que j'ai été plutôt déçu : petite, avec un plancher en bois qui couinait comme une vieille BMW, avec aussi très peu de possibilités de rangement, une salle de bain avec baignoire mais sans cloison ou rideau pour éviter les éclaboussures, il n'y avait pas de quoi se pâmer, voyez ? On avait connu mieux au Terminus de Chaumont et au Pariou à Issoire et j'étais d'autant plus dépité qu'on allait y passer 4 nuits. On a même mollement essayé d'en changer mais les disponibilités étaient rares.


J'ai passé un long moment à discuter au bord de la piscine avec Virginie et Philippe notamment, on a parlé boulot, pension anticipée, vacances et c'est un peu grâce à eux que je me suis fait une raison, que j'ai positivé et me suis convaincu qu'au fond, (nan, pas de la piscine !), on était plutôt très bien installés en définitive : comme quoi, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.


Une bonne nuit de sommeil a fini de nous convaincre que la literie était bonne et que c'était là l'essentiel !!
Sachez tout de même qu'on a très bien mangé, que le vin était compris dans la demi-pension et que le service était efficace et très convivial.
La journée s'est terminée par une petite marche digestive dans Florac.

PS : à noter que François était venu me proposer d'échanger les chambres ou les cokoteurs (je sais plus) dans la mesure où Georges et lui avait hérité d'un espace avec deux grands lits ...

 

5 septembre, jour 4

Popeck dit "On va déjà commencer par la carafe d'eau"
Là, je vais commencer par les photos du jour intitulé "LA BOUCLE DU CIRQUE DE NAVACELLES" : une boucle de 249 kms dans le sud-est des Cévennes.
Les souvenirs s'étiolent ...
Une fois encore, j'ai sans doute pris la route sans trop me soucier de qui était devant et de qui suivait. Cela devient une (mauvaise ?) habitude depuis que j'ai rencontré Tripy, mon ami !!
Les premières photos ont été prises à Saint-Roman de Codières soit près de 80 bornes après le départ de Florac et, en regardant en diagonale le tracé du jour, celui-ci confirme ce qu'évoque François dans son compte-rendu, à savoir qu'on n'a fait que des petites routes tortueuses, en sous-bois sur lesquelles atteindre une moyenne de 55 km/heure tient de l'exploit.

Ajouter à cela des zones en pleine lumière et des zones plongées dans une ombre noire dans lesquelles, souvent, un virage à 90° vous attend au tournant, et vous avez à peu près le topo de ces dizaines de kilomètres. 

Je crois avoir été rejoint par Xavier que j'ai pris plaisir à laisser passer pour qu'il m'ouvre le chemin et que j'ai ensuite essayé de suivre en scrutant son feu rouge qui me servait de guide.
J'ai remarqué qu'il ne freinait pratiquement jamais, sans doute aidé par le frein moteur du flat-twin de la magnifique RS 1200 et parce qu'il adapte parfaitement sa vitesse "aux éléments". 

A ce niveau, la Tiger freine moins lorsqu'on coupe les gaz et son pilote n'a pas toujours la même présence d'esprit d'autant qu'en conditions changeantes soleil/ombre, il a du mal, et la visière chromatique n'aide que moyennement !!


Et donc, on a roulé ainsi jusqu'à arriver à Saint-Roman comme déjà indiqué. Je m'apprêtais à continuer la route mais Xavier est parti sur la droite, sur une petite route qui montait sèchement vers une tour carrée ...

Aaaah, cette tour carrée : toute une histoire !!
Pendant que je photographiais les alentours, Xavier a emprunté l'escalier qui menait au rez-de-chaussée de la tour. Lorsque je l'ai rejoint, il était en grande conversation avec Adrienne qui était perdue dans ses comptes de fin de saison et qui lui confirma que l'établissement était en principe fermé mais ... pas vraiment en définitive puisqu'elle nous servit à boire, comme elle servit à boire ensuite à Josiane et Henry, puis à Anne et Yvan ! C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés assis, à six autour de ce qu'on aurait pu prendre pour sa table ovale de salle-à-manger, ce qui n'est pas du tout incongru sachant qu'elle "fait" chambres d'hôtes. 

Et de fait, nous étions ses hôtes du jour. Elle nous raconta l'histoire de la Tour qui remonte, si je ne m'abuse, au XIème siècle. Elle nous précisa qu'en saison elle était aidée par son époux qui, le reste du temps, s'occupait de restaurer les maisons en vieilles pierres de la région.


Deux détails me sont revenus à l'esprit :
1/ Anne s'est gavée de figues fraîches qui remplissaient un panier déposé sur la table, au grand dam d'Yvan qui craignait pour son transit intestinal;
2/ derrière un rideau il y avait une vieille tapisserie décolorée qui évoquait une scène de la vie de Pâris, personnage de la mythologie grecque et moi de lui dire qu'il n'était pas impossible qu'elle reçoive la visite de deux de ses descendants, Michel et Philippe PARYS, qui, soit dit en passant, ne tarderont pas à entrer un jour ou l'autre dans la "Motologie" belgo-franco-luxembourgeoise !!
Et donc, voilà encore un de ses moments à marquer d'une pierre blanche dans le grand livre des souvenirs marquants de voyage.
Pour plus d'infos concernant cet endroit, voici l' URL
: c'est ouvert tous les jours de juillet/août et les week-ends de mi-juin, septembre/octobre et sur demande !


Nous sommes repartis en laissant Josiane et Henry derrière nous. 


Quelque 15 bornes plus tard à peine, nous abordions les rives de Ganges, la porte sud des Cévennes, où le road-book proposait de se restaurer.
Arrivé à l'entrée de la ville, certains ont emprunté la rive gauche ^^ plutôt que de suivre l'itinéraire qui partait sur la droite, traversant une artère commerçante où les restaurants ne manquaient pas. On a hésité entre un vietnamien et un italien et c'est à ce dernier que nous nous sommes installés. "Le virage" ça s'appelait. 


On a fait notre choix entre calzones et pizzas et j'ai jeté mon dévolu sur une "rustique", (tomate, oignon, champignon, lardons, emmental) arrosée par un soda brun sucré ...

On a ensuite quitté le road-book en direction de Saint-Bauzille-de-Putois (it smells like a flower, doesn't it ?) pour visiter la GROTTE DES DEMOISELLES, initialement appelée "Grotte aux fées". On a dû poireauter 1/2 heure avant que la visite guidée ne commence par un bout de chemin en funiculaire et un briefing donné par un vieux passionné ...


Après quoi on s'est promené dans un dédale de galeries plus ou moins grandes qui suscitaient souvent l'émerveillement tant Dame Nature s'est ingéniée à créer une féérie de stalagMites et de stalacTites au travers desquelles chacun y voit ce que son imagination lui inspire. Il y avait toutefois des convergences de vues évidentes notamment en ce qui concernait la "Vierge et l'enfant" saisissante de ressemblance. Il y avait non loin d'elle "Le Penseur" de Rodin, flanqué de son pot de chambre qui se demandait certainement "To piss or not to piss ?" La guide nous a appris que les "plafonds" de la grotte se couvraient régulièrement d'algues, la faute à nos respirations (Co2) et aux lumières installées par la main de l'homme ça et là pour qu'on puisse profiter du spectacle, et que des équipes de nettoyage s'affairaient tous les dix ans pour leur redonner leur aspect d'origine.
François, qui a visité les grottes de Dargival, s'est laissé dire que les algues provenaient plutôt des courants d'air qui y circulent. Sans doute faut-il prendre le tout en considération ...


Il faisait une température constante de 14°Celsius dans la grotte. A noter ici que je ne m'aventurerai pas à convertir cela en degrés Fahrenheit et je vous renverrai à l'explication suivante :


Fahrenheit est une échelle de température thermodynamique, où le point de congélation de l'eau est à 32 degrés Fahrenheit (°F) et le point d'ébullition à 212 °F (sous une pression atmosphérique normale). Cela sépare les points d'ébullition et de congélation de l'eau d’exactement 180 degrés. Par conséquent, un degré sur l'échelle Fahrenheit représente 1/180 de l'intervalle entre le point de congélation et le point d'ébullition de l'eau. Le zéro absolu est défini comme égal à-459,67 °F.
Une différence de température d’1 °F équivaut à une différence de température de 0,556 °C.

Si vous avez un doute, demandez à Mathieu ou bien à Yvan qui a tout compris des explications du premier.
Quoi qu'il en soit, au sortir de la grotte, le différentiel de température nous a tous conduits au shop où nous avons acheté à boire.

Yvan nous a ensuite ramenés sur le road-book, qu'on n'a donc pas raccourci contrairement à ce qui était préconisé par le GéO, et on a continué jusqu'à atteindre le cirque de Navacelles , via Gorniès, Madières et Saint-Maurice-Navacelles : une extraordinaire curiosité géologique en forme d'immense entonnoir au fond duquel le village est accessible par une petite route escarpée en spirales ou en colimaçon.


Plus tard, on a regagné la route des crêtes, très très roulante, un peu façon "Île de Man" dans la partie montagne, voyez-vous, et on a dû se faire violence pour stopper nos élans aux way-points 47 et 48 afin de profiter des superbes paysages panoramiques qui s'offraient à nos yeux ébahis, écarquillés et exorbités !!


La redescente vers Florac s'est faite à une vitesse vertigineuse que je vous raconte même pas combien elle a été vertigineuse. Au bivouac, quand j'ai raconté à Paul, il m'a presque engueulé en évoquant un retrait de permis immédiat et une fin de voyage en camionnette :-)
Argh, à choisir, autant mourir dans la descente vertigineuse, pffffffffff ! Je rigooooooooooooooooole !


Cette fois-là, je pense que je suis d'abord passé au bar et que j'ai descendu une LUPULINE avant de gagner mes appartements.


Apéritif en haut du double escalier, sous la terrasse couverte puis direction la salle du restaurant. Comme d'habitude 3 services, avec une excellente nourriture servie par du personnel affable, oui, comme La Fontaine, et vin à volonté.
A noter qu'on a reçu les menus un ou deux jours avant le départ mais je n'ai pas cru bon de les imprimer.


A un moment les lumières se sont éteintes et Paul est arrivé avec un gâteau. J'ai cru qu'il s'était trompé de date mais, NON, c'était l'anniversaire de Daniel ce soir-là, un sympathique gaillard de 65 ans, ancien policier, et qui roule en GS noire avec des jantes à rayons or, souvent en compagnie de Mumu, Dédé, Fifi, Riri et Loulou ;-)), Michel S. ainsi que Jean-Marc et Carina.
Pardonnez-moi mais je ne connais pas encore tous les prénoms, mea maxima culpa !!


Entre charentaises, voilà un gars "encore plus petit que moi", oui oui, c'est possible et qui n'a apparemment aucune difficulté à maîtriser son teuton destrier en version "Adventure" s'il-vous-plaît bien !
Je pense qu'on a encore tenté une sortie ce soir-là mais qu'on n'a rien trouvé d'ouvert ...

 

6 septembre, jour 5

D'emblée les images du jour : la BOUCLE DU MONT AIGOUAL, 220 kms !


Pas un jour comme un autre puisqu'il marquait mon soixante-et-unième anniversaire ! Et dès le petit-déjeuner quelques unes et quelques uns sont venus à ma table pour m'en souhaiter un joyeux !! Il y a Prof, Timide, Grincheux, Dormeur, Atchoum, Simplet et ... Joyeux, c'est bien connu ;-)


On était prévenu, la mise en roues a été abrupte ce matin-là. Pas le temps de chauffer les cylindres qu'on attaquait d'emblée la falaise par la face sud-sud-est-nord-ouest !
Je confirme que je n'aime pas trop les lacets. Si j'ai un semblant de technique (je freine de l'arrière pour resserrer la courbe tout en mettant du gaz histoire de continuer à avancer), c'est souvent à la limite du calage et la mécanique en souffre ... autant que moi, voyez ? Rien de tel que les grandes et larges courbes !!
Autant dire qu'on s'est vite regroupés ici et là pour fixer sur carte SD les beaux panoramas que déployait devant nous Mère Nature.

Nous sommes arrivés à Le Truel, sur la commune de Saint-Pierre-des-Tripiers, dans les gorges de la Jonte où se trouvait "La maison des vautours". 

Dans le parking, en passant derrière les quelques motos présentes, nous avons remarqué que l'Africa Twin de l'ami Sacha n'était plus ... immatriculée. 

Nous pensions qu'il était au courant mais, non, il ne le savait pas ! A ce moment-là, on s'est tous demandé ce qu'il fallait faire en reportant la décision à plus tard.
Nous étions Xavier, Paul et moi, a décider de faire la visite des lieux. Nous avons d'abord arpenté le musée sur deux étages, puis nous avons eu droit à une séance vidéo avec des séquences en direct via des caméras placées à certains endroits stratégiques et des séquences enregistrées d'évènements comme la naissance et le premier vol des bébés et jeunes vautours ...


Après ça, nous avons eu accès à une terrasse panoramique d'où nous avions une vue imprenable sur les gorges environnantes et, via de puissantes longue-vues, nous avons pu observer quelques oiseaux perchés dans les falaises. Belle découverte qui, comme disait l'autre, datait le vautour valait le détour d'autant qu'elle était sur le tracé du road-book !!


On a ensuite continué la descente vers Meyrueis où Pierre nous a rejoints pour manger avec nous. Sur le conseil de Paul qui avait mangé là lors de la reconnaissance, nous nous sommes installés à la terrasse de l'Hôtel Le Sully. La serveuse/patronne Teresa était très volubile. Si l'on regarde par contre sur Trip Advisor et le Petit Fûté par exemple, les commentaires sont plutôt catastrophiques. Mais bon, en ce qui nous concerne, nous n'étions que de passage et mon véritable tripoux aveyronnais était de facture correcte (sans plus) et là s'arrêtera mon jugement, le cadre étant ,lui, bucolique et l'accueil plutôt avenant sans compter, qu'en plus, on y a passé un agréable moment : n'est-ce pas encore là l'essentiel ?


On a quitté Meyrueis et via les D986, D252, D15, D47, D151 et Servillères, Montjardin, Villemagne, Espinassous, Trèves, Causse-Bégon, Dourbies et Les Laupiettes nous sommes arrivés au WP 23, où il était possible de prendre un raccourci et où nous avons rejoint un "groupe à nous" auquel s'était joint Olivier CAPPELLE et sa DL650 jaune qui a un pied-à-terre dans la région. Apparemment Georges avait un problème de pression de pneu, c'est en tout cas ce que j'ai cru comprendre. 


Pendant qu'on bavardait là, on a assisté à une petite chute d'un couple en custom dans le lacet qui remontait vers le Mont Aigoual. Ah, ces lacets lassants sont manifestement une plaie pour les motards, débutants mais pas que !


Au moment de repartir, j'étais une fois encore le dernier et j'ai entendu Georges : "Elle démarre pas !!"
Je le vois essayer et réessayer mais en vain : le bi reste coi ! On convient qu'il se laisse aller dans la descente en mettant la 2ème vitesse et je le vois régulièrement embrayer mais sans succès jusqu'à laisser une belle trace de gomme au sol. Finalement la route se met à remonter et voilà notre ami à pied. Petit conciliabule, tripotage de boutons et là, miracle, le moteur s'ébroue enfin et nous voilà repartis, jusqu'à rejoindre le groupe.


Une heure plus tard, toujours sur les mêmes petites routes, on a marqué l'arrêt pour une énième photo panoramique à un endroit où Paul avait grimpé la colline pour nous prendre d'en haut.
Après quoi on est arrivé au sommet du Mont Aigoual. Je me suis arrêté aux pieds des premières antennes rencontrées et, comme j'ai vu passer Paul comme une balle à bord de sa camionnette, je n'ai pas compris qu'on faisait un aller-retour, ce que m'affirmait Philippe qui s'était arrêté après moi. Plus loin on est arrivé à
l'observatoire d'où partent, parait-il, les infos sur tout le sud de l'Hexagone.


Après avoir pris le vent de face, de derrière et de travers, je suis allé me réfugier à la buvette en compagnie du groupe où Philippe m'a offert un café qui fut le bienvenu pendant que certain(e)s optaient pour un chocolat chaud : c'est dire combien le fond de l'air était frais, là-haut, là-haut, il n'y a plus de saison, laïho, laiho ...


Il restait +/- 35 bornes à redescendre pour rejoindre Florac, ce qu'on a fait, en repassant sur la large route gravillonnée d'abord (grrrmmbbll, grrmmbbll, rondidju de gravillons de mmmm ... !), les gorges de Tapoul, Cabrillac, Massevaques, Rousses, Carnac, Le Gua, Les Vanels, Vebron, Racoules, Salgas, Ferreyrettes, Mazel, Croupillac et Belrepaire !!

Le soir, dans la salle du restaurant de l'hôtel, les lumières se sont de nouveau éteintes, Paul est arrivé avec un gâteau au chocolat planté de 2 bougies et tout le monde a entonné le traditionnel "Happy Birthday" mais, cette fois, c'était bien pour moi !


François, qui s'était installé en bout de table, près de moi m'a posé une jolie casquette aux couleurs de la maison des Vautours dans les Gorges de la Jonte, puis Paul a proposé que je fasse le briefing pour la journée du lendemain : j'ai hésité puis j'ai décliné car j'avais déjà un peu trop picolé et je n'étais pas sûr d'assumer cette tâche de première importance avec la solennité qu'elle méritait ;-))


Nouveau petit tour dans la ville puis retour à la terrasse de l'hôtel où on s'est retrouvé Gull et moi à discuter de tout et de rien, de nos femmes et de nos enfants, de nos âges, du futur de l'humanité, etc. Pendant ce temps-là, à l'intérieur, Anne, Yvan, Xavier et Paul discutaient de l'organisation du club et des choses à garder et à changer pour le meilleur et pour le pire.


A mon humble avis, vous savez quoi et vous savez ce que je lui ai écrit, texto ?
"NE CHANGE RIEN, continue comme ça et ceux à qui ça convient resteront, les autres iront voir ailleurs. Je pense que le noyau est suffisamment grand pour que tu aies chaque fois le nombre de participants pour « amortir » les frais. Le système d’acompte me semble maintenant bien rodé et cadenassé. Il te reste « juste » à trouver les destinations fédératrices."
Bon, il y a peut-être quelques petites choses, comme des étapes de liaison plus longues par exemple ce qui n'est déjà pas du goût de tous d'ailleurs, mais perso, je lui fais entièrement confiance, voilà !


J'ai terminé la soirée en descendant deux affligeantes Affligem coup sur coup et ma nuit n'a pas été des plus tranquilles car, excès de boisson NUIT !!

 

7 septembre, jour 6

Les photos !! parlent d'elles-mêmes, non ?
On en resterait bien là, hein ??

Oui mais non !!
A suivre alors ??? Non, peut-être !!!
Sachez juste que la (dernière, déjà !) boucle dans les Cévennes était baptisée : la boucle du TARN et que, dans sa version normale, elle comportait 260 kilomètres.

Au petit-déjeuner, le chat de la maison, un siamois, trainait souvent dans la salle et une des préposées au service nous fit remarquer que ce n'était pas du goût de tout le monde. Avec François, on lui a trouvé un surnom : "BeeBee" pour "Black Bullocks". Et de fait, il semblerait que les poils les plus sombres recouvrent les ... parties les plus chaudes de l'animal ! Certains l'ont vu pisser dans les plantes.

Perso, je vis avec des chats depuis ma plus tendre enfance comme on dit et je suis dès lors vacciné, voyez ? 

Là encore, on en a trois à la maison : Bali, Kira et Maxou, ce dernier s'étant installé chez nous un peu à l'insu de notre plein gré !
Mais ceci nous écarte du sujet. Quoique ... Un détail tout de même avant d'en terminer avec cette digression féline : Philippe et Virginie étaient "tombés en amour" d'un chat abandonné qu'ils ont vu à la station-service non loin de l'hôtel et, jusqu'au dernier jour à Florac, il était question qu'ils le ramènent en Belgique, dans une cage et dans la camionnette de Paul qui, entre charentaises, ne voyait pas, mais alors là pas du tout, cela d'un bon oeil. Heureusement (?), le matin du départ, ils ne l'ont pas trouvé !


Gauche au sortir de l'hôtel et D998 puis D906 sur 70 kilomètres environ, via Bédouès, Cocurès, Le-Pont-de-Montvert, Saint-Maurice-de-Ventalon, Vialas, Genolhac, Concoules, Villefort et son lac, où on s'est arrêté pour fixer le panorama.


Septante kilomètres (soixante-dix pour ceux qui savent compter) de petites routes où j'ai rejoint Gull qui était parti avant et que j'ai suivi jusqu'à être rejoint par François et Didier qui sont sagement restés derrière. 

Au WP 9, l'option était proposée de visiter La Garde-Guérin, un des plus beaux villages de France. Alors que Gull continuait sa route, on a d'abord fait une halte au "Comptoir de la Régordane" où nous avons retrouvé Josiane et Henri qui nous ont raconté qu'ils étaient montés dans la tour et la difficulté à aller jusque tout en haut tant l'accès était étroit.


Après une infusion aux herbes que m'a recommandée la gérante des lieux pour ses propriétés digestives, on a donc entrepris la visite du village, sa tour (de l'extérieur), son église, son four à pain, son auberge, ses ruelles empierrées, le tout ayant gardé son caractère d'antan au point qu'on s'attend à voir débouler des cavaliers en armures à chaque intersection, ou presque, ou pas : "Je suis Godefroy Amaury De Malfète, comte de Montmirail, d’Apromont et de Papimcourt, fils d’Aldebert de Malfète et de Thibaude de Montfaucon... Je suis ton aieul."
Certes, certes ...


Et puisqu'on est sur "Les visiteurs", figurez-vous qu'au sortir du village, alors qu'on regagnait le parking pour récupérer nos fiers destriers qui piaffaient d'impatience, sur qui on tombe, je vous le donne en mille ? 

Sur l'ami Claude !!! 

On avait une chance sur mille justement de se croiser là. Il se baladait dans le coin car, comme Olivier C., il a un pied-à-terre dans les environs. Il a d'abord cru une première fois reconnaître la camionnette du club, puis il l'a VRAIMENT croisée. 

Paul lui a dit qu'on avait déjà quitté le village mais en y arrivant il a reconnu nos motos et il nous a attendu. Je lui ai dit que je l'attendais la veille pour fêter dignement mon anniversaire mais ça lui aurait fait 400 bornes aller-retour sans compter qu'il n'aurait justement pas pu fêter "dignement", entendez par là le contraire de "sobrement" et/ou "avec modération". Voilà qui me rappelle à nouveau notre anthologique biture en Slovénie !!
Il a dit que le lendemain on passait derrière chez lui et qu'il essayerait de se joindre à nous pour un bout de chemin ...


On est revenu sur nos pas pour reprendre le WP9 et on a continué, via Castanet, Altier et Malecombe pour arriver à Le Bleymard où se trouvait un Carrefour Express devant lequel quelques bancs étaient installés qui avaient déjà vu quelques uns des nôtres y pique-niquer ...
Je ne vais pas épiloguer sur ce qui s'est passé à ce moment là mais sachez que pendant que certains ont acheté du pain aux céréales, du jambon de Bayonne, du Comté, une pomme granny, du pain baguette, du jambon cuit, des boissons, etc. , d'autres ont pris deux croissants (?) et un ravier de tomates-cerises, histoire d'avoir quelque chose à partager, voyez ?
Cela m'aura appris un truc supplémentaire : en plus d'éviter 'certains' motards sur la route, il faudra que j'en fasse autant à l'arrêt pique-nique ... 

J'ai enfin compris ce que "piquer et niquer" venaient faire dans l'expression !
Pour l'anecdote, sachez que j'avais pris mon "couteau suisse" qui m'a bien servi pour la circonstance ...


Au moment de repartir, mes acolytes (anonymes) ont fait le plein alors que, perso, j'en ai profité pour filer à l'anglaise ou à l'italienne, c'est vous qui me voyez partir : j'avais fait le plein la veille au soir en arrivant à Florac et il me restait près de 200 bornes d'autonomie.


Un ou deux arrêts panoramiques plus tard, il était dans les 15 heures lorsque je suis tombé sur Jacky et Anuta (1200 RT) et Paul (Camionnette Ford TranSPEED !) qui se demandait où tout le monde était passé tant il n'avait vu personne.


C'est là que Paul a émis l'idée d'aller ensemble jusqu'au viaduc de Millau qui n'était pas bien loin hors du tracé du jour ...
Comme j'en avais souvent entendu parler sans l'avoir jamais vu, un peu comme le monstre écossais, Ness-pas, il n'a eu aucun mal à me convaincre.
En fait de "pas loin", on a quand même fait dans les 30-35 bornes avant d'arriver au village, puis quelques kilomètres de plus pour arriver pile poil en dessous du viaduc, puis une tripotée de kilomètres encore pour atteindre l'aire panoramique d'où nous avions une vue imprenable sur cet Ouvrage avec un grand "Ooooooooohhhhhhhh !". 

On avait laissé la moto et la camionnette sur le parking et on a poussé une pointe jusqu'à la cafétéria pour, croyais-je, y boire un coup. Mais Paul n'avait pas eu son compte et, puisqu'on était là, pourquoi ne pas faire la visite guidée qui commençait à 17 heures ? Ah ben oui, c'est vrai, pourquoi pas.
Du coup, je suis retourné à la moto au pas de course car j'avais laissé le casque et le Tripy sur le guidon et Paul m'ayant donné la clé de la camionnette je les y ai mis à l'abri ainsi que ma veste. Retour au pas de course, au bord de l'infarctus du myocarde !
Merde ? Les tickets ! Ils sont restés dans la veste !! " Il faut absolument aller les chercher, monsieur !" , me dit la jeune fille à la réception avec un sourire entendu en direction du GéO !
Je n'y serais pas retourné, c'est sûr !
Et donc, la visite a pu commencer en compagnie de six ou huit autres personnes.
Voilà une visite qu'elle valait la peine !!


Ces sept grands voiliers qui se suivent dans le ciel c'est presque aussi beau, voire plus beau (biffer la mention inutile) qu'un départ du Vendée Globe, non ? Je ne vous ferai pas l'article sur le Viaduc de Millau et vous invite à surfer sur les divers sites qui lui sont consacrés. Vous y apprendrez tout ce que vous n'avez jamais osé demander ;-)
A la fin de la visite, on est passé par la cafétéria. La serveuse, qui n'était pas la Vénus de Millau (bien joué Paul !) ressemblait vaguement à la chanteuse des Shocking Blue qui, entre autre succès planétaire, ont justement chanté Venus !!, tout cela n'est pas une coïncidence !!


Par ailleurs, pendant qu'on s'activait vers la cafette, Paul a eu un appel de Virginie qui a expliqué que Georges avait eu un problème et que Philippe était parti à l'hôpital de Mende avec lui pour des examens ...

Et oui ! Georges a voulu essayer la 800 GS de Michel et, dans le demi-tour, il est tombé : le coup classique en quelque sorte. 

Soit telle qu'équipée, la 800 GS était plus haute que la 1200, soit il y avait un vicieux devers que l'ami Georges n'a pas vu. Ils sont tous rentrés comme ça mais, plus tard à l'hôtel, il a ressenti de sérieuses douleurs dans le pied. Il est donc monté "à cul" de Philippe et ils sont partis à l'hôpital de Mende.


Nous on était à Millau, souvenez-vous. Il était 18h45 environ. On avait de la route à tailler pour rentrer à Florac, entre 83 et 107 kilomètres (!!) suivant les options et suivant qu'on questionnait le Tom Tom, le Garmin ou le Tripy ! Je pense que Paul a choisi le plus court et que moi, j'ai demandé au Tripy de me ramener au point de départ du road-book du jour avec l'option "rapide" (soit 107 bornes !).
On est parti ensemble et, dans un premier temps, j'ai suivi le Ford TranSPEED qui maintenait une sacré foutue allure de motard habile !
A un rond-point, alors que le Tripy m'intimait d'aller tout droit, Paul a pris à droite et je l'ai suivi. J'ai bien fait car, ce faisant et après vérification, j'ai gagné plus de 20 bornes. Rassuré, j'ai profité d'un trafic plus dense pour me faufiler, mettre gros gaz et filer devant ! Après quelques kilomètres en agglomération, je me suis retrouvé sur des routes bucoliques et roulantes à la fois.


Le soleil couchant derrière moi projetait mon ombre dans un décor aux couleurs dorées des plus plaisantes. Maintes fois j'ai failli m'arrêter pour prendre quelques photos mais ... je n'avais plus le temps ! L'E.T.A. (Estimated Time of Arrival) étant fixé à 20h15, je commençais à craindre pour mon estomac : aurais-je encore quelque chose à me mettre sous la dent (ouais j'en ai plus qu'une mais creuse) !!!
Pris dans mon élan, j'ai loupé une bifurcation à gauche mais le Tripy a si rapidement recalculé la nouvelle note que je ne m'en suis pas formalisé outre mesure : résultat des courses, j'ai au moins perdu 10 bonnes minutes sur le temps qui m'était imparti ;-)


Pendant ce temps-là, Paul de son côté, a rejoint l'hôpital de Mende pour aller rechercher Georges.
Arrivé à l'hôtel, je suis malgré tout passé sous la douche, et lorsque j'ai gagné la salle du restaurant, ma place et mon entrée étaient bien là, à m'attendre, ouf !! Paul est arrivé, accompagné de Georges. Diagnostic : luxation d'un orteil. Plus de peur que de mal suivant l'expression consacrée même si, en l'occurrence, il n'a pas eu peur mais plutôt mal, voyez ?


Rien de particulier sinon que pendant le repas j'ai vu François se lever, le portable collé à l'oreille, et quitter la salle pour continuer la conversation loin du brouhaha. Je n'apprendrai que le lendemain l'objet du coup de fil ...


Petit discours explicatif et briefing pour nous rappeler qu'il fallait plier bagage car le lendemain car on quittait les Cévennes pour entamer la remontée vers la Belgique en 3 jours.
On n'a pas trainé ce soir-là et on a gagné nos chambres pour préparer le paquetage !

8 septembre, jour 7

Puisque vous insistez, je vais commencer, une fois n'est pas coutume par les photos !!



Et donc, la journée a commencé par le petit-déjeuner, ce qui jusque là, parait d'une logique imparable !
A table j'ai appris que François était parti très tôt le matin pour rentrer chez lui. L'appel téléphonique de la veille n'était donc pas anodin et un problème familial le rappelait d'urgence à la maison. Sur son site on apprend qu'il est remonté d'une traite, soit 930 bornes en 11 heures et trente minutes. Il nous a envoyé un SMS que j'ai reçu à 20h12 : "Bien arrivé, sans incident mais sous la pluie les 2 dernières heures.".


Voilà qui démontre, si besoin était, qu'il est possible de descendre ou de remonter des Cévennes d'une traite. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire mais je dis juste qu'il est possible de descendre ou de remonter des Cévennes d'une traite ...


A table toujours, après une discussion qui tournait autour de la manière d'éduquer ses enfants, j'ai appris (?) également que "Les Tranquilli, c'est des cons !".
Il y a une chanson qui dit "On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille", mais je vais finir par croire qu'on ne choisit pas non plus ses amis ou alors, à un moment, j'ai dû me gourer dans le casting, je ne comprends pas ! Du coup, en voilà un autre que je vais soigneusement éviter sur la route, au pique-nique et au petit-déjeuner !! Car même la vérité, si tant est qu'on considère cette assertion comme véridique, n'est pas toujours bonne à dire, surtout en face et en compagnie d'autres personnes ...


Et donc, après cette charmante entrée en matière, j'ai fini de charger le mulet pendant que Paul, aidé par quelques âmes charitables (il en reste, oui, oui !), chargeait la GS de Georges sur la remorque. Il n'était en effet pas en mesure de piloter à cause de son orteil luxé.


Je suis, une fois encore, parti sans demander mon reste en commençant par aller faire le plein à l'Intermarché en dehors de la ville.


Après avoir roulé +/- 62 kilomètres sur la N106, vers 10 heures par-là, au WP 5, au détour d'un rond-point, à Saint-Martin-de-Valgalgues (FR-30520), près du pole mécanique d'Alès, j'ai aperçu un "châssis à molettes" comme on en voyait dans les charbonnages d'antan.
J'allais continuer mon chemin après y avoir juste jeté un oeil lorsque j'ai vu que Xavier était là et visitait le site de Ladrecht.
Après un petit conciliabule par-dessus le grillage, j'ai été récupérer la Tiger que j'avais laissée au bord de la route un peu plus loin et je l'ai rejoint pour faire une visite approfondie des lieux. 


En gros, l'histoire veut qu'une poignée de mineurs, appuyés par une large mobilisation des autorités et de la population, a fait une grève au finish, grève qui a duré 13 mois, à cheval sur 1980-1981 et qui a entraîné la réouverture de la mine jusqu'en 2001, soit 20 ans plus tard. Une leçon par les temps qui courent où l'on ferme des usines pour satisfaire les actionnaires en laissant des milliers de personnes sur le carreau. Le pire c'est qu'il devient "très politiquement correct" de descendre les syndicats en flèche et la gauche en général. Triste époque !!


Une charentaise pour dire qu'il faut A-B-S-O-L-U-M-E-N-T que je m'organise une virée vers le site de Blégny-Trembleur pour prendre enfin conscience de ce que mon père a vécu pendant plus de 25 ans à presque 1.000 mètres sous terre, au Puits Ste Catherine, Roton, Farciennes ...


Juste à côté du site minier se trouvait un atelier Caterham mais les voitures étaient bâchées et, malgré qu'il y avait quelqu'un sur place, le volet du garage légèrement relevé en attestant, nous n'avons pas insisté pour demander l'accès à l'intérieur.


On est donc reparti, par des routes roulantes à ce qu'il me semble jusqu'à atteindre Orgnac-l'Aven où nous avons retrouvé Paul, Georges, John et Ringo, Muriel, Sacha, Michel S., Jean-Marc et Carine avec lesquels nous avons partagé un café au Restaurant de la Grotte, aussi appelé "Le diaprisyus". Certains y ont acheté un sandwich avant de reprendre la route mais pas nous, pas nous !!



Nous sommes donc repartis et après avoir enjambé l'Ardèche sur le petit pont de Saint-Martin-d'Ardèche on a marqué quelques fois l'arrêt pour admirer ces gorges profondes devant la beauté desquelles on reste coi et on ne pipe mot !!


Au belvédère du Serre de Tourre on a croisé un couple qui roulait sur deux splendides Africa Twin aux couleurs tricolores "bleu blanc rouge". Elles ne se distinguaient que par leurs pare-mains, les uns blanc et rouge, les autres blanc et bleu, différents des modèles de série.



En s'approchant, nous avons vu qu'il s'agissait d'un couple de suisses et on a échangé quelques mots en anglais. Les motos étaient toutes deux équipées de la boîte DCT et le gars nous a montré le système de freinage de parking, une manette qui remplace celle d'embrayage avec un système de blocage par une manette plus petite ainsi qu'une mâchoire séparée sur le frein arrière. De bien belles machines qui m'ont conforté dans l'idée d'en essayer une, un jour, même si je trouve que le modèle est trop axé trail pour l'usage que je risque d'enfer d'en faire ! Mais bon, la porte n'est pas définitivement fermée ...
Petite charentaise que j'ouvre en passant : le dernier jour, un moment, je me suis retrouvé derrière Sacha qui possède une AT DCT et je dois dire qu'il avance du tonnerre de Brest !! J'y reviendrai sans doute ...
Et donc, un peu plus loin, au WP30, à 5 kilomètres de Vallon-Pont-d'Arc, le Tripy nous indiquait "Guinguette", avec le verre et la rondelle de citron en guise de picto où, avec Xavier, on a retrouvé Paul et Georges qui étaient là depuis peu.

 

On a passé commande, des salades je crois (?). On était là, on devisait, on discutait encore et toujours d'organisation, de cotisation, de reconnaissance, de ... jusqu'à ce que Xavier lève le doigt et ... Paul et moi de le regarder : "Faut prendre un ticket pour en placer une ou quoi ?". C'est vrai qu'avec Paul on est intarissable mais on ne s'en rend pas compte, faut pas nous en vouloir. 


Georges nous a raconté un truc sympa. Alors que Paul lui faisait remarquer qu'il ne parlait pas beaucoup, Georges lui a dit que ça faisait une heure qu'il lui parlait mais qu'il ne l'entendait pas ! C'est vrai qu'il commence à avoir un serieux problème de canal auditif mais c'est un peu le lot de beaucoup de motards qui roulent sans bouchons dans les oreilles. 

Un débat ouvert et jamais fermé sur lequel je ne reviendrai pas. Même si vous insistez je ferai la sourde oreille.
Hein ? Quoi ?? Qu'est-ce-qu'il dit ???


Le Resto du Village est un endroit un peu particulier, avec une déco faite de brique et de brocante, avec une musique de fond plutôt "chébran", genre Abd Al MALIK qui a notamment repris une chanson du grand Jacques, Les autres, en la mettant à sa sauce débordante de texte , un morceau qu'on a entendu sur place d'ailleurs ...
Au moment de payer, le serveur à la chevelure ébouriffée et éparse (?) a fait le total et on a chacun payé son dû en fonction des consommations effectives, la meilleure formule même si elle complique la vie à la personne derrière sa caisse !


Georges et Paul sont remontés dans le camion, pendant que Xavier et moi reprenions nos brêles direction Vallon-Pont-D'Arc (on n'a pas vu l'arche !), Vogüé, Aubenas, Asperjoc, Laviolle, Mézilhac, Lachamp-Raphaël, Bourlatier jusqu'à arriver aux sources de la Loire avec le Mont Gerbier de Jonc qui, si j'ai bien compris et contrairement à ce qu'on pourrait croire, est le cratère d'un ancien volcan ... 

Voilà que je doute maintenant ... 

Quoi qu'il en soit, il est fait de phonolite, une roche magmatique volcanique à structure microlithique fluidale, de couleur grise à verdâtre, composée de feldspath, de feldspathoïde et d'une pâte de verre peu abondante, qui a la particularité d'émettre un son clair quand on la frappe !

!
Voilà qui m'a rappelé que dans la Grotte des Demoiselles on était quelques uns à défiler pour jouer du tam-tam sur quelques stalagmitites, ben ouais, tout ce qui monte doit redescendre, and "Everything that's small has to grow" comme le chante Robert PLANT dans QUELLE CHANSON extraite de QUEL ALBUM ... à vous de trouver (!) A l'occasion, revenez sur la discographie de cet immense groupe : ça fait un bien fou !

40 bornes plus tard, on est passé à Le-Puy-en-Veux-tu-en-Velay en jetant simplement un regard en haut et en arrière. Je regrette juste de ne pas avoir pris la photo car, pour le reste, nous l'avons déjà visité du L au Y en d'autres temps immémoriaux ...


Par contre on a marqué l'arrêt à Polignac car nous commencions à avoir grand soif. Nous étions à l'Auberge du Donjon pendant que d'autres s'étaient installés en contrebas, Georges papillonnant dans un premier temps d'un groupe à l'autre.


Il nous restait alors quelque chose comme 87 kilomètres que nous avons abattus sans jamais quitter les départementales en passant par Saint-Paulien, Bellevue-la-Montagne, Sauvessanges, Saint-Roman, Ecotay-l'Olme et, enfin, Savigneux où nous avons logé à l'hôtel Les étoiles du Forez


Je n'ai pas grand souvenir de l'hôtel ce qui doit être un bon signe ;-)
Tout y était, le nécessaire comme probablement le superflu. Encore une fois, Gull ne prend pas beaucoup de place lui qui accroche ses vêtements aux rideaux à l'aide de pinces, de ficelles, d'élastiques de sorte que j'ai tout l'espace de rangement pour moi tout seul, ou presque.


Cette fois, il était impossible de prendre le repas du soir à l'hôtel. Nous avons dû traverser la ZAC (c'est ça ? les français sont friands d'acronymes de tous poils et ils fleurissent un peu partout sur les panneaux de signalisation) sur 300/400 mètres environ mais le restaurant "La Bruyère " était plutôt bien caché. Ce soir là j'ai longuement téléphoné à ma Douce à laquelle, n'en doutez pas, j'ai donné des nouvelles, parfois fort brèves j'en conviens, chaque soir !


On nous avait aménagé une longue table dans l'arrière salle du restaurant et je me suis retrouvé en face d'Anne et Yvan et à côté de Paul, comme souvent. On a passé une bien agréable soirée, une fois encore !

 

9 septembre, jour 8

Je vous laisse admirer les photos du jour.
Sachez d'ores et déjà que cette étape nous voyait continuer notre "lente" remontée vers la Belgique jusqu'à AVALLON, Sauvigny-les-Bois pour être plus précis, et qu'elle était longue de 308 km d'après le descriptif nous transmis avant le départ.


Comme à chaque fois, ou presque, j'ai besoin qu'on m'aiguille (ouille, ça pique !) pour que je retrouve mes jeunes au petit-déjeuner. Je ne trouve pas le beurre, je ne sais pas comment fonctionne la machine à café et j'oublie toujours un truc ou l'autre avant de m'installer à table, de sorte que les nombreux allers-retours participent de ma petite gym matinale !

Je ne sais pas si on a pris la route ensemble mais j'ai une fois encore roulé avec Xavier. 

Il pleuvait ce matin-là et il a bien fallu enfiler les plastiques : ça sentait le retour à plein nez !


On est passés par Boën-sur-Lignon, Saint-Thuin, Champoly, Saint-Priest-la-Prugne, Saint-Nicolas-des-Biefs, toujours sur des départementales étroites qui se frayaient un chemin dans les sous-bois et la campagne française, un truc sympa certes mais lassant dans la redondance par moment. Après une centaine de kilomètres à ce régime, on est arrivés dans le village de Le Crozet dans lequel nous nous étions arrêtés pour la visite en 2015 lors du Cap Moto Tour.


Cette fois il faisait toujours gris et la pluie n'avait pas fini de déverser sur nous sa bile aqueuse, la belliqueuse !


On s'est donc réfugiés dans "L'auberge du Vieux Crozet" où nous avions mangé à l'époque. 


Là, on s'est dépiautés, on a mis les gants sur le poêle et, pendant qu'on taillait une bavette avec le patron du bistrot, d'autres motards sont arrivés, trempés comme nous et au décompte final, on était pas moins d'une bonne dizaine à profiter de son hospitalité. Il y avait là Jacky et Danuta, Philippe, Virginie, Michel, les deux nouveaux Jean-Pierre et Richard, Olivier, Mathieu et d'autres encore.
Au moment de repartir, on a entendu : "Moto en panne, moto en panne !!" C'était la vénérable BMW de Mathieu qui, finalement, faisait juste un caprice dû à l'humidité ambiante et qui est repartie, comme en 40, après la xième tentative de mise en route. Il a d'ailleurs très bien roulé derrière Xavier et moi jusqu'à ce qu'on s'arrête pour faire la visite d'une espèce de château mais qui n'avait finalement aucun intérêt (?). 

On a été ensuite rejoints par Olivier et nous avons continué à trois.


60 kilomètres plus tard on est arrivés à Beaulon où nous aurions dû manger à "L'auberge de la vieille maison", une bâtisse typique de l'architecture de la Sologne bourbonnaise, en pans de bois en croisillons. (extrait du "Petit Fûté".

L'établissement était fermé.


Le temps s'étant remis (de ses - tristes - émotions), nous avons profité de l'arrêt sur la Place de la Mairie pour, enfin, enlever les plastiques.

On avait déjà 158 kilomètres dans les jantes et l'estomac dans les talons.
On a continué sur Gannay-sur-Loire (+15 km) et Fours (+14.5 km), on a par 2 fois demandé où trouver à manger et, par 2 fois, on nous a dit qu'on était en pleine brousse (sic !) et qu'il fallait pousser sur Vandenesse ou Cercy-La-Tour

A Vandenesse, le resto était fermé. 

On a donc rebroussé chemin sur + de 10 km en direction de Cercy-la-Tour où nous avons en faim enfin trouvé notre bonheur au snack "Les Anges", Quai Antoine Lacharme, au bord du canal du Nivernais !


Alors qu'on avait grand faim, la bienséance voulait qu'on fasse quelques politesses à la gérante des lieux et la voilà qui part dans une longue tirade concernant la région, le tourisme environnant, le rachat du fond de commerce, etc. Si elle avait été attentive elle se serait rapidement rendue compte qu'on essayait d'éviter son regard et qu'on tournait le nôtre vers l'intérieur et la cuisine, bon sang !! 

Mais, ne boudons pas notre plaisir : après une attente correcte, on a reçu chacun des omelettes faites de 5 oeufs chacune ainsi qu'un peu de fromage, une salade d'une fraîcheur rare avec une vinaigrette qui en relevait encore le croustillant et, parce que j'ai du mal à m'en passer, une portion de frites qui n'avaient pas le niveau du reste, tant pis pour ma gourmandise !


Pour le détail, il y avait là quelques sculptures sur bois qui étaient mises en vente et l'oeuvre, je crois, du compagnon de la tenancière ... 

On lui a souhaité des affaires florissantes, on a fait un crochet par l'Attac du coin où nous avons tanké puis on est reparti pour rattraper le road-book à Vandenesse et continuer ensuite sur Arcilly, Panneçot, Limanton(-en-Galoche) d'où proviendraient les frères Igor et Grichka Bogdanoff ainsi que les Dalton mais cela est moins sûr ...


Après Brinay, Tammay-en-Bazois et Aunay-en-Bazois, on est arrivé au petit port fluvial de "La Collancelle" où j'ai quitté le road-book pour compléter l'album photo. A noter que lorsque Olivier S. me suivait, il s'est appliqué à garder ses distances suite à une réflexion que j'avais faite quelques jours auparavant. 

Cette fois là, je roulais bon train tout seul jusqu'à ce que je sois rejoint par un groupe mené par Olivier justement. 

A partir de là, j'ai augmenté l'allure (allez savoir pourquoi !) et ils sont resté derrière mais Olivier me tenait à la culotte comme on dit dans un certain langage sportif. En plus de ça il avait ses phares additionnels qui étaient en mode stroboscope je crois. Et donc, après un paquet de kilomètres comme ça, j'ai rendu la main et j'ai laissé passer le groupe que j'ai d'abord essayé de suivre (allez savoir pourquoi encore), puis plus, puis de nouveau ... histoire de rester "alive et aware".


Très sympa l'Olivier. 

En plus, il est ostéopathe de profession et il m'a conseillé pour soulager les maux qui me tiraillaient dans les avants-bras. Ce sont sans doute les effets collatéraux d'une conduite active ou, ce qui me paraît plus probable, le manque d'exercice !!


Après le port on a traversé Guipy, Chitry-les-Mines, Merignez-sur-Yonne, Moneau-le-Compte, Nuars, Seigland jusqu'à arriver à Saint-Père où nous avons retrouvé Georges et Paul.


Un peu plus loin il y avait bien entendu la basilique de Vézelay. Comme j'avais déjà fait l'aller-retour sur la longue, pentue et étroite rue commerçante qui mène à son portail il y a deux ans à peine, j'ai fait l'impasse et me suis installé à la terrasse d'un café en compagnie d'autres à descendre une bière et à bouffer du bambou tel un koala là.

On s'est encore un peu amusés sur la D957, en dépassant quelques collègues, puis on a embrayé sur la Vallée du Cousin, qu'on peut comparer à notre Vallée de la Molignée, voyez, et on est arrivés à l'hôtel Le Relais Fleuri.


Particularité : 48 chambres de plain-pied, façon motel en fait, avec, du coup, la possibilité de planter les motos juste devant et la facilité de charger/décharger sans devoir trimballer tout le bazar. Impeccable !


Passage au bar où j'ai pris un vin blanc et me suis gavé de "trucs au fromage" (j'ai oublié le nom exact) qu'on a fait tourner et où j'ai notamment fait plus ample connaissance avec Michel S. sur roadster 1200 qui a tout-à-fait la même base mécanique que la RS 1200 ...
A table j'étais en compagnie d'Anne, Yvan, Michel P., Olivier, Virginie & Philippe et Georges. Ce dernier se sentait de reprendre la route le lendemain pour le dernier jour et on a dès lors déchargé la GS qui se la coulait douce sur la remorque depuis deux jours.


Au menu : en entrée, jambon persillé "maison", en plat, filet mignon de porc, jus corsé et écrasé de pommes de terre et, comme dessert, coeur de poires cuites au vin, tuile d'amande et sorbet. Encore une fois, rien à dire, le tout était de fort bonne tenue comme on dit chez "Go à Millau", sous le viaduc.
Comme d'hab, retour en chambre, court surf sur la toile et dodo !!

Tu fais le road-book demain ?
Sais pas, peut-être ...
Ok, bonne nuit !


Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
Prout ...
Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

 

10 septembre, jour 9

Encore une fois, je vous laisse vous imprégner des les images du jour !!

Etant donné qu'on me réclame la suite à cor et à cuivre, je vais m'exécuter ... Pan !!


Sachez qu'on est au dernier épisode de la saison 17 : faudra pas venir pleurer après !
Faudra aussi attendre l'an prochain pour la saison 18 dont personne ne sait encore de quoi elle sera faite !
A ce sujet, rendez-vous le 18 novembre dans une ville du Brabant Wallon tenue secrète (ou presque) pour en savoir plus !


Une fois encore j'ai quitté le Relais Fleuri parmi les tous derniers, non que je ne sois pas pressé de rentrer chez moi, mais ... en fait je sais pas, j'ai besoin de prendre mon temps le matin, histoire que tout se mette en place, voyez ? Ne restait plus que le camion balai qui est parti quelques secondes après moi.


Plus loin, au WP 11, à l'entrée de Noyers, je me suis arrêté pour la photo mais aussi pour enfiler la veste de pluie. Il ne pleuvait pas mais j'avais froid. D'ailleurs un piéton qui passait par là m'a dit : "Il commence à faire un peu frais pour faire de la moto, hein ?", ce à quoi j'ai répondu qu'il suffisait de s'équiper en conséquence !


Un peu plus tard j'ai rejoint la camionnette rangées au bord de la route, les warnings allumés. Devant le Transit, la GS d'Henri et Josiane sur la béquille centrale. Diagnostic : crevaison ! J'ai compati 

puis suis reparti, 

que vouliez-vous que d'autre je fis ?

Petite charentaise avant de poursuivre et d'en terminer.
Il n'y a pas si longtemps, je vous disais que j'étais passé par Saint-Priest-la-
Prugne, si, si, relisez le passage, il n'est pas bien loin ... 

Et bien, vous savez quoi ? J'aurais bien fait de m'y arrêter dans son église et prier Saint Vital pour que je n'en reçoive pas ...
Deux contraventions ont atterri dans ma boîte aux lettres ce matin. La première infraction a été constatée le 2/09 à Erize-la-Petite sur la RD1916 entre Verdun et Bar-le-Duc et la seconde le 3/09 à Loddes, sur la RD994 entre Le Donjon et Lapalisse. France, terre "d'accueillette" !! Espérons que pour les 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10 septembre, je sois passé furtivement sinon le budget vacance dans les Cévennes sera doublé !!
J'allais ranger la charentaise en fermant la boîte mais un truc m'est revenu à l'esprit. Je vous ai raconté la mésaventure de notre ami Sacha (sur Africa Twin) qui avait perdu sa plaque, n'est-ce-pas ? Et bien, à la lumière des évènements, il a très bien fait de ne pas aller déclarer la perte auprès des autorités car il aurait été très probablement interdit de circulation ! Sachez toutefois qu'il s'est fait confectionner une plaque provisoire sur place, le temps de faire le nécessaire à son retour au pays. Un tout dernier truc et puis je ferme définitivement cette courte ^^ parenthèse, promis : sauf erreur ou omission, le Tripy n'a rien signalé dans les 2 cas, ce qui est trop injuste ! De toute façon, il arrivera un jour où tous ces lanceurs d'alerte seront bannis comme c'est déjà le cas dans certaines dictatures comme la Suisse par exemple ... qui, comme chacun sait, a besoin plus que tout autre pays de devises étrangères pour équilibrer sa balance commerciale et qui, pis encore, impose la vignette pour le traverser !


Mais revenons à nos brebis qui, pour la circonstance, semblent s'égarer !
Pour la petite histoire et pour rebondir, si tant est que cela soit possible, sur le pneu crevé de la GS d'Henri & Josiane, sachez que, si j'ai tout bien compris, la réparation n'a pas tenu et que 20 kilomètres après Suippes, il a bien fallu qu'ils se résolvent à charger la moto sur la remorque et à finir en convoyeurs ... 


A 17h43 j'ai reçu un SMS comme quoi ils étaient bien arrivés à Pailseul. Un autre SMS est tombé à 22h05 qui me signalait que la moto d'Henri était bien arrivée à Saint-Georges-sur-Meuse et que Paul était bien rentré au bercail. 

Après Noyers (WP11 du R-B), j'ai continué sur Argenteuil-sur-Armançon, Ancy-le-Franc, Pimelles, Cruzy-le-Châtel, Maulnes, Arthonnay, Bragelogne-Beauvoir, Les Riceys, Gyes-sur-Seine et Essoyes, soit un peu plus de 73 kilomètres, par les D109, D12, D56, D452 (Route du Champagne) et D70.


J'ai le souvenir de routes un peu brumeuses, souvent désertes, en rase campagne, balayées parfois par des vents soutenus mais qui permettaient d'avancer à vive allure ... Un peu avant ESSOYES, j'ai rejoint ou j'ai été rejoint (je ne m'en rappelle plus) -par- le petit groupe constitué de Sacha, Muriel, Michel S. ainsi que Carina et Jean-Marc.
On a pris le café ensemble au bord de l'Ource, une rivière qui, comme chacun sait, est un des premiers affluents de la rive droite de la Seine dans son cours supérieur.
Quant à Essoyes, il est le village natal d'Aline qui deviendra la future Madame RENOIR, célèbre peintre impressionniste dont le style évoluera vers plus de réalisme sous l'influence de Raphaël, célèbre chanteur qui s'est fait connaître par le titre
Caravane ... 

Mais nan, je m'égare à nouveau : c'est du peintre italien Raffaello Sanzio da Urbino, né en 1483 et mort en 1520 dont il s'agit, vous l'aurez rectifié par vous-même, bien entendu !!


Jean-Marc est reparti devant, suivi de Muriel, Michel et Sacha, alors que je trainais derrière ...
On est passé par Roubignoles Bertignolles, Longpré-le-Sec et Eguilly-sous-Bois, à ne pas confondre avec Eguillyguilly-sous-Aisselles, où les habitants sont, parait-il, toujours de très bonne humeur : certains d'entre nous feraient bien de s'y installer.


A un moment, Jean-Marc s'est trompé et on s'est retrouvé Sacha et moi. C'est là que j'ai remarqué qu'il roulait à très très bon rythme. Au WP 42, un picto nous avertissait de la possibilité qu'il y avait de se restaurer "Chez Marie". Sacha a plongé à droite mais plutôt que d'emprunter le chemin qui menait à elle, il s'est enfoncé dans "la (mystérieuse) route forestière du temple".
J'ai hésité puis, oui, j'ai commis une entorse au règlement, j'ai fait demi-tour et je ne me suis pas engouffré dans le chemin qui menait à Marie : il n'était encore que 11h45 environ, un peu tôt pour manger donc ! Avant de regagner la route principale j'ai vu passer les 3 autres motos, GS, Tiger et R1200 que j'ai rattrapées ensuite jusqu'à ce qu'elles s'arrêtent, sans doute pour s'inquiéter du sort de Sacha. J'aurais dû m'arrêter pour leur signaler qu'il s'était (volontairement) égaré dans la forêt mais je me doutais bien qu'ils allaient rapidement être rejoints par lui et j'ai donc continué ma route ...

I'm a poor lonesome biker
I'm a long long way from home
And this poor lonesome biker
Has got a long long way to roam
Over mountains over prairies
From dawn till day is done
My Tiger and me keep riding
Into the setting sun


Putain, le témoin de réserve est allumé !
Depuis quand ? Ben ouais, avec le sac de réservoir je ne vois pas le tableau de bord sauf à tendre le cou, voyez ! Et dans ces bleds paumés, Dieu seul sait où est la prochaine station-service ...

Bon, on n'est quand même pas dans le désert non plus.
Suffit aussi de voir l'autonomie restante sur l'ordinateur de bord .
Et puis, au pire, il ne reste plus qu'à faire appel à l'assistance qui n'est probablement pas bien loin.


Et donc, j'ai continué en baissant légèrement le rythme et ... dans un premier temps j'ai vu, avec un certain soulagement, l'autonomie restante augmenter !
Géraud, Brévonnes, Lesmont, Dommarin-le-Coq, Dampierre, Humbauville, Coole, les patelins défilaient et j'épiais les panneaux annonçant les stations-services. Une fois je suis légèrement sorti du R-B mais c'était fermé.


J'avais parcouru près de 79 kilomètres depuis "Chez Marie", sans essence et sans manger non plus, ouinnnnnnnnnnnnnnn !
Il ne restait plus guère que quelques décilitres de carburant mais, heureusement, après Coole et Fontaine, je suis arrivé à Pogny (WP67) où se trouvait un Intermarché et des pompes à essence !!
Curieusement, sur le parking du magasin, il y avait aussi 4 ou 5 motos béquillées là, immatriculées en Belgique (mais ne faisant pas partie de notre groupe) et qui semblaient "abandonnées" car, j'ai eu beau regarder autour de moi, à première vue, il n'y avait pas âme qui vive et apparemment aucun bistrot qui aurait pu accueillir des motards assoiffés !


J'ai continué sur la D79 vers Marson, Courtisols, Bussy-le-Château jusqu'à arriver à Suippes après 35.5 kilomètres de plus. 


Là, je me suis mis en quête de nourriture ! 


En arrivant en ville, il y avait un snack à droite qui paraissait fermé, plus loin une pizzeria qui était fermée, plus loin encore un bar-tabac devant lequel un vieil homme fumait.
Je m'arrête, le questionne : rien à manger là mais "Voyez à la pâtisserie juste un peu plus loin !" me dit-il entre deux bouffées ^^. Je tousse et fais les quelques hectomètres qui me séparent de la boulangerie en question, rue Buirette Gaulard n°26. Je béquille, enlève le casque, regarde à la vitrine et je vois une "formule repas à 6,50 € avec un pain garni au thon ou au poulet, une pâtisserie au choix et une boisson". Je pousse la porte et entre.
Et là, la vendeuse s'inquiète d'où je viens et où je vais avec ma belle moto, me dit que je dois être un peu maso, m'offre une chocolatine en plus du menu, me dit qu'il y a des bancs plus loin où je pourrai m'installer pour manger et me salue chaleureusement.


J'ai donc rejoint un banc, Place Commandant Marin La Meslée, et j'ai avalé le tout en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Le "Paris Brest" était vachement riche en tout cas ! Pendant la petite demi-heure que je suis resté là, je n'ai vu passer personne du groupe. Je serais curieux de savoir où mes collègues de voyage se sont arrêtés pour becqueter !

Plus loin, sur la D977, avant d'arriver à Sommepy-Tahure j'ai marqué une pause devant l'ossuaire de Navarin, un monument aussi imposant que plein de solennité.
D6, D306, Monthois, D241, Olizy-Primat, D946 et 947, gauche D319 vers Quatre-Champs, puis D977 à nouveau, Le Chesne, Chéméry-sous-Bois, Donchéry, N43 et 58, Menuchenet et enfin N899 vers Paliseul avec arrêt au "Pali" juste après le passage à niveau. Personne ... d'autre que moi sur le parking, j'étais donc seul à Paliseul !! 

Il était 15h30 environ. J'ai envoyé un SMS à Paul qui m'a répondu un peu plus tard en signalant qu'il avait une autre GS sur la remorque ;-)
Il y avait juste un client égaré et la serveuse qui ne savait pas que le bistrot avait été choisi comme point de chute pour notre retour des Cévennes.
J'ai pris un café, j'ai regardé passer un ou deux trains, puis je me suis levé, me suis rééquipé et suis parti après avoir réglé ma consommation.


Tripy, s'il-te-plait, ramène-moi à la maison par les voies rapides. J'y étais après quelques nationales et 108 kilomètres d'autoroute, fin de l'histoire ...


Ouais, bon, il y aura certainement un "happy log" mais à cette heure je ne sais pas encore de quoi il sera fait !
Entretemps, soyez heureux et restez connectés ;-)

 

Epilogue

Epilogue ?? Epi ... zut !!
Il n'y a en fait rien à ajouter : le récit est tellement complet que personne n'a trouvé à ajouter quoi que ce soit.
Bon, peut-être qu'ils ne sont que deux ou trois ceux qui ont pris la peine de tout lire. Après tout ça les regarde, tous ces autres qui sont passés à côté de ce chef-d'oeuvre de narration.


Cela dit, un peu comme Paul d'Europamoto se plaint parfois que son livre d'or dort, je reste également un peu déçu par le manque de réactions suscitées par mes notes. En même temps, à part des commentaires dithyrambiques d'un côté comme de l'autre, que voulez-vous dire ? Les gens, en général, ont la parole bien plus facile pour démolir que pour encenser.


Comme disait l'autre, autant se complaire dans l'autosatisfaction ou la motosatisfaction suivant le moyen de locomotion utilisé, on n'est jamais mieux servis que par soi-même ...


Pour en revenir malgré tout au voyage dont question en objet, dire que tout était parfait équivaudrait à mentir, c'est sûr.
Rien n'est parfait en ce bas monde et ce n'est pas un voyage dans les Cévennes qui fera exception à la règle !
Et puisqu'on parle de règle, une de celles que j'essaye d'appliquer est la bienveillance, tout le contraire du manichéisme qui veut que les choses soient blanches ou noires, pour le KKK elles sont d'ailleurs blanches ou blanches, ce qui va bien plus loin que le simple ostracisme dont on est parfois la victime ou l'instigateur ...


Cette phrase, comme "les disques demandés" d'une époque lointaine, est dédiée à l'ami Xavier qui en comprendra la drôlerie, pff pff


Je vais vous avouer un truc que j'ai déjà dit à quelqu'un, je ne sais plus à qui, lors du voyage. Faut dire que je bavarde avec tout le monde, mais pas avec n'importe qui, non !


Aussi loin que je sois concerné, je dirais que pas moins de 70 à 80% de la réussite d'un voyage est déjà acquise au départ, dès lors que je peux rouler à moto et que les routes empruntées procurent un certain plaisir. Oh, pas tout le temps car c'est impossible et ce ne serait pas tenable sur la distance. 

Le reste, ce sont les hôtels, les repas, la compagnie, toutes choses relativement secondaires à mes yeux de bigleux, sauf peut-être ... les hôtels, les repas et aussi la compagnie mais, bon, je n'épiloguerai pas là-dessus ;-)


En définitive, on est quand même là pour passer de bons moments, non ? Autant se fendre la gueule que de disserter sur l'évolution du CAC40, de la réduction des droits de succession, ou que sais-je encore de bien rigolo ... Non que je sois contre le débat, voyez, mais à un moment faut arrêter de se prendre la tête et aller de l'avant, et vite de préférence !


!!  THE END !!