Le Cotentin

Du 13 au 17 juillet


I. Les photos

N.B. : en toute fin de récit, il y a un lien vers quelques photos partagées par Pierre et Henri que j'ai sélectionnées et téléchargées.

***

II. Le compte-rendu

Jour 1 : Chimay -> Vimoutiers

Cette année, dès le début de saison, nous étions convenus d'un petit voyage, voire deux ou trois, entre potes.

Il avait été question du Cotentin, de l'Alsace et d'autres destinations encore.

C'est le Cotentin qui a été choisi en premier.

A l'origine, tout le monde était partant sauf qu'au moment de confirmer, seuls Henri, Pierre ainsi que Josée et moi, étions disponibles et décidés à prendre le départ.

Cela ne nous a pas refroidis et c'est donc finalement à 4 et 3 motos que nous avons entrepris le voyage.

C'est Pierre qui s'est chargé de tout : les réservations d'hôtels, les road-books ainsi que les choses à voir sur la route et sur place.  Qu'il en soit remercié.

Josée, François et Henri à l'arrière plan
Josée, François et Henri à l'arrière plan

Départ convenu le 13 juillet à 9h30 à Chimay.

Avec ma Douce, nous sommes arrivés avec une douzaine de minutes de retard.  

C'est qu'un départ à 2 ça ne s'improvise pas : cela faisait 10 ans qu'on n'avait plus roulé en duo pour un départ en voyage et les préparatifs et les dernières minutes avant départ sont très importants, l'un demandant à l'autre s'il n'a rien oublié et vice-versa ;-)


Sur la Place Léopold, outre Pierre et Henri, François s'était invité pour nous accompagner un bout de chemin, jusqu'au repas de midi.

 

Nous avons pris la route à 10 heures sur un road-book annoncé pour 392 kilomètres jusqu'à Vimoutiers.

Nous sommes passés par Hirson, Etréaupont, Guise, Sissy, Eppeville et Roye jusqu'à atteindre le Mc Donald's de Montdidier (162ème kilomètre) où nous avons ... pique-niqué. 


En effet, nous avions prévu de manger "sur la route" mais il faut croire que nous n'avons trouvé aucun endroit propice jusque là.


Nous avons déballé nos tupperware et nous sommes installés à 2 tables.  Certains d'entre nous ont acheté des boissons et/ou des desserts sur place via des bornes numériques.  Pierre a partagé avec nous quelques quartiers de tarte aux prunes confectionnée par Marie-Françoise, son épouse.

François a repris la route pour rentrer chez lui pendant que nous la continuions vers notre destination du jour.

 

Nous avons traversé Breteuil, Marseille-en-Beauvais, Corny, Venables, Acquigny, Graveron-Sémerville et ... Beaumont jusqu'à atteindre Bernay et son Café de la Gare, pile poil face à la gare, cela va sans dire !

Josée et Henri ont pris une "16", alors que Pierre et moi, options pour des grandes Leffe (0,5 litres), blonde et ambrée car nous avions grand soif !!

 

Il restait 40 bornes pour atteindre l'hôtel du soleil d'or à Vimoutiers.

 

Il est situé sur une belle et grande place plantée d'une fontaine bruyante et de la statue d'une noire vachette, sans doute le vestige d'une émission d'Intervilles présentée par Guy Lux et Léon Zitrone...

Nous avons pu ranger les motos sous un porche à l'abri de la pluie... qui était annoncée pour le lendemain soit dit entre charentaises, mais n'anticipons pas.

 

La chambre d'hôtel était un peu vieillotte, avec une cabine douche rapportée tout en plastique mais l'eau y était directement chaude.

La literie était bonne et les espaces de rangement suffisants.

Le repas du soir était imposé : un assortiment varié en entrée, une entrecôte (de vache normande) et des frites en plat et un feuilleté aux pommes en dessert.  Nous avons pris des pichets de vin pour arroser le tout.

Le coût de la "formule étape" (chambre, 1/2 pension et petit-déjeuner) était de 100 € en double et 72 € en single, tarif auquel il y avait lieu d'ajouter les boissons.  Vraiment très démocratique pour un service au-dessus de tout soupçon.


Le soir nous avons fait 100 mètres sur la place et nous sommes installés au bistrot du coin alors que le tenancier s'apprêtait à ranger les tables en terrasse.  Bières et infusions furent au "menu".


Nous avons très bien dormi la fenêtre légèrement entrouverte et ce que j'ai à un moment pris pour des pluies intenses n'était autre que le bruit  occasionné par la fontaine sur la place !

Au petit-déjeuner nous avons bavardé avec un couple de motards bretons qui rentraient au pays.  Ils avaient trouvé à ranger leur vieille Yamaha sous le porche également.


Nous sommes partis sous un léger crachin sans enfiler nos plastiques,  défiant ainsi la météo, avec pour destination la ville de Coutances.

Vimoutiers
Vimoutiers

Jour 2 : Vimoutiers > Coutances

Pendant que nous prenions le petit-déjeuner en compagnie du couple breton, la pluie s'est arrêtée de tomber.  

Nous sommes partis sous un ciel gris mais au sec.  La veille, avec ma Douce, on avait vérifié la distance entre Vimoutiers et Coutances avec l'appli Via Michelin des fois qu'il pleuvrait comme vache qui pisse et qu'on envisage de faire au plus court : l'itinéraire conseillé par Michelin ne faisait que 155 kilomètres.

 

En mode découverte, il en faisait moins encore, or le road-book concocté par Pierre en totalisait un peu plus de 283, c'est dire si on allait découvrir un tas de choses !!!


On est parti plein sud en passant par Camembert sans s'y arrêter, faute de temps, même pas celui d'en humer le délicat fumet !  

Un peu plus tard nous sommes arrivés dans la petite commune de Pin-au-Haras où se trouve le plus ancien haras français.

Nous avons pris quelques photos et fait un petit tour dans la boutique puis nous sommes repartis vers Mortrée, Sérans, La Courbe, Mesnil-Jean et Sainte Croix-sur-Orne.


La vallée de l'Orne est splendide et offre une multitude de paysages et panoramas qui méritent le détour.  Elle est traversée par de toutes petites routes aux dénivelés parfois surprenants (jusque 30% !).


Après un peu plus de 100 kilomètres nous sommes arrivés à Saint-Philbert sur-Orne où  la Roche d'Oëtre offre un spectacle pour le moins inattendu avec un précipice de 118 mètres auquel on ne s'attend pas dans une région qui n'est pas réputée pour un relief particulièrement accidenté !

Après s'être approchés dangereusement des bords, nous avons décidé de nous restaurer sur place.  Petite confusion de notre part car au lieu d'aller dans la partie "snack" nous nous sommes installés dans la salle du restaurant "gastronomique".

On a bu la bière du cru "La Lie" (drôle de nom dans le fond ?) et pendant que nous prenions une entrecôte, Henri s'est contenté d'un beau plateau de fromages.

On est reparti par les mêmes petites routes bucoliques et via Ménil-Hubert-sur-Orne, Cossesseville, Saint-Omer, Aunay-sur-Odon et Montchauvet, au WP 84 exactement, on est arrivé à Souleuvre-en-Bocage où se trouvent les vestiges d'un viaduc dont l'un des piliers sert de rampe de lancement aux amateurs de sensations +/- fortes : saut à l'élastique, saut pendulaire, balançoire géante, tyrolienne, luge, jardins pieds nus, accrobranche, etc.


Henri a fait demi-tour pour prendre une photo avec plus de recul alors que nous nous sommes approchés pour voir les courageux touristes qui faisaient la file pour se lancer dans le vide : je soupçonne qu'il y avait bien plus de curieux que de volontaires !

Plus loin (23 km, WP97 ), ce sont Les Roches du Ham qui offraient un spectacle impressionnant sur la vallée de la Vire.  Henri s'est avancé au bout du parking, a pris une photo et est reparti tout aussi vite pendant qu'avec Pierre nous rangions les motos pour une visite un peu plus poussée.

Il y avait là une crêperie où il aurait été agréable de manger une crêpe et boire une bolée de cidre mais il y avait un peu trop de monde et nous risquions de perdre trop de temps.


Nous sommes repartis pour les 63 kilomètres qu'il restait à parcourir.


Après quelques méandres et autres circonvolutions, nous sommes arrivés à Orval !  Pas NOTRE Orval mais le Orval français, sur la Sienne et pas sur la Nôtre ...

Un passage obligé pour Pierre qui est grand, très grand, très très grand amateur de bonnes bières !!


Plutôt que de filer tout droit vers Coutances, on a fait un crochet par la mer, plus exactement un bras de mer et, comme la marée était basse, on a vu le bras mais pas vraiment la mer, juste quelques bancs de sable humide.  Le spectacle en valait toutefois largement le détour.

Nous sommes arrivés à l'hôtel "La Pocatière" vers 19h00.

Le gars à l'accueil était très sympa, genre "pince sans rire anglo-saxon" : il nous a indiqué nos chambres au 1er et 2ème étage ainsi que les restaurants où nous devions prendre nos repas du soir alors que, bien sûr, les petits-déjeuners étaient servis sur place.

Les motos, quant à elles,  ont trouvé refuge à l'arrière du bâtiment dans un grand garage à l'abri des convoitures convoitises !!

Une fois encore, au contraire des propos volontairement alarmistes d'Henri Le Taquin, la chambre était tout-à-fait correcte, avec tout ce qu'il fallait là où il fallait, sauf le sèche-cheveux et l'un ou l'autre miroir pour les plus coquets.


Nous nous sommes retrouvés en bas, au bar, pour l'apéritif et nous avons parcouru ensuite +/- 500 mètres à pied pour aller à "La Rose des Sables" sur la Place du Général de Gaulle-Je-vous-ai-compris !

Pour la petite histoire, sachez qu'en fonction de la formule étape et demi-pension, l'hôtel prenait une partie de l'addition en charge pendant que nous payions les suppléments éventuels et les boissons bien entendu.  4 hôtes, 4 couscous différents : berbère, Juba, Timgad et montagnard.   Au jeu des échanges de nourriture et de dialogues entre ma Josée et moi, Pierre nous a surnommés "Raymond et Huguette".

Je suppose que vous connaissez ce vieux couple qui se chamaille en permanence tout en s'entendant comme larrons en foire ?

La version troisième âge de "Un gars, une fille" que tout le monde connait.


Du coup et du tac au tac, concernant Pierre et Henri j'ai directement pensé à "Statler et Waldorf", les 2 petits vieux du Muppet Show qui râlent sur tout ce qui bouge du haut de leur balcon : pour les reconnaitre Pierre c'est Waldorf,  le moustachu ! 


Ce soir là, pour remercier nos deux acolytes pour la préparation du voyage, et pour leur patience ;-) nous avons pris tous les suppléments à notre charge.


Belle promenade digestive pour regagner l'hôtel et profiter d'une longue nuit de repos à la veille d'une boucle cotentinaise au programme très intéressant.  

Jour 3 : les côtes du Cotentin

Barneville-Carteret
Barneville-Carteret

Petit-déjeuner au "Pocatière" où il ne manquait rien.

Nous sommes partis vers 9h45, c'est dire si nous prenions notre temps le matin !

Le road-book faisait + de 345 kilomètres et comportait un grand nombre de "P.O.I." autrement dit des "Point of Interest" comme on dit de l'autre côté de la Manche, pas très loin de là où nous étions en fait !

 

Après une petite heure de route et une soixantaine de kilomètres, nous nous sommes arrêtés à Barneville-Carteret au bord de la mer pour les premières photos du jour.

Au moment de quitter la plage, on s'est perdu de vue et c'est après avoir galéré dans la petite bourgade truffée de sens interdits et un Tripy à la dérive pendant de longues minutes qu'on s'est finalement retrouvés et qu'on a planté nos motos devant le bistrot "L'abri", 20 Rue de Paris, que les tenanciers ont eu le bon goût de ne pas baptiser "L'abri côtier" !

 

Nouveau départ pour la suite de l'itinéraire et on se perd à nouveau.

Il faut savoir que depuis les Tripy, Garmin et autres Tom Tom, on roule un peu chacun à sa main sans vraiment s'inquiéter de savoir si tout le monde suit.  C'est normal dans la mesure où l'on sait que l'itinéraire est censé être connu et respecté et qu'on est sûr de se retrouver à un moment où un autre.  Le truc c'est que tous les GPS, s'ils mènent tous à Rome, n'y vont par forcément par les mêmes way-points et/ou que certains motards interprètent les données qu'ils reçoivent suivant leur humeur.

 

Tout cela pour dire qu'on a perdu Henri et qu'on a roulé avec Pierre jusqu'à décider de marquer l'arrêt vers 13h30 pour tenter le retrouver.  Vérification faite, il nous avait laissé des messages vocaux que nous avons écoutés.  Nous l'avons ensuite rappelé mais il était loin derrière nous, à Dielette où il s'était arrêté en terrasse pour manger des moules.


Avec Pierre, nous sommes convenus de nous arrêter à La Hague mais, chemin faisant, alors que nous étions bien sur le road-book, il a décidé de faire demi-tour.  

Sans comprendre, j'ai fait pareil et suis arrivé à une intersection barrée par un sens interdit qu'il a apparemment emprunté car on ne l'a plus revu !


Avec Josée, on a refait demi-tour (!!) et on a continué jusqu'à arriver à La Hague comme prévu (!!) et au WP 63 nous sommes tombés pile poil sur le restaurant du coin où nous nous sommes installés après avoir demandé s'ils servaient encore à cette heure avancée.

 

Nous avons jeté notre dévolu sur des moules servies avec un fond de vin blanc, lardons, crème fraîche, etc. que nous avons arrosées par une bonne bouteille d'eau pétillante du meilleur cru.  Nous avons écouté le message que Pierre nous avait laissé mais sommes restés sur nos positions car nous nous étions déjà installés : il a mangé au Gros du Raz, un resto nommé "Le petit crabe" au WP 61.


Nous étions là en terrasse un long et bon moment et nous pensions revoir, non pas notre Normandie puisque nous y étions déjà, mais nos amis "égarés".

La Hague
La Hague

Voilà des contretemps qu'on pourrait facilement éviter si on prenait juste le temps de s'attendre quelques minutes. Mais bon ...

 

Il est à noter, par ailleurs, qu'il y a des endroits où l'on "traverse" le méridien de Greenwich et qu'outre le décalage horaire on peut également voir la couverture téléphonique prise en charge par un opérateur britannique : attention donc au roaming et aux appels hors forfait ...

 

Nous sommes repartis seuls et, sauf le "Gros du Raz" (un phare), nous n'avons rien raté des options que proposait le road-book : nous sommes allés voir le phare du Cap Lévi à Fermanville ainsi que la Pointe de Barfleur et son phare de Gatteville, 2ème plus haut phare d'Europe (74m65), le plus haut se trouvant dans le Finistère sur un îlot breton !


Plus loin, vers 17h30 nous avons longé le petit port de Barfleur à la recherche de nos amis mais en vain.  Nous nous y sommes arrêtés à la terrasse du  "Café de France" pour un Perrier menthe et un café au lait.

 

Phare de Gatteville
Phare de Gatteville

Nous avons repris la route en longeant d'abord la côte puis en entrant dans les terres par La Pernelle puis Val de Saire, Valcanville et Le Vast puis un retour vers la côte et Saint Vaast-la-Hougue pour une petite boucle de 10 km sans grand intérêt. Arrivés à Quettehou, il restait 70 bornes pour revenir sur Coutances par des routes plus roulantes mais toujours des départementales peu ou pas trop fréquentées, avec passage par Valognes, Etienville, Saint-Jores et Périers.

 

Nous sommes arrivés à l'hôtel vers 19h00-19h15.

Nous avons croisé Henri dans le hall.  Il nous a dit qu'ils n'étaient là que depuis une demi-heure environ.

Le temps de se rafraîchir vite fait bien fait et nous les rejoignions au bar pour siffler l'apéro.  A la réflexion, il me semble que nous n'avons rien pris en attendant qu'ils sirotent le leur, réservant notre appétit pour la suite.

Cette fois, nous étions attendus dans un autre restaurant, un italien, "Le fournil" sur le Boulevard d'Alsace Lorraine, comme l'hôtel.

 

Sauf erreur, nous avons tous pris une pizza, chorizo pour ma Douce, 4 saisons pour moi.  On a aussi tous pris un dessert. 

Tout cela était ma foi fort bon et nous en sommes sortis repus.

 

Notre séjour à Coutances se terminait là et le lendemain nous allions déjà prendre la route du retour avec une première étape à Conches-en-Ouche.

Il fallait donc commencer à rassembler nos effets mais comme il n'était pas question d'un départ dès potron-minet, nous n'avons fait qu'ébaucher le "travail" préparatoire.  Avec un petit-déjeuner toujours prévu entre 8h00 et 8h15 et un départ à la cool, nous n'avons jamais été stressés par le timing !

 

Jour 4 : Coutances -> Conches-en-Ouche

Le Musée de la Bataille de Normandie
Le Musée de la Bataille de Normandie

Petit-déjeuner à 8h15 avec passage à la réception pour payer le séjour.

Pratiquement le même tarif qu'à Vimoutiers avec la demi-pension pour 51,50 € par personne !

Départ autour de 9h30-9h45 avec 243 kilomètres de route et passage par Bayeux pour la visite du Musée de la Bataille de Normandie et de la mondialement connue tapisserie de Bayeux.  

(Je vous invite à cliquer sur ces 2 liens pour savoir tout et le reste au sujet de ces "incontournables" de la région !!)

 

C'est via les D972 et D572 en passant par Cambernon, Marigny jusqu'aux portes de Saint-Lô que nous sommes remontés jusqu'aux plages du débarquement. 

Avant cela, au 63ème kilomètre, nous avons rangé les motos sur le parking du Musée de la Bataille de Normandie. 

Il était possible d'acheter un "pack" autorisant l'entrée aux divers spots touristiques dont le musée et la tapisserie.  Toutefois, le temps d'attente pour cette dernière était d'une heure et demie ce qui a fait que nous avons renoncé à (re)voir cette longue (70mètres) fresque (?) brodée entre 1066 et 1082 qui évoque des faits couvrant la période de 1064 à 1066 ...

Henri, de son côté, a carrément fait l'impasse sur la visite du Musée, parce qu'il n'y avait pas de vestiaire : il nous a attendu à l'ombre sur un banc.

 

Une heure et une cinquantaine de photos plus tard, nous reprenions la route en direction de la plage d'Arromanches. qui se trouvait à +/- 13 kilomètres de là.


Nous l'avons atteinte et, sans s'y arrêter, même pas pour une photo, nous avons continué en longeant la mer pendant une petite quinzaine de kilomètres avant de ... plonger ... vers Reviers, Anisy, Mathieu et BIéville-Beuville où nous sommes tombés nez à nez sur une terrasse et le restaurant "Les 2 frères".

Restaurant "Les 2 frères" à Biéville-Beuville
Restaurant "Les 2 frères" à Biéville-Beuville

Ils offraient un menu du jour à 3 services pour 12,50 € : mais comment font-ils dans l'Horeca en France pour proposer des tarifs aussi bas ?

Qu'on ne me dise pas qu'ils se rattrapent sur la quantité ! 

Ici c'était leur premier jour d'ouverture ou alors c'était le premier jour du nouveau cuistot, j'hésite.

Quand je pense que chez nous ils se refusent à proposer la carafe d'eau sous prétexte du manque à gagner alors que nos restaurateurs affichent des prix 2 à 3 fois supérieurs ...

 

En entrée jambon/melon pour tout le monde, en plat 3 poulets curry avec une purée pour Henri qui a félicité le cuistot (il s'attendait à une Mousseline) et 1 dos de cabillaud/poireaux et, en dessert, fraises Melba, glace et panna cotta.

Seul bémol : la terrasse était à rue et le trafic plutôt dense.  Pour éviter cela, il aurait suffi de manger à l'intérieur mais il y avait un beau soleil dehors et nous en avons profité et sommes restés là un peu plus d'une heure.

 

Etant donné que nous avions raté la tapisserie de Bayeux, en guise de compensation et de consolation Henri nous proposa de pousser jusqu'à Lisieux pour admirer la Basilique Sainte-Thérèse.


Nous avons d'abord continué sur le road-book pendant une soixantaine de kilomètres, par de très jolies routes, souvent vertes sur la carte Michelin, en passant par Blainville-sur-Orne, Varaville, Beuvron-en-Auge, Manerbe et, au WP86 à hauteur de Pommeraye je crois, Henri a pris la direction des opérations pour nous mener vers Lisieux via la D45.

 

Nous sommes arrivés en ville et nous sommes fourvoyés dans son labyrinthe en passant au pied du dôme de la basilique sans le voir.


Un demi-tour s'imposait et, pas encore au top dans cette gymnastique en duo sur une moto un peu trop haute pour moi et le trafic n'aidant pas, j'ai perdu du temps et mes potes de vue.

Finalement, aidé par les doux yeux de ma moitié et son regard circulaire, on est retombé (Lisieux dans Lisieux) sur nos pattes jusqu'à atteindre le parking du lieu saint !!

Basilique Sainte Thérèse de Lisieux
Basilique Sainte Thérèse de Lisieux

Voilà un édifice... édifiant avec cette grandiosité grandiose où la béatitude béate est autant due au côté mystique des lieux qu'à leur hauteur, la richesse du décorum et la beauté presque surnaturelle de chaque élément qui s'y trouve.

Longue visite avec une descente dans la crypte et un retour sur le parvis pour y retrouver Henri d'abord et Pierre ensuite.

 

C'est Henri qui est reparti devant et, aidé par son Tom Tom, il nous a rapidement remis sur le road-book. Il restait alors encore une soixantaine de bornes à abattre et c'est toujours par de petites départementales et via Grand Camp, Saint-Aubin-des-Hayes, Ajou et La Suisse Conchoise, que nous avons rejoint notre destination à Conches-en-Ouche, l'hôtel du Cygne au numéro 2 de la Rue Paul Guilbaud.

Le réceptionniste nous a demandé si nous avions réservé via booking.com ou par e-mail directement, auquel cas il pouvait nous proposer une formule "étape" avantageuse.

 

C'est en direct que Pierre avait fait les démarches et c'est encore une fois dans le même ordre de prix que nous avons bénéficié du gîte et du couvert. 

Cette fois il y avait un sèche-cheveux dans la chambre, plus spacieuse que celles des autres hôtels et Ma Douce en a profité pour se laver les cheveux et utiliser  son "Curl Secret Ionic" de Babyliss !  On a pris un peu de retard mais au moment de rejoindre le restaurant, nos compères étaient en train de siroter l'apéro.  Nous avons commandé deux Campari orange et nous sommes joints à eux.

 

Il était près de 20h45 lorsque nous avons été invités à rejoindre la salle.

Une table ronde, un décor à l'ancienne avec une cheminée aux pierres taillées et disposées en diagonales croisées, une chaîne hifi que la serveuse (patronne ?) s'est évertuée (non sans difficulté) à allumer pour nous faire écouter de la musique celtique d'abord, allant même ensuite jusqu'à nous prêter son GSM (portable en France !) pour écouter ce qui nous chantait ...  et un repas plus que correct voire fin (2 ou 3 choix d'entrées, plats et desserts me semble-t-il) avec nos amis qui ont pris une bouteille de Côte de Blaye pendant que nous prenions une demi-bouteille de Côte du Rhône qui n'avait rien à envier à l'autre ainsi que de l'eau pétillante.

 

Les motos étaient garées tout à l'arrière du bâtiment, à l'abri des regards et juste "sous" notre fenêtre au rez-de-chaussée.  Une petite VW Up s'étant glissée entre elles, j'ai fait une photo de la plaque "au cas où" et à tout hasard, car on n'est jamais assez prudents ! 

 

Des convives se sont invités à une table voisine alors qu'il était près de 22h15.  C'est plus ou moins l'heure à laquelle nous avons quitté la nôtre et  sommes partis pour une petite promenade nocturne jusqu'à l'église de Sainte-Foye qui semble recéler des vitraux remarquables autant qu'insoupçonnables du dehors et de nuit !

 

Il ne restait plus qu'à regagner nos chambres pour profiter d'une dernière nuit de vacances à l'étranger.  Même topo pour le lendemain avec lever pareil et départ également !

 

Jour 5 : Conches-en-Ouche -> Chimay

GRISY-LES-PLÂTRES
GRISY-LES-PLÂTRES

Après un petit-déjeuner varié et l'arrimage des bagages sur les motos, nous sommes passés à la réception pour payer nos dettes.

De nouveau un tarif très raisonnable n'était le prix des Campari !!

A noter que si nous avons pu payer par carte via un terminal, le volet administratif de l'opération était assez folklorique avec un décompte sur un petit calepin à usage interne ... mais peu importe, les comptes étaient bons !

 

Le road-book faisait 358 kms et nous ménageait encore un itinéraire varié fait  d'un mixte de petites départementales bucoliques et de quelques tronçons plus roulants mais pas le moindre hectomètre d'autoroute. 

Bravo encore au traceur qui n'a pas ménagé sa peine !!

 

A croire qu'Henri est sponsorisé par Red Bull qui donne des ailes, car il est vite parti devant et on ne l'a revu qu'à Pont-Sainte-Maxence, au Mc Do du coin !

Avec Pierre, par contre, on a pris notre temps et après avoir contourné Evreux par le sud, on a continué sur Vernon, Magny-en-Vexin pour arriver à ... Moussy qui, à une lettre près, porte le même nom que Pierre : il l'aurait fait exprès que ça ne m'étonnerait pas ;-)

Cette fois, il n'avait pas sa réglette en "T" pour masquer le second "S" : cela ne nous a pas empêchés de faire quelques photos et de profiter de cet arrêt technique pour souffler un peu.

Une cinquantaine de bornes plus tard nous marquions un nouvel arrêt, cette fois pour étancher notre soif.


Il n'était pas loin de midi lorsque nous sommes arrivés  au bistrot Le Saint Caprais à Grisy-les-Plâtres et nous avons bu une bonne chope à la santé des présents.

On a continué sur Parmain, Nogent-sur-Oise et on est arrivé à Les Agueux près de Pont-Sainte-Maxence pour nous arrêter au Mc Do où nous avons retrouvé Henri qui avait terminé son festin depuis belle burette !

 

Déjà très peu habitués à fréquenter ces hauts lieux de la gastronomie contemporaine, avec ma Josée nous avons eu un peu de mal à nous faire aux bornes digitales qui servent dorénavant (à confirmer) à encoder les commandes et à payer, bonjour l'impersonnalité Maïté !


On s'en est toutefois brillamment sorti et après avoir pris notre plot avec le n°de commande, nous nous sommes invités à la table d'Henri, rejoints par Pierre.  Nous avons été servis juste quelques minutes plus tard et n'avons fait qu'une bouchée de notre plateau, enfin, de ce qu'il y avait dessus !

Une "cuisine" égale à elle-même qui ne réserve aucune bonne ou mauvaise surprise, c'est déjà ça !

 

Peut-être sommes-nous repartis devant cette fois en direction de Compiègne, Saint-Léger-aux-Bois et Cuts mais à ma première erreur à un rond-point, mes acolytes ont pris la bonne sortie et je ne les plus revus pendant +/- 80 kilomètres, avant un plein d'essence à l'Intermarché d' Anizy-le-Château où nous les avons retrouvés qui finissaient de faire le leur.

 

Une fois encore, j'ai (trop) longtemps roulé sur la réserve (à peine 2,5 L sur la Tracer).  Il faut dire que j'avais fait le plein en décalé la veille et que j'avais pratiquement 250 kilomètres à l'odomètre du jour.

A la station service Pierre m'a dévoilé le plan : arrêt technique d'abord et bistrot ensuite.  On a rapidement fait le plein, ma Douce se rendant à la cahutte pour payer pendant que je relançais le 3 cylindres !

 

Quelques minutes plus tard, alors que je roulais bon train, j'ai vu mes copains sur le bas côté de la route mais j'allais trop vite pour piler et me ranger à leur côté.

J'ai donc continué et j'ai mis gros gaz pour qu'ils aient du mal à nous rattraper ce que Josée, dans sa grande sagesse, m'a fait remarquer de sorte que j'ai un peu "levé le pied" ou "lâché du poignet" plutôt.  C'est dans ce genre de situation qu'on prend des risques inutiles et c'est ridicule !

 

On a continué sur Coucy-lès-Eppes, Sissonne, Lappion et Dizy-le-Gros jusqu'à atteindre Rozoy-sur-Serre où j'ai vu un bistrot.  J'ai planté la Tracer, on est descendu de monture, on a enlevé les casques et ... on a vu qu'il était fermé, la faute au Covid et au fait qu'il soit réservé à la clientèle de l'hôtel juste à côté.  Entretemps nos copains sont arrivés et nous ont dit qu'il fallait pousser jusque Aubenton où, normalement, il y avait un bistrot.  Pierre,  qui était passé par là récemment, pensait qu'il était définitivement fermé ...

 

Il avait raison !

Il fallait pousser plus loin encore !!

Cela faisait pratiquement 150 bornes qu'on roulait sans le moindre bistrot à l'horizon : la France n'est plus ce qu'elle était !!!

Et encore 15 bornes sans arrêt technique et ... je n'y tenais plus !!!!

Au premier endroit propice, un terme très à propos pour la circonstance, on s'est arrêté au bord du chemin sur l'autoroute des vacances, c'était sans doute un jour de chance, on a vidé une bouteille d'eau que j'avais gardée dans le sac de réservoir et on a fait un petit tour derrière la haie, ENFIN !!!!!

 

Puis on a vu revenir Henri qui s'inquiétait de notre sort.

Avec Pierre, ils s'étaient arrêtés 2,5 kilomètres plus loin au croisement "Bellevue".

Plutôt que de continuer rechtdoor comme indiqué par le picto, il fallait prendre à gauche : il y avait là "Le lever du jour", un bistrot providentiel où nous les avons rejoints pour boire le dernier (du jour !).


J'ai un peu papoté avec le tenancier qui reste un grand fan de Valentino ROSSI, la déco des lieux ne peut pas me démentir.

 

Tiens, petite digression : vous avez regardé le second grand prix de Jerez ?

Cela confirme, si besoin était, qu'il faut encore compter sur lui et c'est parfait ainsi, Dieu merci !!

 

 

Henri nous a quittés là pendant qu'on faisait les derniers kilomètres qui nous séparaient de Chimay en compagnie de Pierre.

A partir de là, il a disparu des radars, pressé qu'il était de rentrer chez lui pour un "moules/frites" prévu à 19heures.

 

Épilogue

On termine généralement par les remerciements et c'est très bien ainsi : merci à Pierre pour la préparation du voyage qui lui revient entièrement si je ne m'abuse, ainsi qu'à Henri, pour la compagnie même quand il nous l'a faussée hé hé hé !

 

Pour ce qui concerne le duo, je pense qu'on s'en est bien sorti avec ma Douce.  Certes il y a eu quelques moments chauds avec des descentes et remontées parfois laborieuses sur terrain inégal  et en fin de journée.  Certes il y a eu l'une ou l'autre petite frayeur lors de dépassements jugés un peu limite, mais, dans l'ensemble, tout s'est bien passé et le rythme était bon.  


La vitesse est bien plus grisante qu'à bord d'une limousine aseptisée et on profite néanmoins beaucoup plus de ce qui nous entoure.


A signaler la grande sagesse de ma compagne de toujours en matière vestimentaire au point que j'ai dû insister pour qu'elle ajoute l'une ou l'autre chose à sa panoplie, un comble !!

 

Pour son confort, il va falloir ajouter un coussin au top-case et peut-être des cale-pieds caoutchoutés pour limiter les vibrations car la Tracer n'en est pas exempte.  

Peut-être devrais-je aussi tester les bottes Daytona rehaussées pour m'éviter des surprises.  Vous aurez peut-être relevé que j'ai chaussé les bottes de 7 lieues trafiquées par mon cordonnier ...

 

À bientôt les amis !!

***

Addendum :

Voici un lien vers quelques photos ainsi qu'une courte vidéo des albums partagés de Pierre et d'Henri 

- THE END -

"Le Lever du Jour" à BELLEVUE
"Le Lever du Jour" à BELLEVUE

Commentaires: 1
  • #1

    Francois (mercredi, 29 juillet 2020 10:39)

    Pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de voir la tapisserie de Bayeux en vrai, il est toujours possible de visualiser cette animation sur Youtube:
    https://www.youtube.com/watch?v=hoZEYUFNahg
    Ca vaut le coup.